CHAPITRE 5 : Faire face au deuil

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CHAPITRE 5 : Faire face au deuil

Dieu, dans Son grand amour pour nous, a révélé la réponse à plusieurs des grandes questions que nous nous posons : Qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que la mort ? Que se passe-t-il après la mort ? Nous pouvons être fort rassurés si nous nous rendons compte que l'Éternel a un plan pour l'humanité entière, et que la mort est une séparation temporaire. Nous serons réunis à nos chers défunts, grâce aux résurrections que Dieu a promises.

En fin de compte, le fait de savoir ces choses peut nous aider à mieux affronter la perte causée par la mort. Par contre, nous ne pouvons nier, ou réduire, le sentiment de perte créé par un décès. Nous sommes toujours dans le deuil, et nous avons du chagrin. Comment faire face à cette affliction ? Et comment pouvons-nous en encourager d'autres qui sont endeuillés ?

L'affliction causée par le deuil est une expérience personnelle traumatisante. En l'affrontant, vous pouvez trouver utile d'en comprendre le processus. Ceux qui ont écrit sur ce sujet ont identifié plusieurs étapes dans cette sorte de chagrin : la dénégation, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation (comme le modèle du Dr Elisabeth Kübler-Ross, dans son ouvrage Les Derniers instants de la vie, 1975).

Nous allons examiner brièvement chacun de ces stades pour vous aider à comprendre le deuil et à être prêts à affronter la mort. Mais tenez compte du fait que la personne endeuillée peut ne pas traverser ces stades dans l'ordre. Aucune chronologie n'existe lorsqu'il s'agit, pour quelqu'un, de faire face au deuil. Une personne peut connaître plusieurs des stades décrits ici, mais pas tous. Une autre peut en traverser plusieurs simultanément. Et le fait d'en avoir traversé un ne veut pas dire qu'elle ne peut pas le connaître de nouveau. L'expérience de chacun peut être différente.

Stades du deuil : la dénégation

Lorsqu'une personne nie les faits, ses réactions physiologiques peuvent comprendre la sudation, la perte de conscience, la nausée ou une accélération du pouls, comme pour toute autre personne en état de choc. Les pensées et les émotions se bousculent. Certains ne sont tout simplement pas en mesure de faire face à la réalité de la mort.

Certains se retranchent de leur entourage. D'autres peuvent avoir l'impression d'avoir un cauchemar, et penser qu'ils ne vont pas tarder à se réveiller. Peut-être s'agit-il là de la façon divine de nous fournir une rampe protectrice. C'est en de tels moments que nous pouvons démêler et analyser nos sentiments selon notre propre rythme et à un niveau acceptable pour nous.

Plusieurs principes importants devraient être pris en considération à ce stade du chagrin. Pour commencer, il s'avère utile de partager avec quelqu'un ses pensées et ses sentiments. Les personnes endeuillées ont été profondément touchées par leur perte. Il est nécessaire qu'elles aient l'occasion de se remettre, d'être prise en charge. Elles peuvent aider leur entourage à les aider en faisant connaître, à ceux qui veulent leur être utiles, ce qu'elles ressentent. Vous pouvez les aider en les encourageant à exprimer ouvertement leur chagrin, à décrire les circonstances entourant la mort de l'être cher.

Incitez-les à parler des rapports qu'elles partageaient avec leurs chers disparus, de ce qui les rendaient différents des autres, des raisons pour lesquelles elles les aimaient. Pour pouvoir affronter leur chagrin, elles devraient pouvoir se sentir libres de parler du fond de leurs cœurs, de partager leurs sentiments au sujet de la perte qu'elles viennent de subir et de la solitude qu'elles éprouvent.

En pareilles circonstances, le soutien d'amis et l'appui affectueux de la famille sont inestimables pour ceux qui sont dans la détresse. « L'ami aime en tout temps » (Proverbes 17:17) et « il est tel ami plus attaché qu'un frère » (Proverbes 18:24). Le jour viendra où ils seront contents de faire de même pour vous. Quelle que soit l'intensité de leur chagrin, faites-leur savoir qu'ils ne sont pas seuls, que d'autres ont éprouvé ce qu'ils éprouvent et sont prêts à alléger leur fardeau si une occasion leur est donnée de le faire.

