Le nouvel ordre (antisémite) mondial
Jadis, on les persécutait pour avoir refusé d'adorer des idoles ou l'empereur romain. Par la suite, on les blâma pour la mort de Jésus-Christ. Vers la fin du Moyen-Age, on les accusa de sacrifier des enfants chrétiens lors de la célébration annuelle de la Pâque - une accusation absurde reprise par les nazis dans les années 30, pour parvenir à leurs fins.
Souvent rejetés du fait de leurs succès et méprisés pour leurs différences religieuses, au fil des siècles, les Juifs ont souvent fait l'objet d'animosité.
Ce qui est si choquant aujourd'hui, c'est de constater avec quelle rapidité l'antisémitisme ressurgit après les massacres de l'Holocauste. Moins de soixante ans après la libération, par les Alliés, des survivants émaciés des camps de concentration, les descendants de la tribu biblique de Juda se voient accusés de toutes sortes de maux, y compris les attentats du 11 septembre, les problèmes du Moyen-Orient, la globalisation et l'instabilité économique internationale.
« C'est reparti ! Les juifs, nous dit-on, complotent à nouveau de s'emparer du monde. La récente déclaration de l'ancien Premier ministre malais Mahathir Mohamed, selon laquelle les responsables modernes de Sion contrôlent à présent le monde par procuration, non seulement a provoqué un tonnerre d'applaudissements lors du sommet de l'Organisation de la Conférence Islamique, mais doit avoir suscité bien des hochements silencieux approbateurs dans le monde entier.
« Depuis le démantèlement du mur de Berlin, les haines ancestrales ont ressurgi dans le monde entier, au point qu'en 2002 on a enregistré pendant les 12 dernières années le plus grand nombre d'attaques antisémitiques », a écrit Mark Strauss dans la publication anglaise The Spectator (« Who Hates The Jews Now ? », 22 novembre 2003).
Pourquoi cela a-t-il lieu maintenant, à une époque où certains des survivants de l'holocauste sont encore présents ?
L'hostilité des nations envers Israël
L'hostilité des nations envers la nation d'Israël - ce minuscule pays du Moyen-Orient qui, en 1948, est devenu la patrie des Juifs après quasiment 2000 ans de diaspora - est l'une des raisons principales de l'antisémitisme grandissant.
« De même que l'antisémitisme, dans l'histoire, a refusé aux Juifs le droit de vivre à pied d'égalité dans la société, l'anti-sionisme refuse à l'expression collective du peuple juif - l'État d'Israël - le droit de vivre comme tous les autres pays dans la famille des nations », a écrit Mortimer Zuckerman, éditeur en chef de U.S. News & World Report (« Graffiti on History's Walls », 3 novembre 2003, p 45).
Et cet auteur d'ajouter : « On envie Israël et on lui en veut tout comme de par le passé. Israël, en somme, passe de plus en plus pour le Juif collectif parmi les nations ».
Sans doute est-ce seulement après l'Holocauste, et avant l'établissement de la plupart des nations islamiques indépendantes, qu'Israël a pu être créé avec l'approbation des Nations Unies de l'époque.
À présent, les Nations Unies sont en majorité contre Israël (avec 39 pays essentiellement musulmans contre un seul État juif) et n'auraient jamais approuvé la création de l'État juif si elles avaient été comme aujourd'hui. Et les préjugés des Nations Unies contre Israël ne vont probablement pas disparaître.
Même avec l'approbation des Nations Unies, la nouvelle nation d'Israël, à peine fondée, fut attaquée, dès 1948, par cinq pays arabes voisins hostiles qui cherchèrent à la détruire. Celle-ci survécut et, grâce au soutien des États-Unis, elle est restée forte, militairement, et a été en mesure de déjouer les attaques menées par des armées hostiles.
