Pourquoi autant de dictatures ?

Vous êtes ici

Pourquoi autant de dictatures ?

Imaginez que vous allumiez la radio tous les jours à 6 h du matin pour vérifier que le nom d'un ami n'est pas mentionné. C'est ainsi que mon épouse et moi débutions chaque jour lorsque nous résidions dans un certain pays d'Afrique occidentale, du temps d'une révolution et de soulèvements sanglants.

Quand nous arrivâmes dans le pays, ce dernier était sous une dictature militaire. Six semaines après notre arrivée, un coup d'État renversa le dirigeant en place, qui fut remplacé par un autre dirigeant militaire. Peu après, une autre branche de l'armée renversa les anciens chefs gouvernementaux par une révolution sanglante, en promettant des changements spectaculaires pour le bien de tout le pays.

Pour bien montrer qu'il n'y aurait aucun retour en arrière, tous les anciens présidents furent arrêtés et exécutés publiquement. La révolution en inspira d'autres, parfois même encore plus sanglantes.

Quelques semaines plus tard, le bulletin de nouvelles annonça que tous les ressortissants étrangers devaient se présenter au Ministère de l'Intérieur. Sur place, nous attendîmes en file indienne avec des centaines d'autres personnes, et nos deux jeunes enfants, sous une chaleur accablante. Il n'y avait pas de toilettes dans le bâtiment, et les responsables étaient ni arrangeants ni amicaux.

Nous fûmes soulagés lorsque nos passeports nous furent rendus, tamponnés de la mention déportés dans les 48 heures. Le nouveau gouvernement révolutionnaire, allié à plusieurs pays radicaux islamiques et socialistes, n'avait que faire de la liberté de culte.

Notre ordre de déportation nous parvint le vendredi vers midi. Nous reçûmes l'ordre de nous rendre immédiatement à un autre département gouvernemental pour y obtenir un visa de sortie, sans lequel nous ne pouvions quitter le pays dont nous venions de recevoir l'ordre de partir. Pour compliquer les choses encore davantage, le pays traversait une pénurie d'essence, et il était très difficile de voyager.

Nous arrivâmes enfin à l'édifice gouvernemental où étaient établis les visas de sortie, pour nous faire entendre dire, aussitôt arrivés, que ledit bureau était fermé jusqu'à lundi. Ce qui allait nous obliger à rester plus de 48 heures et à contrevenir à l'ordre du gouvernement qui - dans sa ferveur révolutionnaire - n'hésitait pas à débarrasser le monde de ses ennemis, réels ou imaginaires. Un soldat, qui se tenait seul devant le bâtiment, nous offrit de faire tamponner nos passeports avec le visa de sortie, moyennant une somme modique. Cela fait, nous quittâmes le pays deux jours plus tard, un dimanche. Le soulagement que nous éprouvâmes à notre départ était immense. Nous avions les nerfs à vif.

Pendant trois mois, nous nous étions efforcés de survivre dans un pays qui était soudain devenu extrêmement violent et dont les habitants étaient devenus hostiles envers les étrangers. Une foule en délire avait essayé de poignarder ma femme à travers la vitre de notre automobile, et de renverser cette dernière pendant que nous nous y trouvions. Les manifestants s'insurgeaient contre l'impérialisme américain et britannique - les deux principaux pays occidentaux à être blâmés, comme d'habitude, pour tous les maux du monde.

Les dictateurs s'entourent souvent de flagorneurs, de poltrons. Quand le chef détient le pouvoir absolu, il est naturel que personne ne cherche à le contrarier.

Pendant la révolution, on avait tiré sur nous d'un hélicoptère survolant notre maison. On nous avait obligé à nous arrêter, sous la menace d'armes à feu, alors que nous étions dans notre automobile, et l'on avait cherché à nous confisquer nos biens. Mais Dieu veillait sur nous. Nous avions attendu six mois avant d'avoir un véhicule, dans un pays où il était difficile de s'en procurer. Lors de cet incident, j'avais prié en silence, demandant l'aide divine, et l'Éternel m'avait exaucé. À la vue de ma fille de deux ans qui dormait sur le siège arrière, le soldat avait hésité. Une autre automobile approchait sur la route déserte, et le soldat avait soudain décidé de s'emparer de cette dernière.

