Europe : Une nouvelle superpuissance en émergence

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Une nouvelle superpuissance en émergence

J’ai entendu parler du « Marché commun » pour la première fois, au début des années 1960. Le gouvernement conservateur britannique de Harold Macmillan, encouragé par John Kennedy, président américain d’alors, a fait une demande en vue de s’y joindre en 1962. Charles de Gaulle, président de la France, lui avait répondu par un « Non ! » retentissant.

À l’époque, la Grande-Bretagne était en pleine métamorphose. Elle démantelait son empire après quatre siècles d’exploration mondiale, au-delà des frontières de l’Europe. Pour reprendre les termes utilisés par le secrétaire d’État américain, Dean Acheson, cette année-là : « La Grande- Bretagne a perdu un empire et ne s’est pas encore trouvé de rôle à jouer. »

Au milieu de la décennie tumultueuse des années 1960, des navires de radiocommunication « pirate » ont commencé à diffuser sans discontinuer de la musique populaire en Grande-Bretagne. Ils se tenaient à l’extérieur de ce qui constituait alors la limite des eaux territoriales, soit à trois milles (4,8 km) des côtes, c’est-à-dire hors du contrôle du gouvernement de la Grande-Bretagne.

La radio britannique en était réduite à sa plus simple expression. Il n’existait que trois postes radiophoniques, aucun d’eux n’étant de nature commerciale, et le contenu était assez strictement contrôlé. Les postes de radio « pirates » offraient de la musique contemporaine en continu, laquelle a automatiquement attiré un auditoire élargi. Ces postes étaient financés par des commanditaires. C’était leur grande faiblesse, car le gouvernement britannique a trouvé un moyen de les bannir, en poursuivant ces commanditaires en justice. Le 15 août 1967, ils avaient tous cessé leurs activités.

Mais pas avant qu’un solide message spirituel n’ait eu le temps d’être diffusé dans tout le pays. Une émission radiophonique appelée The World Tomorrow (Le monde à venir) enseignait la Bible comme on ne me l’avait jamais expliquée auparavant. Alors que j’avais toujours trouvé le livre de l’Apocalypse difficile à comprendre, ma propre Église étant incapable de l’expliquer adéquatement, cette émission l’expliquait très bien. Les émissions sur les prophéties bibliques rendaient les Saintes Écritures particulièrement pertinentes et très réelles pour notre propre époque.

Ce n’était pas toutes les émissions qui portaient sur les prophéties, mais celles qui portaient sur celles-ci semblaient se concentrer sur trois sujets : le déclin des pays anglophones, la montée d’une Europe unifiée et l’accent mis par la Bible sur le Moyen-Orient.

Plus de quarante ans plus tard, ces trois domaines prophétiques principaux demeurent les mêmes et dominent maintenant les nouvelles internationales et les affaires mondiales plus que jamais.

La montée discrète de l’Europe

Les années 1960 ont vu se produire une multitude de bouleversements et de changements, tant aux États-Unis qu’en Grande- Bretagne.

Aux États-Unis, les Américains ont connu des émeutes raciales, des manifestations d’étudiants contre la guerre du Vietnam, le racisme et la pauvreté. Au Royaume-Uni, un gouvernement travailliste (socialiste) radical a pris le pouvoir en 1964 et s’est mis à modifier de façon draconienne des lois séculaires. Soudainement, l’avortement, l’homosexualité et le divorce facile étaient permis, tandisessayé deux fois de conquérir l’Europe en l’espace de trente ans. La France avait été attaquée par l’Allemagne trois fois au cours de la vie de certaines personnes... encore vivantes, en 1871, en 1914 et, encore une fois, en 1940.

Mais au cours des années 1960, ces deux rivaux de longue date, dont l’histoire partagée remonte à l’un des plus grands monarques d’Europe, Charlemagne, étaient déterminés à ne plus jamais se faire la guerre. L’ancien leader britannique des années de guerre, Winston Churchill, a parlé des « États-Unis d’Europe », comme étant le meilleur moyen pour l’Europe d’aller de l’avant.

Il ne fait nul doute qu’un même thème revient constamment tout au long de l’histoire européenne — celui du désir d’une Europe unie selon la tradition romaine.

