Quel est le prix de la paix ?
Quels sont les efforts nécessaires pour gagner une guerre ? La plupart d’entre nous ne s’arrêtent pas pour penser aux efforts considérables que cela implique. La plupart des chefs militaires fréquentent une école de guerre pendant au moins quatre ans. Des milliers de civils sont transformés en soldats en suivant une formation approfondie à l’art de la guerre.
Des millions de dollars et d’euros sont dépensés chaque année pour la formation, l’équipement, l’armement, le matériel, les installations militaires, etc. Cela draine une énorme quantité d’énergie, d’argent et de ressources au détriment d’autres activités productives (telles que la santé, l’éducation et la lutte contre la pauvreté). Toute bataille réelle nécessite une planification et une stratégie considérables. Toutes ces activités finissent par déboucher sur un combat réel où un soldat pointe une arme sur un autre être humain avec l’intention de tuer et de détruire.
Faire la guerre est coûteux et destructeur. Remarquez ce que l’encyclopédie en ligne Encarta dit de la Seconde Guerre mondiale. « Les statistiques de base de la Seconde Guerre mondiale la qualifient de loin comme la plus grande guerre de l’Histoire en termes de ressources humaines et matérielles dépensées. Au total, 61 pays et 1,7 milliard de personnes, soit les trois quarts de la population mondiale, y ont participé. Au total, 110 millions de personnes ont été mobilisées pour le service militaire […] En termes d’argent dépensé, il a été estimé à plus de 1 000 milliards de dollars. Le coût humain, sans compter les plus de 5 millions de Juifs tués dans l’Holocauste […] est estimé à 55 millions de morts – 25 millions de militaires et 30 millions de civils […] »
Combien de vies ont été brisées par cette guerre ? Combien de familles ont été déchirées ? Combien de mariages ont été détruits ? Combien de fils et de filles n’ont pas eu la possibilité d’atteindre la maturité et de mener une vie productive ? Combien de personnes ont été déplacées par la guerre ? Le coût de la souffrance humaine est stupéfiant.
Une analyse du budget américain en l’an 2000 indique que 546,6 milliards de dollars ont été consacrés à l’ensemble des activités militaires, soit 41,3 % du total. […] Que pourrions-nous faire de bien avec 546 milliards de dollars s’ils étaient utilisés à d’autres fins que les activités militaires ?
On estime que sur les quelque 6 000 ans d’existence de l’Homme sur la planète Terre, moins de 300 ans n’ont pas été marqués par la guerre. Cependant, pendant ces périodes, l’homme se préparait probablement à la guerre. Dieu a inspiré le prophète Esaïe à écrire : « Ils ne connaissent pas le chemin de la paix » (Esaïe 59:8). L’histoire de l’Homme le confirme.
Paul reprend cette affirmation dans Romains 3:17. Il s’agit d’un principe universel qui s’applique à toutes les nations. Une version anglaise de la Bible, appelée The Amplified Bible, apporte plus de détails à ce passage : « Ils n’ont aucune expérience du chemin de la paix, ils ne savent rien de la paix, et ne sauraient même pas en reconnaître le chemin. » (C’est nous qui traduisons.) Caïn a tué Abel et l’humanité a suivi ce modèle depuis lors.
La paix exige des efforts
La plupart des gens ne se rendent pas compte qu’il est plus difficile de faire la paix que de faire la guerre ! En fait, il faut faire la paix pour avoir la paix. Les béatitudes de Matthieu 5 sont des conditions préalables au Royaume de Dieu. Matthieu 5:9 déclare : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! ».
Jésus-Christ explique clairement que chacun d’entre nous a pour mission de devenir un artisan de la paix. Nous pouvons tous penser à quelqu’un d’autre à qui cela s’applique, mais nous devons tous l’appliquer à nous-mêmes.
Remarquez l’importance que Paul accorde à la paix dans Éphésiens 4:1-3. « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. ».
Le mot « s’efforcer » est le mot clé. En grec, il signifie « fournir des efforts, faire preuve de diligence ». Remarquez comment le mot « s’efforcer » est traduit dans d’autres traductions : « vous appliquant » (JN Darby), « ayant soin » (Ostervald), « cherchez toujours » (Parole de Vie).
Nous devons travailler à la paix – nous devons en faire notre objectif et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour instaurer la paix. Nous chantons l’un des Psaumes qui illustre ce principe : « Éloigne-toi du mal, et fais le bien ; Recherche et poursuis la paix. » (Psaumes 34:15). Nous devons rechercher la paix.
Comment pouvons-nous faire la paix avec notre conjoint, notre employeur, nos amis, nos ennemis et ceux de l’Église ? Nous devons nous tourner vers le Prince de la paix. Dans Ésaïe 9:5-6, il est dit : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule ; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Donner à l’empire de l’accroissement, Et une paix sans fin… » Il n’y aura pas de fin à la paix une fois que Son Royaume sera établi. Il y aura la paix avec le jugement et la justice.
Pourquoi Jésus est-il appelé le Prince de la paix ? Esaïe 53:4-5 fournit la réponse. « […] ce sont nos souffrances qu’il a portées ; C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié.Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris ».
Jésus nous a permis de nous réconcilier avec le Père (d’être en paix avec Dieu) et d’apprendre à vivre en paix avec notre prochain. Sa vie a montré qu’Il était toujours prêt à payer le prix de la paix. Le sommes-nous ?
