Qui dirigera la nouvelle Europe ?
Lors des périodes clefs du XXe siècle, des dictateurs impitoyables comme Hitler et Mussolini dominèrent des segments importants de l'Europe. À deux reprises dans ce siècle affligé, des guerres mondiales ravagèrent le vieux continent, le plongeant dans un bain de sang. Les retombées politiques, géographiques et même religieuses s'y font toujours ressentir. La création de l'Union Européenne - du moins en partie - puise ses racines dans la volonté d'empêcher les Allemands de s'emparer à nouveau du continent.
Les implications inquiétantes de certaines manchettes de journaux comme « La frontière se déplace vers l'Est, l'Allemagne se situe au coeur de l'Europe » proclament un message historique aux autres pays européens (International Herald Tribune, 2 mars 2004 ; c'est nous qui soulignons)
À la recherche d'une locomotive européenne
Julia Harvey Brewer, éditorialiste politique du Sunday Express, n'a pas mâché ses mots lorsqu'elle a exprimé avec force l'optique des éditeurs du journal : « Le moment est venu, pour l'Angleterre, de faire preuve de fermeté et de prendre l'initiative. L'arrivée de dix nouveaux États membres le 1er mai verra l'UE prendre l'ampleur d'un vaste empire. Toutefois, leur venue offre à l'Angleterre une occasion unique de démanteler la structure de l'Union actuelle [avant le 1er mai] et de la rebâtir à notre image, et surtout, en fonction de nos propres intérêts nationaux » (22 février 2004).
Il y a quelques mois, le Premier ministre anglais Tony Blair, le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schroeder se sont réunis à Berlin pour des pourparlers trilatéraux très animés. En dépit de quelques objections françaises, la plupart des observateurs ont conclu qu'au moins l'Angleterre avait fini par entrer dans le cercle convoité du pouvoir européen.
Ce n'est pas une mince réussite. Comme le journaliste vétéran britannique Ambrose Evans-Pritchard l'a fait remarquer : « Depuis 40 ans, la machine franco-allemande est aux commandes de l'intégration européenne, influençant tous les règlements, de l'agriculture à la pêche et à l'union monétaire… Hier, c'était le moment pour le duo franco-allemand - secoué de doutes et présidant aux deux économies les plus mal en point de l'Europe - de reconnaître qu'il est trop faible, pour maintenir les rennes d'une UE se préparant à s'agrandir à vingt cinq pays, sans l'influence de l'Angleterre.
« Pour Tony Blair, il était évident que l'Angleterre peut jouer dans l'équipe de tête de l'Europe et peut-être reprendre son rôle historique de puissance stabilisatrice » (The Daily Telegraph du 19 février 2004). Le langage utilisé pour décrire ce revirement majeur dans l'équation au niveau du pouvoir européen est cru, pour ne pas dire rude. « Blair met son grain de sel dans la vieille Europe », pouvaiton lire dans The Telegraph.
La question de la Pologne
En revanche, l'éditorialiste politique du Sunday Express estime que « les nouveaux États [d'Europe de l'Est] sont nos alliés contre la France et l'Allemagne ». À son avis, si l'Angleterre joue bien ses cartes, elle peut remodeler l'Union Européenne et la débarrasser de ses ambitions fédéralistes et de super État.
Convenons-en : la Pologne - un nouvel État en herbe - a déjà joué un rôle clef en retardant - même si ce n'est que temporaire - - l'adoption d'une nouvelle constitution européenne. Les courageux Polonais ont fait part de leur ferme intention de jouer un rôle clef dans la nouvelle Europe. Varsovie est - et de loin - la plus bruyante des huit nations de l'Europe de l'Est se joignant à l'Union et laisse présager qu'elle pourrait bien devenir leur porte-parole. La Pologne est le plus grand des nouveaux pays, tant par sa superficie que par sa population.
Comme l'a fait remarquer l'éditorialiste du Times, William Rees-Mogg, « Nous ne pouvons pas laisser une seconde fois à la Pologne le soin de nous protéger contre le monstre européen » (15 décembre 2003). Il faisait, certes, allusion au rôle historique joué par la Pologne qui avait poussé l'Angleterre à déclarer la guerre à Hitler en 1939. Toutefois, il faisait en outre - et surtout -- allusion à l'échec tout au moins temporaire essuyé par le texte préliminaire de la Constitution Européenne, laquelle, avec ses effets inévitables, « aurait détruit la démocratie de l'Europe ».
