La raison d'être du mariage et de la sexualité
Comment décrire notre époque ? Les sociologues lui ont apposé divers labels. Un « temps d'angoisse » aurait, paraît-il, succédé à la Deuxième Guerre mondiale. Et cette ère, à son tour, a été suivie, dit-on, d'une « ère mélancolique ». Récemment, on a parlé d'« ère informatique », puis de l'« ère de l'information ».
Si une ère est le mieux définie par les préoccupations sociales qui la caractérisent, sans doute le terme d'« ère du sexe » convient-il le mieux à notre époque. Nul, parmi nous, se souvient avoir traversé une époque où la sexualité s'est affichée plus ouvertement qu'à présent ; notre société est ni plus ni moins obsédée par ce sujet.
Les hommes ont toujours été conscients de leur sexualité. Il s'agit, pour l'esprit humain, de quelque chose de naturel. Toutefois, de nos jours, cet intérêt est continuellement exacerbé par une actualité et des médias du spectacle qui en sont littéralement saturés. Non seulement leur contenu sexuel s'affiche ouvertement, mais on qualifie en outre de « sexy » des objets - qui, par définition, sont asexués - pour décrire telle ou telle automobile, tel ordinateur, telle ou telle boisson ou une crème de soin pour le corps.
Est-ce ainsi qu'il faut traiter la sexualité ?
Nous traversons une sorte de « no man's land » sexuel, ne sachant ni où ni à qui nous adresser, pour obtenir des directives utiles à ce sujet. Cette situation navrante a, dans nos unions conjugales, affecté nos sociétés de bien des manières - par de lourdes pertes financières, maintes crises de santé, provoquant la désintégration de la cellule familiale, nous privant de réelle satisfaction sexuelle et de bonheur.
Le premier ordre que Dieu donna à Adam et Ève fut de débuter une relation sexuelle intime et de se reproduire.
Rares sont ceux qui savent quel rôle sont censés jouer les rapports sexuels. Ils sont qualifiés d'accident de l'évolution. De ce fait, nombreux sont ceux qui partent du principe qu'au niveau des partenaires, tout est permis pour autant qu'on soit adulte et consentant. Ce point de vue est bien naïf. Cette supposition non fondée oublie de tenir compte de l'origine du mariage et de la sexualité.
La réponse à cette question, aussi simple qu'ignorée, réside dans le fait que Dieu révèle être l'Auteur et l'Architecte de la sexualité et du mariage. Ses motifs, dans cette réalisation magistrale, sont tout bonnement époustouflants. Notre ignorance des intentions divines à l'égard de ce magistral dessein divin a attiré d'énormes déboires.
Pourquoi Dieu a-t-Il créé la sexualité et le mariage ? Élucidons cette question.
Le dessein initial
Sans doute le plus évident des rôles désignés par Dieu en matière de mariage et de sexualité est-il celui de la reproduction de l'espèce humaine. Notez la première déclaration biblique relative à la création de l'homme : « Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme » (Genèse 1:27, c'est nous qui soulignons).
La déclaration selon laquelle Dieu les a créés homme et femme représente la première référence relative à la sexualité humaine. Dieu a créé les deux sexes. La sexualité n'est pas un accident de l'évolution. Poursuivons notre lecture: « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez- la » (Genèse 1:28). La déclaration indiquant que l'homme et la femme doivent se reproduire fait partie de la bénédiction prononcée par l'Éternel dans ce verset.
Une atmosphère de sacré sature le processus décrit ici. Dieu a accordé une bénédiction au processus consistant à engendrer des enfants par une relation sexuelle fondée sur l'amour. L'Éternel a sanctifié les rapports sexuels entre époux, en ce que le premier ordre qu'Il donna à Adam et Ève fut de débuter une relation sexuelle intime et de se reproduire !
Dieu réitère Son ordre dans Genèse 2:24, y ajoutant un élément crucial : « C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair ». En prononçant ces paroles, Dieu crée officiellement les institutions du mariage et de la famille. Notre Créateur ayant créé et ordonné ces rapports, le mariage et la famille sont de saintes institutions et non de simples créations de la société humaine. On constate ici l'intention évidente, de la part de Dieu, de voir les enfants conçus et nés dans le contexte d'une relation familiale, au sein d'une famille composée d'un mari et d'une femme.
Historiquement, cette norme a été respectée. Toutefois, les dernières décennies ont connu un abandon radical du modèle divin. Les gens ont essayé de redéfinir la famille par toutes sortes de manières.