Ayant soutenu Israël, les États-Unis font l'objet d'hostilité dans le nouvel ordre antisémitique mondial. Une enquête récente, effectuée dans les pays de l'Union Européenne, indique qu'Israël - la seule démocratie du Moyen-Orient - passe pour être la menace la plus réelle pour la paix mondiale. Passant pour plus dangereuse que l'Iran, la Corée du Nord, l'Afghanistan, l'Irak et les États-Unis - pays qui, à leurs yeux, menacent tous la sécurité de notre planète. Il est de bon ton, pour bien des intellectuels de par le monde, de ne pas aimer et même de haïr les États-Unis. Et à présent, on s'accommode de plus en plus de l'antisémitisme, à peine déguisé en anti-israélisme.
On blâme de plus en plus les Juifs - peu importe les pays où ils habitent -- de tous les griefs qu'on a contre la nation d'Israël, notamment depuis l'invasion de l'Irak par les États- Unis, laquelle passe souvent, chez les musulmans, pour une attaque contre l'islam inspirée par les Juifs. Pour beaucoup d'Américains, la guerre contre l'Irak fait partie de la guerre contre le terrorisme qui a débuté avec les événements du 11 septembre 2001. Or, beaucoup de musulmans croient que les Juifs, le Mossad (les services secrets israéliens) et/ ou le CIAsont les vrais responsables des attaques du 11 septembre.
Diverses théories sur des complots de toutes sortes - auxquelles beaucoup, en Occident, croient aussi - voudraient qu'aucun Juif ne se soit rendu à son travail au World Trade Center ce jourlà, tous ayant été avertis à l'avance par leurs services de renseignements. (Or, ce jour-là, un nombre incalculable de victimes, juifs y compris, ont péri). Ce qui est ironique, c'est qu'à la nouvelle du carnage du 11 septembre, un grand nombre de personnes, au Moyen-Orient, se sont réjouies, puis se sont empressées d'accuser les Juifs d'avoir provoqué ces événements!
Toutefois, il n'y a pas que les événements au Moyen-Orient qui aient intensifié les sentiments antisémitiques. Cette logique tortueuse en pousse beaucoup à conclure que les Juifs sont responsables de pratiquement tous les maux du monde.
L'article de Marl Strauss dans Spectator cite le porte-parole du parti pakistanais Jamaat-I-Islami qui s'est plaint que « pratiquement tout ce qui se passe de négatif, la montée des prix, n'importe quoi… peut généralement être attribué au FMI (Fond Monétaire International) et à la Banque Mondiale - synonymes des États-Unis. Et qui contrôle ces derniers ? Les Juifs ! »
Un nombre accru d'attentats contre les Juifs
L'article de M. Strauss dans Spectator fut rédigé quelques jours après deux attentats meurtriers, au moyen de voitures piégées, contre des synagogues, en Turquie - un pays à majorité musulmane (bien que séculier, officiellement) qui, au fil des siècles, a fait preuve de tolérance à l'égard des Juifs, depuis les jours de l'Empire Ottoman.
Les Turcs ottomans dirigèrent un vaste empire, au Moyen-Orient, qui dura pendant des siècles, jusqu'à son écroulement, peu après la Première Guerre mondiale. Il y a 100 ans, cet empire était composé de 40% de Turcs, de 40% d'Arabes, de 10% de Juifs, et de 10% d'autres groupes ethniques. Pendant des années, apparemment, tous vivairent paisiblement ensemble.
Pendant des siècles, l'écroulement de cet empire a provoqué des problèmes au Moyen- Orient. Durant les quatre siècles où les Ottomans régnèrent sur Jérusalem (1517-1917), toute la région était paisible. Ce n'est qu'après la première Guerre mondiale que l'Irak et la Syrie ont été créés ; et Israël, le Liban et la Jordanie ont été créés après la Deuxième Guerre mondiale. Ces nouveaux pays, dont les frontières ont été imposées par les puissances occidentales victorieuses, ont largement contribué à l'instabilité de la région.
L'antisémitisme se répand en Europe
Les attentats à la bombe contre les deux synagogues, le sabbat du 15 novembre, coïncidaient avec l'incendie criminel d'une école juive, en France. Quand le président et le Premier ministre français visitèrent l'école peu après, tous deux condamnèrent l'antisémitisme.
