Nations [dés]Unies : La paix ne viendra pas des hommes !
Imaginez un monde où toutes les nations formeraient une grande famille. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Imaginez une grande salle, dans un beau gratte- ciel, à New York… Imaginez de nobles idéaux en matière de paix et de progrès humains, une charte, dite « des Nations Unies » contenant de hautes valeurs morales passablement influencées par des principes et des prophéties bibliques. Imaginez !
Soixante et quelques années ont passé
Depuis le plus grand rassemblement de dirigeants mondiaux dans l'histoire, lors de l'ouverture de l'Assemblée Générale des Nations Unies, la métaphore dudit organisme est, en fait, justifiée.
Il n'y a qu'aux Nations Unies que l’humanité se réunit d'une manière systématique et ordonnée. Là, on y débat des questions morales les plus pressantes, que l'on applique dès que possible, à une échelle inégalée dans les autres organismes internationaux.
L'humanité est une grande famille dynamique de quelque 6,3 milliards d'individus, mais avec bien des dysfonctionnements. Et il n'y a qu'aux Nations Unies qu'elle se réunit d'une manière systématique et ordonnée. Là, on y débat des questions morales les plus pressantes, que l'on applique dès que possible, à une échelle inégalée dans les autres organismes internationaux.
Ce dont le monde a besoin, c'est de vraies Nations Unies, et vraiment efficaces. Mais qui les dirigerait ? Aucune nation, aucun individu ne possède les qualités spirituelles requises pour nous unifier tous, pour faire de nous une grande famille heureuse. Aucun pays au monde n'est capable de remplir un rôle aussi messianique. Aucun dirigeant actuel n'en a la prétention, et d'ailleurs, les nations du monde ne le lui permettraient pas.
En visitant les Nations Unies et en interrogeant plusieurs représentants officiels pour cet article et pour nos émissions télévisées, j'ai été impressionné par l'échelle et par l'ampleur du lieu.
En me plongeant dans les récits relatant leur formation, mon respect pour leur profond symbolisme spirituel familial et international s'est accru. En effet, dans cette véritable Mecque internationale, le genre humain s'efforce de créer un monde meilleur, ou, du moins, on fait tout ce que l'on peut pour empêcher le monde présent de se détruire. Discuter de ses problèmes n'est-il pas préférable à un recours aux armes ?
Foncièrement défectueux ?
Le principe directeur de l'Organisation est que la bonté innée des hommes dominera le monde quand les plus grandes puissances auront été soudées ensemble par des accords de sécurité et qu'elles auront pris conscience de l'intérêt qu'elles ont à procurer la paix et à la maintenir.
L'histoire des Nations Unies au cours des quelque soixante dernières années n'a guère démontré la présence, en l'homme, d'une « bonté innée ». Un membre de l'Organisation a résumé pour moi le problème fondamental de celle-ci : « C'est une bonne idée, mais les gens ont des faiblesses ! »
À présent, plusieurs défauts graves menacent son existence. Les Nations Unies, comme beaucoup d'autres organismes, ont réclamé des réformes. L'avenir dira si ces dernières auront lieu et, dans l'affirmative si elles suffiront.
Une décennie de scandales
Le scandale entretenu par les Nations Unies, dit « du pétrole irakien contre de la nourriture » est probablement la pire arnaque dans l'histoire du monde », m'a dit Jack Skruggs, ancien employé du Département d'État américain qui a travaillé pour l'ambassadeur des É.U. aux Nations Unies.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a créé le programme « du pétrole pour de la nourriture » en 1995 afin de fournir une aide humanitaire au peuple irakien affecté par les sanctions imposées au pays après la défaite de Saddam Hussein lors de la première guerre du Golfe. En fonction de ces accords, l'Irak pouvait vendre du pétrole brut ouvertement sur le marché, par le biais des Nations Unies, et les bénéfices devaient être soigneusement redistribués, sous forme de nourriture et d'aide humanitaire, directement au peuple irakien pour éviter que la dictature de Saddam Hussein n'en profite.
