CHAPITRE 2 : L’Église de Dieu selon la prophétie

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CHAPITRE 2 : L’Église de Dieu selon la prophétie

Pour qui l’Apocalypse a-t-elle été écrite ? Le premier verset nous le dit : Elle a été inspirée par Jésus-Christ « pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean » (Apocalypse 1:1).

En d’autres termes, ce livre a été écrit pour les serviteurs de Dieu, pour l’Église de Dieu. Nous ne devrions donc pas nous étonner si l’Église elle-même est le principal sujet de discussion dans les trois premiers chapitres (voir l'article « Que représente l’Église ? »).

Jésus a confié à Son Église la mission d’être « la lumière du monde » (Matthieu 5:14-16). Ici, dans l’Apocalypse, Il présente, symboliquement, sept congrégations particulières de l’Église comme sept chandeliers (Apocalypse 1:12 ; Apocalypse 1:20).

Cette description nous rappelle le chandelier à sept branches du tabernacle et — par la suite — du temple, dans l’ancien Israël (Exode 25:37 ; Zacharie 4:2). À présent, par contre, aux yeux de Dieu, l’Église proprement dite représente Son temple spirituel (Éphésiens 2:19-22).

Étant donné que le chiffre sept représente l’achèvement, ces sept chandeliers semblent représenter une description polyvalente de l’Église de Dieu qui est la lumière du monde. Paul explique que l’Église forme un seul corps (1 Corinthiens 12:12-13 ; Éphésiens 4:4). Toutefois, elle comporte de nombreuses congrégations et des membres dispersés dans le monde entier. Par conséquent, ces sept assemblées particulières de croyants semblent représenter la totalité de l’Église.

Il semblerait que les prophéties de l’Église, dans Apocalypse 2 et 3, aient plusieurs sens et plusieurs applications. Comme l’a déclaré un expert sur le livre de l’Apocalypse :

« On a débattu de la signification théologique de ces sept Églises. Il est évident — puisqu’il existait de nombreuses églises dans la région où ces congrégations se trouvaient — que Dieu en choisit sept, et seulement sept, et n’envoya pas de messages aux autres églises qui, le cas échéant, auraient pu être plus importantes […]

« Il y avait entre 500 et 1000 communes dans la province d’Asie, au Ier siècle, certaines d’entre elles bien plus importantes que les villes de Thyatire et de Philadelphie, et il ne fait aucun doute qu’un certain nombre d’entre elles avaient des églises chrétiennes […] on peut comprendre que le nombre d’églises ait été limité à sept, puisque c’est le chiffre de l’achèvement ou de l’universalité dans l’Écriture, mais il y avait indubitablement d’autres principes déterminant ce choix.

« Premièrement, chacune d’elles avait besoin d’un message précis, et l’état spirituel de chacune d’elles correspondait exactement à l’exhortation donnée. Le choix des églises était aussi fonction du fait que chacune d’elle était, dans une certaine mesure, normative et illustrait des conditions communes à plusieurs églises locales à cette époque-là et, par la suite, à travers l’histoire. Les messages aux sept églises incarnent, par conséquent, des avertissements valables pour des congrégations ayant toutes sortes de besoins spirituels.

« En plus des messages adressés aux églises, il y avait des exhortations à caractère personnel représentant des instructions et des avertissements au chrétien individuel. Chacun des messages, tel qu’il est donné aux églises, se termine donc par une exhortation personnelle débutant par la phrase “Que celui qui a des oreilles entende […]”

« Un grand nombre de commentateurs sont d’avis qu’en plus des implications évidentes de ces messages, les sept églises représentent le développement chronologique de l’histoire de l’église du point de vue spirituel. Ils font remarquer qu’Éphèse semble être caractéristique de la période apostolique en général, et que la progression du mal — atteignant son point culminant avec Laodicée — semble indiquer l’état final d’apostasie de l’église […] L’ordre des messages aux églises semble être divinement choisi de manière à fournir, prophétiquement, le mouvement principal de l’histoire de l’église » (John Walvoord, The Revelation of Jesus-Christ, 1989, p 51-52).

Le message principal, bien entendu, est que Christ révèle les qualités et les défauts principaux de l’Église, à l’époque de Jean comme par la suite. Il dit clairement à toutes les congrégations : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apocalypse 2:7). Il brosse un tableau apparemment général de l’avenir de Son Église. Au milieu des sept chandeliers représentant Son Église jusqu’à la fin de l’ère présente, Il apparaît dans toute Sa gloire comme son Chef et son Souverain Sacrificateur (Apocalypse 1:13 ; Éphésiens 4:15 ; Hébreux 8:1-2).

