Les ennuis financiers s’accumulent pour la Grande-Bretagne et les États-Unis
C’est maintenant officiel. Lorsque j’étais à l’école, en Angleterre, dans les années 1950 et au début des années 1960, on nous enseignait que les deux principales fonctions du gouvernement étaient de « défendre le royaume » et de maintenir une devise stable et solide.
Il n’en est plus ainsi.
Aux prises avec des problèmes financiers croissants causés par plusieurs années de dépenses excessives, les gouvernements occidentaux se voient dans l’obligation de restreindre leurs gros budgets. Cela comprend le Royaume-Uni, qui doit réduire de plusieurs milliards de livres les dépenses gouvernementales pour diminuer sa dette nationale. L’austérité — une diminution stricte des dépenses — est le refrain qui revient constamment.
Tous les ministères gouvernementaux ont reçu la consigne de soumettre un plan de réductions massives de leurs dépenses, à l’exception de deux ministères considérés comme étant sacrés — le ministère de la Santé et celui de l’Aide internationale.
Des dépenses consacrées à la défense nationale doivent être réduites même si l’on craint que le pays ne soit plus en mesure de se défendre. On parle également de partager l’équipement militaire principal avec la France — y compris un porte-avions ! — afin que les deux pays puissent épargner. Cela est plutôt ironique lorsque l’on songe au fait que la Grande-Bretagne a fait la guerre plus souvent à la France qu’à tout autre pays !
Il est clair que la « défense du royaume » n’est plus la priorité du gouvernement.
Les budgets consacrés à l’aide sociale et à d’autres formes d’assistance gouvernementale seront également réduits. Lorsqu’il a été annoncé que le soutien gouvernemental en matière de loyer allait être limité à 400 £ par semaine, le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, a accusé ses collègues de Westminster de « nettoyage ethnique » (il a plus tard adouci quelque peu ses propos).
Il faisait allusion au fait que bon nombre des Londoniens recevant une assistance gouvernementale sont des immigrants non blancs et leurs enfants adultes. Le logement est extrêmement coûteux à Londres, et les bulletins de nouvelles parlent fréquemment de familles qui reçoivent des milliers de livres chaque semaine pour les aider à demeurer dans leur foyer.
Qu’est-il arrivé au Royaume-Uni ?
Il y a un siècle, le Royaume-Uni était la plus grande puissance militaire du monde. Ce pays était également la nation qui investissait le plus, ces investissements représentant près de 50 % de tous les investissements internationaux à la veille de la Première Guerre mondiale, en 1914.
Par contre, dès 1916, au milieu de la « guerre qui allait mettre fin à toutes les guerres », le Royaume-Uni empruntait énormément des États-Unis. Il est demeuré malgré tout une superpuissance mondiale jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Même en 1953, au moment du couronnement de la Reine Élisabeth, il était une puissance militaire et politique majeure.
Mais dans les années 1950, il a connu un recul économique rapide, en raison d’un manque de compétitivité et de contrôle gouvernemental d’une bonne partie de la production nationale. À ceux-ci, sont venus s’ajouter des coûts croissants en matière d’aide sociale et de santé, par suite de la création de l’État-providence d’après-guerre instauré par le gouvernement élu en 1945.
Pendant plus de six décennies, la Grande- Bretagne a diminué graduellement ses dépenses militaires, pour financer ses coûts sans cesse croissants d’aide sociale et de santé.
Les prophéties bibliques nous aident à comprendre la situation
Nos fidèles lecteurs savent que les Britanniques contemporains sont, en grande partie, les descendants de la demitribu biblique d’Éphraïm. Dieu a promis à Éphraïm et à son frère, Manassé, les deux fils de Joseph, que leur postérité recevrait d’incroyables bénédictions.
Selon les prophéties, Manassé allait devenir le père d’une grande nation, tandis qu’Éphraïm allait engendrer des descendants destinés à devenir une « multitude de nations » (Genèse 48:19), prophétie qui a été accomplie dans le cadre de l’ancien Empire britannique et du Commonwealth britannique.