Ne vous y trompez pas. La Parole divine révèle que le fait de profaner la sexualité et le mariage de cette manière est une erreur grave, même lorsque nos sociétés récoltent déjà les fruits amers que nous moissonnons quand nous n'agissons qu'à notre guise. Certes, la reproduction est l'une des raisons pour lesquelles Dieu a créé la sexualité. Toutefois, il a toujours été dans Ses intentions que cette reproduction ait lieu dans le contexte de l'institution divine du mariage.
Un aspect du plan divin
Bien que l'Éternel ait créé notre sexualité et ait ordonné les rapports sexuels entre époux pour remplir la terre, il ne s'agissait là que de la première partie de l'ultime vision divine pour l'humanité. Dieu souhaite remplir la terre d'êtres humains qui feront partie, éventuellement, de Sa propre famille spirituelle. La famille humaine, physique, produite par le mariage, représente un modèle de la future famille divine, composée d'esprit.
Dieu envoya Son Fils dans le monde afin que tous puissent, éventuellement, grâce à Lui, hériter la vie éternelle ; « …le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23). Sa Parole déclare que « Le Seigneur… use de patience…ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3:9). Tous les êtres humains doivent mourir une fois (Hébreux 9:27), mais, par la suite, tous ceux qui se repentiront de leurs péchés pourront recevoir la vie éternelle par une résurrection.
Ceux qui recevront la vie éternelle lors de la résurrection deviendront enfants de Dieu, posséderont une vie spirituelle éternelle semblable à celle de notre Créateur (Jean 4:24). Ceux qui se repentent à présent, se font baptiser, et reçoivent l'Esprit de Dieu (Actes 2:38), sont dès à présent appelés enfants de Dieu, bien que n'étant pas encore immortels. « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8:16).
Hébreux 2:10 déclare que Dieu veut, tout compte fait, « conduire à la gloire beaucoup de fils [et de filles - 2 Corinthiens 6:18] ». Cette « gloire » comprend la vie spirituelle immortelle en tant qu'enfants de Dieu.
Dieu a conçu la reproduction humaine par la sexualité en tant que moyen de peupler la terre. Toutefois, des milliards d'individus nés au fil des siècles, Il souhaite éventuellement en faire entrer le plus possible dans Sa famille, en tant que Ses enfants spirituels, tous ceux qui se repentiront. En somme, Dieu, Lui aussi Se reproduit.
On constate donc que la reproduction des êtres humains remplit deux fonctions : fournir une existence physique, dès à présent, à notre postérité, puis permettre au plus grand nombre possible d'enfants de Dieu de recevoir la vie spirituelle éternelle.
Le processus humain de la reproduction est un type physique, un modèle, pour ainsi dire, de ce que Dieu accomplit au niveau spirituel. Cette réalisation grandiose accomplit le magistral dessein divin ici-bas.
Ce plan, la Bible l'appelle parfois le « mystère » du Royaume de Dieu. C'est un mystère car cela, seule une infime minorité d'individus le comprend maintenant - la majorité des êtres humains ignorant ce que la Bible révèle à ce sujet
L'amour exprimé dans le mariage
La sexualité dans les règnes animal et humain remplit le dessein de la reproduction, mais dans pratiquement toutes les espèces animales complexes, c'est son unique dessein. L'étude des habitudes de la faune permet de constater qu'en dehors de la période fertile chez les femelles, seules quelques espèces d'animaux s'accouplent.
Chez les humains, en revanche, les rapports sexuels entre les deux sexes ne se limitent pas à la période de fertilité de la femme, tant au niveau mensuel que sur toute la durée de leur vie. En général, les êtres humains se mettent à s'intéresser fortement à la sexualité au début de la puberté et peuvent, s'ils conservent une bonne santé, demeurer sexuellement actifs longtemps après leurs années reproductives.
On a cru, à tort, qu'à la suite du péché d'Adam et Ève, la pureté cessa de caractériser les rapports conjugaux.
Dieu a créé une attraction et un intérêt sexuels constants chez les êtres humains. C'est là un processus sain de l'esprit humain, déclenché par des hormones que produit notre corps.
À quelles fins? Dieu a créé cet intérêt soutenu pour l'autre sexe comme moyen, pour l'homme et la femme, d'exprimer l'amour dans le mariage.
Il s'agit là de l'un des merveilleux rôles de la sexualité qu'une foule de gens ne comprend pas. Un survol de notre histoire révèle que notre compréhension de cet aspect du dessein divin est aussi limitée que ne l'était celle de cultures depuis longtemps disparues.