Réagissant contre la persécution intense dont l’Église est la proie à l’époque, Christ promet à Ses fidèles serviteurs que leurs souffrances ne sont pas en vain. Lui aussi a connu la persécution et la mort. Il leur rappelle donc : « J’étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts [la tombe] » (Apocalypse 1:18).

Puis Il leur dit: « Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » (Apocalypse 2:10).

À l’époque, les vrais disciples du Christ étaient persécutés et découragés. Ils avaient hâte de voir Jésus revenir dans toute Sa puissance et toute Sa gloire pour juger leurs adversaires et établir le Royaume de Dieu. Ils avaient désespérément besoin d’encouragements et de mieux comprendre ce que leur réservait l’avenir.

Ils avaient aussi besoin d’être remis sur la bonne voie, spirituellement. Et c’est précisément ce que fit Christ pour eux dans ce livre. Pendant cette période d’adversité extrême, provoquée directement par Satan, Christ révéla le schéma d’événements futurs et rappela à Ses fidèles serviteurs ce qu’Il attendait d’eux.

Les œuvres et la fidélité sont sur la balance

Chacune des congrégations affiche ses propres caractéristiques. Toutefois, dans ces sept assemblées se retrouvent des vertus et des problèmes que les chrétiens de toutes les générations devraient soit imiter soit éviter. Ces messages indiquent clairement que certaines congrégations et certains membres, individuellement, développaient de sérieuses carences spirituelles — dont certaines permettaient même à Satan de les éloigner de leur appel. Christ fait la distinction entre les œuvres spirituelles de ceux qu’Il accepte, et les œuvres de ceux qui flirtent avec les « profondeurs de Satan » (Apocalypse 2:24).

Il débute avec la congrégation de la ville d’Éphèse : « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance » (Apocalypse 2:2). Dans les versets suivants, Jésus évalue les œuvres et la fidélité de chaque congrégation. Il félicite les membres pour leurs qualités, mais Il Se sert aussi d’expressions telles que :

« Mais ce que j’ai contre toi […] » (Apocalypse 2:4 ; Apocalypse 2:14 ; Apocalypse 2:20). Il modère Ses louanges par des mises en gardes. Il félicite tout particulièrement ceux qui ont « de la persévérance », qui ont « souffert à cause de mon nom » et quiconque ne s’est « point lassé » (Apocalypse 2:3). Il insiste sur le fait que « toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je rendrai à chacun de vous selon ses œuvres » (Apocalypse 2:23). Il apprécie quiconque « ne peut supporter les méchants » et a « éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas « et les a « trouvés menteurs » (Apocalypse 2:2).

Notez les promesses du Christ aux fidèles : 1) « Je [leur] donnerai à manger de l’arbre de la vie, qui est dans le paradis de Dieu » ; 2) Ils n’auront « pas à souffrir la seconde mort » ; 3) Ils recevront « un nom nouveau » ; 4) Ils recevront « autorité sur les nations » ; 5) Ils seront « revêtus de vêtements blancs » ; 6) Ils seront des colonnes « dans le temple de mon Dieu » ; 7) Ils seront assis « avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (Apocalypse 2:7 ; Apocalypse 2:11 ; Apocalypse 2:17 ; Apocalypse 2:26 ; Apocalypse 3:5 ; Apocalypse 3:12 ; Apocalypse 3:21).

Ces promesses, ainsi que d’autres, similaires, ailleurs dans l’Apocalypse, doivent avoir énormément affermi et encouragé ces premiers chrétiens.

L’historien Will Durant a écrit : « L’influence du livre de l’Apocalypse fut immédiate, durable et profonde. Ses prophéties de salut pour les croyants loyaux, et le châtiment de leurs ennemis, devinrent le soutien d’une Église persécutée. Sa théorie du millénium consola ceux qui s’affligeaient du long délai du second avènement de Christ. Ses images prenantes et ses phrases brillantes s’inscrivirent tant dans l’expression populaire que littéraire de la chrétienté » (The Story of Civilization: Part III, Caesar and Christ, 1972, p 594).