L'eau et l'électricité avaient été coupées pendant longtemps, lors des combats s'engouffrant dans la capitale. La nourriture qui était dans notre congélateur - et dont nous aurions si désespérément besoin dans les mois suivants - s'était mise à pourrir, les mesures économiques insensées prises par le gouvernement ayant provoqué une famine. Quelques jours après le coup d'État, même le journal contrôlé par le gouvernement n'avait pu s'empêcher d'annoncer en gros titre : PLUS DE NOURRITURE !

Dans une tentative sincère mais malavisée d'aider les pauvres, la nouvelle administration avait instauré un contrôle strict des prix mais peu réaliste engendrant des pénuries immédiates quasi-générales. Pendant ces premières semaines, les gens s'alimentèrent de noix de coco et d'oranges.

Nous fûmes soulagés de poser le pied sur le sol britannique. Cinq semaines plus tard, le petit pays africain connut un autre renversement, et nous pûmes y retourner pour poursuivre la tâche que nous y avions commencée. Nous y connûmes deux ans de paix relative avant que se produisent une fois de plus des événements identiques.

Pourquoi une telle différence ?

Il est difficile, pour les citoyens des démocraties occidentales stables, de comprendre la nature des dictatures. Quand on a grandi dans des pays comme la France, les États-Unis, l'Australie ou le Canada, on n'apprécie pas toujours les systèmes politiques sous lesquels nous vivons, et qui ont, dans une large mesure, contribué à la paix et aux progrès économiques des populations. Sans stabilité politique, il ne saurait y avoir de progrès économiques. En Afrique et dans d'autres parties du monde, cette instabilité a été un problème majeur. On croit souvent, en Occident, que la pauvreté est la cause principale de l'instabilité politique. Or, ce serait plutôt le contraire : l'instabilité politique provoque souvent la pauvreté.

Rares sont les pays ayant adopté un système politique permettant une transition pacifique d'une administration gouvernementale à l'autre. Comme un groupe de pasteurs africains me le disait récemment, « le seul moyen de se débarrasser d'un président africain, c'est de l'abattre ! » Ce n'est pas ce qu'ils souhaitaient faire, mais ils se lamentaient simplement sur le fait que cela a été le cas en Afrique de l'après colonialisme.

Des leçons à tirer du Ghana

Le Ghana est la première colonie britannique sub-saharienne à avoir reçu son indépendance. Le 6 mars 1957, l'ancienne colonie de la Côte d'Or devint le Ghana. Ayant la chance d'avoir les citoyens les plus éduqués de la région, et muni d'amples réserves de devises étrangères dans leur banque centrale, les Ghanéens avaient joui d'un niveau de vie plus élevé que plusieurs pays d'Europe. Ils avaient bénéficié d'une longue période de stabilité politique. Avec son nouveau gouvernement élu démocratiquement, ce pays semblait avoir un avenir prospère devant lui et semblait être apte à servir d'exemple pour toute l'Afrique.

Hélas, tel ne fut pas le cas. Deux ans, seulement, après son indépendance, des changements radicaux furent faits à sa constitution qui menèrent à une dictature. Cette dictature, à son tour, provoqua la banqueroute du pays. Quarante ans plus tard, ce dernier ne s'en est toujours pas remis. À plusieurs reprises, le pays a connu des dictatures - diverses factions s'emparant du pouvoir, l'arme au poing.

Le Ghana est aujourd'hui, de nouveau, une démocratie. Son économie s'améliore, et ses citoyens espèrent que cela va durer. On le saura lorsque l'électorat votera pour un changement de gouvernement. La transition serat- elle paisible, y aura-t-il une autre lutte pour le pouvoir ?

Une idée radicale du Christ sur la façon de gouverner

Notre Seigneur proclama une vision radicalement différente de la manière de gouverner. Bien que né pour devenir Roi, Il ne chercha jamais à se faire valoir aux dépends d'autrui. En fait, Son optique était le contraire de cela. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Ses disciples eux-mêmes n'étaient pas immunisés contre les luttes politiques si fréquentes en ce bas monde. La Bible relate un incident où l'on chercha à avoir la prééminence, sans se soucier d'autrui.

« Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils [Jacques et Jean], et se prosterna, pour lui faire une demande. Il lui dit : Que veux-tu ? Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils, que voici, soient assis, dans ton royaume, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche » (Matthieu 20:20-21). Il est clair qu'elle voulait que ses deux fils occupent les deux plus hauts postes dans le gouvernement divin, sous Christ, dans Son Royaume.