Certains hommes, dans la Grèce antique, semblent avoir éprouvé du dégoût pour le mariage et ne l'avoir accepté, dans le fond, que pour avoir une maîtresse de maison et produire des héritiers. L'idée, pour beaucoup d'hommes grecs, d'éprouver pour sa femme un amour profond, semble avoir été une notion inconnue. Démosthène, l'orateur grec du IVe siècle avant J.-C., illustra son opinion à l'égard de la position sociale de mépris envers les épouses en ces termes: « Des maîtresses nous gardons pour le plaisir, des concubines pour les soins journaliers de nos personnes, et des épouses nous prenons pour nous porter des enfants légitimes et comme femmes d'intérieur » (cité par Morton Hunt, The Natural History of Love, 1994, p 25).
Le mariage et la sexualité dans l'Empire romain ressemblaient à ceux de la Grèce. L'argent et le pouvoir motivaient souvent les unions. « L'amour romain tel qu'il apparut aux Ier. et IIe. siècles av. J.-C. comprenait toute une variété d'unions possibles - toutes en dehors du mariage. La seule à être illégale était l'adultère, mais les Romains à la page la préféraient à toutes les autres, la traitant dans une large mesure comme le fait l'homme moderne avec les fausses déclarations de sa feuille d'impôts » (Hunt, p 66-67).
La bassesse accrue des pratiques sexuelles illicites et le déclin de la vie familiale joua pour beaucoup dans le déclin et l'écroulement éventuel de l'Empire.
Des idées sexuelles et conjugales corrompues
Plusieurs dirigeants des premiers siècles du christianisme traditionnel répandirent des idées qui donnèrent mauvaise presse au mariage et à la sexualité. Augustin écrivit au IVe siècle : « J'ai décidé qu'il n'y a rien que je devrais éviter plus que le mariage. À mon avis, rien n'abaisse autant l'esprit de l'homme de sa hauteur que les caresses d'une femme et cette union de corps sans laquelle on ne peut avoir une épouse » (Christian History, 2000, Vol. 19, 3e édition, p 36).
Augustin fit cette remarque peu après sa conversion. Par la suite, il accéda à un poste élevé dans l'église Catholique, et ses vues ainsi que celles de plusieurs autres ne tardèrent pas à faire passer le mariage et les rapports sexuels pour un état moins honorable que le célibat. L'église se mit à enseigner, à tort, que les rapports sexuels avaient pour unique objet la reproduction.
Or, était-ce le seul rôle attribué par Dieu ? Assurément non ! Dieu a conçu les corps masculin et féminin de manière à ce qu'ils procurent le plaisir au sein du mariage. Malheureusement, l'une des conséquences tragiques de ces conceptions religieuses erronées -- stipulant que les rapports sexuels ont pour unique fonction la reproduction de l'espèce humaine - est l'énorme sentiment de culpabilité souvent éprouvé par les couples mariés dans leur comportement sexuel, lorsqu'ils expriment leur amour l'un pour l'autre, conformément aux intentions divines.
Depuis longtemps, les hommes manipulent les femmes pour obtenir d'elles quelques faveurs sexuelles. Les femmes, à leur tour, manipulent les hommes de manière à obtenir quelque chose en échange. Malheureusement, cette pratique a toujours cours, même entre bon nombre d'époux. Lorsque des attitudes aussi égoïstes subsistent au sein d'une union, l'un des époux - voire les deux - se servent du sexe pour se procurer quelque chose, même s'il s'agit uniquement de gratification sensuelle, au lieu de donner et d'exprimer l'amour. Le vrai amour, l'amour tel que Dieu le conçoit, consiste à offrir. C'est un don. Au sein du mariage, il consiste à chérir son conjoint. C'est un désir intense de faire plaisir, d'aider, et d'encourager.
Comme nous l'avons vu plus haut, le premier ordre donné par Dieu à l'homme a été « Soyez féconds, multipliez » (Genèse 1:28). Dans Genèse 2:24, un autre ordre est donné : après avoir quitté la famille de leur naissance, et fondé leur propre famille par un mariage, les époux devraient devenir « une seule chair » (Genèse 2:24). La directive divine leur enjoignant de devenir une seule chair signifie précisément qu'ils doivent devenir un par une union sexuelle, bien que l'expression ait aussi des implications spirituelles affectant chaque aspect de la vie conjugale.