Cet empire était encore relativement intact lorsque la Reine Élisabeth est montée sur le trône de la Grande-Bretagne, après le décès de son père, en février 1952. Aujourd’hui, il est presque disparu, ce qui reflète le grand déclin que le pays a connu au cours du règne d’un seul monarque.
Le prophète Osée de l’Ancien Testament a adressé ses prophéties à l’Éphraïm moderne. Bon nombre de gens rejettent le fait que cette prophétie concerne notre époque, mais un passage du chapitre 5 du livre d’Osée montre que ce message ne visait pas l’ancienne demi-tribu d’Éphraïm. Dans Osée 5:5, nous lisons qu’Israël et Juda tomberont tous les deux par leur iniquité à l’intérieur d’une période d’un mois (Osée 5:7).
Cela n’est pas survenu dans l’Antiquité. Les 10 tribus constituant le royaume d’Israël, dont Éphraïm faisait partie, sont tombées aux mains de leurs envahisseurs assyriens plus d’un siècle avant que le royaume de Juda soit renversé et écrasé par les Babyloniens.
Le déclin économique est l’une des conséquences de la désobéissance. Les États-Unis et la Grande-Bretagne subissent actuellement cette conséquence.
Le déclin de la demi-tribu d’Éphraïm actuelle a beaucoup à voir avec le fait que ce « pays » se détourne de Dieu. Le chapitre 26 de Lévitique et le chapitre 28 de Deutéronome montrent le lien qui existe entre l’obéissance aux lois divines et les bénédictions dont une nation fait l’objet, ou entre sa désobéissance et les conséquences négatives qu’elle subit.
Le déclin économique est l’une des conséquences de la désobéissance. La Grande- Bretagne subit actuellement cette conséquence, alors qu’elle est aux prises avec un lourd fardeau lié à sa dette nationale. Cela n’est pas nouveau. Feu Charles de Gaulle, ex-président de la France, a déjà parlé des pays anglo-saxons en les qualifiant de « pays débiteurs anglo-saxons », lorsqu’il a rejeté l’offre d’entrée de la Grande- Bretagne dans la Communauté européenne (connue aujourd’hui sous le nom d’ « Union européenne »).
Il faisait allusion à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, dont les fondements de l’économie moderne reposent sur d’immenses sommes empruntées. (Il est ironique de constater que plus de quarante ans plus tard, la France est également aux prises avec ses propres graves problèmes de dette !)
L’un des motifs du déclin économique d’Éphraïm est l’obsession que la Grande- Bretagne a démontrée à l’égard de l’Europe pendant cinquante ans. Le Traité de Rome de 1957 engage les pays membres à former « une union sans cesse plus étroite ». Graduellement, depuis qu’elle a signé ce traité en 1973, la Grande-Bretagne ne cesse de perdre de plus en plus de sa souveraineté, et a échangé sa place avec celle d’autres pays d’Europe.
Ce pays qui a déjà mené l’Europe sur le plan économique se situe maintenant derrière l’Allemagne et la France, et est sur un pied d’égalité avec l’Italie en tant que puissance économique. La Grande-Bretagne est un contributeur net à l’UE, ce qui signifie qu’elle subventionne d’autres pays de l’Union européenne à raison de milliards de livres par année.
Selon Osée 7:9, « des étrangers consument sa force, ET il ne s’en doute pas. » Alors que cela s’applique certainement aux pertes économiques entraînées par son adhésion à l’UE, cela s’applique également d’autres façons. Même si, en surface, l’engagement à maintenir l’aide internationale à son niveau antérieur en période d’austérité peut sembler généreux, il est difficile de comprendre comment cela devrait avoir priorité sur la « défense du royaume ». Après tout, si le pays est défait en période de guerre, il ne sera plus en mesure d’apporter son soutien à personne !
