« Le code de Moïse »
est-il une nouvelle vérité ou un subterfuge classique ?
Si vous aviez une conversation à bâtons rompus avec le diable en personne, que vous dirait-il ? Et si vous étiez pratiquement illettré en matière biblique, ignorant ce qu'elle déclare, comment seriezvous à même de vous apercevoir qu'il vous raconte des mensonges ?
Si vous écoutiez quelqu'un prétendant être divinement inspiré, qu'est-ce qui vous prouverait qu'il a raison ? Qu'est-ce qui permettrait de déterminer qui il représente réellement ?
Le plus puissant outil jamais découvert ?
Sur la couverture du best-seller du Nouvel Age, Le code de Moïse, l'auteur et producteur cinématographique James Twyman promet de vous révéler un secret, « l'outil de la plus puissante manifestation dans l'histoire du monde ».
L'ouvrage en question s'inspire beaucoup des idées présentées dans les oeuvres parues en 2006 et intitulées Le Secret et La loi de l'attraction. Il prétend qu'un puissant code secret, capable de résoudre tous nos problèmes, existe depuis longtemps, bien que nous n'en soyons pas conscients.
De quoi s'agit-il ? Et pourquoi Moïse ne nous l'aurait-t-il pas révélé ?
Ce grand secret serait, d'après M. Twyman, « une technique ancienne datant de 3500 ans, et que l'on aurait empêché au monde de connaître, les autorités l'ayant jugée bien trop puissante [ou dangereuse] pour s'en servir sans pouvoir la maîtriser » (p. 1).
De par le passé, d'après l'auteur, bien que les autorités n'aient pas voulu que le code de Moïse se trouve dans la Bible, ce code, il importe que vous libériez son pouvoir.
Monsieur Twyman (de ses propres idées), donne une nouvelle explication à l'Exode, lorsqu'il relate les détails de son code mosaïque. D'après lui, ce n'est pas le Dieu Tout-Puissant, par un pouvoir surnaturel échappant aux Israélites, qui les aurait libérés de l'esclavage et du génocide en Égypte, mais plutôt leur utilisation dudit code.
Ce code aurait été un outil si puissant qu'il aurait fallu le dissimuler au commun des mortels. « Quand le code de Moïse fut révélé pour la première fois aux Israélites, plusieurs des miracles les plus extraordinaires de l'histoire furent accomplis. Peu après, plusieurs dirigeants influents décrétèrent que ladite énergie inhérente était tout bonnement trop grande et potentiellement dangereuse pour être utilisée par quelqu'un d'autre que les plus initiés » (p. 2)
En d'autres termes, les personnes responsables de la Bible décrétèrent que le code de Moïse ne devait pas être inclus dans celle-ci.
L'apôtre Paul a déclaré : « Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon ». Rechercher la vérité ne veut pas dire cesser de réfléchir.
Par la suite, toujours d'après cette histoire, d'autres « maîtres spirituels ayant évolué au point non seulement de comprendre le code de Moïse » mais aussi de l'utiliser, « obtinrent des résultats extraordinaires ». Le plus grand d'entre eux, nous dit M. Twyman, était Jésus de Nazareth. Or, ledit code, qui est supposé avoir été utilisé par notre Sauveur, ne se trouve pas non plus dans le moindre écrit du Nouveau Testament, tant il était supposément impératif de le cacher jusqu'à présent !
Des « vérités » contrefaites ?
Ce code secret de Moïse n'étant mentionné nulle part dans la Bible et ne pouvant pas être perçu intellectuellement par la lecture de celle-ci, comment, d'après M. Twyman, déterminer si son secret est véridique ?
« Le secret consiste à suivre votre coeur et non votre raisonnement. Votre coeur est toujours le meilleur baromètre de ce que le ciel décide de vous donner dans la vie » (p. 159). Il vous dit de le croire en vous fiant à « votre coeur plutôt qu'à votre raisonnement ».
Et c'est bien là le problème ! En effet, estce ainsi que nous obtenons la connaissance spirituelle ? Dans l'histoire, toutes les fois que nous nous sommes fiés à notre coeur, nous n'avons récolté que des angoisses, des faussetés, des mensonges, des subterfuges et des contrefaçons.
Notez ce que Dieu déclare, à propos du coeur humain, dans Jérémie 17:9 : « Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître ? »
Être tortueux, c'est user de dissimulation, de duplicité, nier les faits, rejeter la vérité. Dieu précise en outre que ce n'est pas à l'homme qu'il incombe, tout compte fait, de juger le coeur : « Moi, l'Eternel, j'éprouve le coeur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses oeuvres » (Jérémie 17:10).
Par conséquent, se fier à un homme qui prétend que le code de Moïse est véridique, en fonction des impressions du coeur plutôt qu'en se basant sur le raisonnement – en se basant sur les émotions et les sentiments plutôt que sur la raison – revient à croire au discours d'un vendeur de voitures d'occasions sans vérifier l'état du moteur de l'engin qu'il cherche à vous vendre. Au lieu de réfléchir intelligemment pour évaluer la valeur du produit, il vous est dit d'accepter une déclaration sentimentale rassurante sur la satisfaction que vous ressentirez quand vous serez derrière le volant et sentirez sa puissance.
Des déclarations intempestives prétendues véridiques ne vous révéleront jamais la vérité, tant au niveau scientifique qu'à celui de la compréhension des choses spirituelles. Dites-vous bien que notre revue Bonnes Nouvelles ne vous dira jamais de cesser de réfléchir lorsqu'il s'agit de recevoir la connaissance de Dieu.
Pourquoi cela ?
