Ebola — nouvelle arme du terrorisme ?
Il n’a pas échappé aux nombreux observateurs que le risque d’Ebola fit son apparition à peu près en même temps que la nouvelle menace terroriste de l’État islamique en Irak et en Syrie. Comme leurs cousins d’Al-Qaïda les djihadistes de l’État islamique déclarèrent être disposés à utiliser n’importe qu’elle arme dans leur arsenal terroriste. Beaucoup se demandent si Ebola et d’autres maladies telles que la variole pourraient être utilisées comme des armes biologiques.
Nous ne parlons pas d’élucubrations de théories du complot ici. Comme l’ont rapporté plusieurs sources de médias respectés, les planificateurs de la sécurité nationale envisagent déjà ce qui pourrait se produire si des groupes terroristes apprenaient à utiliser le virus ou d’autres maladies infectieuses à leurs propres fins.
Aussi mortel qu’il puisse être, les experts médicaux savent qu’Ebola n’est contagieux que lorsqu’un patient commence à présenter les symptômes — et non pendant la période d’incubation qui est de 2 à 21 jours. Se pourrait-il que l’État islamique ou d’autres organisations terroristes, qui ont démontré avoir une certaine maîtrise de la technologie moderne, puissent être capables de développer une mutation du virus, une sorte de « super souche » qui pourrait devenir infectieuse pendant la durée d’incubation ?
Peut-être, mais ce serait très difficile à réaliser. Le Capitaine Al Shimkus, capitaine de marine à la retraite et maintenant professeur aux affaires de sécurité nationale à l’US Naval War College, explique qu’il serait beaucoup plus facile que des porteurs humains se suicident en diffusant la version actuelle de la maladie.
« Dans le contexte de l’activité terroriste, il n’est pas très compliqué de passer à l’étape suivante en utilisant un être humain comme porteur » déclara M. Shimkus dans le magazine Forbes (selon le site Forbes du 5 octobre 2014)
Dans son scénario, l’État islamique ou tout autre groupe terroriste, pourrait envoyer des soldats dans les zones fortement infectées afin de voler des fluides organiques infectés pour les utiliser plus tard ; ou bien, ils pourraient s’exposer délibérément au virus avant de se rendre dans une ville ou dans un pays ciblés. À partir de là, en se mêlant à la population, ils peuvent ainsi infecter autant de victimes que possible.
L’idée n’est pas nouvelle. Pendant le Moyen Âge, les armées catapultaient les corps des victimes de la peste par-dessus les murs des villes ennemies pour propager la maladie.
D’autres observateurs pensent qu’il y aurait des problèmes avec cette approche. Les avancées des systèmes de santé aux États-Unis et en Europe, pays principalement ciblés par les groupes terroristes, seraient efficaces pour la lutte contre la maladie à moins que les populations aient été infectées à une échelle massive, ce qui semble actuellement peu probable.
Pendant le Moyen Âge, les armées catapultaient les corps des victimes de la peste par-dessus les murs des villes ennemies pour propager la maladie.
Dans une tribune d’opinion de Slate publiée à la mi-novembre, Nicholas Evans, bio éthicien à l’Université de Pennsylvanie émettait un doute sur le fait qu’Ebola puisse être un candidat viable en tant qu’arme biologique, car au moment où le porteur du virus commence à montrer des symptômes — le seul moment où la maladie peut être transmise — cet agent terroriste infecté est si malade qu’il aurait seulement quelques jours pour faire son oeuvre funeste.
Ebola, dans sa forme actuelle, n’est transmis que par les fluides corporels, qui « ne sont pas des armes efficaces ou discrètes », dit Evans. Pourtant, dans les mains d’un groupe terroriste déterminé, composé de membres qui ne veulent que mourir pour la cause, l’idée d’utiliser les maladies contagieuses comme armes ne peut pas être négligée, surtout qu’Ebola ne sera pas la dernière contagion mortelle que nous constaterons.