Or, il semblerait que des milliards de dollars aient été détournés, les bénéfices du pétrole ayant été versé dans les comptes en banques de nombreux représentants officiels et de nombreuses compagnies, et à Saddam luimême.
Autre scandale récent aux Nations Unies : la Commission des Droits de l'Homme. A un moment donné, le groupe a voté l'expulsion des Etats- Unis, ces derniers ayant interrompu le versement de fonds, soupçonnant des malversations par les responsables de l'Organisation.
Les Etats-Unis furent remplacés par deux pays bien connus pour leurs violations des droits de l'homme, la Libye et la Somalie, pays qui, en outre, pratiquent couramment la torture. Or ces pays siègent toujours au Conseil, ainsi que Cuba et le Soudan.
Les Nations Unies n'ont pas non plus brillé dans la République du Congo et dans plusieurs points chauds du globe où, à de nombreuses reprises, le personnel de maintien de la paix s'est rendu coupable d'avoir molesté des habitants. Plusieurs pays membres de l'Organisation prêchent ouvertement l'antisémitisme, et celle-ci a été vivement critiquée pour ses dépenses administratives faramineuses.
Kofi Annan a accepté d'effectuer des réformes radicales pour corriger ces fautes, promettant d'augmenter les vérifications du budget annuel de $3,2 milliards de l'Organisation, et d'introduire un code moral strict pour ses employés. Les réformes réclamées comprennent aussi l'expulsion de régimes utilisant la torture et violant les droits de l'homme, pratiquant le génocide ou commettant des crimes contre l'humanité.
Cela en vaut-il la peine ?
Certains critiques estiment que les Nations Unies représentent une perte de temps et ne servent à rien. Si c'est ce que certains politiciens pensent, tous les présidents américains depuis la Deuxième Guerre mondiale n'ont pas partagé cet avis.
Les Nations Unies représentent-elles une force réelle capable d'apporter des progrès humains, ou ne sont-elles qu'un écran de fumée ? Elles ne se font généralement guère d'illusions, même si, parfois, leurs agissements semblent l'indiquer. On ne peut certes pas, dans ses murs, échapper à la réalité ; c'est un endroit sérieux où les dirigeants du monde et les personnes instruites, voire brillantes sur qui ils se fient, essaient de trouver des solutions, pour sauver des millions et des millions de pauvres êtres humains, d'éviter ou de mettre fin à des guerres, et de faciliter les efforts internationaux en matière de santé, de développement économique et de paix.
Les agences et les programmes des Nations Unies sont partout, sur tous les continents, et dans tous les fuseaux horaires. Cet organisme représente tous les êtres vivants résidant dans ses pays membres. C'est un organisme qui n'a pas son pareil, où l'on peut observer quotidiennement le potentiel de l'homme pour le bien ou le mal ; ou le côté brillant et les problèmes de base de la nature humaine s'affichent continuellement. Si les Nations Unies échouent, les faiblesses innées des êtres humains en seront la cause.
Un opéra géopolitique
Les Nations Unies ont pris naissance sur une scène, à l'Opéra de San Francisco. C'est là que 51 pays signèrent la charte de l'Organisation, le 26 juin 1945, après un effort diplomatique orchestré par le Département d'État américain à la fin de la IIe Guerre mondiale. Le texte avait pour objet de créer un monde différent, plus sûr. Cela a-t-il réussi ? Le monde actuel semble bien plus instable qu'il y a cent ans.
L'idée de créer les Nations Unies était venue au président américain Franklin Roosevelt et à son Département d'État quand le monde était en guerre, quand ils avaient constaté l'échec de la Ligue des Nations, échec dû en grande partie au manque de participation de l'Amérique. Les Etats-Unis allaient dorénavant pouvoir jouer un rôle clef.
