Dieu, la science et la Bible :
Une ancienne forteresse révèle lentement ses secrets
Khirbet Qeiyafa, également connue sous le nom de forteresse d’Élah, est le site d’une ancienne ville à environ 30 km au sud-ouest de Jérusalem.
La forteresse se situe sur une crête surplombant la vallée d’Élah qui constituait la frontière entre les Philistins et le Royaume de Juda, à l’époque des rois de la Bible, Saül et David. Les archéologues sont de plus en plus reconnaissants d’avoir pu l’explorer depuis 2007.
Le site présente un aspect inhabituel, car il ne montre que deux courtes périodes d’occupation – une fine strate datant de la période hellénistique (332-141 av. J-C) et une vaste, mais brève implantation datant de l’Âge de Fer de 1050 à 970 av. J.-C. – époque des rois Saül et David.
Un tel emplacement limité à une construction importante est assez rare dans une région où, pendant des milliers d’années, de nombreuses villes furent construites, détruites et reconstruites à plusieurs reprises. En tant que tel, ce site est une sorte de « cliché » de la vie à l’époque de Saül et David. Que démontre ce « cliché » et pourquoi est-il important ?
De nombreux critiques bibliques soutiennent depuis longtemps que les rois Saül, David et Salomon furent des figures mythiques inventées par Israël pour renforcer son histoire. La découverte de la stèle de Tel Dan en 1993 et de son inscription faisant référence à la « maison [dynastie] de David », prouva l’existence de ce roi. L’argument fut ensuite utilisé pour rejeter le récit biblique sur l’histoire de David en tant que roi de Juda et d’Israël et des critiques estimèrent qu’il n’était rien de plus qu’un chef de tribu locale sans aucune importance réelle et que les royaumes de Juda et d’Israël n’ont existé en tant qu’états que plusieurs siècles plus tard.
Et c’est alors que les découvertes de Khirbet Qeiyafa s’avérèrent très significatives. Nous l’avons indiqué précédemment, Khirbet Qeiyafa se situe sur la zone frontalière disputée entre le Royaume d’Israël et celui des Philistins, principal rival à l’époque de Saül et de David. Il est clair que la ville fut construite comme une forteresse – défendue par un mur massif de 3.60 mètres de large.
Les archéologues Yosef Garfinkel de l’Université hébraïque de Jérusalem et Sarre Ganor de l’Autorité Israélienne des Antiquités ont déclaré que la « construction massive » de tels moyens de défense (des blocs de pierre de 10 tonnes et environ 200.000 tonnes de pierres pour construire les murs) dénote la puissance et l’autorité d’une organisation politique centralisée, c’est à dire d’un état. » (“Khirbet Qeiyafa: Sha’arayim “, Journal of Hebrew Scriptures, Vol. 8, article 22.)
En d’autres termes, l’argument selon lequel un ancien état israélite monarchique n’aurait existé que plusieurs siècles plus tard est complètement absurde – puisque la construction d’une telle ville fortifiée aurait demandé le soutien et les ressources d’une puissante nation pour rendre une telle entreprise possible.
Le professeur Garfinkel explique : « C’est la première fois que des archéologues découvrent une ville fortifiée en Juda datant de l’époque du roi David ... Ainsi, il a maintenant été prouvé que les diverses suggestions niant complètement la tradition biblique concernant le roi David et prétendant qu’il n’était qu’un personnage mythologique ou simplement le chef d’une petite tribu étaient tout simplement fausses. » (Citation de Rob Waugh, Ancient Relics Are the First Definite Sign of the Bible’s King David – The Daily Mail, 9 mai 2012)
Garfinkel poursuit et prouve de façon convaincante que la forteresse d’Élah appartient à la nation d’Israël plutôt qu’à celle des Philistins : « Au fil des ans, des milliers d’ossements d’animaux, de moutons, de chèvres et de bovins furent découverts, mais aucun os de porc.
Nous avons découvert trois chambres de cultes, avec divers matériels religieux, mais aucune figurine humaine ou animale ne fut trouvée. Ceci suggère que la population de Khirbet Qeiyafa observait deux interdits bibliques – l’un concernant le porc et l’autre au sujet des images taillées – et donc pratiquait un culte religieux différent de celui des Cananéens ou des Philistins. » (Ibid.)
Une autre découverte intrigante est celle d’un ostracon, un fragment de poterie portant une inscription écrite. Alors que les chercheurs ne sont pas encore tout à fait d’accord sur le contenu des inscriptions du fragment de poterie cassé, certains estiment qu’il s’agit de la plus ancienne inscription en hébreu jamais découverte.
Ce site peut-il être identifié selon une localisation biblique ? Un indice de son identité fut la découverte d’une deuxième porte de la ville. C’est le seul site découvert sur le territoire des Royaumes de Juda et d’Israël qui soit muni de deux entrées. Cette caractéristique unique amena Garfinkel et Ganor à déduire qu’il s’agit de la ville biblique de Schaaraïm, (Josué 15:36 ; 1 Samuel 17:52 ; 1 Chroniques 4:31-32 ) nom qui en hébreu signifie « deux portes ».
Donc, en résumé, nous avons la preuve de l’existence d’une ville israélite fortifiée, située dans une région que la Bible décrit comme étant vivement disputée par les Israélites et les Philistins, construite par ce qui devait être une puissance nationale significative et datant de l’époque de Saül et de David – tout cela en accord avec les récits bibliques.