Churchill lui-même avait dit à la fin de la guerre que l’Allemagne ne parviendrait jamais à se redresser et à redevenir une grande puissance. Pourtant, l’un des présentateurs de l’émission radiophonique The World Tomorrow que j’écoutais prédisait exactement le contraire, en se basant sur une compréhension approfondie des prophéties bibliques.

Qui avait raison ? L’Allemagne est redevenue une grande puissance et jouit actuellement de l’une des économies mondiales les plus solides. Depuis un certain temps, elle est la principale nation exportatrice à l’échelle mondiale, surpassant même la Chine, qui a une population 16 fois supérieure.

Une union sans cesse plus étroite

L’unité croissante de l’Europe est, entre autres, à l’origine du succès de l’Allemagne d’après-guerre.

Dans leur ouvrage intitulé An Idea of Europe, Richard Hoggart et Douglas Johnson écrivent ceci : « Il a été raconté qu’en 1945, lorsque la fumée des canons s’est dissipée, après la guerre, on a trouvé un cadavre qui gisait nu et dépouillé, dans le fond d’un champ de bataille. C’était le cadavre de l’Europe. Encore mieux, c’était le cadavre d’une Europe particulière : l’Europe qui se considérait comme étant l’incarnation de la Civilisation, l’Europe de l’Humanisme et l’Europe qui dominait le monde en matière de religion, de sciences, de commerce et de main-d’oeuvre.

« Puis, vers la fin des années 1950 et au cours des années 1960, une autre Europe a fait son apparition. C’était une Europe qui mettait l’accent sur l’unité, sur la création d’un grand centre de production, sur le modernisme et le progressisme, sur l’établissement de systèmes de justice et de bienêtre uniformes, sur la nécessité de donner un exemple de coopération internationale. Cette Europe, l’Europe de l’Ouest de la Communauté européenne, prétend être plus qu’un continent » (1987, p. 5) (traduction libre).

En 1951, la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie et les trois pays du Benelux (la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg) ont formé la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Six ans plus tard, en 1957, ces États sont devenus encore plus intégrés en signant le traité de Rome, qui a permis la formation de la Communauté économique européenne (CEE), également connue sous le nom de Communauté européenne ou de Marché commun, se promettant de former « une union sans cesse plus étroite ».

À l’époque, les Britanniques avaient décidé de rester en retrait. Leur empire et leur Commonwealth demeuraient une force majeure, même si leur importance avait commencé à s’effriter durant la période d’après-guerre. Des accords commerciaux entre la Grande-Bretagne et ses dominions (membres du Commonwealth) demeuraient en place, permettant aux Britanniques de jouir d’importations alimentaires à bon prix et de marchés d’exportation garantis.

Toutefois, la Grande-Bretagne faisait l’objet d’un déclin industriel. Elle avait besoin de nouveaux marchés pour ses exportations. Étant témoins du succès croissant de la CEE, bon nombre de Britanniques estimaient qu’ils avaient raté une occasion favorable lorsqu’ils avaient décidé de ne pas se joindre à cette dernière en 1957. La Grande-Bretagne a de nouveau présenté une demande d’adhésion, cinq ans plus tard, laquelle a été rejetée. Lorsqu’elle a renouvelé sa demande d’adhésion en 1971, le nouveau président de la France, Georges Pompidou, soucieux de contenir toute éventuelle ambition de l’Allemagne et voyant la Grande-Bretagne comme étant un puissant contrepoids, lui a répondu « Oui! ».

Le 1er janvier 1973, la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Danemark se joignaient à la CEE, qui comptait désormais neuf pays membres. D’autres pays les ont rejoints plus tard — haussant le nombre de ses membres à 12.

Ces pays sont devenus encore plus unis en 1992, lorsqu’ils ont signé le traité de Maastricht, devenant ainsi l’Union européenne (UE), reflétant le fait que l’entitérenouvelée était plus qu’un simple marché commun. Elle devenait de plus en plus une union politique. D’autres membres ont par la suite été admis, y compris certains pays de l’Europe de l’Est, anciennement sous domination soviétique, le nombre d’États membres ayant grimpé à 27 en 2007.