Ces derniers cherchaient à établir un monde de paix universelle et de progrès humains grâce aux activités et aux structures d'une organisation internationale. Cet organisme devait être autorisé à agir au nom de tous les gouvernements légitimes et devait avoir la garantie des engagements de sécurité des « grandes puissances » terme donné aux principaux pays alliés.
Après l'invasion de la Pologne par les nazis, en septembre 1939, invasion qui déclencha la IIe Guerre mondiale, le pape Pie XII proposa la création d'une « organisation internationale stable ». Le président Roosevelt répondit que bien qu'aucun dirigeant civique ou religieux, sur la scène internationale, ne puisse créer ce genre de structure, « il est certain qu'un jour viendra où cela se réalisera ». Puis il ajouta : « L'Amérique encouragera un resserrement des liens entre tous ceux qui, de part le monde, partagent le même objectif, tant dans les sphères religieuses que gouvernementales ». Roosevelt lui-même allait créer les Nations Unies.
Dans son discours à la nation, en 1941, le président proclama son optimisme pour l'avenir, citant « quatre libertés humaines essentielles ». La liberté d'opinion et d'expression, la liberté religieuse, celle de satisfaire ses besoins, et celle de vivre en sécurité. Il ajouta qu'elles ne s'appliquaient pas à un « millénaire lointain », mais constituait « le fondement d'un monde qu'il est possible d'avoir à notre époque, au cours de cette génération ».
Roosevelt pensait qu'il était possible d'avoir un monde sûr, paisible et prospère à condition de créer la bonne forme d'organisation internationale basée sur ces principes. Un éditeur connu écrivit que les idées de Roosevelt représentaient « l'avènement d'une ère nouvelle pour le monde » et « une nouvelle Grande Charte de la démocratie ».
Le président se servit pour la première fois du terme « Nations Unies » avec les Alliés de la IIe Guerre mondiale, dans un document intitulé « La Déclaration des Nations Unies », portant sa propre signature, celle de Winston Churchill et celles des ambassadeurs russes et chinois à Washington, le 1er janvier 1942, quelques semaines après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor.
Genèse d'une clarté morale
Pendant que ces idéaux étaient en cours d'élaboration, des dizaines de millions d'êtres humains périssaient dans les conflits faisant rage. L'administration de Roosevelt, dans cette lutte de plus en plus virulente entre le bien et le mal menée partout dans le monde, opérait conformément à ce que l'on a appelé une « entière clarté morale » à propos de la vie et de la mort.
Afin de créer un cadre d'accords apte à procurer au monde la sécurité, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme eut des objectifs à se fixer ; le désarmement des nations pour que le monde puisse vivre en paix, l'accomplissement des progrès politiques et économiques ; pour mettre sur pied la future Organisation des Nations Unies, le Département d'État de Roosevelt eut beaucoup à faire. Ces principes et ces idées allaient devenir la Charte de l'ONU.
À mesure qu'elle progressait, l'idée de Nations Unies fut proposée à Joseph Staline ; l'Union Soviétique se vit offrir le rôle de l'une des grandes puissances.
Roosevelt, étant d'avis que les gardefous dans les alliances entre pays n'étant guère dignes de confiance au niveau de la prévention d'un conflit mondial, pensait que les grandes puissances avaient besoin de « diriger le monde » pendant une durée indéterminée après la victoire. Dans son esprit, on pouvait maintenir la paix chez les puissances moindres, tant que les grandes puissances avaient une forte influence sur une force militaire globale, dépendant de leurs décisions au nouveau Conseil de Sécurité proposé.
Lorsque la dernière conférence des « Trois Grands » eut lieu à Yalta en 1945, Staline avait accepté le plan de Roosevelt et de Churchill à propos de Nations Unies, pour autant que les cinq grandes puissances membres du Conseil de Sécurité puissent individuellement apposer leur veto sur des décisions disciplinaires.
La France, bien que n'étant plus une grande puissance mais une pierre d'angle dans la nouvelle Europe, se vit offrir une place permanente au Conseil de Sécurité, de même que la Chine qui, à l'époque luttait contre une insurrection communiste de laquelle allait être issue, tout compte fait, la Chine communiste actuelle.
