Les découvertes à Jéricho :
confirment-elles la véracité de la Bible ?
L'antique cité de Jéricho se trouve à 9 km, environ, du Jourdain, à quelque 16 km au nord ouest de la mer Morte, à quelque 223 m au dessous du niveau de la mer, à une altitude inférieure de 1666 m à celle de Jérusalem, qui se trouve à 27 km de là. Une source jaillissante, et la plaine fertile environnante, lui ont valu le surnom de " ville des palmiers " (Deutéronome 34:3 ; 2 Chroniques 28:15).
Une route importante allant d'Est en Ouest, passait non loin de là, croisant le Jourdain à un gué voisin. Jéricho se trouvait donc à un rond-point stratégique.
La ville avait déjà été occupée pendant plusieurs siècles lorsque les Israélites arrivèrent. Elle avait une enceinte intérieure, et une enceinte extérieure, fortifiée, épaisse de plusieurs mètres, entourant plus de 4 ha de terres. Pour les Israélites, qui pénétraient en Terre Promise, Jéricho représentait un obstacle majeur.
D'après la Bible, Josué et les enfants d'Israël traversèrent le Jourdain au printemps, puis célébrèrent la Pâque dans les plaines entourant Jéricho, et mangèrent des grains nouveaux du pays, car c'était le temps de la moisson (Josué 3:15-17 ; Josué 5:10-11). Pendant sept jours, les Israélites firent, en marchant, le tour de la ville, accompagnés des sacrificateurs qui sonnaient de la trompette. Le septième jour, après avoir fait sept fois le tour de la ville, les sacrificateurs sonnèrent de nouveau de la trompette, le peuple poussa des cris… et les murailles s'écroulèrent.
« Le peuple monta dans la ville, chacun devant soi. Ils s'emparèrent de la ville, et ils dévouèrent par interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville » (Josué 6:20-21).
Seule Rahab, qui avait caché les espions israélites, fut épargnée, elle et sa famille (Josué 6:17, Josué 6:22-26). Les Israélites brûlèrent la ville et tout ce qui s'y trouvait (Josué 6:24). Par la suite, au fil des siècles, on occupa, construisit et abandonna le site à plusieurs reprises. Pour finir, le lieu devint un amoncellement de terre et de débris, de plusieurs mètres de haut.
Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs fouilles y furent organisées. Les plus notoires furent celles organisées par l'archéologue britannique John Garstang (de 1930 à 1936), puis par Kathleen Kenyon (de 1952 à 1958). Garstang trouva plusieurs des murs qui étaient tombés, des entrepôts de grains calcinés, et plusieurs preuves que la ville avait été détruite par le feu. Il data le tout à 1400 avant notre ère, date qui s'accorde avec la chronologie biblique de la destruction de la ville.
Kathleen Kenyon fit essentiellement les mêmes découvertes - des murs écroulés, des entrepôts de grain et une couche de cendres faisant suite à une formidable conflagration. Néanmoins, elle tira une conclusion totalement différente. Plutôt que d'approuver le récit biblique, elle déclara que ses découvertes, à Jéricho, réfutaient le récit biblique. Pourquoi ? Elle data la destruction de la ville à 1550 avant notre ère, prétendant que Jéricho avait été abandonnée et que, par conséquent, les Israélites ne trouvèrent rien à détruire pendant leur conquête.
Ses déclarations eurent des répercussions énormes sur les experts. Bon nombre d'entre eux s'empressèrent d'accueillir ses conclusions, y voyant la preuve que la Bible, historiquement, n'était pas digne de confiance. La seule conclusion logique qu'ils tirèrent fut que les annales supposément historiques de la Bible étaient des mythes fabriqués par la suite, dans l'histoire d'Israël. Opinion qui fut adoptée comme fait, et qui s'est enracinée dans les cercles archéologiques et académiques.
