Recherchés : leaders compétents !
Conférencier de l’Université Stanford et auteur d’un bestseller, Jim Collins illustre ainsi la différence entre un leader et le leadership : « Si je vous mets un pistolet sur la tempe, je peux vous obliger à faire quelque chose que vous ne feriez pas autrement, mais je n’ai pas exercé mon leadership ; j’ai usé de mon pouvoir. Le véritable leadership n’existe que si les gens suivent le leader de plein gré. Si les gens vous suivent parce qu’ils n’ont pas le choix, vous n’êtes pas un leader. » (Good to Great and the Social Sectors, 2005, p. 13 ; c’est nous qui mettons l’accent sur certains passages.)
Bien souvent, on présume que si quelqu’un se présente comme étant un leader, c’est qu’il en est un ; or, la Bourse et l’Histoire en général en témoignent autrement.
Les fluctuations boursières d’une société reflètent parfois la perception du public quant au leadership de son dirigeant. Souvent, les valeurs boursières d’une entreprise montent ou descendent selon que l’on juge son dirigeant compétent ou non.
L’histoire de l’humanité dénote une grave pénurie de leaders dignes de foi, à quelques exceptions près. Mentionnons entre autres, parmi les leaders du XXe siècle, les premiers ministres britanniques Winston Churchill et Margaret Thatcher. Selon bon nombre de gens, les présidents américains Ronald Reagan, John Kennedy, Benjamin Franklin et Theodore Roosevelt ou, encore, des présidents à des époques beaucoup plus anciennes, comme Abraham Lincoln et George Washington, furent également de bons ou d’excellents leaders.
Depuis toujours, on réclame de bons leaders ! Non seulement souhaitons-nous en avoir, mais nous en avons également grand besoin. Apprenons donc des leaders du passé, bons et mauvais, et examinons à quel point l’humanité a grandement besoin du bon type de leadership.
Depuis toujours, on réclame de bons leaders ! Tâchons donc d’apprendre des leaders du passé, bons et mauvais, et examinons à quel point l’humanité a grandement besoin de dirigeants compétents.
Abus de pouvoir et tyrannie
L’Histoire foisonne de mauvais leaders — souvent infâmes. Plus les leaders sont narcissiques, incompétents et tyranniques, plus ils abusent de la naïveté des êtres humains, laquelle a deux facettes : une positive et une négative. En effet, les gens veulent trouver ce qu’il y a de meilleur chez les autres, qu’ils soient bons ou secrètement méchants.
Au fil de l’histoire laïque et biblique, des sociétés entières ont accepté, pour diverses raisons, de se soumettre à de tels leaders. Ceux-ci se sont avérés tantôt tyranniques, tantôt incompétents et paresseux, tout simplement. Dans les pires cas, ils présentaient ces trois caractéristiques.
Adolf Hitler fut un leader charismatique qui dupa une foule d’Allemands en leur faisant croire que leur peuple formait une race supérieure. Des millions de personnes perdirent la vie.
Joseph Staline contrôla toute l’Union soviétique en usant d’intimidation brutale et en semant la peur. Encore une fois, des millions de personnes perdirent la vie.
Au premier siècle avant J.-C., le roi Hérode de Judée fit tuer les jeunes garçons juifs dans le but d’assassiner le Christ enfant, car il craignait qu’Il allait régner à sa place (Matthieu 2:16). Hérode était dévoré par l’ambition et la jalousie.
Un tel règne d’oppression et de méchanceté va diamétralement à l’encontre des lois divines et entraîne d’horribles conséquences pour ceux qui y sont assujettis — contrairement à un règne selon les principes de Dieu. Comme il est écrit dans Proverbes 29:2, « Quand les justes se multiplient, le peuple est dans la joie ; Quand le méchant domine, le peuple gémit. »
Un grand besoin de bons leaders
Ce qui précède se veut un prologue pour une affiche hypothétique qui porterait le titre « recherchés » — semblable aux photos des criminels les plus recherchés affichées dans les bureaux de poste américains, mais cette fois-ci, ce sont des leaders efficaces que l’on recherche.
Les partisans de Lincoln en tant que candidat présidentiel se souvinrent de son honnêteté et le surnommèrent « l’honnête Abraham ».
De nombreux leaders abusent de leur pouvoir parce qu’ils sont en mesure de le faire. Ils font des promesses, mais celles-ci ne se concrétisent pas. Ils comptent sur la forme plutôt que sur le contenu, sur le fait de jeter de la poudre aux yeux du public, plutôt que de faire preuve de transparence. Motivés par l’égoïsme, ils laissent dans leur sillage un héritage honteux.