Puis nous lisons : « L'homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n'en avaient point honte » (Genèse 2:25). Ce verset indique que la relation sexuelle, telle que Dieu l'a conçue, devait être entièrement pure et intense. Dans l'hébreu, la langue de l'Ancien Testament, la relation sexuelle est décrite en termes de connaissance. C'est dû au fait qu'il n'y a pas d'acte plus intime que l'acte sexuel et que, de par sa nature, cet acte peut transcender les émotions et les sentiments de chacun et engendrer une unité et une communion exquises.
On a cru, à tort, qu'à la suite du péché d'Adam et Ève, la pureté fut extirpée des relations conjugales. Cette conception erronée est réfutée par de nombreux passages en faveur du mariage, y compris la réaffirmation de Jésus, dans Matthieu 19:4-6, selon laquelle les époux « deviendront une seule chair ».
Des rapports sexuels conçus pour exprimer l'amour
Le fait que les rapports sexuels servent à exprimer l'amour est rendu évident dans l'Épître de Paul aux Éphésiens : « Maris, que chacun aime sa femme, comme Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle… sainte et irréprochable. C'est ainsi que le mari doit aimer sa femme comme son propre corps… C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair » (Éphésiens 5:25-31).
À quelles fins, selon Paul, doit-on se marier et devenir une seule chair par des rapports sexuels ? Pour … l'amour.
La sexualité, comme n'importe quel autre don divin, peut être utilisée à mauvais escient. Au fil des siècles, la tendance, parmi les êtres humains, a été de succomber à ses pulsions sexuelles en dehors des liens du mariage. Or, un tel comportement est un usage illégitime du don de la sexualité et Dieu le qualifie de péché. Beaucoup, dans notre société, estiment qu'il n'y a aucun mal à avoir des rapports sexuels avant le mariage ou à avoir des liaisons extra-conjugales. La Bible qualifie ces actes de fornication et d'adultère - offenses qui sont si graves qu'ils nous font mériter la peine de mort (Lévitique 20:10; à comparer avec Romains 6:23). Le Septième Commandement (Exode 20:14) interdit de tels actes, et la Bible déclare que « Dieu jugera les débauchés et les adultères » (Hébreux 13:4).
Beaucoup de personnes se rendent compte que le mariage devrait être une relation édifiée sur l'amour. Par contre, ce que peu de gens savent, c'est que les rapports entre le mari et la femme devraient refléter la relation d'amour existant entre Christ et Son Église. Après avoir évoqué le fait que les époux doivent devenir une seule chair, dans Éphésiens 5:31, Paul déclare : « Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église » (Éphésiens 5:32).
Christ avait pour l'Église un amour si fort qu'Il se sacrifia totalement pour elle, un amour si fort qu'Il mourut pour elle. Le mariage est censé illustrer cet amour profond. Le mariage humain est imparfait, convenons-en. Néanmoins, l'amour que Jésus a pour l'Église représente le genre de relation affectueuse que le mariage est censé illustrer.
Dans le règne physique, l'homme et la femme deviennent une seule chair par les liens du mariage. Dans ses rapports avec Christ, le chrétien, « qui s'attache au Seigneur [1 Corinthiens 6:17] est avec lui un seul esprit ». La relation sincère d'amour, cimentée par l'union en "une seule chair" des époux au niveau conjugal, représente un parallèle avec la relation intime que nous devons avoir avec notre Seigneur en « un seul esprit ». Paul, nous le répétons, en parlant de cette vérité merveilleuse, déclare que « ce mystère est grand » (Éphésiens 5:32).
En grec, le mot traduit en français par « grand » est mega - terme qui exprime l'ampleur et la nature profonde du mystère. L'apôtre parle de « mystère », tant le nombre de ceux qui comprennent cette vérité est limité.
Lorsque nous saisissons l'opinion incroyablement élevée que Dieu a du mariage tel qu'il est révélé dans les Écritures, cela devrait nous inspirer à chérir notre union comme jamais auparavant. Nous devrions faire le serment d'améliorer continuellement nos mariages, de nous efforcer d'acquérir une relation qui cherche à imiter - au niveau humain - l'amour profond et intemporel que Christ éprouve pour l'Église.
Nous devrions en outre nous efforcer d'être totalement fidèle à notre conjoint, dans notre corps et nos pensées. Nul ne devrait jamais devenir « une seule chair » avec quelqu'un d'autre que son époux. À elle seule, cette relation noble produit des rapports de nature à engendrer et à élever des enfants sains et heureux (voir Malachie 2:14-16). Elle produit également le genre de mariage et de vie de famille que Dieu veut que nous ayons.