Évidemment, les autres disciples s'en indignèrent - peut-être parce qu'ils n'y avaient pas pensé les premiers. « Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux frères » (Matthieu 20:24). Sans doute les deux frères avaient-ils demandé à leur mère de faire cette demande à leur place.

Jésus, décelant une lutte de pouvoir, profita de l'occasion pour leur expliquer un principe fondamental en matière de gouvernement. Les appelant, Il leur dit : « Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent » (Matthieu 20:25).

À n'en pas douter, les disciples savaient de quoi Il voulait parler. À l'époque, la Judée était occupée par les Romains, et cela, depuis près d'un siècle. Le seul gouvernement que les disciples avaient connu était un gouvernement païen capable de cruauté et d'oppression. En voyant Rome, et même leur roi fantoche en Judée, ils observaient continuellement le genre de luttes pour le pouvoir typiques des gouvernements païens. Les empereurs romains du Ier siècle étaient parmi les plus paranoïaques et les plus despotiques de l'histoire, allant jusqu'à faire assassiner leurs parents proches pour éviter tout risque d'usurpation.

Jésus ajouta : « Il n'en sera pas de même au milieu de vous, mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur, et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave. C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup » (Matthieu 20:26-28 ; c'est nous qui soulignons).

Jésus profita de l'occasion pour enseigner un nouveau principe en matière de gouvernement - s'appuyant sur le solide fondement de l'abnégation. Plutôt que d'essayer de se hisser au sommet et de se faire valoir - ce qui est très fréquent en ce bas monde -- il s'agit du contraire. Il faut bien se dire que plus on occupe un poste élevé dans la société, plus on a la possibilité de servir et d'aider les autres. Christ insista sur le fait que la vraie grandeur consiste à donner plutôt qu'à prendre.

L'une des leçons que nous apprenons quand nous vivons sous une dictature, c'est que les despotes sont généralement corrompus. Lorsqu'ils s'emparent du pouvoir, ils ont trop souvent peu ou pas d'expérience gouvernementale ou administrative, et sont souvent issus de la basse classe de la société. Lorsqu'ils s'accaparent le pouvoir, ils prennent rapidement quelques kilos, se mettant à jouir des avantages de leur nouveau statut.

La Bible lance l'avertissement suivant : « Malheur à toi, pays dont le roi est [comme] un enfant, et dont les princes mangent dès le matin ! Heureux toi, pays dont le roi est de race illustre [éduqué, bien élevé], et dont les princes mangent au temps convenable, pour soutenir leurs forces, et non pour se livrer à la boisson ! » (Ecclésiaste 10:16-17).

Des leçons ancestrales de leadership

Le prophète Daniel est l'un des personnages les plus fascinants de la Bible. Membre de la noblesse juive (Daniel 1:3-4), il fut emmené captif par les Babyloniens et passa les 70 dernières années de sa vie sous deux empires païens différents. Son expérience contient de précieuses leçons pour les dirigeants d'aujourd'hui.

Nebucadnetsar, roi de Babylone, le dirigeant le plus important, à l'époque, détenait le pouvoir absolu dans ce formidable empire. Il constituait un exemple classique de ce que Lord Acton, historien britannique du XIXe siècle, écrivit à propos des chefs d'États : « Le pouvoir a tendance à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt totalement ».

Notez l'importance que se donnait Nebucadnetsar : « N'est-ce pas ici Babylone la grande, que j'ai bâtie, comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? » (Daniel 4:30). Le roi n'avait aucune excuse de s'enorjanvier gueillir ; le prophète Daniel lui avait dit antérieurement qu'il devait son puissant poste à Dieu (Daniel 2:37-38).

Les dictateurs ont l'habitude de donner des ordres. Ils s'entourent souvent de flagorneurs, de poltrons qui craignent de critiquer ou de faire la moindre suggestion. Quand le chef détient le pouvoir absolu, ayant droit de vie et de mort, il est naturel que personne ne cherche à le contrarier (des analystes ont spéculé que dans le récent conflit irakien, l'un des principaux facteurs ayant contribué à l'écroulement de l'armée, notamment autour de Bagdad, était dû à ce que les militaires craignaient de dire la vérité à Saddam Hussein à propos de leur situation précaire, craignant d'être torturés ou abattus.)