La fin de 2009 a vu la ratification du traité de Lisbonne par les 27 pays membres, représentant essentiellement une nouvelle constitution pour l’Europe, et donnant à l’UE son président à long terme (du Conseil européen des chefs d’État), ainsi que son propre service diplomatique et d’affaires étrangères.

Le désir d’obtenir une « union sans cesse plus étroite » pourrait avoir pris plus de cinq décennies, mais l’Europe est en bonne voie de devenir une superpuissance pouvant rivaliser avec les États-Unis! Il s’agit déjà du plus grand marché unique du monde entier et, de loin, de la principale puissance commerciale du globe. Son économie est presque aussi importante que celles des États-Unis et de la Chine combinées !

Alors que les États-Unis connaissent un sérieux déclin — et certains iraient même jusqu’à parler de phase terminale —, l’Europe avance actuellement à grands pas, et un nombre croissant de pays désirent se joindre à l’UE, tandis que d’autres désirent signer des accords commerciaux avec elle.

Un rêve qui remonte à plusieurs siècles

« C’est à la cour de Charles 1er, dit le Grand ou Charlemagne, que l’ancien terme Europe a été repris », aux dires de Norman Davies, historien britannique, dans son ouvrage intitulé History of Europe, publié en 1996 (p. 302).

« Les Carolingiens (la famille noble des Francs d’où la France tire son nom qui régnaient en Europe de l’Ouest à la suite de la chute de l’Empire romain de l’Occident) avaient besoin d’un nom pour décrire cette partie du monde qu’ils dominaient, comme étant distincte des terres païennes, de Byzance (l’Empire romain de l’Orient, qui demeurait un État chrétien), ou de la chrétienté, en général. Cette « première Europe » a donc été un concept occidental éphémère qui n’a pas duré plus longtemps que le règne de Charles lui-même » (ibid.).

Charlemagne, qui a été couronné par le pape le jour de Noël de l’an 800 de notre ère, continue d’inspirer le rêve de voir l’Europe unie, plus de 1 200 ans plus tard.

Chaque année, les habitants de son ancienne capitale d’Aix-la-Chapelle remettent le prix Charlemagne à la personne qui a le plus contribué à l’unité européenne au cours des douze derniers mois. À la fin de sa section de nouvelles européennes hebdomadaires, le magazine britannique The Economist met en vedette la page « Charlemagne », soit un article soulignant certains aspects de l’avancement de l’intégration européenne sur le continent.

Le royaume de Charlemagne a uni les Français et les Allemands (appelés les Germains à l’époque). La poursuite de leur conflit a contribué à faire admettre l’idée même d’une Europe unie, le souhait que ce continent ne connaisse plus jamais de guerre continentale.

En s’appuyant sur ce seul critère, l’Union européenne connaît beaucoup de succès. L’Europe n’a assisté à aucun conflit entre ses nations de 1945 jusqu’aux années 1990, alors que la violence a éclaté dans les Balkans, à la suite de la division de la Yougoslavie, un pays qui n’était pas membre de l’Union européenne. Les États membres de l’UE « se sont serrés les coudes » pour mettre fin à ce conflit dans la région. Des parties de l’ancienne Yougoslavie sont maintenant membres de l’UE, et d’autres désirent s’y joindre.

Autres tentatives d’unifier l’Europe

Charlemagne ne fut pas le dernier souverain à chercher à unifier l’Europe. Depuis la chute de l’Empire romain au Ve siècle, on ressentait ce besoin d’unité. Une période de chaos et de confusion, à laquelle on se réfère souvent sous le vocable d’« Âge des ténèbres », a suivi la chute de l’Empire et des tribus barbares en guerre se sont installées dans des régions antérieurement civilisées.

Au VIe siècle, Justinien, l’empereur romain de l’Orient, qui régnait depuis Constantinople (aujourd’hui Istanbul, la capitale de la Turquie), a tenté de faire renaître l’Empire romain en Occident. Il y est parvenu, en partie, mais son rêve ne lui a pas survécu.

Au VIIIe siècle, des Arabes musulmans ont envahi l’Espagne et se sont rapidement déplacés vers le nord, arrivant non loin de Paris à peine vingt-et-un ans plus tard. À cet endroit, lors de la célèbre bataille de Tours, qui s’est déroulée en 732 (également connue sous le nom de « bataille de Poitiers », soit l’endroit situé près de Tours où elle s’est effectivement déroulée), les musulmans ont subit une défaite par le grand-père de Charlemagne, Charles Martel. La chrétienté occidentale de l’Église romaine était ainsi menacée. Il n’est pas surprenant que Charlemagne ait été couronné par le pape, qui a vu la nécessité d’un empereur en Occident, tout comme il y en avait déjà un en Orient.