Le langage cru dont se sert M. Rees-Mogg révèle clairement son inquiétude envers la direction prise, dans l'ensemble, par l'Union Européenne. Il a donné à son article le titre suivant : « Dracula est dans son cercueil, mais nous ne sommes toujours pas hors de danger ». Il est réaliste ; et a conclu son éditorial fort à propos lorsqu'il a déclaré : « Les bureaucrates n'abandonnent jamais la partie ; nous avons besoin d'une lance fiable pour percer le coeur de Dracula… La prochaine fois, nous ne pourrons pas laisser les Polonais s'en charger ».
Le leadership et la politique expansionniste
On a beaucoup parlé, dans la presse, de la politique expansionniste de l'Union
Européenne. Il ne fait aucun doute que la Russie s'inquiète de ce que plusieurs des anciens pays jadis sous sa tutelle - notamment les États baltiques de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie - fassent équipe avec l'Union Européenne. Celle-ci voit ces derniers comme des fournisseurs éventuels de l'expansion et de l'influence teutoniques.
Les pays de l'Europe de l'Est souhaitent un changement de pouvoir. Veuillez noter le reportage suivant, fait par la revue Time, sur le débat économique mondial de Davos, en Suisse : « Au milieu d'une ambiance d'optimisme prudent et de coopération transatlantique, bon nombre de sessions ont été marquées par de légers signes de tension sur la question de savoir qui dirige l'Europe. Lors d'un déjeuner, le dirigeant de l'un des États devant bientôt joindre l'Union s'irrita lorsqu'un invité fit allusion à l'Angleterre, à la France et à l'Allemagne comme leaders de la politique européenne » (Atlantic Edition, 2 février 2004 ; c'est nous qui soulignons).
Il ne fait aucun doute que plusieurs petits États - notamment à l'Est - souhaitent que l'Allemagne et la France partagent le pouvoir à mesure que l'Union Européenne va de l'avant. Daniel Gros - directeur du centre d'études sur la politique européenne, à Bruxelles -- a lui-même déclaré : « L'Allemagne et la France n'ont dorénavant plus la prééminence morale ». Cela est surtout dû aux politiques divergentes concernant l'Irak et aux divers points de vues sur l'intervention des États. L'éditorial du Time concluait avec la remarque suivante : « Si l'Allemagne et la France souhaitent demeurer en tête, il leur faudra remettre sur la sellette l'idée d'un 'noyau européen' ».
Des Etats-Unis d'Europe sont-ils toujours possibles ?
Les frontières de l'Union Européenne se déplaçant maintenant vers l'Est, est-il dorénavant impossible de concevoir un super État fédéral européen ? Certains chefs d'États sont de cet avis, comme Václav Havel, ancien président de la république tchèque (un dirigeant qui a fait de la prison pour s'être opposé courageusement à la domination communiste russe de son pays).
Il a écrit : « Toutes les expansions antérieures ont provoqué un changement dans l'Union Européenne, mais le glissement actuel aura un impact plus fondamental, tant dans la manière dont l'Union opère que dans ses priorités politiques. L'expansion vers l'Est représente une cassure définitive avec la vision des pères fondateurs d’Etats-Unis d'Europe homogènes » (The World in 2004, publié par The Economist, p 44).
Les pays dits du noyau de l'Europe - la France et l'Allemagne - sont opposés à cette idée. Stephen Castle en reportage à Bruxelles pour The Independent, a écrit : « Une Europe à vitesses multiples avec, en son noyau, la France et l'Allemagne, semblait possible hier soir, Paris et Berlin s'étant engagés à forcer pour une intégration plus resserrée, en dépit de la faillite des pourparlers sur la Constitution Européenne. Un groupe de pays formant un " noyau " est prêt à signer une déclaration en faveur du texte constitutionnel rédigé par l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, qui n'a pas été approuvé lors du sommet mouvementé de Bruxelles.
« Quatre des six membres fondateurs de l'Union Européenne - la France, l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg - se sont ralliés à la déclaration, et des efforts sont faits pour que les deux autres pays fondateurs - l'Italie et les Pays-Bas - se joignent à eux » (18 décembre 2003).