Ce qui est encore plus étrange, c’est le fait que l’Inde est le principal bénéficiaire de l’aide économique de la Grande-Bretagne — la même Inde qui est en train de devenir une superpuissance économique ! D’autres bénéficiaires comprennent des nations gouvernées par des dictateurs qui, de façon notoire, conservent une grande partie de ces sommes pour eux-mêmes !
« Des étrangers consument sa force », sur son propre territoire également, comme en témoigne le commentaire de Boris Johnson sur le logement et les subventions fournies aux immigrants. C’est un fait bien connu que le généreux système d’aide sociale et de soins de santé gratuits du Royaume- Uni attire de nombreux immigrants. Alors que bon nombre d’entre eux contribuent à l’économie de ce pays, une foule d’autres immigrants nécessitent une aide financière en matière de logement, de soins de santé et de soutien financier pour leurs enfants.
Les États-Unis sont-ils différents ?
Même si ses priorités ont changé depuis la Deuxième Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a toujours su qu’en définitive, elle pouvait compter sur les États-Unis pour la défendre en cas de conflit majeur. Elle a prêté main-forte aux États-Unis dans le cadre de plusieurs guerres et elle s’attend à ce que ceux-ci lui fournissent une protection militaire si jamais elle faisait l’objet d’une attaque. Mais les États-Unis sont-ils en mesure de s’acquitter de leurs obligations militaires, alors que leur dette nationale a atteint des proportions record ?
Le Royaume-Uni et d’autres pays sont en période d’austérité. La situation économique des États-Unis est tout aussi grave. La seule raison pour laquelle ceux-ci ont réussi à s’en sortir pendant si longtemps, c’est que le dollar américain constitue la monnaie de réserve mondiale.
Cela signifie que de nombreux pays acceptent des dollars américains en paiement de marchandises, parce qu’ils peuvent utiliser ces dollars pour acheter du pétrole et d’autres biens de nombreux autres pays. Les États-Unis ont même pu imprimer davantage de dollars, apparemment sans trop de problèmes, option dont le Royaume-Uni et d’autres nations ne peuvent habituellement se prévaloir sans graves conséquences négatives.
Mais aujourd’hui, certains pays se détournent indéniablement du dollar. Lors des rencontres du G20 de novembre 2010, tenues à Séoul, en Corée du Sud, l’Allemagne, la Chine et le Japon ont tous demandé de mettre fin au rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale, en raison de l’inquiétude qui entoure la politique insouciante du gouvernement américain visant à imprimer davantage de dollars pour stimuler l’économie. Le 24 novembre 2010, le site Web du périodique China Daily avait pour manchette « La Chine et la Russie abandonnent le dollar. »
Cet article, écrit depuis Saint-Pétersbourg, en Russie, commençait comme suit : « La Chine et la Russie ont décidé de renoncer au dollar américain et d’utiliser leur propre monnaie pour le commerce bilatéral, ont annoncé, tard mardi, le premier ministre de la Chine, Wen Jiabao, et son homologue russe, Vladimir Poutine. »
Des changements majeurs menacent-ils les États-Unis ?
Un comité du Congrès américain, cherchant des moyens de diminuer la dette nationale, recommande l’adoption de réductions semblables à celles imposées en Grande- Bretagne — y compris une réduction du budget militaire. Tout comme la Grande- Bretagne a délaissé son rôle de gendarme du monde après deux siècles, pour faire place à d’autres priorités pour les Britanniques après la Deuxième Guerre mondiale, les États- Unis feront de même.