Selon un historien nommé John Bowle, « cet événement est crucial dans l’histoire européenne, car l’Empire d’Occident reconstitué demeurera, à l’époque médiévale, « saint » ainsi que romain, et, en théorie, dominera la politique européenne jusqu’à l’époque de l’empereur Charles Quint au XVIe siècle, puis... continuera d’exister jusqu’en... 1806, jusqu’à ce que Napoléon l’abolisse » (A History of Europe, 1979, p. 170).

Il ne fait nul doute qu’un même thème revient constamment tout au long de l’histoire européenne, celui du désir d’une Europe unie selon la tradition romaine. En fait, il va bien au-delà de cela. On a désiré une Europe unie en tandem avec l’Église de Rome, tout comme dans l’ancien Empire romain.

C’est le pape qui a couronné Charlemagne. C’est également un pape qui a ensuite couronné Otton Ier (Othon le Grand) en 962, établissant ainsi officiellement le Saint Empire romain, qui a duré jusqu’en 1806.

« Le règne d’Othon le Grand (936-973) marque une étape du développement de l’Allemagne (la Germanie), ce qui peut être le mieux exprimé en affirmant qu’il a fondé le Saint Empire romain, que les Allemands modernes prennent plaisir à appeler « le Premier Reich ». Dans sa conception initiale, le Saint Empire romain était tout simplement une renaissance de l’Empire de Charlemagne » (J.S. Davies, From Charlemagne to Hitler, 1994, p. 16).

En ce sens, c’est Charlemagne qui a fondé le Saint Empire romain, lequel a duré mille ans jusqu’à ce que Napoléon l’abolisse. C’est ce millénaire qui a inspiré le « Reich de mille ans » proclamé par Adolf Hilter, son Troisième Reich qui avait pour objectif de recréer la gloire du Premier.

John Bowle fait remarquer, sur cette même page où l’on retrouve la citation susmentionnée, que « la reconstitution de l’Empire d’Occident, dont le trône était vacant depuis 476 (date de la destitution du dernier empereur romain d’Occident), a raffermi les civilisations communes de la chrétienté latine. » Il a également expliqué que le couronnement d’Othon le Grand « a créé non pas un remplaçant (pour l’Église romaine), mais un rival, voire un maître... Cet acte fut la plus grave erreur commise par les papes médiévaux. »

Tout cela correspond aux détails fournis dans les prophéties bibliques.

Sept montagnes chevauchées par la femme

Dans le livre biblique de l’Apocalypse, nous trouvons deux thèmes qui sont récurrents tout au long de l’histoire européenne, et qui suivent en tous points les repères que mentionne l’historien John Bowle dans son ouvrage.

M. Bowle mentionne Charlemagne, le Saint Empire romain, Charles Quint et Napoléon dans le même paragraphe, tous issus de la reconstitution de l’Empire romain d’Occident, dont la chute remonte au Ve siècle. Il traite aussi de la relation constamment pleine d’émotion entre l’Église et l’État, une relation décrite dans la Bible comme relevant dela « fornication » (Apocalypse 17:2).

La fornication, ou l’immoralité sexuelle, est utilisée ici au sens figuré pour illustrer la relation illicite, du point de vue divin, entre l’Église et les pouvoirs laïques. La même métaphore est utilisée aujourd’hui lorsqu’on dit que des gens ayant des intérêts différents « partagent le même lit ». De même, le XIXe siècle nous a donné l’adage « La politique fait d’étranges compagnons de lit. » L’image en est une de complicité étroite et parfois secrète.