Souvent, les dictateurs vivent dans un univers imaginaire. Ce qui mène à une oppression accrue car le seul moyen de maintenir la mainmise sur le peuple est de le tyranniser (Matthieu 20:25). Craignant d'être renversés, ils se mettent alors à détourner les fonds du trésor national dans des comptes bancaires étrangers, prévoyant une fuite en cas de coup d'État ou de soulèvements.

Yelenna Bonner, épouse du défunt physicien et dissident soviétique Andrei Sakkarov mit le doigt sur le noeud du problème lorsqu'elle déclara des dirigeants communistes de l'ancienne Union soviétique : « Les bolcheviques sont comme des squatters qui occupent une maison et attendent que la police arrive ». Ce qu'elle voulait dire, c'est que s'étant emparés du pouvoir par la violence, les responsables craignaient continuellement d'être renversés de la même manière. Le problème, c'est qu'ils contrôlaient la police !

En pareil cas, le seul espoir que puissent avoir bien des gens est qu'une force internationale soit envoyée pour renverser leur oppresseur. Les dictateurs ne se plient qu'à un pouvoir supérieur au leur. Ce dont on ne se rend généralement pas compte, c'est que la difficulté, en pareil cas, tient au fait que la plupart des pays pouvant faire partie d'une telle force sont eux-mêmes des dictatures. Ils sont loin d'encourager une intervention internationale, craignant être les prochaines victimes sur la liste des despotes à éliminer.

De nos jours, bien des pays prétendent approuver la démocratie, mais sont loin d'être démocratiques. La présence d'un parlement dans un pays n'en fait pas une démocratie. Les parlementaires élus, dans bien des cas, ont peu ou pas de pouvoir - le roi ou le président ayant droit de veto à tous les niveaux. Ces pays, bien que se prétendant démocratiques, sont des dictatures.

Les abus de pouvoir des dirigeants

L'orgueil de Nebucadnetsar engendra le genre d'abus de pouvoir dont nous entendons souvent parler de nos jours. Dans Daniel 2, il est mentionné que le monarque babylonien eut un songe qui l'inquiéta considérablement. Dans cette société, où l'on attachait beaucoup d'importance aux songes, Nebucadnetsar fit mander ses devins, ses astrologues et ses sorciers (Daniel 2:2).

Il exigea que non seulement on interprète sa vision, mais aussi son contenu, qu'il refusa de leur révéler. Décision qu'il ponctua d'une peine « …si vous ne me faites pas connaître le songe et son explication, vous serez mis en pièces, et vos maisons seront réduites en un tas d'immondices » (Daniel 2:5).

Un peu plus loin, nous apprenons que Daniel fut en mesure de décrire le songe, et d'en donner l'explication, qui lui furent révélés par le Tout-Puissant (Daniel 2:28).

Son pouvoir absolu affectait même les coutumes religieuses du pays. Dans Daniel 3, nous apprenons que Nebucadnetsar fit une statue d'or, " haute de soixante coudées et large de six coudées (Daniel 3:1), soit 30 m de haut et 3 m de large. Le peuple reçut l'ordre de se prosterner et d'adorer la statue érigée par le roi. Et il fut précisé : « Quiconque ne se prosternera pas et ne l'adorera pas sera jeté à l'instant même au milieu d'une fournaise ardente » (Daniel 3:5-6). Le restant du chapitre relate le sort de trois jeunes hommes qui, ayant refusé de s'adonner à ce genre d'idolâtrie, subirent le châtiment ordonné par le roi, mais furent miraculeusement sauvés par Dieu.

Par la suite, Babylone fut renversée par les Perses, un autre empire païen ayant une forme identique de gouvernement. Dans Daniel 6, nous prenons note de la réussite de Daniel en tant que gouverneur sous le roi perse Darius. Plusieurs représentants officiels étaient jaloux de Daniel, qui ne purent le critiquer qu'au niveau de sa religion, différente de celle de la majorité. Ils finirent par conclure : « Nous ne trouverons aucune occasion contre ce Daniel, à moins que nous n'en trouvions une dans la loi de son Dieu » (Daniel 6:5).

Sans citer Daniel de nom, ils fourvoyèrent le roi en piquant son orgueil. Ils le persuadèrent de publier un édit interdisant toute dévotion religieuse pendant un mois, durant lequel seul le roi pourrait être adoré. Le châtiment pour tout contrevenant serait d'être jeté dans la fosse aux lions (Daniel 6:7). Comme antérieurement, la sentence fut appliquée et - une fois de plus, Dieu délivra Son serviteur.

