Commentaire biblique
Nombres 21
Des serpents brûlants parmi le peuple
Le reste du voyage vers la Terre promise est difficile. Tout d’abord, le roi de la ville cananéenne d’Arad se bat et emmène quelques Israélites en captivité. Dieu donne aux Israélites le pouvoir de « dévouer par interdit [détruire complètement] » les Aradites dans un lieu qui sera connu sous le nom de Horma, ce qui signifie « destruction totale ». Il est intéressant de noter que cette première victoire militaire contre les Cananéens a lieu à l’endroit même où, des décennies auparavant, les Israélites avaient été vaincus lorsqu’ils avaient vainement tenté d’entrer en Canaan alors que Dieu leur avait dit qu’ils devraient attendre 40 ans (voir Nombres 14:45).
Pourtant, l’esprit de victoire ne les porte pas jusqu’au bout. Contourner Edom s’avère si difficile que les enfants d’Israël se découragent, ce qui les conduit une fois de plus à se plaindre amèrement. Lorsque leur ingratitude les amène à déclarer qu’ils sont dégoutés la manne donnée par Dieu pour les soutenir, la qualifiant de « misérable », Dieu leur envoie des serpents mortels et brûlants. Terrorisé et agonisant, le peuple se repent rapidement, demandant à Moïse de prier pour lui. L’instruction de Dieu est alors remarquable : il demande à Moïse de fabriquer une image de bronze représentant un serpent, de la placer sur un poteau et d’ordonner au peuple de la regarder pour être guéri. Bibliquement, le serpent est un symbole de Satan (comparez Genèse 3 ; Apocalypse 12:9). Pourtant, le Nouveau Testament nous dit que ce serpent d’airain élevé est un type de Jésus-Christ, qui a été élevé lors de la crucifixion, et que le fait de regarder à Son sacrifice nous donne la vie (Jean 3:14-15).
Comment un symbole apparemment satanique peut-il représenter le Christ ? Le diable, rappelons-le, était le pécheur originel et l’instigateur du péché chez nos premiers parents humains, Adam et Ève. Cela étant, nous pouvons considérer le serpent comme un symbole du péché, ou de la nature pécheresse que l’humanité a acquise de Satan (voir Éphésiens 2:2 ; Romains 8:7). En se sacrifiant pour nous, le Christ a porté notre péché et ses sanctions (Ésaïe 53:4-6). En effet, la Bible dit qu’il est devenu « péché pour nous » (2 Corinthiens 5:21). Et comme le péché nous sépare de Dieu (Ésaïe 59:2), le Christ ne pouvait pas être dans la présence parfaite du Père au moment où Il a porté nos péchés et enduré la peine ultime de la mort (comparer avec Matthieu 27:46). Ainsi, en portant nos péchés, le Christ pouvait être représenté par l’image d’un serpent dressé. Lorsque nous considérons la mort du Christ par crucifixion pour nos péchés et Sa résurrection de cette mort dans une vie nouvelle, la peine du péché nous est retirée et une vie nouvelle nous est accordée (Romains 5:9-10).
Plus tard, les Israélites considéreront le serpent d’airain comme une relique sacrée et commenceront à l’adorer. C’est pourquoi il sera sagement détruit par le juste roi Ézéchias (2 Rois 18:4).
Le verset 14 de Nombres 21 mentionne le « Livre des guerres de l’Éternel ». La Nelson Study Bible dit que cela « fait référence à une collection ancienne de chants et d’écrits qui ne sont connus aujourd’hui que par cette citation. Le fait que Nombres s’appuie sur d’autres écrits hébreux anciens montre que les anciens peuples hébreux avaient une autre littérature en plus de l’Écriture ». Ce livre n’existe pas aujourd’hui.