L’heure du dîner
Moment idéal pour solidifier les liens familiaux
Étant conseiller, j’ai constaté à quel point partager un repas favorise les rapprochements humains, et le rôle que cela joue dans la stabilité des familles.
On constate que dans notre société, les gens passent de moins en moins de temps ensemble lors des repas. Cette tendance s’accentue à un rythme alarmant.
Le dîner pourrait fort bien être le seul moment (si encore il existe !) où l’on se retrouve en famille. De nos jours, avec les divers types de médias modernes disponibles, les foyers affrontent un défi croissant face à la télévision et aux autres formes attrayantes de spectacles. Quand les parents et les enfants ne prévoient pas de moments d’interaction, un aspect vital de la stabilité familiale est perdu.
L’un des meilleurs moyens de vérifier comment chacun se porte, ce qu’il ressent, et ce qu’il a fait de sa journée, est de trouver des moyens constructifs de rendre l’heure du dîner agréable. Les parents peuvent faire de l’heure du dîner un moment unique, spécial et agréable lors duquel ils peuvent inculquer à leurs jeunes des principes moraux importants dans la vie.
De rares moments ensemble
Faire bonne chair et avoir des conversations stimulantes dans la bonne humeur… telle devrait être la description des dîners familiaux. Or, nos emplois du temps surchargés nous privent souvent de ces moments de joie en commun. Faut-il s’en inquiéter ?
La raison majeure avancée par les jeunes à propos de l’absence de dîners familiaux est que les parents travaillent tard. La raison le plus souvent avancée par les parents est que les activités de chacun ne le permettent pas. Dans certains cas, on préfère même s’abstenir de partager ses repas avec le restant de la famille. Et puis il y a ces activités ou ces émissions à la télé que l’on ne peut pas (ou ne veut pas) manquer.
Beaucoup de parents déclarent simplement être « trop occupés ». Plusieurs enquêtes récentes ont révélé le lien entre la toxicomanie chez les jeunes et le manque d’interaction entre les membres de la famille à l’heure du dîner lorsque les parents ne fournissent pas les efforts nécessaires pour rassembler leurs troupes pour les repas. (Lire notre encart « Le rapport étonnant entre les repas en famille et l’addiction » à la page suivante).
L’importance du dialogue
En tant que conseiller, je remarque que les défis lancés à la famille moderne peuvent souvent être relevés et résolus en prenant le dîner ensemble et en ayant des discussions saines et positives au lieu de se laisser happer par l’agitation fébrile 7 jours sur 7 de ce monde en folie.
Ce qui se produit, c’est que bien souvent nous ne dialoguons plus. « Nous ne nous parlons plus ! » se lamente-t-on souvent. Il n’est pas rare que les membres d’une même famille se plaignent de la fragmentation de leur foyer, et pourtant ils insistent sur la nécessité de ne pas manquer le match de foot, la leçon de piano, les jeux à la galerie marchande avec les copains, de ne pas contrarier les projets de voyage des parents, et autres distractions en compétition avec la vie de famille.
On n’éprouve généralement pas de difficulté à désigner ses priorités au travail, et pourtant, il semble que l’on oublie de désigner les priorités légitimes du foyer. La plupart des parents reconnaissent volontiers que pour bien faire leur travail, ils ont besoin de soigneusement planifier. Or, nous vient-il à l’idée que si l’on souhaite avoir une famille unie et heureuse, il importe que celle-ci se retrouve souvent ?
Rose Fitzgerald Kennedy, la mère du défunt président américain, aurait, au petit déjeuner, et à plusieurs reprises, remis à ses enfants un article de presse à lire pour qu’ils puissent en discuter lors du dîner. La famille assemblée, chacun devait dire ce qu’il en pensait, et en discuter le contenu avec tous.
Que nous soyons ou non d’accord avec les opinions politiques des membres de cette famille, il va sans dire que ce qu’ils ont appris de ces débats familiaux leur a beaucoup servi plus tard dans leur vie.
Réapprenons à dialoguer lors des repas
Les dîners en famille ne se limitent pas, et de loin, à l’alimentation. Ils jouent un rôle énorme dans la cohésion familiale. Examinons plusieurs moyens de rétablir un sain dialogue au foyer
• Prévoyez de dîner en famille, et conservez cette habitude jusqu’à ce que cela devienne une tradition familiale, organisant les autres activités quotidiennes et hebdomadaires importantes en fonction de ce repas. Cela va exiger quelques efforts, mais c’est possible, et le jeu en vaut la chandelle. Soyez réalistes, et commencez par le repas du dimanche soir, puis ajoutez petit à petit d’autres repas dans la semaine.