Pour les chrétiens, le seul legs permis par Dieu consiste à suivre l’exemple de Jésus-Christ en tous points (Philippiens 2:10-11). Un bon leader émule l’exemple parfait du Christ.
Cela suppose un sentiment du devoir et, devant une responsabilité d’une telle envergure, un sens de l’humilité. Il ne s’agit pas de se promouvoir en tant que leader d’excellence.
Comme l’a écrit Collins, « Peu importe vos réalisations, votre succès sera toujours relatif par rapport à votre potentiel. L’excellence est un processus intrinsèquement dynamique, et non une destination. Dès que vous vous considérez comme un excellent leader, vous tendez déjà vers la médiocrité. » (p. 9)
L’honnête Abraham (Lincoln) : un bon leader
Le président Abraham Lincoln dirigea les États-Unis d’Amérique pendant la période la plus difficile de leur histoire : la Guerre civile. Lincoln ne voulait pas que le pays soit divisé ; il voulait préserver l’Union.
Bon nombre lui résistèrent et d’autres essayèrent de saper son pouvoir — au sein même de son propre gouvernement. Selon les récits historiques, Lincoln réussit à faire face aux divergences d’opinions et aux crises émotionnelles en adoptant des principes de leadership efficaces.
Par exemple, il fit preuve de respect à l’égard de ceux qui le méritaient en soulignant leur contribution et endossa la responsabilité des revers essuyés. Voilà un exemple de leadership transformationnel et un témoignage du caractère de Lincoln.
La droiture de caractère constitue la première et la plus importante des caractéristiques d’un bon leader. L’ancien secrétaire de la défense des États-Unis, Donald Rumsfeld, mit en évidence le rôle du caractère d’un leader : « La force qui importe le plus n’est pas celle des armes, mais bien celle du caractère, exprimée sous forme de service à l’égard d’une cause plus importante que soi-même. » (Cité par Jeffrey Krames, The Rumsfeld Way, 2002, p. 19.)
Lincoln en fut un exemple indéniable. Un de ses bons amis insista un jour pour qu’il destitue le général en chef Henry Halleck. Le président se concentra sur la responsabilité de son poste et répondit ainsi : « Je me sens obligé d’adopter un point de vue plus impartial et dénué de préjugés. Sans prétendre être ton supérieur, ce que je ne suis pas, j’occupe un poste qui me permet de comprendre mon devoir dans toutes ces affaires mieux que cela ne t’est possible, et j’espère que tu ne doutes pas de mon intégrité. » (Cité par Donald Phillips, Lincoln on Leadership, p. 51.) Lincoln connaissait l’importance de l’intégrité du caractère d’un leader.
Abraham Lincoln fut un excellent président des États-Unis, mais un homme d’affaires médiocre, car son honnêteté l’emportait sur son sens des affaires. Bien avant sa présidence, il avait ouvert une petite épicerie avec William Berry, à New Salem, dans l’Illinois. Il ignorait que son associé buvait trop. Lorsque Berry mourut en 1835, Lincoln hérita d’une dette importante qu’il remboursa jusqu’au dernier centime.
Plus tard, ses partisans se souvinrent de son honnêteté et le surnommèrent « l’honnête Abraham», ce qui contribua à promouvoir sa candidature à la présidence. Lincoln tenait à agir avec droiture. Il fit la recommandation suivante : « N’ajoutez jamais le poids de votre caractère à une accusation portée contre quelqu’un sans d’abord être convaincu de sa véracité. » (P. 54)
Lincoln avait également à cœur de partager avec autrui. Lorsqu’il arriva au sommet de sa profession, il se retourna et tendit la main à la personne qui se trouvait derrière lui.
Un bon leadership exige une droiture de caractère.
Participation et respect
Les leaders devraient toujours faire preuve d’un profond respect à l’égard de ceux qu’ils dirigent et établir et entretenir une relation avec eux. Lorsque le président Lincoln réalisa qu’il devait remplacer le général Fremont par le général Hunter, il se montra honnête envers ces deux hommes.
Il écrivit au général Hunter au sujet du respect de ses soldats et de sa participation à leurs activités : « Le général Fremont est en train de perdre la confiance de ses subalternes immédiats, dont le soutien est indispensable au succès de tout homme occupant un poste comme le sien. Sa principale erreur consiste à s’isoler, ce qui fait qu’il ignore ce qui se passe dans son propre domaine. » (Cité par Phillips, p. 14.)
