Papa a raison…
Être père, de nos jours, n'est pas une sinécure. Les nombreuses pressions dont nous faisons l'objet nous accaparent et nous empêchent de nous acquitter de cette importante responsabilité. Ken Canfield, président du National Center for Fathering, relate, dans son livre The Heart of a Father, un incident typique.
« Quand, un soir, depuis sa voiture, Don appela la maison, ce fut sa fille de neuf ans qui décrocha. « Ma chérie, lui dit-il, peux-tu me passer Maman ? » Après avoir déposé le combiné, il l'entendit crier : « Maman, c'est pour toi ; c'est l'homme invisible ! »
Don eut un choc. Avant même que son épouse ait eu le temps de venir au téléphone, il prit soudain conscience de la situation, qui ne portait guère à rire. Il n'y a pas que le succès professionnel qui compte. Remplir son rôle de père est plus important ».
Les familles sont de plus en plus nombreuses à s'efforcer de se débrouiller sans le père. L'absence de ce dernier n'est pas nécessairement due à un décès ou à un divorce. Dans un sondage effectué sur plus de 1600 hommes adultes, plus de la moitié d'entre eux déplorent l'absence d'attachement de leur père dans leur enfance. Cela peut expliquer en partie la raison pour laquelle, dans un autre sondage, seulement 34% des hommes adultes interrogés ont décrit leur père comme leur modèle.
Les enfants veulent être confortables et se sentir en sécurité à la maison. L'idéal, c'est qu'ils vivent avec leurs deux parents et aient le loisir de constater les rapports positifs les unissant. Quand leurs parents ne haussent pas le ton, ne se mettent pas en colère, ne s'insultent pas et n'usent pas de sarcasme, ils ont la bénédiction de grandir dans le calme et en sécurité, et dans la plupart des cas, leurs enfants grandiront dans un climat analogue.
Les enfants suivent l'exemple de leurs parents, qui leur servent de modèles. Ces derniers doivent prendre bien soin de ne pas ruiner l'avenir de leurs progénitures par manque de maturité et par égoïsme.
Être un parent idéal ne nous vient pas naturellement. Il faut savoir être attentif, sensible, et s'impliquer dans la vie de ses enfants. Point d'ascenseur, dans ce domaine, quand on veut réussir ; tous les parents doivent emprunter l'escalier.
Les enfants suivent l'exemple de leurs parents qui leur servent de modèles. Ces derniers doivent prendre bien soin de ne pas ruiner l'avenir de leurs progénitures par manque de maturité et par égoïsme.
L'époque du feuilleton « Papa a raison »
Le feuilleton populaire américain « Papa a raison », diffusé en France sur la première chaîne de l'ORTF en 1960, décrivait la famille américaine idéale de la période grisante succédant à la IIe Guerre mondiale. Les familles avaient été séparées contre leur gré durant ledit conflit ; le père était parti au front, et la mère travaillait à l'usine.
La famille ne serait plus jamais comme avant. Certes, l'exemple des parents dans ce feuilleton était bon, mais tout était trop parfait. Les téléspectateurs trouvaient souvent qu'on exigeait trop des gens, et aux yeux de la famille typique, le feuilleton était plutôt peu réaliste. Le père et la mère y donnaient de sages conseils à leurs enfants. Celui-ci n'élevait jamais la voix, ne perdait jamais patience et ne faisait jamais rien qui puisse le gêner ou gêner sa famille. La mère, pour sa part, favorisait la solution des problèmes, ce qui faisait honneur aux médias de l'époque.
Que les temps ont changé ! Ce genre de feuilleton est passé de mode. Les énormes changements culturels et les styles de vie qui ont eu lieu depuis ont révolutionné l'aspect de la famille traditionnelle. D'après un expert, plus de 40% des adultes, dans ce pays, n'ont aucun contact hebdomadaire avec un enfant.
En Occident, à cause de la IIe Guerre mondiale, les familles ont été la proie de forces qui leur échappaient et qui les ont modifiées de fond en comble : des logements inadéquats, pas assez d'écoles et de garderies et, surtout, une séparation prolongée et pénible des êtres aimés.
Trop de veuves de guerre ont dirigé leur maison et ont éduqué seules leurs enfants. Un grand nombre de femmes mariées sont allées travailler dans les usines d'armement ; la patrie avait besoin d'elles.