Les Nations Unies représentaient la pierre angulaire de la vision de Roosevelt sur l'avenir du monde après la IIe Guerre mondiale.
La charte de l'ONU
Avant de décider si ladite vision a porté ou non des fruits, il importe de connaître les buts que l'Organisation s'est fixée. Le préambule de la Charte explique les objectifs et la philosophie de l'Organisation : « NOUS, PEUPLES DES NATIONS UNIES, RÉSOLUS à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances,
à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites,
à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international, à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
ET À CES FINS à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l'un avec l'autre dans un esprit de bon voisinage
à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales
à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu'il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l'intérêt commun,
à recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples,
AVONS DÉCIDÉ D'ASSOCIER NOS EFFORTS POUR RÉALISER CES DESSEINS
En conséquence, nos gouvernements respectifs, par l'intermédiaire de leurs représentants, réunis en la ville de San Francisco, et munis de pleins pouvoirs reconnus en bonne et du forme, ont adopté la présente Charte des Nations Unies et établissent par les présentes une organisation internationale qui prendra le nom de Nations Unies. »
À l'ONU, toutes les nations acceptent d'agir conformément à l'idée que « la candidature … est ouverte à toutes les nations pacifiques qui acceptent les obligations ».
L'Organisation agit conformément aux principes suivants : Elle est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de toutes les nations membres : les membres [des Nations Unies] doivent remplir de bonne foi les obligations assumées par la Charte. Ils doivent régler leurs différends par des moyens pacifiques, sans mettre en danger la paix, la sécurité internationales ainsi que la justice. Ils doivent s'abstenir de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre tout autre État. L'ONU fait en sorte que les États non membres ne mettent pas en péril la paix et la sécurité du monde. Elle n'intervient pas dans les affaires relevant de la compétence nationale des États.
Temple de paix ou tour de Babel ?
Deux mois avant la ratification des Nations Unies, le 12 avril 1945, leur principal fondateur, Franklin Roosevelt, décédait d'une hémorragie cérébrale. Il n'allait jamais être témoin des succès et des échecs de l'ONU.
La Conférence de San Francisco débuta deux semaines après que les forces soviétiques aient encerclé Berlin, et continua à se réunir alors que l'Allemagne était démantelée. Un observateur a fait remarquer que ses participants avaient « l'impression quasi continuelle de ressentir le poids de l'histoire ».
Les Nations Unies, à peine fondées, faillirent être démantelées lors de cette conférence. Déjà, Staline ne voyait pas en quoi le fait de remplir ses obligations envers la Charte allait faire avancer les desseins soviétiques. Sa mission était celle de l'idéologie communiste de domination globale par tous les moyens, y compris la violence. Il avait déjà commencé à envahir l'Europe de l'Est. Et pour commencer, il n'avait même pas envoyé son ministre des Affaires Étrangères à la Conférence.
Même avec de si nobles idéaux rédigés dans sa Charte, l'ONU fut vite dépassée. Bien que l'Organisation permette à tous les pays membres de s'impliquer, il s'avéra bien vite que tous les pays participants ne partageaient pas de règles communes ou une culture spirituelle d'humilité et de respect mutuel pouvant les aider à parvenir à une paix durable.
Depuis Lénine, les Soviétiques pensaient qu'un traité n'est valable que s'il permet de réaliser les ambitions communistes. L'ONU, à leurs yeux, était utile si elle accroissait les possibilités soviétiques. En tant que membre du puissant Conseil de Sécurité, l'Union Soviétique allait faire veto à tout effort bloquant l'expansion communiste.
Pendant que la Conférence se réunissait, les Etats-Unis travaillaient à la fabrication de bombes atomiques qu'ils largueraient en août pour mettre fin à la guerre avec le Japon. À Hiroshima et à Nagasaki, la communauté internationale fut stupéfaite. La puissance indescriptible des armes atomiques serait difficile à maîtriser.