A ce sujet, réservez un certain temps. Quand on n’est pas pressé, la digestion se fait mieux. Le corps médical reconnaît depuis longtemps, que la détente après les repas, a un rôle bénéfique sur la santé de l’individu. Par contre, il a été catégoriquement démontré que lorsque l’on se gave en prenant à peine le temps de respirer, on souffre souvent d’indigestion et autres ennuis de santé.
• Prenez vos repas à table, et non en face du poste de télévision. Partagez-les en famille et parlez. Manger sur des plateaux en regardant la télé n’encourage guère le dialogue. Il est significatif que les ventes de tables de salles à manger ne cessent de diminuer. De plus en plus de domiciles ne comportent plus de table, et parfois même plus de salle à manger !
• Dites, à tour de rôle, quelque chose de constructif avant le repas, donnant à tous l’occasion de participer à la discussion, et pas seulement les parents. Il est conseillé, par exemple, de remercier la personne qui a préparé la nourriture. Et l’on peut aussi réfléchir sur l’utilité ou l’inutilité de l’horaire d’été ; des rythmes de la nature, etc.
• On propose la lecture d’un texte évocateur ou d’un poème avant le repas. Edgar Guest, un poète américain connu, évoque pour nous l’importance des repas au niveau familial : la nappe légèrement souillée où de petites mains ont laissé leurs empreintes, les serviettes, roulées et enfilées dans leurs ronds, les bons petits plats, souvent délicieux bien qu’ordinaires, l’épouse au foyer affairée et les enfants aux mines enjouées, garçons et filles, impatients de partager avec tous les aventures de la journée.
• Lors des conversations, soyez constructifs. Le christianisme nous enseigne à être positifs. « Que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Philippiens 4:8). Posez des questions comme : « Quelle est l’activité, cette semaine, qui vous a réellement remonté le moral ? » ou « De quoi êtes-vous reconnaissants ? » ou « Qu’est-ce qui, aujourd’hui, vous a procuré le plus de joie ? »
• Puisez dans le dictionnaire, à la recherche de mots nouveaux. Et il n’est pas nécessaire que ce soit toujours les parents qui se chargent de cela ! Donnez à chacun l’occasion de trouver un mot nouveau et d’en expliquer le sens. Puis utilisez ledit mot dans une phrase. Cela peut aisément devenir amusant au possible.
• Préparez des mets différents. Bien des gens mangent toujours la même chose. L’introduction de nouveaux mets délie souvent les langues et élargit les esprits. Essayez, par exemple, de préparer une fois par semaine une spécialité d’un autre pays.
• D’où provient la nourriture que nous consommons ? Autre sujet de discussion ! Je me souviens, lors d’une explication à l’occasion d’un repas, avoir découvert que quelqu’un ne savait pas d’où provenait le lait qu’il buvait. Il en avait vu au supermarché, dans des cartons ou des bouteilles, mais ignorait ce qu’est une vache. Cela ne m’étonnerait pas si cette carence intellectuelle était de nos jours assez fréquente. Au moins, cette personne avait appris quelque chose de nouveau. Essayez de parler de choses nouvelles et stimulantes.
• Prenez le temps de rire. « Le coeur content est un festin perpétuel », dit l’Écriture (Proverbes 15:15). Une bonne blague, à table, met l’ambiance et tout le monde de bonne humeur.
Pourquoi ne pas vous constituer un recueil de bonnes blagues, d’histoires drôles, de jeux de mots décents (non vulgaires !). Il a été amplement prouvé que le rire et la bonne humeur favorisent la digestion !
Notez bien que dans toutes les suggestions ci-dessus, il est fortement question de dialogue et de communication. Les repas en famille aident indubitablement les membres des foyers à communiquer.
Si de nos jours on se soucie de moins en moins de la volonté de Dieu, nous pouvons inverser la tendance chez nous. Comme nous le dit Jésus dans Luc 11:9, Dieu a promis d’aider ceux qui le Lui demandent sincèrement.
Nous nous efforçons, à Bonnes Nouvelles, de traiter des situations familières au commun des mortels. Il n’est pas nécessaire que les repas en famille soient relégués aux calendes grecques.