Il s'agissait d'une attaque antisémite parmi tant d'autres, en France, ces dernières années. On accuse souvent les quelques dix millions de musulmans résidant en France, immigrants pour la plupart, souvent sans emploi ; or, l'extrême droite, dans ce pays, ne résoua en rien le problème.
L'extrême droite, en France, est l'une des plus actives en Europe occidentale. L'extrême droite autrichienne connaît aussi un regain de vigueur. Toutefois, il n'y a pas que les rassemblements d'extrême droite qui soient antisémitiques. Les partis de gauche, eux aussi, penchent vers l'antisémitisme. Du fait, notamment, de leurs sentiments anti-israéliens.
Citant des journaux de centre-gauche, M. Zuckerman fait part de sa consternation, dans son commentaire pour U.S. News & World Report, face à ce qu'on publie dans les pays démocratiques d'Europe occidentale.
« En Angleterre, The Guardian a déclaré : “Israël n'a pas le droit d'exister”. The Observer a qualifié les colonies israéliennes de la rive occidentale “d’affront à la civilisation”. The New Statesman a publié un article intitulé “Un complot kosher”, illustré d'une couverture représentant l'étoile de David perçant le drapeau britannique. L'article sous-entend que la cabale judéo-sioniste essaie d'influencer la presse britannique en faveur d'Israël.
En France, Le Nouvel Observateur a publié une incroyable diffamation selon laquelle des soldats israéliens auraient violé des femmes palestiniennes afin que leurs familles les exécutent pour préserver l'honneur familial. En Italie, l'Observatore Romano a parlé de “l'agression israélienne qui se transforme en extermination”. Le quotidien La Stampa a publié en première page une caricature montrant un tank avec l'étoile juive, pointant son canon sur l'enfant Jésus qui crie : “Ils ne vont tout de même pas me tuer une seconde fois !” » (p 45-46).
Les points de vues opposés au commerce et surtout à la globalisation, que beaucoup dans la gauche, affichent, jouent aussi pour beaucoup dans l'antisémitisme actuel. On estime que les Juifs réussissent trop facilement dans les affaires et dans la finance, et cela engendre souvent l'hostilité et des accusations ; on les accuse d'être cupides et de profiter injustement des autres. À l'instar des minorités passant pour être fidèles à Israël, les Juifs sont souvent accusés de ne pas être patriotiques - accusation courante depuis l'époque romaine, quand les Juifs refusèrent d'adorer l'empereur ou de se prosterner devant les divinités romaines païennes.
C'est en outre de Rome que se dissémine l'antisémitisme actuel, comme il y a 2000 ans. Comme Karen Armstrong -- une experte sur le fondamentalisme - l'explique dans son ouvrage Islam : AShort Story, « l'antisémitisme est un vice chrétien. La haine des Juifs n'est devenue prononcée dans le monde islamique qu'après la création de l'État d'Israël en 1948, et la perte subséquente de la Palestine arabe » (2000, p 21).
Les racines juives du christianisme
Jésus-Christ, dont la mère descendait de la tribu de Juda, était Juif. Cela, de nombreux chrétiens l'ignorent, fourvoyés qu'ils sont par des siècles de propagande accusant les Juifs d'avoir mis Jésus à mort.
Notre Seigneur, le Fils de Dieu, fut crucifié afin de payer l'amende de nos péchés. Des péchés de l'humanité entière. Des vôtres et des miens. « Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2:2).
Sa mort avait été prophétisée dans l'Ancien Testament. Dans le livre prophétique d'Ésaïe, on peut lire : « Méprisé et abandonné des hommes,
homme de douleur et habitué à la souffrance…il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités… semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie » (Ésaïe 53:3-7).