En janvier 1946, l'Assemblée Générale créa la Commission de l'Énergie Atomique. L'Amérique proposa de fournir toute sa technologie nucléaire à ladite Commission, pour qu'aucun État ne développe de telles armes. L'ONU, soucieuse de maintenir la paix mondiale, devait être la seule détentrice de telles armes. Elle proposa en outre de breveter la technologie à des fins pacifiques pour les nations de par le monde.
L'Union Soviétique rejeta immédiatement l'offre. Presque aussitôt, le monde se polarisa, obsédé dans sa compétition entre l'Est et l'Ouest, et avec la menace constante d'un conflit nucléaire. Il se lança dans une course aux armements nucléaires sous la menace d'une destruction massive inimaginable entre les Etats-Unis et leurs Alliés, puis le bloc soviétique.
Quelques mois après leur création, les Nations Unies, comme le remarqua Winston Churchill, étaient à un tournant décisif. Allaient-elles prendre les mesures requises pour créer un monde paisiblement désarmé, comme le suggérait sa Charte ou devenir un forum pour la rébellion contre le gouvernement pacifique et moral du monde ?
Il déclara : « Nous devons nous assurer que les activités [de l'ONU] sont fructueuses, qu'elles correspondent à quelque chose de tangible, qu'elles ne sont pas une farce ; qu'elles représentent une force agissante qui ne s'occupe pas que de trivialités, qu'elles sont un temple pour la paix dans lequel les boucliers de nombreux pays pourront un jour être accrochés, et non une arène de combat de coq dans une tour de Babel ».
Une chaire de propagande
Les échecs de l'ONU ont fait écho aux craintes de Churchill. L'organisation, à plusieurs reprises, a servi à sauvegarder la paix ou à l'instaurer, mais bien plus souvent, elle a été incapable d'empêcher des guerres ou des génocides, aggravant même parfois les problèmes.
La guerre de Corée, celle des Six Jours, celles du Viêt-Nam, du Cambodge, du Biafra, du Soudan, du Rwanda, l'invasion soviétique de l'Afghanistan, les guerres iraniennes, irakiennes ; le conflit en Bosnie, la guerre civile en Angola, en République du Congo et d'autres, sont des échecs à la vision de Roosevelt, et ces échecs prouvent que les êtres humains sont bien incapables de se gouverner paisiblement.
L'ONU est souvent devenue une chaire de propagande incitant à la rébellion et contraire aux intentions et aux actions pacifiques exigées de ses pays membres. Le Premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev frappa le podium de sa chaussure, devant les caméras de télévision, en direct dans le monde entier, proclamant à l'Occident : « Nous vous enterrerons ! »
Dans les années 70, plusieurs membres de l'Assemblée Générale de l'ONU ont loué la violence en tant que moyen de parvenir à leurs fins politiques. Condamné par les Etats-Unis comme le pire terroriste du Moyen- Orient, le leader de l'OLP Yasser Arafat fut accueilli comme un chef d'État par l'Assemblée Générale.
Les Nations Unies ont transgressé les principes énoncés dans leur Charte lorsqu'elles ont loué l'assassinat sans distinction, par l’OLP, de civils dans sa résistance violente contre l'existence d'Israël, nation créée elle-même par un acte de l'Organisation, en 1948.
En 1974, le dictateur ougandais Idi Amin Dada s'adressa à l'Assemblée Générale, en tant que dirigeant de l'Organisation [de 47 pays] de l'Unité Africaine. Sous un tonnerre d'applaudissements, il traita les Etats-Unis de pays impérialiste dominé par une oligarchie sioniste.
D'après le règlement de l'Assemblée Générale, tout dirigeant d'un État membre de l'Organisation peut donner un discours devant l'Assemblée, peu importe son degré d'incompétence et son caractère repoussant. Amin s'attira peu après le titre de « boucher de l'Afrique » et fut expulsé d'Ouganda en 1978 après avoir massacré plus de 300 000 innocents, la plupart femmes et enfants, et pour avoir pillé les finances du pays et détruit l'économie la plus prospère en Afrique de l'Est.