Le pouvoir absolu corrompt, effectivement. Les despotes finissent souvent par se prendre pour des dieux dont les actes et les propos ne doivent pas être mis en doute.

La solution divine préventive contre le despotisme

Pour éviter ce genre de problème aux Israélites, Dieu ordonna à tous les dirigeants de cette nation d'écrire à la main leur propre exemplaire des Écritures, de les lire quotidiennement, et de fonder leurs règnes sur les lois et les principes qu'ils y trouvaient.

« Quand tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, lorsque tu le posséderas, que tu y auras établi ta demeure, et que tu diras : Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m'entourent… Quand il s'assiéra sur le trône de son royaume, il écrira pour lui, dans un livre, une copie de cette loi… Il devra l'avoir avec lui et y lire tous les jours de sa vie, afin qu'il apprenne à craindre l'Éternel, son Dieu, à observer et à mettre en pratique toutes les paroles de cette loi et toutes ces ordonnances ; afin que son coeur ne s'élève point au-dessus de ses frères… » (Deutéronome 17:14-20).

Il est intéressant de constater que les démocraties réussies ont souvent étaient influencées par la tradition judéo-chrétienne dans leurs premières années. Ces traditions ont fortement influencé le développement des états démocratique et de droit en France, en Belgique et en Suisse. On remarque aussi que la version biblique anglaise dite du roi Jacques, traduite et publiée initialement en Angleterre en 1611, par ordre du roi, contribua considérablement, par la suite, au développement du gouvernement constitutionnel en Angleterre. Des institutions parlementaires furent établies dans toutes les colonies, y compris les treize colonies originales d'Amérique qui formèrent plus tard les États-Unis.

Raison pour laquelle la démocratie ne réussit pas dans certains pays

Les nations africaines ont eu une histoire mouvementée dans les quatre ou cinq décennies succédant à leur indépendance. Elles se sont appauvries depuis la colonisation.

Plusieurs ont essayé la démocratie, mais ont connu le renversement du gouvernement constitutionnel, vu la corruption et les abus de pouvoir. Dans la plupart des cas, un gouvernement militaire tente de mettre fin à la corruption, mais continue les abus. Peu après, la corruption elle-même réapparaît, les nouveaux dirigeants perpétuant les vieilles traditions. Quand l'hostilité du peuple envers les militaires atteint son paroxysme, souvent, une nouvelle constitution est rédigée, et l'on invite les gens à voter, puis le cycle se répète.

L'une des leçons que nous apprenons souvent quand nous vivons sous une dictature, c'est que les despotes sont généralement corrompus. Lorsqu'ils s'emparent du pouvoir, ils ont trop souvent peu ou pas d'expérience gouvernementale.

Cela ne se produit pas seulement en Afrique. Les Anglais introduisirent une démocratie parlementaire en Irak, peu après la Première Guerre mondiale. Après le départ des Britanniques, le pays ne fut pas en mesure de sauvegarder les institutions démocratiques. Sans doute une constitution sera-t-elle adoptée en Irak dans les mois à venir, avec l'assentiment des divers partis ; des élections seront organisées, et un nouveau gouvernement désigné. Washington espère que le gouvernement irakien réussira à se maintenir, provoquant la création de plusieurs autres démocraties au Moyen-Orient. Les démocraties ayant beaucoup moins tendance à combattre et à envahir les pays voisins, on espère que cette amélioration conduira à la stabilité et à la paix dans la région.

Néanmoins, ce point de vue ne tient pas compte des différences culturelles limitant le pouvoir de tout système démocratique instauré au Moyen-Orient, en Afrique ou en Asie, dans des régions du monde possédant peu ou pas de traditions démocratiques.

Les pays occidentaux fortement influencés par la Réforme Protestante ont une tradition d'individualisme. John Wycliffe, l'un des pères de la Réformation et, au XIVe siècle, le premier homme à avoir traduit la Bible en anglais, insistait sur le fait que chaque être humain doit oeuvrer à son propre salut, avec crainte et tremblement (Philippiens 2:12), ce qui différait radicalement de l'enseignement religieux de l'époque qui exigeait qu'on se soumette à l'Église et à l'État, même lorsque leurs dirigeants étaient corrompus ou moralement décadents.

