Pourquoi les jeunes chrétiens divorcent-ils ?

Vous êtes ici

Pourquoi les jeunes chrétiens divorcent-ils ?

Il est triste de voir un couple marié éprouver des difficultés et se séparer. Il est encore plus triste de constater qu’un nombre croissant de jeunes couples mariés ayant grandi dans une famille où on leur a enseigné la Bible commencent à éprouver de graves problèmes matrimoniaux. Personnellement, j’en connais quelques-uns qui ont même divorcé et vous en connaissez probablement vous-même.

Que se passe-t-il dans de telles circonstances ? Lorsque deux êtres s’engagent l’un envers l’autre par les liens du mariage, ils doivent s’attendre à faire des concessions. Mais la génération du millénaire — les adolescents et les jeunes adultes dans la vingtaine — ont-ils une mentalité et des attentes particulières qui font obstacle à un mariage durable ?

Beaucoup d’attentes et le gros mensonge

Notre culture occidentale moderne nous enseigne que, pour avoir une belle vie, nous devons viser les plus hauts sommets, en cherchant à concrétiser nos rêves et réaliser notre plein potentiel. On nous enseigne que pour être heureux à la fin de notre vie, nous devons être en mesure de nous tourner vers le passé et de constater que nous avons essayé tout ce qui semble bon et que nous avons cherché à profiter pleinement de toutes les possibilités qui s’offraient à nous. Autrement dit, le but ultime de la vie, c’est l’assouvissement de nos désirs et la réalisation de nos rêves — de tout ce que nous avions inscrit sur notre « liste de choses à faire avant de mourir ».

Les jeunes de ma génération — qui sont maintenant dans la vingtaine et qui se marient — ont été élevés, en croyant le mensonge selon lequel le but ultime de la vie, c’est la réalisation de soi et, par extension, l’amour — celui que l’on ressent au début de notre relation amoureuse — existe pour satisfaire nos besoins et nos désirs. Par conséquent, un bon mariage doit répondre aux besoins des deux parties.

Nous ne réalisons peut-être pas ce qui est arrivé à notre façon de penser et à nos valeurs. On nous a enseigné à penser de façon égocentrique et à poursuivre les idéaux d’une vie bien remplie. Nous justifions notre façon d’agir en nous disant que « bien entendu, Dieu veut notre bonheur », et nous refusons d’assumer nos responsabilités. Cette croyance en la réalisation de soi imprègne notre génération si bien que nous l’avons pratiquement dans le sang.

Mais selon cette formule de la quête du bonheur, le mariage en est réduit à un seul aspect d’une vie remplie de bien être — il n’est rien d’autre qu’un des facteurs contribuant à notre épanouissement personnel.

Prolongation de l’adolescence

En parallèle avec la popularité et l’acceptation de cette poursuite de la réalisation de soi on assiste à un retard de la maturité, à une prolongation du stade de l’adolescence.

De nos jours, bien des gens attendent d’être dans la trentaine pour se marier. Ils profitent de la vingtaine pour réaliser, si possible le plus grand nombre de choses sur leur liste, avant que la réalité ne les rattrape et que les responsabilités ne leur tombent dessus. Cette attitude pourrait se résumer ainsi : « Se marier à 22 ans, c’est un peu comme quitter la fête à 21 h » La « fête », c’est la poursuite de l’accomplissement personnel et la recherche d’aventures romantiques ou sexuelles.

Ensemble, cette quête d’épanouissement personnel et cette prolongation de l’adolescence créent l’illusion qu’il nous faut profiter pleinement du célibat pour trouver nos valeurs et notre identité en vue d’augmenter nos chances de rencontrer « l’âme soeur ».

« L’âme soeur », c’est la personne qui nous rendra heureux et, en théorie, que nous rendrons heureuse. Nous serons très compatibles et nous serons indéniablement attirés l’un vers l’autre. Notre amour s’épanouira facilement et naturellement — à tel point qu’il suffira de « tomber » amoureux.

Trouver « l’âme soeur » — ou non

Malheureusement, le concept de « l’âme soeur » est un mensonge qui nous vient de Platon et de la mythologie grecque, lesquels font du choix individuel un simple spectateur sur la scène des relations amoureuses, dans le but de trouver la personne avec qui « ça clique parfaitement ».

