Une femme pour Isaac

Trois ans se sont écoulés depuis la mort de Sarah. Abraham a maintenant 140 ans ; Isaac en a 40. Se sentant vieillir et conscient que son temps est peut-être compté, Abraham entreprend de trouver une femme pour son fils. Les mariages arrangés sont devenus une chose du passé dans la plupart des cultures modernes, mais pas toutes. Mais à l’époque d’Abraham, l’un des devoirs d’un père était de s’assurer qu’une femme convenable était choisie pour ses enfants, en particulier pour ses fils.

Le choix d’une épouse pour un fils, en particulier le premier-né et l’héritier de la position de chef de famille, était une entreprise sérieuse. Il fallait choisir la femme idéale pour assurer la stabilité et la prospérité de la famille. Dans certains cas, le père négociait lui-même l’achat d’une épouse, mais dans d’autres cas, les services d’un intermédiaire (appelé malach, ange ou messager, en hébreu) étaient utilisés. Abraham étant maintenant âgé, il confie cette responsabilité à l’intendant de sa maison, identifié ici comme « le plus ancien [serviteur] de sa maison, l’intendant de tous ses biens » (verset 2). Il s’agit très probablement d’Eliezer, qu’Abraham mentionne dans Genèse 15:2-3 comme son héritier avant qu’il n’engendre des enfants - bien qu’il soit possible qu’Eliezer soit mort à ce moment-là. Quoi qu’il en soit, Abraham impose un serment très solennel à son serviteur, l’enjoignant de retourner dans le pays et la famille d’Abraham, dans la ville de Nahor, au nord de la Mésopotamie, et d’y choisir une épouse. Il lui est strictement interdit d’emmener Isaac avec lui.

Il existe de nombreux parallèles entre le choix de la femme d’Isaac et le choix d’une épouse pour Jésus-Christ, son épouse, c’est-à-dire l’Église (voir Éphésiens 5:22-33). Abraham peut être considéré comme un type du Père, lui-même étant plus tard appelé le père des fidèles (Romains 4:16). Isaac est un type du Christ, un fils né selon la promesse, dont la naissance a été annoncée à l’avance et dont la conception a été miraculeuse. Le serviteur est un type du rôle de l’Esprit Saint. En effet, si le serviteur était Eliezer, le type est encore plus frappant puisque son nom signifie « Dieu son aide » et que l’Esprit de Dieu est appelé l’Aide (comme le mot grec parakletos peut être légitimement traduit en Jean 14-16). Bien sûr, toutes les analogies se brisent à un moment donné - et c’est certainement le cas ici dans le fait que le Saint-Esprit n’est pas une personne ni un agent indépendant capable de prendre des décisions par lui-même. Néanmoins, l’analogie semble valable jusqu’à un certain point, étant donné que Jésus a personnifié le Saint-Esprit en le qualifiant de parakletos (en substance, un assistant personnel ou un avocat).

Ainsi, le Père envoie son Esprit pour choisir et préparer une épouse pour son Fils. L’Épouse reçoit des dons de cet agent du Père (Éphésiens 4:8, Romains 11:29, 1 Corinthiens 12), accepte d’épouser celui qu’elle n’a jamais vu (1 Pierre 1:8), entreprend un voyage avec cet agent (le voyage de cette vie avec l’Esprit comme guide), est amenée au Fils (Apocalypse 19), et prend résidence dans la tente de Sarah (dont le nom signifie « princesse ») où le mariage est consommé (ce qui est un type d’union spirituelle - 1 Corinthiens 6:16-17).

Il convient également de mentionner que les ministres (serviteurs) de Dieu jouent un rôle dans le rapprochement de l’Épouse du Christ. Comme l’a écrit l’apôtre Paul à l’Église : « Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. » (2 Corinthiens 11:2). Par Son ministère, Dieu appelle les gens à entrer dans une relation avec le Christ, et par Son ministère, Il fournit également les dons d’aide et d’instruction à ceux qui répondent.