L'analogie de l'agneau nous rappelle que la Pâque originale, du temps de Moïse, préfigurait la mort ultérieure de Jésus-Christ (1 Corinthiens 5:7). De même que le sang de l'agneau badigeonné sur les montants des portes des demeures des esclaves hébreux les avait protégés de la mort, au temps de l'Exode, le sang du Christ nous protège de l'amende de nos péchés. La Bible indique qu'il existe un lien étroit entre l'ancienne nation physique d'Israël et l'Israël spirituel qu'est le christianisme.
Dieu avait prévu, « dès la fondation du monde », que Jésus-Christ serait mis à mort (Apocalypse 13:8). Plusieurs des dirigeants religieux souhaitaient la mort de notre Seigneur, allant jusqu'à déclarer : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » (Matthieu 27:25). Et pourtant, Jésus demanda au Père de pardonner leur ignorance (Luc 23:34). Le fait est, si une seule personne avait vécu, et que cette personne, c'était vous, Christ aurait malgré tout dû mourir pour vous, pour vous sauver de la mort éternelle. Nous sommes tous responsables de la mort du Christ.
Il ne faut pas non plus oublier que les apôtres appartenaient tous à la foi juive. À l'instar de notre Seigneur, ils étaient, pour la plupart, Juifs de naissance. Il est tout aussi logique de blâmer les Romains pour la mort du Messie, car le gouverneur romain avait le dernier mot. En tant que gouverneur, Ponce Pilate rappela à Christ qu'il avait sur lui pouvoir de vie et de mort : « Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher ? » (Jean 19:10).
L'Église primitive tenait pratiquement tout le monde responsable pour la mort du Christ. Veuillez noter la prière de ces chrétiens dans Actes 4:27 : « En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d'Israël ».
Les vieilles racines de l'antisémitisme
L'église universelle (contrairement au vrai Corps de Christ), qui contrôlait l'esprit des gens au Moyen-Âge, ne cessait d'accuser les Juifs d'avoir mis le Christ à mort. Cette église, dont l'historien Paul Johnson a dit qu'elle « avait continué de se prononcer au nom de l'Empire » (The Offshore Islanders, 1972, p 57) avait été infectée d'antisémitisme dès le départ. Cela n'a cessé de se reproduire au fil des siècles. Il n'y a pas longtemps, lors de la IIe Guerre mondiale, l'église universelle a fait très peu pour aider les victimes des persécutions nazies, et beaucoup de prétendus chrétiens ont participé à l'extermination des Juifs et de beaucoup d'autres.
Le triomphe de l'église universelle sur la façon de penser des hommes, vers la fin de l'Empire Romain, avait pour origine la haine des Juifs.
Trois décennies après la mort de Christ, les Juifs de Judée se révoltèrent contre la domination romaine. Rome écrasa cette rébellion, incendiant la ville de Jérusalem, et le temple, en l'an 70 de notre ère.
À l'époque, l'Eglise naissante passait pour une secte juive. Ses membres observaient le sabbat du 7e jour, comme Jésus-Christ et les apôtres l'avaient fait (Luc 4:16 ; Actes 13:14 ; Actes 17:1-2). L'Église primitive fut fondée - fait significatif - lors de la fête biblique des Semaines (ou Pentecôte) ; c'est ce qu'indique Actes 2.
La révolte juive, et le châtiment des légions romaines qui s'ensuivit, provoquèrent la diaspora juive - la fuite de tous les Juifs demeurant aux quatre coins de l'Empire - loin des persécutions. Une autre révolte juive, de 132 à 135 de notre ère, exacerba encore davantage l'hostilité de Rome pour tout ce qui était lié à la race juive, et provoqua le bannissement des Juifs de Jérusalem, sous la menace de mort.
La haine des Juifs façonne l'église officielle
Les premiers chrétiens, qui basaient leurs croyances sur les Écritures hébraïques et sur les enseignements du Christ, souffraient souvent comme les Juifs. Toutefois, les apôtres disparus - martyrisés - la tendance, chez bien des chrétiens, face à la persécution, fut de faire des compromis avec Rome pour se faire accepter.