Sur cette scène, cependant, lorsque les ennuis surviennent (lorsque l’amour ne vient pas automatiquement, que nos points de vue divergent ou que notre liste de choses à faire avant de mourir ou notre personnalité change, etc.), on risque de ne pouvoir nous empêcher de penser que « si la relation est si difficile, c’est peut-être parce que nous n’avons pas épousé l’âme soeur ».

Puis, il arrive parfois que l’on rencontre une autre personne avec qui nous nous sentons plus compatible — à qui on s’identifie davantage et avec qui la relation est plus harmonieuse — et plus nous apprenons à connaître cette nouvelle personne, plus nous avons l’impression d’avoir « épousé la mauvaise personne ».

La dernière étape, c’est lorsqu’on entend les simples mots : « Ça n’a pas marché », comme si le problème, c’était le « ça ». En réalité, le « ça » n’est jamais au coeur du problème — ce sont les personnes concernées qui en sont la cause.

L’amour véritable est altruiste

Or, l’amour véritable, ce n’est pas la poursuite de la satisfaction de nos propres besoins et désirs, c’est l’abnégation de soi au profit de l’autre. C’est faire passer ses propres désirs et besoins au deuxième rang (voire au troisième ou au quatrième, et même au-delà).

Le mariage, c’est un engagement que l’on prend l’un envers l’autre, et envers notre Créateur. Les partenaires du mariage doivent « hériter… de la grâce de la vie » ensemble (1 Pierre 3:7). En d’autres termes, nous devons collaborer en vue de nous aider mutuellement à atteindre notre but ultime, c’est-à-dire le Royaume de Dieu (Matthieu 6:33).

Nous devons nous encourager et nous entraider en vue de réussir dans notre entreprise, tout en grandissant en sagesse et en grâce afin de pouvoir paraître debout devant Jésus-Christ à Son retour (Luc 21:36). Pour y parvenir, nous devons mettre notre réalisation personnelle de côté en vue de satisfaire les besoins de l’autre.

Cela implique que nous devons mettre notre vie au service de l’autre et oublier les enfantillages, l’évitement des responsabilités et les distractions futiles, en vue de chercher à émuler l’amour et l’exemple parfaits de Jésus-Christ.

Mais attention ! Je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut pas chercher à profiter pleinement de la vie, à s’épanouir ou à réaliser ses rêves. Je ne préconise pas non plus de ne pas chercher à déterminer, dans le cadre des fréquentations, avec quel type de personne nous aurions le plus de chances de vivre un mariage heureux et profondément satisfaisant pour les deux parties. Ou encore qu’il faille éviter de se fixer des objectifs et de réaliser pleinement son potentiel avec les talents que Dieu nous a donnés.

Je ne suppose rien de la sorte. Rien de ce qui a été mentionné ci-dessus n’est bon ou mal en soi. Le fait de bien se connaître soi-même et de trouver une personne compatible avec qui on peut partager sa vie rend le cheminement chrétien beaucoup plus agréable et satisfaisant.

Mener une vie profondément satisfaisante

Avoir vécu une vie véritablement épanouie, c’est pouvoir prendre du recul en fin de compte et constater que la majeure partie de sa vie a été consacrée au service de Dieu, à la satisfaction de Sa volonté et des besoins de Ses enfants, plutôt qu’à l’assouvissement de ses propres besoins et désirs et à la réalisation de ses rêves personnels.

Nous ne sommes pas sur terre pour accomplir tout ce qui figure sur notre liste de « choses à faire avant de mourir » et pour nous dire, en fin de compte : « Quelle belle vie j’ai vécue ! » Notre destin, ce n’est pas de mener une vie personnellement satisfaisante, puis de mourir. Ce n’est pas non plus d’épouser la personne qui nous rend heureux, puis de la remplacer lorsque le vent tourne.

Non. Si nous existons, c’est pour émuler la nature aimante de Dieu le Père et de Jésus-Christ. Nous existons pour apprendre la signification de l’amour véritable, c’està- dire une bienveillance et un dévouement axés sur le service et l’altruisme — et pour faire profiter tous les enfants de Dieu de cet amour. Dans une relation matrimoniale, cela signifie faire passer nos propres besoins, désirs et rêves au troisième plan, après ceux de Dieu et de notre conjoint. Cela signifie prendre la décision difficile de faire ce qui est juste et non ce qui nous tente.

Si nous existons, c’est pour pouvoir dire en rétrospective : « Je n’aurais jamais cru être aussi utile à Dieu dans la réalisation de Son objectif ! » Que cette perspective vous guide dans votre mariage et dans votre vie en général !