Le taux des divorces se mit à augmenter. La délinquance juvénile, les grossesses extraconjugales et les délits se multiplièrent, et beaucoup de jeunes allèrent gonfler les rangs de la première génération d'enfants délaissés.
Il ne fait aucun doute que les forces libérées lors de la IIe Guerre mondiale ont profondément affecté l'unité familiale ; qu'elles ont ouvert la voie à d'autres changements démoralisants.
La famille a changé
Dans les années 70 et 80, des penseurs libéraux ont prétendu que la famille traditionnelle, formée de deux parents biologiques et de leurs enfants, est archaïque. Aux côtés des féministes, ils ont lancé une campagne destinée à expérimenter d'autres types de « familles ».
En se livrant à ces expériences insouciantes, ils ont revendiqué la liberté de choix, l'épanouissement individuel, et le respect pour les divers types de « familles ». Ils sont même allés jusqu'à prétendre que ni les femmes ni les enfants n'ont besoin d'hommes, et se porteraient probablement mieux en l'absence de ces derniers.
On a essayé de nous faire croire que la famille ne s'est pas désintégrée, mais a simplement changé. A les croire, ce qui compte surtout, pour les enfants, c'est que leurs parents soient heureux et épanouis. Après tout, ceux-ci ne s'adaptent-ils pas facilement ? Un divorce ne les affecterait probablement pas. Ils ont ridiculisé l'idée que les parents aient à rester ensemble pour le bien des enfants.
Cette notion gagnant du terrain, les séparations se sont multipliées, mettant à rude épreuve les systèmes législatifs et les programmes sociaux. En somme, des mères et des enfants ont été simplement abandonnés, et les pères oubliés. L'histoire peut-elle changer l'avenir d'une famille, ou celle-ci at- elle tendance à se répéter ?
L'avenir de la famille
Les médias modernes exploitent les faiblesses de la nature humaine et, ce faisant, érodent l'unité familiale. Les responsables des médias et les producteurs déclarent se contenter de décrire notre société de manière plus réaliste. Cela nous incite à poser la question suivante : Est-il préférable de se joindre à la dépravation humaine pour être réaliste, ou d'encourager les autres à s'améliorer en visant des critères plus élevés et de bonnes valeurs morales ?
En exploitant les désirs humains les plus avilissants pour soutirer de l'argent des consommateurs, les médias, en fait, corrompent la réalité et font obstacle aux valeurs familiales.
Le Dr Phil McGraw, un psychologue connu qui a sa propre émission télévisée en Amérique, croit que les familles ont un avenir, à condition qu'elles résistent aux pressions exercées contre elles :
« Il est temps que nous, les parents, nous disions : Je ne marche pas. Je ne me laisserai pas faire. Je ne succomberai pas à toutes ces pressions exercées sur mes enfants et ma famille. Je n'admets pas cette épidémie de pratiques sexuelles, la drogue et l'alcoolisme dans les établissements d'enseignement. Je n'accepte pas qu'un enfant joue les sourds quand on lui dit de ranger ses jouets ou de cesser de frapper sa soeur.
« Je ne renoncerai pas à mon rôle de parent par crainte que mes enfants ne m'aiment plus si j'exige qu'ils se comportent mieux que les autres, physiquement, académiquement et spirituellement, alors que je leur apprends l'importance d'édifier des relations dans la vie. Je ne m'endetterai pas en essayant de leur acheter, dès la maternelle et jusqu'à la fin de leur scolarité, des vêtements à la dernière mode et des jouets populaires, et je ne me sentirai pas coupable d'un tel refus.
« Je n'ai pas besoin d'être leur copain; je suis leur chef. Je ne laisserai pas la télévision ou l'Internet leur servir de garderie, pas plus que je me contenterai de les joindre par des messages ou des appels sur leurs portables. Je ferai les choses comme au bon vieux temps et les préparerai à s'habituer aux interruptions incessantes qui les empêcheront de ne penser qu'à eux. Je les aiderai à être responsables, leur parlerai d'unité, de loyauté et d'esprit d'équipe – traits essentiels d'une bonne famille ».
Dieu et la famille
Quel est l'avenir de la famille ? Vers qui les parents peuvent-ils se tourner pour avoir l'aide souhaitée dont ils ont besoin ?