Dans de tels moments, ceux qui sont dans le chagrin oublient souvent de prendre soin d'eux-mêmes physiquement. Surveiller leur santé et veiller à leur bien-être est souvent le dernier de leurs soucis. Aidez-les à se rendre compte que c'est important, et que leurs vies sont précieuses.

Quand on porte le deuil, il est facile de s'épuiser émotionnellement et physiquement. Ceux qui ont perdu un être cher doivent surveiller leur régime, éviter les mets tout préparés et manger des repas équilibrés et nourrissants.

L'exercice physique, une autre nécessité, est utile pour faire baisser la tension et réduire la colère et les contrariétés. Il favorise l'appétit et le sommeil. Il peut se limiter à plusieurs petites marches de 20 minutes par semaine.

Le repos est un autre moyen de prendre soin de son corps. Le chagrin est épuisant. Le manque de sommeil ne fait qu'aggraver la difficulté.

La colère

Lorsque la dénégation s'estompe, notre tendance naturelle est de vouloir blâmer quelqu'un — n'importe qui — pour notre perte et notre douleur. Cette colère n'est pas nécessairement rationnelle. Il arrive qu'on s'irrite contre le défunt, à cause de l'effet qu'a sur nous sa disparition. Nous pouvons être en colère à cause du moment de la mort. Quand on est endeuillé, il arrive qu'on s'irrite contre les autorités — le médecin, le personnel de l'hôpital, les membres de la famille, et même Dieu. On se demande parfois pourquoi Dieu n'est pas intervenu dans cette situation pour empêcher la mort. Cette colère conduit parfois aussi à un sentiment de culpabilité.

La colère est une émotion puissante. Elle peut mener à un comportement négatif, ou être maîtrisée, pour notre propre bénéfice. Souvenez-vous que Dieu a dit : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point » (Éphésiens 4:26). Nous pouvons utiliser l'énergie engendrée par notre colère en la canalisant dans des actions positives. Par exemple, nous pouvons nous acquitter de ces tâches domestiques que nous avons remises au lendemain depuis quelque temps. Nous choisir un nouveau passe-temps, ou poursuivre nos études en prenant des cours du soir peut nous aider à canaliser positivement nos émotions. Un moyen remarquable de rediriger notre colère est de rendre service aux autres. Faire cela effacera leurs fardeaux et allégera notre fardeau émotionnel pendant notre deuil.

Le marchandage

Dans le stade du marchandage, certains veulent jouer à faire un marché avec Dieu. Ils s’imaginent que s'ils promettent à Dieu de faire ceci ou cela, Dieu remettra les choses en place comme elles étaient auparavant. À ce stade, ceux qui portent le deuil se mettent souvent à chercher à comprendre le décès de l'être cher. C'est normal quand on se remet d'un décès. Ils finissent par se rendre compte qu'il n'y a pas de marchandage possible avec la mort. Ce n'est qu'en acceptant les faits que la réalité de la mort peut se transformer en espérance et en actes positifs.

En cherchant à comprendre, ceux qui ont perdu un être cher ne devraient pas négliger la source d'information qui détient la réponse aux questions qu'ils se posent au sujet de la mort : la Parole de Dieu, la Bible.

Dieu a un plan. Vous et tous vos êtres chers en faites partie intégrante. Dieu ne veut pas que l'on soit affligés par le chagrin ou sans espérance. Gardant ces principes présents à l'esprit, souvenez-vous des paroles de l'apôtre Pierre : « déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5:7).

La dépression

La réalité finit par s'établir. Nous sommes confrontés à la nécessité de continuer notre vie, sans l'être aimé. Il est facile de se mettre à ruminer l'idée de ce qui aurait dû ou aurait pu se produire. Pour beaucoup, ce peut être le stade le plus difficile à traverser. Les signes de dépression comprennent un sentiment de mélancolie, un certain détachement pour le monde extérieur ou un manque d'appétit et de sommeil. Des sentiments de culpabilité, d'impuissance et d'insignifiance sont courants.