Le caractère de l'église officielle en fut totalement changé. À peine trois siècles après le Christ, la plupart des prétendus chrétiens avaient cessé d'observer le sabbat et la Pâque ; ils observaient dorénavant le dimanche, comme les Romains païens, et célébraient les fêtes romaines, sous d'autres noms - les Saturnales, entre autres, ayant été rebaptisées Noël. L'église visible hérita des préjugés anti-juifs du système impérial romain.
L'hostilité prévalente envers tout ce qui était juif était résumée par l'empereur romain Constantin, qui fit du « christianisme » la religion officielle de l'Empire Romain. Dans une lettre rédigée vers 325 de notre ère, il ordonna que les églises se mettent à célébrer les Pâques, un dimanche, au lieu de la Pâque biblique le 14 Nisan (dans le calendrier hébreu).
« Quand la question relative au jour le plus saint des Pâques fut soulevée, on décréta par assentiment général qu'il était préférable que la fête soit célébrée le même jour par tout le monde en tous lieux… Tous furent d'avis qu'il eût été bien indigne de se conformer à la coutume des Juifs - ces miséreux impurs, aux mains souillées d'un crime si abominable et endurcis à juste titre -- au niveau de la célébration de cette solennité des plus sacrées. Il est donc convenable que - rejetant la pratique de ce peuple - nous adoptions définitivement dès à présent et pour toutes les générations futures, la célébration de ce rite d'une manière plus légitime…
« N'ayons donc rien en commun avec la populace des plus hostile des Juifs… En adoptant, à l'unanimité, cette ligne de conduite, désolidarisons- nous, mes très honorés frères, de ces individus si odieux… Car, comment peuvent-ils comprendre, eux, qui - après la mort tragique de notre Seigneur - égarés et endurcis qu'ils sont, se laissent guider par leur folie innée, en proie à leurs impulsions sans brides » (Eusèbe, Ecclesiastical History, Isaac Boyle, 1995, p 52, c'est nous qui soulignons).
L'antisémitisme demeure, et à tort
L'antisémitisme typique de l'église universelle se retrouve dans ses églises filles issues de la Réformation. « On avait persécuté, massacré et expulsé les Juifs à de nombreuses reprises jusqu'au XVIIIe siècle - siècle dit des lumières qui avait apporté à l'Europe une nouvelle liberté religieuse », lisons-nous dans l'article de l'Encyclopaedia Britannica sur l'antisémitisme. Et les auteurs de poursuivre : « Par contre, quand le nationalisme du XIXe siècle prit racine en Europe, la raison d'être de l'antisémitisme passa de la religion à la fierté raciale, acquerrant une nouvelle respectabilité et un soutien populaire significatif ».
Cela montre à quel point l'antisémitisme s'adapte. Dès que les préjugés religieux passèrent pour superstitieux et arriérés, les préjugés raciaux les remplacèrent. À présent que le racisme est « politiquement inacceptable », l'antisémitisme, une fois de plus, a dû se réadapter. De nos jours, il se déguise souvent en sentiments anti-israéliens - Israël passant quasiment toujours pour l'agresseur - et en inquiétudes envers la globalisation.
« La perspicacité d'Amos Oz, auteur israélien libéral, est pertinente », conclut M. Zuckerman dans son éditorial pour U.S. News & World Report. « Il est hanté, dit-il, par la prise de conscience du fait qu'avant l'Holocauste, les graffitis européens disaient “Les Juifs en Palestine !” alors qu'aujourd'hui, ils déclarent “Les Juifs hors de Palestine !” Le message adressé aux Juifs, déclare Oz, est simple : “Hors d'ici, et partez de là. En d'autres termes, vous n'avez pas le droit d'exister !” »(p 51).
Jésus était juif. Les apôtres étaient juifs. L'Église primitive du Nouveau Testament était essentiellement formée de membres juifs. C'est un ministère juif, à la base, qui exporta la foi chrétienne un peu partout dans le monde de l'époque.
En fait, la haine des Juifs - et de toute autre nation - traduit le rejet du fondateur du christianisme, lui-même Juif, et de tout ce qu'il professait.