Dieu, notre Créateur, nous a fait homme ou femme afin que nous puissions avoir des enfants et fonder une famille (Genèse 1:27-28 ; Genèse 2:24). Il a créé la famille humaine afin qu'elle reflète notre rôle éventuel dans Sa famille divine immortelle, et afin qu'elle nous prépare en ce sens (Hébreux 2:10-13 ; 2 Corinthiens 6:18 ; Apocalypse 19:7). L'Éternel a fourni aux hommes un manuel d'instruction montrant aux parents comment avoir une famille heureuse. Ce manuel, c'est la Bible.
Le secret du bonheur conjugal, c'est d'avoir un bon fondement, et ce fondement, c'est Dieu et Sa Parole. Notre Créateur veut que le père et la mère se tournent vers Lui et Le laisse les guider dans l'éducation de leurs enfants. « Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras » (Deutéronome 6:5-7). Dans la plupart des cas, les familles vraiment heureuses ont appris à honorer Dieu.
L'apôtre Paul a donné des conseils de base à tous les membres de la famille sur la manière d'avoir de bons rapports entre eux.
« Femmes, que chacune soit soumise à son mari, comme il convient dans le Seigneur. Maris, que chacun aime sa femme et ne s'aigrisse pas contre elle. Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable au Seigneur. Pères, n'irritez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent » (Colossiens 3:18-21).
Dans la réalité, ces directives fondamentales se situent pratiquement aux antipodes des descriptions fournies par les médias. Lesquelles, à votre avis, sont – tout compte fait – les meilleures ?
De l'application des valeurs fondamentales
Nous pouvons avoir une famille plus heureuse et plus sûre, si en tant que parents, nous appliquons certaines valeurs fondamentales. Le Dr Canfield, dans son livre The Heart of a Father (1996), propose un plan en trois parties, pour réussir sa paternité :
1) Le père devrait, si besoin est, régulariser ses rapports avec son propre père.
2) Le père devrait faire de son domicile un foyer en s'impliquant, en sachant ce qui s'y passe, en étant consistant et en veillant au développement de chacun.
3) Un bon père prévoit son avenir. Un jour, il sera grand-père ; de ce fait, il doit sa vie durant se préparer aux changements de situations qui se produiront.
Ces points méritent d'être pris en considération. Et voici d'autres conseils, que vous pouvez appliquer immédiatement et qui apporteront des changements positifs dans votre foyer. Ils s'appliquent au père et à la mère :
-Les parents devraient dire à leurs enfants qu'ils les aiment. Je connais un foyer où les parents ont pris l'habitude d'appeler fréquemment leurs enfants pour leur dire, tout simplement : « Je t'aime ! » Maintenant qu'ils sont grands, à chaque fois qu'ils se voient, ils ne manquent pas de se le dire.
-Les parents devraient s'excuser auprès de leurs enfants s'ils les blessent. S'ils ne s'excusent pas, l'enfant risque de s'endurcir. Le fait de s'excuser montre à l'enfant que les adultes devraient reconnaître leurs fautes et développer la miséricorde et le pardon.
-Les parents ne devraient pas traiter l'un de leurs enfants mieux que les autres. Ces derniers risquent d'en ressentir de l'amertume, et être tentés de se venger sur le chouchou.
-Les parents ne devraient pas essayer de faire de leurs enfants une réplique d'euxmêmes. Aidez vos enfants à développer leurs propres qualités et talents, et ils seront plus sûrs d'eux-mêmes.
-Les parents devraient écouter attentivement leurs enfants. Cela favorise de meilleurs rapports, et les jeunes respectent davantage leurs aînés.
-Les parents sont les principaux modèles sur lesquels se basent leurs enfants dans leur comportement. Quand les parents ont pris les mauvaises habitudes de leurs propres parents, ils devraient s'efforcer de se comporter différemment, inverser la vapeur, et faire ce qui est bien.
Les parents devraient former leurs enfants, et les aimer, tout en les préparant à devenir à leur tour des parents responsables. Les investissements que nous faisons dans nos familles maintenant décideront tout compte fait du genre de société dans laquelle les jeunes vivront demain.
Dieu développe à présent des familles heureuses et solides. Peut-être votre famille est-elle déjà ainsi. Dans le cas contraire, ne vous découragez pas. Faites le nécessaire. Elle peut devenir l'une des plus heureuses et des plus sûres qui soient. Mettez-vous à l'ouvrage dès aujourd'hui.