Plus de 120 ans plus tard, Tom Peters et Robert Waterman écrivirent un best-seller intitulé Le Prix de l’Excellence. En 1860, Lincoln mettait déjà en pratique ce que ces auteurs « découvrirent » en 1982. Peters et Waterman y exposaient une nouvelle approche révolutionnaire de leadership moderne appelée gestion itinérante, qui consiste à « être présent sur le terrain », à « demeurer à l’écoute des autres » ou à « descendre de sa tour d’ivoire ». (Cité par Phillips, p. 14.)
Abraham Lincoln était passé maître dans l’art de faire preuve de respect envers ses soldats et de participer à leurs activités. Il comprit que c’étaient eux qui allaient faire le travail.
Agir en leader en se soumettant au leadership des autres
Lincoln allait même jusqu’à suivre les ordres d’autres personnes concernant diverses questions, une pratique qui peut sembler contre-intuitive et que les leaders de calibre inférieur ignorent ou rejettent.
A priori, cela peut sembler contradictoire, mais il est vrai que les bons leaders acceptent le leadership des autres. Abraham Lincoln endossait vite la responsabilité des batailles perdues, mais il s’empressait aussi de féliciter publiquement ses généraux lorsqu’ils remportaient la victoire — en soulignant qu’il avait appuyé leurs décisions.
Après que le général Sherman se fut emparé de Savannah, Lincoln lui écrivit ceci : « La réussite de cette entreprise vous revient entièrement, car je crois que chacun d’entre nous s’est tout simplement contenté d’endosser votre décision... Quelle est donc la prochaine étape à suivre ? Je suppose qu’il serait plus sage de vous laisser le déterminer avec le général Grant. » (Cité par Phillips, p. 99.)
Le leadership transformationnel
Le type de leadership exercé par le président Lincoln était à la fois transactionnel et transformationnel.
Considéré par les érudits du domaine des communications comme étant le plus grand expert en la matière, James MacGregor Burns (1918-2014) s’est distingué par ses recherches sur le leadership. Il était d’avis que les leaders devaient interagir avec les personnes qu’ils dirigeaient, car dans le cadre de la relation qui se noue, celles-ci peuvent devenir des leaders efficaces à leur tour.
Burns découvrit que le leadership efficace est rare dans les sociétés modernes, parce qu’il est mal compris. Selon lui :
« Bon nombre des gestes présentés ou déplorés comme étant des exemples de leadership, que ce soit des discours, des actes de manipulation, de l’opportunisme professionnel ou de la coercition brute, ne constituent pas du véritable leadership. Une bonne partie de ce que l’on considère souvent comme du leadership — tels qu’une prise de position flagrante sans adeptes ni continuation, la gesticulation sur diverses scènes publiques, la manipulation sans objectif général, l’autoritarisme — ne constitue pas plus du leadership que le comportement de petits garçons qui, marchant devant un défilé, et continuent de se pavaner le long de la rue principale alors que celui-ci a déjà emprunté une rue latérale vers la foire. » (Leadership, 1978, p. 427)
Burns définit le leadership efficace comme suit : « Faire preuve de leadership, c’est inciter ses adeptes à agir en vue d’atteindre certains objectifs qui représentent les valeurs et les motivations — les désirs, les aspirations et les attentes — des leaders et des membres de leur équipe. Et le génie du leadership réside dans la façon dont les leaders voient leurs propres valeurs et motivations et celles de leurs adeptes, et agissent en fonction de cellesci. » (Ibid, p. 19)
Cela résume le modèle de leadership transactionnel et transformationnel de Burns. Le modèle de leadership transactionnel efficace est mis en application par les leaders qui se concentrent sur les croyances, les besoins et les valeurs de leurs adeptes. Le monde a connu quelques bons leaders qui ont appliqué ce modèle.
Les recherches de Burns sur l’excellence du leadership décrivent ce qu’Abraham Lincoln mettait en pratique. Lincoln devait son caractère à sa dévotion à l’égard de la Bible. Mais on retrouve un autre exemple de leadership efficace qui surpasse largement celui de Lincoln.
Le plus grand Leader de tous les temps
Les leaders efficaces suivent les règles du leadership efficace ; mais ceux qui veulent suivent les saintes lois du leadership du Dieu Tout-Puissant. Dieu est l’Auteur de l’excellence en matière de direction, et Il nous donne Son Fils, Jésus-Christ, en tant qu’exemple suprême de cette forme supérieure de leadership sur la terre.
Avant que Jésus ne soit venu en chair, le monde n’avait vu aucun exemple de leadership parfait et divin de la part d’un être humain. Des hommes tels que Noé, Abraham et Moïse, et des femmes telles que Sara, Ruth et Débora firent preuve de leadership efficace basé sur les lois divines, mais ils ne réussirent pas à les observer à la perfection. Le Christ, Lui, respecta ces lois à la perfection. Il représente le modèle ultime à émuler pour ceux qui souhaitent faire preuve d’un excellent leadership.