L’éditeur du U.S. News & World Report, Mortimer Zuckerman, résumait, dans le numéro de décembre 2010, ce qui est devenu la nouvelle réalité économique pour bon nombre d’Américains. Intitulé « La hausse des impôts et des taxes, et la diminution des services sociaux : des éléments essentiels au redressement du déficit fédéral », cet article avait un sous-titre plus inquiétant : « Les Américains ne cessent de ressentir de l’anxiété, alors que des millions de citoyens n’arrivent pas plus à demeurer dans la classe moyenne. »
Selon M. Zuckerman, « L’humeur dominante aux États-Unis à l’heure actuelle est une anxiété permanente. Des millions d’Américains ordinaires, respectables et autonomes, qui commençaient à craindre que la récession prolongée ne signifie la fin de leur rêve américain, s’inquiètent maintenant du fait que leurs enfants, voire leurs petits-enfants se voient refuser la possibilité d’une vie d’abondance qu’ils tenaient pour acquise il y a de cela à peine une décennie.
« Il fut un temps où la vaste majorité des Américains estimaient se trouver dans la classe moyenne, se disant ni riches ni pauvres. De nos jours, de plus en plus d’Américains commencent à s’identifier à une classe économique inférieure et n’entrevoient aucune possibilité de s’en sortir, que ce soit sur le plan professionnel ou économique. Ils craignent que de nombreuses années de dur labeur ne se traduisent plus en une meilleure vie pour eux ni pour leur famille.
« La nouvelle norme, c’est que des millions d’entre eux font face au risque (si ce n’est déjà leur réalité) de ne plus faire partie de la classe moyenne et de perdre tout ce que cela a déjà représenté aux États-Unis, soit l’autonomie financière, la possibilité d’envoyer leurs enfants à l’université, d’avoir une maison dotée d’une valeur nette et de choisir leur lieu de résidence.
« De nos jours, les jeunes adultes dans la vingtaine ont de la difficulté à se trouver un emploi et ceux qui en trouvent un acceptent des revenus inférieurs à ce qu’ils n’auraient jamais imaginé. Ceux qui survivent en tant que familles de classe moyenne font face à de nombreuses années d’insécurité financière. » Dans un article de M. Zuckerman publié plus tôt, le 26 août 2010, et intitulé « Le gouvernement le plus irresponsable de l’histoire américaine sur le plan fiscal » — et ayant pour sous-titre « Les tendances budgétaires fédérales actuelles ont la capacité de détruire notre pays » —, l’auteur affirmait ceci : « Les Américains ont tiré d’instinct une autre conclusion : le déficit national et les dettes que nous avons accumulées revêtent une importance politique primordiale.
« En ce qui concerne la dette nationale, les fonds que le gouvernement a dépensés, sans que les recettes fiscales ne lui permettent de rembourser cette somme, ont produit des chiffres surréels. Des zéros jusqu’à l’infini. Ces sommes sont difficiles à décrire ; il est difficile de décrire un éléphant, mais on sait en reconnaître un lorsqu’on le voit. Le public sait que, quelle que soit la façon dont on manipule ces chiffres, l’envergure de la dette est insoutenable.
« Qui pourrait s’en surprendre, étant donné que des millions d’électeurs l’ont découvert d’eux-mêmes, puisqu’ils se sont retrouvés dans la même situation ? Comme on peut toujours le constater un lendemain de veille, il existe une sanction inévitable aux excès. »
Sur le chemin de la ruine
Les États-Unis empruntent précisément le même trajet que le Royaume-Uni, leur prédécesseur en tant que superpuissance mondiale. Il y a à peine quelques décennies, les États-Unis étaient la nation prêteuse la plus importante au monde. Aujourd’hui, ils sont le pays le plus endetté du monde. Selon certaines estimations, lorsque la dette américaine s’ajoute aux futures obligations de ce pays concernant le financement de la sécurité sociale, Medicare et Medicaid, la véritable dette américaine s’élève à plus de 50 trillions — soit la somme stupéfiante de un demi-million de dollars par foyer américain !
Il ne fait nul doute que la Grande-Bretagne et les États-Unis sont en période de déclin financier et trois questions ayant des implications mondiales se posent : Que leur réserve l’avenir ? Qui seront les prochains leaders internationaux ? Et comment ces faits transformeront-ils le monde au cours des prochaines années ?
Et vous, personnellement, serez-vous prêt à faire face à cette situation ?