Parce que la Bible ne dit jamais aux gens de renoncer à leur pouvoir de raisonner pour avoir des rapports avec Dieu. En fait, la conversion à la vérité divine, bien que comprenant un élément de sensibilité, est une activité mentale, une reconnaissance convaincante des faits et de la réalité perçue par l'intellect. « Venez et plaidons! dit l'Eternel » (Ésaïe 1:18).
L'apôtre Paul, lui aussi, a déclaré : « Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5:21). Rechercher la vérité ne veut pas dire cesser de réfléchir.
Le code secret de Moïse, vérité ou mensonge ?
Le code de Moïse, d'après cet auteur du mouvement Nouvel Age, est le secret vous permettant de devenir le créateur de votre univers et d'exercer votre divinité. « Vous possédez toutes les qualités de Dieu, écrit M. Twyman. Vous vous apprêtez à explorer un code qui a été verrouillé dans votre âme ; et ce faisant, vous découvrirez que vous êtes l'enfant du divin, possédant le même pouvoir créateur que celui de Dieu » (p. 20).
C'est loin d'être ce que déclare la Bible ! James Twyman parle ensuite de ce que vous devez faire pour utiliser le pouvoir du code dans votre vie : vous devez adopter le nom dont Dieu S'est servi Lui-même au buisson ardent.
Quand Moïse était dans le désert, avant de retourner en Égypte, Dieu lui parla depuis le buisson ardent. Ce serait là, supposément, que Moïse aurait appris la loi secrète de l'attraction permettant de faire se réaliser toutes les bonnes choses se produisant ensuite. Comme l'indique la Bible, Dieu S'y révèle en tant que « JE SUIS CELUI QUI SUIS ». Selon M. Twyman, cela se serait effectivement produit, mais la connaissance relative à ce que Moïse fit avec ce nom aurait été perdue.
L’auteur prétend que Moïse allait s'arroger, et s'arrogea ce titre, ce nom.
Et M. Twyman de conclure : « En se servant du nom de Dieu, Moïse est en mesure de changer son bâton en serpent, de transformer le Nil en un fleuve de sang, de provoquer les fléaux des grenouilles, des poux, des mouches, des sauterelles etc., de faire périr les premiers-nés des Égyptiens, de séparer les eaux de la mer Rouge et de détruire l'armée égyptienne menaçante » (p. 22).
Inutile de préciser que ce n'est pas non plus ce que déclare la Bible. Dieu Se servit de Ses pouvoirs surnaturels pour dévaster l'Égypte. Moïse n'aurait rien pu faire de luimême, peu importe les mots qu'il aurait pu se répéter.
Mais cela, c'est le passé. Et ce que M. Twyman veut, c'est vous inciter à utiliser à présent cette technique nouvellement améliorée et récemment découverte.
Pour que vous vous rendiez compte que vous êtes le Dieu de l'univers, dit-il, vous avez besoin de vous mettre à pratiquer ses exercices de yoga qu'il a récemment conçus, respirer lentement et profondément tout en fixant une feuille de papier et en répétant les mots qui y sont inscrits : « JE SUIS CELUI QUI SUIS », vous les appliquant. Cela, prétend- il, vous procurera l'énergie de l'univers afin que vous puissiez utiliser la puissance divine en tant que créateur.
Et si c'est ce que vous croyez, je pense que vous pouvez prévoir une retraite anticipée dans l'irréel et dans l'illusion.
Il va sans dire que ni Moïse, ni personne d'autre, n'a jamais reçu la directive de s'appliquer le saint nom de l'Éternel Dieu. Et je doute fort que Moïse se soit mis à pratiquer la technique de yoga consistant à respirer lentement, comme on nous dit de le faire dans ce prétendu code, pour séparer les eaux de la mer Rouge pour que les Israélites puissent passer mais que l'armée égyptienne y soit engloutie.
S'arroger le titre de Dieu est interdit dans la Bible, de par le passé comme à présent. C'est un blasphème, péché qui - d'après la loi communiquée par Dieu à Moïse - mérite la mort immédiate.
Le diable a-t-il encore quelque chose à dire ?
La Bible débute par les cinq premiers livres formant ce qu'on appelle la Loi. Tout au début, il y est question du mensonge original auquel Satan le diable, le serpent, fit croire à Ève dans le jardin d'Eden. Ce mensonge comportait les mêmes éléments que le « code de Moïse » de James Twyman, un mensonge qui, si on y croit est tout aussi mortel qu'il l'a été pour Adam et Ève.
Voici, en substance, ce que le diable avait dit : Dans la vie, vous pouvez obtenir tout ce que vous voulez, y compris la vie éternelle. Il suffit que vous le vouliez et que vous fassiez ce que bon vous semble, car vous êtes déjà des dieux. Dans le jardin d'Éden, et par l'intermédiaire des représentants de Satan aujourd'hui, le message demeure inchangé. Point n'est besoin, nous dit-on, de reconnaître Dieu en tant que notre Créateur, et Jésus-Christ en tant que notre Sauveur.
Les adeptes du Nouvel Age estiment ne pas avoir à croire à ce qui est écrit dans la Bible. Ils n'ont pas besoin d'un Sauveur car, selon eux, leur seul problème serait de ne pas croire qu'ils sont déjà divins.
Les gens ont besoin que la vérité leur soit révélée. C'est pourquoi la Bible définit ce dont il s'agit dans les enseignements de Jésus-Christ, et dans la loi de Moïse (Jean 1:17).
Il importe que vous sachiez que le diable répand toujours le même mensonge, le présentant sous diverses formes dans toutes les cultures à travers l'histoire. C'est attrayant, et à une époque où les gens sont plutôt illettrés en matière biblique, on comprend qu'ils se laissent séduire par ces idées pas vraiment nouvelles du Nouvel Age qui contredisent ce que Moïse croyait et ce que la Bible enseigne.