Le prix de la paix
La plupart des gens ne réalisent pas que la paix a un prix. Nous savons que la guerre a un prix. Sommes-nous prêts à payer le prix de la paix ? Quel est ce prix ? C’est notre volonté d’accepter une perte imméritée.
Accepter une perte est répugnant pour la nature humaine. La nature charnelle est centrée sur le moi, sur nos désirs égoïstes. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles il y a parfois des querelles, des rancœurs et même des divisions entre frères et sœurs dans l’Église.
La paix est bien plus que l’absence de guerre. Baruch Spinoza, philosophe néerlandais du XVIIe siècle, a fait cette observation : « La paix n’est pas une absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une disposition à la bienveillance, à la confiance, à la justice ». La paix est un fruit de l’Esprit Saint. Elle fait partie de la nature de Dieu. L’auteur John Andrew Holmes a déclaré un jour : « Oui, nous aimons la paix, mais nous ne sommes pas prêts à prendre des blessures pour elle, comme nous le sommes pour la guerre. »
De nombreuses personnes ont fait le sacrifice ultime pour la guerre. Beaucoup sont rentrés chez eux physiquement mutilés. Sommes-nous prêts à fournir le même effort pour faire la paix ? Jacques 4 montre que les guerres proviennent de notre convoitise, de mauvais désirs. L’histoire de l’Homme est remplie de cas où les forts ont pris le contrôle des faibles, où chacun s’est occupé de lui-même et n’a pas été le gardien de son frère.
Accepter une perte
Remarquez les exemples scripturaux sur le sujet de subir des pertes. Dans 1 Corinthiens 6:6, Paul parle de membres prêts à aller jusqu’au bout pour obtenir ce qu’ils voulaient. « Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles ! » Remarquez l’avertissement de Paul en faveur d’un règlement pacifique au verset 7 : « C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? »
Ils n’étaient pas prêts à accepter une perte comme Jésus-Christ l’avait fait tout au long de Sa vie et dans Sa mort. Remarquez les paroles inspirées de Paul dans Philippiens 2:5-7 : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ».
Le Christ avait les droits et les privilèges de Dieu avant Sa naissance humaine. Il avait coexisté avec le Père pendant l’éternité. Il ne s’est pas accroché aux privilèges de Dieu. Il était prêt à accepter une perte à cause de Son amour pour nous.
Un autre exemple est mentionné dans Genèse 13:7-9. Il y a eu un conflit entre les serviteurs d’Abraham et de Lot. Il n’est pas précisé qui était en tort. Il est probable que personne ne l’était. La terre ne pouvait pas nourrir les troupeaux des deux familles. Abraham était prêt à ce qu’on profite de lui. Il a laissé à Lot le choix de l’endroit où s’installer. Lot choisit la région la plus fertile. Abraham l’a permis afin d’avoir la paix.
Remarquez l’avertissement de Paul dans Colossiens 3:12-13. « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. » Nous sommes exhortés à nous supporter les uns les autres et à nous pardonner les uns aux autres. Aux versets 14 et 15, nous poursuivons : « Mais par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants. »
Le mot grec traduit par « règne » au verset 15 signifie « arbitrer ou décider, trancher ». La paix de Dieu doit agir comme un arbitre dans nos esprits et nos cœurs.
Parfois, lorsqu’il y a un conflit entre les travailleurs et la direction, l’affaire est soumise à un arbitrage contraignant. L’arbitre a la responsabilité de trancher l’affaire. Dans la plupart des cas, les deux parties devront renoncer à quelque chose pour parvenir à un accord. La direction peut être amenée à payer un salaire plus élevé que ce qu’elle avait initialement prévu. Les travailleurs devront peut-être accepter moins que ce qu’ils voulaient. Dans chaque cas, les deux parties subissent une perte pour maintenir la paix.
Paul, dans 1 Corinthiens 9:1-15, explique qu’il avait certains droits en tant que ministre. Il pouvait se marier. Il aurait pu prendre la dîme de l’Église de Corinthe, mais il ne l’a pas fait. Il n’a pas revendiqué ses droits. Nous vivons à une époque où tout le monde exige ses droits. Paul était prêt à accepter une perte pour servir.
Il est dans la nature humaine de rendre le mal à ceux qui nous font subir des pertes. On les appelle des ennemis. Nous voulons qu’ils subissent la même perte. Mais remarquez ce que le Christ a dit dans Matthieu 5:43-45 : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent,] et priez pour ceux [qui vous maltraitent et] qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; […] ». Le Christ explique que nous devons nous préoccuper de nos ennemis et les aimer. Nous devons leur faire du bien. Nous devons être différents – une lumière pour ce monde.
La paix est un attribut de la famille de Dieu (Galates 5:22). C’est un fruit de l’Esprit de Dieu qui est en nous. C’est aussi un attribut de Son Église. Dans 1 Corinthiens 14:33, nous lisons : « car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints ». Dieu est l’auteur de la paix. Satan est l’auteur de la guerre. Le futur Jésus-Christ viendra bientôt pour apporter la paix à tous les peuples. Il appelle quelques personnes aujourd’hui à apprendre à faire la paix dès maintenant et à L’assister pendant le Millénium (Apocalypse 5:10 ; Ésaïe 2:2-4). Dieu se servira de nous pour apporter la paix à ce monde déchiré par la guerre. Les nations n’apprendront plus la guerre. Tous les fonds et toutes les ressources seront consacrés à l’instauration de la paix dans le monde. La paix est bien plus que l’absence de guerre. Au cours du Millénium, nous serons les enseignants et les exemples de la paix véritable. Comme l’a dit le Christ, « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! ».