Le clergé officiel n'avait pas tenu compte des paroles du prophète Jérémie : « Le coeur [de l'homme] est tortueux par-dessus tout, et il est méchant » (Jérémie 17:9). Quand leur pouvoir est [humainement] sans limites, tous les êtres humains peuvent tomber dans ce piège.

Un fondement solide d'individualisme se développa à partir d'une compréhension accrue des Écritures. Le clergé réformateur mit l'accent sur l'importance des Écritures en tant qu'autorité finale dans la vie des gens. Cette influence se prolongea jusqu'à la fin de l'ère victorienne, au début du XXe siècle, et, depuis, n'a cessé de s'amenuiser. L'une des conséquences de cet état de fait est une ignorance des différences culturelles dans le domaine des traditions religieuses et politiques.

Les différences culturelles anti- démocratiques

Si les sociétés occidentales ont été fondées sur l'individualisme, la plupart des autres sociétés sont communales. Dans ces dernières, on apprend aux gens à se conformer aux décisions des anciens sans discuter. Traditionnellement, on doit se soumettre aux autorités, obéir au dirigeant suprême en place.

On pourrait croire en l'absence, dans un tel système, de révolutions ou de coups d'États. Toutefois, le tribalisme ou la loyauté à un clan sont en grande partie responsables de ces soulèvements. En Afrique, on est avant tout loyal à sa tribu, et non aux entités politiques dont on dépend - comme des pays créés artificiellement par les puissances coloniales.

Tous les présidents africains proviennent, individuellement, d'une tribu précise. Ils s'entourent d'autres membres de cette tribu à laquelle ils appartiennent, ce qui provoque de l'amertume chez ceux qui se sentent laissés pour compte. La tension augmente peu à peu, jusqu'à ce que le dirigeant en place soit renversé. Un homme appartenant à une autre tribu s'empare alors du pouvoir, devient à son tour président, s'entoure de sa famille et de ses copains, et l'on repart pour un tour.

Ceci explique pourquoi des millions d'individus font la fête dans les rues pour célébrer le renversement d'un dictateur, et font à nouveau la fête quelques mois plus tard, en guise de soutien pour le nouvel homme fort, espérant qu'il pourra instaurer l'utopie.

Peut-être ces facteurs nous aident-ils à comprendre pourquoi une si grande partie des pays du monde ont tendance à opter pour la dictature, et pourquoi les efforts des principaux pays occidentaux, visant à instaurer la démocratie, s'avèrent tout compte fait futiles.

Évidemment, la démocratie n'est pas un système parfait non plus. Quand on observe l'Occident, on y trouve bien des aspects culturels que l'on n'a guère envie d'imiter. On critique souvent la liberté excessive dont jouissent les pays occidentaux - liberté responsable, dans bien des cas, de l'immoralité croissante, des épidémies de maladies sexuellement transmissibles, de la pornographie, des spectacles dégradants, des millions d'avortements, de divorces et de vies ruinées. Souvent, d'autres cultures ne tiennent pas à imiter cela.

De bonnes nouvelles : Le Christ va instaurer un bon gouvernement

Le monde ne connaîtra pas de gouvernement stable tant que le Royaume de Dieu n'aura pas été instauré. Aussi étrange que cela puisse paraître, la question d'un bon gouvernement occupait une place de choix dans l'Évangile de Christ - Son message relatif au Royaume de Dieu devant être instauré ici-bas (Marc 1:14-15).

À plusieurs reprises, Daniel fut encouragé, pendant sa captivité, par la promesse de l'instauration de ce gouvernement mondial - le Royaume de Dieu. Dans Daniel 7, plusieurs empires païens sont décrits par des animaux symboliques dominant une grande partie du monde jusqu'au retour du Messie.

À l'époque du dernier de ces royaumes - d'un Empire romain renaissant, et qui surgit peu à peu en Europe en ce moment - Daniel vit « quelqu'un de semblable à un fils de l'homme arrivant sur les nuées des cieux ! On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit » (Daniel 7:13-14). Ce Royaume institué par Dieu, et dont le Roi sera Jésus- Christ, apportera enfin un bon gouvernement au monde entier.

Ésaïe décrit cette époque merveilleuse où le Christ régnera : « …la domination reposera sur Son épaule ; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Donner à l'empire de l'accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours : voila ce que fera le zèle de l'Éternel des.