Dans l’Apocalypse 17:1-2, l’apôtre Jean a une vision de la façon dont cette relation entre l’Église et l’État se jouerait dans l’histoire européenne : « Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint, et il m’adressa la parole, en disant : Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux. C’est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l’impudicité, et c’est du vin de son impudicité que les habitants de la terre se sont enivrés. »

Il convient de noter que l’immoralité sexuelle mentionnée réfère à la prostitution. C’est un terme employé ici au figuré pour décrire quelqu’un qui se vend ou vend ses faveurs en vue d’obtenir un avantage ou un gain matériel. L’Église romaine soutenait les chefs d’État qui faisaient la promotion de l’allégeance religieuse populaire, afin d’obtenir en échange protection, avancement et richesses de la part de l’État. Un tel avantage réciproque constitue la nature de l’immoralité sexuelle, qui est principalement motivée par des intérêts égoïstes, plutôt que par l’amour et la bienveillance que l’on retrouve chez un couple marié engagé.

Le Nouveau Testament compare la véritable Église de Dieu à une fiancée, qui attend le retour de son futur mari, Jésus-Christ (Éphésiens 5:23 ; Apocalypse 19:7-8).

La fornication, ou l’immoralité sexuelle, est utilisée ici au sens figuré pour illustrer la relation illicite, du point de vue divin, entre l’Église et les pouvoirs laïques.

Dans l’Apocalypse 12:17, nous lisons qu’une femme symbolise la véritable Église dont les membres « gardent les commandements de Dieu et ont le témoignage de Jésus. »

Par contraste avec cette Église chaste et fidèle, dans l’Apocalypse 17, nous lisons qu’une Église est décrite comme étant une « prostituée ». Il s’agit d’une fausse Église, encore une fois, une qui se vend en échange de gains financiers et de pouvoirs politiques.

L’Église décrite ici a représenté une grande puissance dans l’histoire européenne et participé à diverses reconstitutions de l’Empire romain, par l’intermédiaire de Charlemagne, d’Othon le Grand, de Charles Quint, de Napoléon et d’autres encore.

Le verset 10 de l’Apocalypse 17 (Apocalypse 17:10) nous apprend qu’il y aura sept « rois », des chefs d’État qui, ayant obtenu la sanction de l’Église, mèneront des tentatives majeures de restauration de l’Empire romain tout au long de l’histoire. La dernière tentative, qui « n’a pas encore eu lieu », mènera à une dernière reconstitution de l’Empire immédiatement avant le retour de Jésus-Christ.

Justinien, Charlemagne, Othon le Grand, Charles Quint et Napoléon ont été les cinq premiers « rois » à l’origine de ces reconstitutions. Plus récemment, nous avons vu la continuité de ces thèmes historiques lorsque le Deuxième Reich du Kaiser et que le Troisième Reich d’Hitler ont suivi le Premier.

La lutte de plusieurs décennies entre les peuples germaniques et les autres nations de l’Occident en vue de dominer le monde constituait la sixième reconstitution de l’Empire romain. Benito Mussolini, l’allié d’Hitler en Italie, a même proclamé explicitement la renaissance de l’Empire romain en 1922. Ces deux hommes ont signé des ententes avec le pape romain, afin de légitimer leurs régimes.

Une dernière reconstitution de l’Empire romain pointe à l’horizon

La préparation de la résurrection finale de l’Empire romain a commencé au moment de la signature du traité de Rome en 1957, qui, comme on l’a déjà mentionné, a établi la Communauté économique européenne ou le Marché commun.

L’Union européenne, telle que constituée en ce moment, ne peut être la formation finale de la septième et de la dernière renaissance de l’Empire romain — mais elle nous y conduira certainement.

La Bible explique clairement que la renaissance finale implique 10 « rois » — laquelle pourrait inclure aujourd’hui des présidents ou des premiers ministres — « qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure (ce qui signifie une très brève période) avec la bête » (Apocalypse 17:12).

Ce nom « bête » est le titre que les Saintes Écritures donnent au leader de cette alliance de la fin des temps, qui est vraisemblablement appelé « la bête » à cause de sa nature sauvage selon la tradition de ses prédécesseurs tyranniques. Ensemble, les chefs d’État formant cette alliance « combattront contre l’agneau », Jésus-Christ, à son retour (Apocalypse 17:14).