Pendant ce stade, nous devrions nous rappeler les aspects positifs de la vie que nous avons partagée avec l'être cher. Les souvenirs sont précieux. Nous garderons toujours dans nos cœurs les moments passés avec le défunt. Ils constituent un trésor que nul ne peut nous ravir et qui font partie de l'héritage que la personne défunte nous a laissé.

Il ne faut surtout pas que nous traversions seuls notre chagrin. Dieu est toujours avec nous, même dans les moments de deuil, « car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point. C'est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien; que peut me faire un homme? » (Hébreux 13:5-6).

Dans des moments pareils, nous devons nous souvenir de laisser les lignes de communications ouvertes avec Dieu. Il peut nous aider à affronter le chagrin d'un deuil. Demandez-Lui de vous donner force et courage. « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Hébreux 4:16). Il est « le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions » (2 Corinthiens 1:3-4).

L'acceptation

Finalement, face à la perte, nous finissons par comprendre et par accepter que nous débutons un nouveau chapitre dans notre vie. Nous prenons conscience du fait que tout est à nouveau normal. Les nouvelles réalités doivent être ajustées, car nous nous trouvons dans une nouvelle situation. Du fait de l'épreuve que nous traversons, nous devenons plus forts, plus murs et meilleurs, pour avoir affronté et vaincu cette grande difficulté. L'équilibre émotionnel revient petit à petit, comme la guérison d'une plaie physique.

Le temps nécessaire pour se remettre peut varier avec chaque personne. Certains ressentiront encore de la culpabilité, de la dépression ou de la colère. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Cela veut dire que l'être perdu a eu un impact énorme sur notre vie et qu'il nous manque toujours. Ces sentiments sont prévisibles et normaux.

Nul ne peut jamais remplacer un être aimé. Mais il arrive un moment quand nous sommes prêts à aller de l'avant et à affronter de nouveaux défis.

Moïse était beaucoup aimé par la nation d'Israël, mais il fut un temps où Dieu permit qu'il meure. La nation dut aller de l'avant, bien que les Israélites aient été beaucoup attristés par la perte de leur chef bien-aimé : « Après la mort de Moïse, serviteur de l'Éternel, l'Éternel dit à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse: Moïse, mon serviteur, est mort; maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux enfants d'Israël » (Josué 1:1-2).

La vie continuait pour Israël, sans l'un de ses chefs les plus illustres : « Nul ne tiendra devant toi, tant que tu vivras. Je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse; je ne te délaisserai point, je ne t'abandonnerai point. Fortifie-toi et prends courage » (Josué 1:5-6).

Dieu nous fait la même promesse à présent. Nous n'avons qu'à nous confier en Lui, avec foi. Si nous nous approchons de Lui, Il sera proche de nous comme Il l’était de Moïse et de Josué. Il est là pour nous, prêt à nous aider à débuter une nouvelle phase de notre vie avec des défis nouveaux. Il nous fournira la même force et le même soutien que celui qu'Il donna à Ses fidèles serviteurs Moïse et Josué.

Cela, aussi, passera

Le temps guérit bien des plaies. C'est surtout vrai dans le cas de la perte d'un être cher.

Dans un discours devant la Société Agricole de l'État du Wisconsin, en 1859, le président américain Abraham Lincoln déclara : « On raconte qu'un monarque d'Orient confia un jour à ses sages le soin de lui inventer une phrase qui serait toujours d'actualité, toujours vraie et appropriée, en tout temps et dans n'importe quelle situation. Ils lui apportèrent ces paroles : Cela, aussi, passera ! Que c'est expressif ! Que cela donne à réfléchir à l'heure quand l’on s'enorgueillit. Et que c'est consolant dans les tréfonds de l'affliction ! »

Aussi morose que puisse être la vie après le décès d'un être cher, nous devons nous rappeler que cela, aussi, passera. La joie de vivre peut revenir. Avec l'aide divine, forts de la compréhension de Son grand dessein pour la vie, de l'espérance de l'avenir, nous pouvons trouver la force de combattre le chagrin. Salomon a écrit : « Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux […] un temps pour mourir; […] un temps pour guérir […] un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser » (Ecclésiaste 3:1-4). La guérison émotionnelle aura lieu. Il y aura à nouveau un temps pour chanter, un temps pour rire, et un temps pour danser.