Dans leur livre intitulé « Les leçons de leadership laissées par Jésus » (The Leadership Lessons of Jesus), les auteurs Bob Briner et Ray Pritchard soulignent les caractéristiques du leadership supérieur de Jésus que nous devrions nous efforcer d’imiter. Mentionnons notamment les caractéristiques suivantes :
- « Les leaders prennent soin de ceux qu’ils dirigent. Un leader prend soin de ceux qui le suivent ainsi que de leurs êtres chers. Si un leader ne pourvoit pas aux besoins de ceux qu’ils dirigent, ces derniers ne pourront pas agir de manière efficace. Un bon leader comprend cet état de choses et en tient compte. Mettez-vous au service de ceux que vous dirigez et des membres de leur famille. » (1997, p. 14)
- « Dans l’Évangile selon Marc, nous lisons que Jésus se rendit personnellement auprès d’une femme malade et qu’Il la fit lever en lui prenant la main (Marc 1:31). Il ne chargea pas quelqu’un d’autre de venir en aide à cette femme et Il ne demanda pas qu’on la fasse venir à Lui. Le modèle de leadership supérieur de Jésus nous enseigne que les gens ont besoin d’une attention particulière et qu’ils la méritent. Jésus ne se déroba pas et ne se dérobera jamais à cette responsabilité. » (P. 14)
- « Le leadership exige de la discipline. Un leader est discipliné. Si vous vous attendez à ce que les gens que vous dirigez soient disciplinés et que vous manquez de discipline dans votre propre vie, ceux-ci perdront leur respect envers vous et se mettront ensuite à vous en vouloir. » (P. 16) Jésus fit preuve de discipline à chaque instant de Sa vie terrestre. Il se réservait du temps pour prier et pour méditer dans la solitude. L’autodiscipline est plus difficile à atteindre dans un monde d’abondance, rempli de distractions de toutes sortes. Quel que soit leur âge, les grands leaders s’autodisciplinent et se sacrifient au profit de l’humanité.
- « Le leader serviteur est une personne qui consacre sa vie au service des autres, en leur accordant la priorité. “Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.” (Marc 9:35) » (P. 182)
« De nos jours, bon nombre de gens ont de la difficulté à saisir le concept du serviteur/leader ... La littérature constituant la norme est celle qui fait l’éloge d’Attila le Hun qui préconise que “l’on n’obtient pas ce qu’on mérite, mais plutôt ce que l’on négocie”, et qui enseigne un style de leadership égocentrique, agressif et radical. » (P. 183)
Ce n’est certainement pas le type de leadership axé sur le service que Jésus démontra et enseigna à Ses disciples. Un leader émulant le Christ doit faire passer les besoins d’autrui en premier. C’est là l’essence d’un excellent leadership, lequel n’est possible qu’en suivant l’exemple de Jésus-Christ.
Appelés à nous mettre au service des autres et à agir en leader
Êtes-vous prêt à faire les sacrifices nécessaires pour devenir un excellent leader ? Jésus releva ce défi. Le relèverezvous ? Dieu fournit aux êtres humains qui se soumettent à Lui les qualités spirituelles nécessaires pour être de bons disciples et devenir de bons leaders (voir Proverbes 15:33). Les bons leaders sont également des gens qui savent bien obéir.
Dieu S’attend à ce que les chrétiens deviennent d’excellents leaders, capables de diriger les autres vers un succès permanent dans le contexte du libre arbitre. Souvenez-vous de l’évaluation du véritable leadership faite par Jim Collins au début : « Le véritable leadership n’existe que si les gens suivent le leader de plein gré. » (P. 13). Dieu Tout-Puissant donne aux gens le libre arbitre de Le suivre (Deutéronome 30:15).
Les disciples du Christ apprennent à diriger les autres comme Il le fait : « Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup. » (Matthieu 20:25-28)
Dans ce monde contemporain de plus en plus dépourvu de leaders, le besoin d’avoir des dirigeants véritablement compétents se fait cruellement ressentir ! Heureusement, Dieu promet qu’en la personne de Jésus-Christ, un Leader suprême reviendra sur Terre afin de régner sur le monde entier avec honnêteté, justice, impartialité et équité pour tous (Ésaïe 9:6-7 ; Ésaïe 11:1-5). Il veut que nous régnions avec droiture à Ses côtés. Nous devons donc nous préparer dès maintenant — à devenir des leaders compétents !