Les Saintes Écritures ne donnent pas d’indications claires sur ce qui déclenchera la transition vers les « dix rois » à un moment donné, dans l’avenir. Selon le verset 13, dix leaders de cette union finale « ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. »

Ce pourrait être la décision, de la part de certains pays membres de l’EU, de former une « union sans cesse plus étroite », abandonnant d’autres membres. Des circonstances externes pourraient dicter un certain changement. Cela pourrait également survenir un peu à l’extérieur du continent européen proprement dit. Tout comme le premier Empire romain d’il y a 2 000 ans incluait un territoire au-delà des frontières de l’Europe, cette résurgence finale de l’Empire romain pourrait s’étendre au-delà de l’Europe et comprendre également d’autres régions.

La nouvelle année

Cette année en sera une décisive pour l’Union européenne postérieure à la signature du traité de Lisbonne. Que lui réserve l’avenir ? La revue britannique The Economist, dans son édition spéciale de fin d’année, intitulée The World in 2010, écrit : « La crainte de l’inutilité va hanter les chefs européens. Ils ont conçu un nouveau livre de règlements, le traité de Lisbonne, qui est entré en vigueur en 2010 et donner à leur union le poids politique nécessaire pour en faire une puissance commerciale et réglementaire. Sa première année révélera si la conception de ce traité sera vraiment à la hauteur » (traduction libre) (David Rennie, « More Than a Museum ? »).

Le livre de Norman Moss intitulé Picking up the Reins et publié en 2008, explique en détail comment le pouvoir est passé des mains des Britanniques à celles des Américains, après la Deuxième Guerre mondiale. Cela est dû au fait que la Grande- Bretagne était ruinée après avoir participé aux deux guerres mondiales et qu’elle n’avait plus les moyens de jouer le rôle de police du monde, comme elle le faisait déjà depuis deux siècles.

Aujourd’hui, les problèmes économiques des États-Unis rappellent ceux que la Grande-Bretagne a connus il y a une soixantaine d’années. Le jour viendra où les États-Unis perdront à leur tour leur position dominante dans le monde. Selon les prophéties bibliques, ils seront remplacés par une renaissance de l’Empire romain en tant que superpuissance mondiale.

Le numéro du 24 décembre 2009 du journal canadien Ottawa Citizen comportait un article intitulé « The Decline of America (Le déclin des États-Unis) » écrit par Karl Moore et David Lewis. Cet article se concluait par l’évaluation remarquable suivante qu’il faisait du proche avenir :

« Malgré tous les arguments des eurosceptiques, l’Union européenne s’est transformée en un super État mondial. L’Europe est maintenant dotée d’un président, d’un ministre des Affaires étrangères, d’une devise commune, d’un passeport, d’une industrie de la défense, d’un chasseur supersonique et d’un rôle international en matière de maintien de la paix.

« Quand les États-Unis commenceront à battre en retraite, chose à la fois incertaine et très vraisemblable, l’Union européenne pourrait très bien commencer à combler le vide ainsi créé dans le monde occidental…

« Le passé est-il la clé de l’avenir ? Si l’on remonte dans le temps, il y a cinq siècles, la Chine et l’Inde dominaient l’économie mondiale. La Turquie dominait le monde de l’islam. L’Europe s’est finalement formée sous le leadership d’un jeune Habsbourgeois dynamique, Charles Quint, qui régnait à partir de la Belgique. Charles Quint a cherché à mettre un frein à l’expansion de l’islam, à défendre la civilisation européenne, à unir le continent et à forger un empire latino-américain. Sous son règne, l’Europe a joui d’un rayonnement mondial, non seulement grâce à son pouvoir militaire, mais aussi grâce à sa diplomatie et à son « pouvoir de persuasion ».

« Si la puissance des États-Unis connaît un déclin, l’Europe comblera-t-elle le vide, partiellement en réponse au défi que pose la Chine? Pour certains, cela semble improbable, mais songez au monde d’il y a à peine 10 ans, alors que triomphait le modèle angloaméricain du capitalisme (peut-être avec un soupçon d’arrogance), pratiquement seul au sommet, et songez à quel point la situation a changé depuis » (traduction libre).

En effet, les choses ont beaucoup changé depuis. Et les prophéties bibliques révèlent que des changements encore plus stupéfiants s’opéreront dans les semaines, les mois et les années à venir. Ne manquez pas de continuer de lire la revue Bonnes Nouvelles pour mieux comprendre comment des forces sont en train de métamorphoser notre monde, et pourquoi !