Kathleen Kenyon mourut en 1978. Toutefois, les rapports détaillés de ses découvertes à Jéricho ne furent publiés qu'en 1981-1983. Quelques années plus tard, quand l'archéologue Bryant Wood -- professeur invité à l'université de Toronto - examina les notes de Kenyon, il fut surpris de s'apercevoir que " l'analyse de cette dernière s'appuyait sur ce qu'elle n'avait pas trouvé à Jéricho, plutôt que sur ce qu'elle y avait découvert "(Did the Israelites Conquer Jericho ? Biblical Archeology Review, mars/ avril 1990, p 50).
Il s'aperçut qu'elle avait basé sa datation sur le fait qu'elle n'avait pas trouvé un type particulier de poteries importées présent dans d'autres sites au Proche-Orient, et elle en avait conclu que Jéricho n'avait pas dû être occupée à l'époque. Le problème, selon le Dr Wood, était que ses fouilles à elle avaient eu lieu dans le quartier pauvre de la ville où les habitants n'avaient pas les moyens de se payer et d'utiliser ce type de poteries.
Et ce qui était plus étonnant encore, c'était que Kathleen Kenyon avait trouvé des poteries indigènes datant précisément de l'époque de la conquête de la ville par les Israélites, mais qu'elle n'en avait pas tenu compte. De plus, elle avait ignoré le fait que son prédécesseur, John Garstang, avait découvert des poteries peintes datant de la conquête. Des amulettes égyptiennes, qu'il avait découvertes dans un cimetière voisin, indiquaient en outre que le site avait été habité régulièrement pendant plusieurs siècles, et jusqu'à la date calculée à partir de la Bible pour la chute de la ville. Il n'existait donc aucune période inhabitée comme elle l'avait supposé.
En dépit de ces problèmes majeurs au niveau de ses conclusions, Kenyon avait maintenu son opinion - une opinion enracinée dans l'esprit de bien des gens, de nos jours encore. Pourtant, ce que Kenyon, Garstang et plusieurs autres archéologues ont découvert à Jéricho correspond précisément au récit du livre de Josué. Ils ont découvert des murs écroulés, non comme s'ils avaient été forcés de l'extérieur, mais simplement écroulés (Josué 6:20). Les murs étaient tombés vers l'extérieur et non vers l'intérieur, créant une rampe de briques grâce à laquelle « le peuple monta dans la ville, chacun devant soi » (même verset).
La quantité énorme de grains carbonisés découverts dans les ruines indique que la ville subit un court siège - sept jours, selon la Bible (Josué 6:2-20), et que ces grains venaient juste d'être moissonnés (Josué 3:15). De plus, le grain étant une denrée précieuse, que pillaient pratiquement toujours les assaillants, la grande quantité de grain laissée dans les ruines est déroutante, mais conséquente avec l'ordre divin de ne rien prendre dans la cité, sauf les métaux précieux, pour le trésor de la maison de l'Éternel (Josué 6:24).
La ville fut brûlée, comme l'indique la Bible (même verset). Et, comme Kathleen Kenyon elle-même l'avait remarqué « la destruction fut totale. Les murs et les planchers furent calcinés, rougis au feu, et toutes les pièces étaient remplies de briques et de poutres qui étaient tombées, d'ustensiles domestiques ; Dans la plupart des pièces, les débris qui étaient tombés étaient presque entièrement calcinés, mais l'écroulement des murs des pièces situées à l'Est semble s'être produit avant qu'elles n'aient été touchées par le feu » (Wood, p 56). Comme elle l'avait fait remarquer, les murs s'étaient écroulés avant que la ville ne soit brûlée - conformément, une fois encore, au récit biblique.
L'archéologie - qui est sujette aux décisions, aux interprétations et même aux préjugés des archéologues - n'est pas, on en convient, une science exacte. Néanmoins, quand on fait preuve d'objectivité, les découvertes faites à Jéricho correspondent au récit biblique. Plutôt que de contredire la Bible, elles prouvent sa véracité, de manière détaillée.