Même si le fait d'accueillir dix autres membres dans l'union ralentira inévitablement la campagne en faveur d'un super État fédéral, une bonne connaissance de l'histoire et des prophéties bibliques révèlent que cela se fera éventuellement. D'après Apocalypse 17:12-13, dix rois - ou dirigeants - recevront autorité, et transmettront leur pouvoir (pour peu de temps) à la bête. Combien de pays seront impliqués ? Nous l'ignorons.
Le poids de l'histoire européenne
Il n'y a pas si longtemps, le président américain George W. Bush a invité Romano Prodi, le président de la Commission Européenne, à la Maison Blanche, à déjeuner. Monsieur Prodi fit remarquer qu'en 2004, « l'Union Européenne compterait 450 millions de citoyens et que son territoire s'étendrait de l'Atlantique aux frontières de la Russie » (The Economist, 3 janvier 2004).
La réplique ne se fit pas attendre : « Ça m'a tout l'air de l'Empire Romain, Romano! ». Il est clair que le président américain est conscient d'une grave réalité. L'éditorial de The Economist poursuivait en ces termes : « La campagne en faveur de l'unité européenne qui se poursuivra cette année quand le nombre des membres augmentera jusqu'à vingt cinq pays, a de profondes origines historiques. Effectivement, elles remontent à la dissolution de l'Empire Romain ».
Fait notoire : En l'an 800, plusieurs siècles après le déclin et la chute de l'Empire Romain original, le pape couronna Charlemagne empereur à Rome. Son empire politique s'étendait des Pyrénées au Danube - de Hambourg, au nord, à la Sicile, au Sud de l'Europe.
Sur le sceau impérial de Charlemagne, était écrit en latin l'équivalent français de « L'Empire Romain ressuscité ».
Bien plus tard, Hitler parla d'un reich de 1000 ans avec l'Allemagne à la barre. En 1933, son contemporain - le dictateur italien Benito Mussolini - prédit que « l'Europe pourrait fort bien, à nouveau, saisir la barre de la civilisation mondiale, si elle pouvait seulement fournir un minimum d'unité politique ». Au fil des siècles, le rêve d'un Empire Romain unifié a saisi de nombreux dirigeants européens, bons et mauvais.
N'oubliez pas que la Bible est l'ouvrage le plus important et le plus influent de tous. Elle fournit à l'humanité une perspective générale d'événements historiques passés qu'aucun autre manuel d'histoire ne peut offrir. Jésus et ses apôtres entrèrent sur la scène mondiale dans les beaux jours de l'Empire Romain. Même l'Angleterre avait été presque entièrement envahie et conquise par les armées romaines. Les livres de Daniel et de l'Apocalypse traitent de l'Empire Romain et de ses résurrections - historiquement et prophétiquement.
L'Europe selon les prophéties
On doute fort que la moisson actuelle de dirigeants européens imagine le genre de pouvoir qui finira par surgir dans le territoire du vieil Empire Romain. Quand Valéry Giscard d'Estaing encourage les autres dirigeants à « rêver de l'Europe », il ne songe certainement pas aux prophéties inquiétantes du livre de l'Apocalypse.
Or, la Bible parle franchement de dirigeants de deux types - tant politique que religieux. Elle se sert des termes crus « bête » et « faux prophète » pour décrire la vraie nature de ces deux individus charismatiques qui auront un règne dictatorial au temps de la fin - tenant littéralement le monde entier dans leurs griffes. Par comparaison, la brutalité des puissances de l'Axe de la Deuxième Guerre mondiale passera pour de la douceur.
La personnalité magnétique de la bête sera si puissante que dix autres dirigeants, à l'avenir, confieront de plein gré, pour peu de temps, leur pouvoir considérable à ce dictateur politique impitoyable. L'apôtre Jean luimême fut troublé quand l'ange de Christ lui donna, dans une vision, un avant-goût de ce spectacle incroyable.
Ces événements du temps de la fin doivent avoir lieu dans les années précédant immédiatement le Second Avènement du Christ, qui instaurera le glorieux Royaume de Dieu ici-bas - apportant à l'humanité 1000 ans de paix, d'abondance et de prospérité.
Entre-temps, vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas lire les livres de Daniel et de l'Apocalypse. Proprement juxtaposés, ils révèlent les événements devant se produire tant en Europe qu'au Moyen-Orient.