Satan attaque l’Église

Il y a toutefois un aspect menaçant à l’évaluation que le Christ fait de Son Église. Il fait allusion à l’influence indéniable de Satan qui incite un certain nombre de membres de l’Église à retourner à la société idolâtre et pécheresse à laquelle ils viennent d’échapper. À « l’Église de Pergame », Il dit : « Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan » (Apocalypse 2:12-13). Il mentionne aussi que certains, à Thyatire, se sont égarés dans « les profondeurs de Satan » (Apocalypse 2:24).

Les faux docteurs représentaient aussi un problème. La congrégation de Thyatire est censurée pour avoir laissé « la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à la débauche et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles » (Apocalypse 2:20). La congrégation d’Éphèse est aussi abordée par « ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas », mais qui sont « menteurs » (Apocalypse 2:2).

La congrégation de Smyrne a des problèmes avec « ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan » (Apocalypse 2:9). Pergame, pour sa part, doit faire face à « des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrent à la débauche ». Et Il ajoute: « De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes » (Apocalypse 2:14-15).

À la plupart des chrétiens de Sardes, Christ dit: « Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort » (Apocalypse 3:1). Mais Il ajoute: « Cependant, tu as à Sardes quelques hommes qui n’ont pas souillé leurs vêtements; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes » (Apocalypse 3:4). La plupart des membres de cette congrégation ne sont chrétiens que de nom.

Ceux de Philadelphie ont « peu de puissance », mais — au moins — ils demeurent fidèles (Apocalypse 3:8). La congrégation de Laodicée, quant à elle, est tiède — « ni froid ni bouillant » (Apocalypse 3:16). Christ dit à cette dernière: « Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien […] tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, aveugle et nu » (Apocalypse 3:17).

Ces références et ces avertissements nombreux indiquent que — de l’extérieur comme de l’intérieur de l’Église de Dieu — une forme corrompue de christianisme se développait sous l’influence du diable et de ceux qu’il avait séduits.

Pierre, quelques années plus tôt, avait averti les chrétiens de ce dangereux mouvement lorsqu’il avait écrit : « Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront sournoisement des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dérèglements, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux » (2 Pierre 2:1-2).

Satan contrôlait et manipulait une religion apostate qui, au fil des siècles et de nos jours encore, s’est fait passer pour chrétienne et qui a débuté à l’époque des apôtres. Les messages aux sept congrégations d’Asie Mineure semblent évoquer un christianisme de contrefaçon destiné à devenir l’un des principaux moyens de séduction de Satan, dans les derniers jours.

Des mises en garde contre un faux christianisme

L’idée d’une religion apostate aux allures de christianisme peut sembler choquante. Mais Jésus avertit Ses disciples que cela se produirait. Lorsque ces derniers Lui demandèrent : « Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Matthieu 24:3). Il précisa que des imposteurs viendraient en Son nom. « Prenez garde que personne ne vous séduise », leur dit-Il. « Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:4-5).

Cette prophétie de Jésus a été accomplie — et s’accomplira — de deux façons. Premièrement, des dirigeants religieux prétendant être le Christ — le Messie prophétisé — apparaîtront et s’attireront des adeptes. Deuxièmement, et bien plus souvent encore, il y aura ceux qui viennent au nom du Christ — prétendant être Ses représentants spirituels — mais dont les enseignements sont, en fait, contraires à Ses instructions, et ils égareront les gens.

Quelles allaient être, selon Christ, les conséquences de ces supercheries? « Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:9-11).

Les chrétiens fidèles, d’après les prophéties, allaient devenir une minorité distincte, et allaient être persécutés par une fausse religion bien plus puissante et bien plus répandue et prétendant adorer le Christ.

À travers le livre de l’Apocalypse, cette fausse religion — qui se fait passer pour la vraie — est décrite comme exerçant une influence énorme au temps de la fin. Le pouvoir presque incroyable dont disposera le « faux prophète » de l’Apocalypse constituera l’un des signes majeurs que la fin de notre ère est imminente. Jésus expliqua qu’au temps de la fin « la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais […] Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus » (Matthieu 24:21-24).

Christ révèle à Ses serviteurs que — même du vivant de l’apôtre Jean — Satan développait déjà une version corrompue du christianisme. Il recrutait déjà des adeptes au sein même de l’Église fondée par Jésus.

Les prophéties données par Christ et Ses apôtres au sujet du développement d’un christianisme de contrefaçon se sont réalisées comme prévu. Cette contrefaçon domine à présent la scène religieuse mondiale — mais pas encore dans la mesure où elle la dominera dans les années à venir.

Examinons maintenant la question de savoir pourquoi nous devons nous fier aux autres prophéties contenues dans l’Apocalypse.