De nobles principes, quand ils donnent des résultats
Franklin Roosevelt croyait que tous les pays finiraient par coopérer, à l'ONU, éclairé par la prise de conscience que c'est dans leur intérêt. Or, depuis 1945, les nations ont généralement utilisé l'Organisation à des fins égoïstes. L'Amérique ne fait pas exception à la règle, même si elle a généralement agi plus souvent que les autres nations avec l'intention d'oeuvrer dans l'esprit de la charte de l'Organisation depuis la IIe Guerre mondiale.
Ce qui manque à l'Amérique, c'est ce qui manque aussi aux autres nations, un esprit charitable, et bienveillant.
Ce dont le monde a besoin, c'est d'un esprit nouveau, de vivre dans l'esprit et selon la lettre de l'oeuvre artistique de Norman Rockwell offerte aux Nations Unies par l'Amérique, et qui se trouve au 2e étage du bâtiment, à proximité du hall de l'Assemblée Générale. C'est une mosaïque célébrant la déclaration de Jésus « Faites aux autres ce que vous voudriez qu'ils fassent pour vous ».
L'ONU fait beaucoup de bien. L'Organisation Mondiale Alimentaire nourrit plusieurs millions d'affamés. Le haut commissaire des réfugiés maintient un cordon ombilical indispensable à des millions de gens déplacés par des conflits ou des catastrophes naturelles. L'Organisation Mondiale de la Santé lutte contre la propagation d'épidémies globales comme le SRAS, qui pourrait faire périr des millions de gens si elles ne sont pas enrayées.
Toutefois, en dépit des efforts humanitaires de l'Organisation, la violence inhérente à la nature humaine en tant que moyen de résoudre les conflits ramènera l'homme au même creuset de guerres duquel les Nations Unies ont surgi il y a quelque 60 ans.
Rien ne se dresse entre l'humanité et la IIIe Guerre mondiale avec tout ce que cela entraînera. Si les Nations Unies ne parviennent pas à empêcher le prochain conflit généralisé, cela signifie-t-il que la civilisation humaine telle que nous la connaissons disparaîtra ?
C'est précisément ce dont il est question. Toutefois, l'humanité ne finira pas de cette manière. Pas plus que ne disparaîtra toute société ordonnée. L'humanité va s'acheminer vers une nouvelle période au cours de laquelle une nouvelle civilisation, spectaculaire, va apparaître. Ce monde de demain permettra aux réalisations les plus nobles auxquelles aspire l'ONU de se réaliser. La seule différence fondamentale est qu'il sera dirigé et contrôlé par Dieu, et non par les nations de ce monde.
Les Nations Unies de demain
Les nations de ce monde n'ont jamais vraiment été unies. L'heure vient où elles le seront. Les Nations Unies de demain résulteront du Royaume de Dieu sur terre, et non des efforts géopolitiques de nos pays actuels.
A l'avenir, à un moment donné, L'ONU échouera. Néanmoins, ses nobles idéaux subsisteront. Si elle subsiste encore à présent, c'est parce que tous les pays comprennent que ses objectifs demeurent les plus louables pour le monde, et ces objectifs subsisteront tant que le monde espérera en l'avenir. Mais le message central communiqué par Jésus dans la Bible est l'instauration du Royaume de Dieu (Marc 1:14-15).
Ce Royaume apparaîtra soudain au beau milieu d'une crise mondiale terrible, quand l'homme ne pourra plus contrôler sa nature violente. C'est alors qu'un nouveau gouvernement divin, unira surnaturellement tous les pays, grâce à une nouvelle manière de vivre et à un nouveau dirigeant.
Dieu est amour (1 Jean 4:8, 1 Jean 4:16). Lui seul a les qualifications requises pour gouverner toutes les nations.
En fait, Jésus-Christ est directement ou indirectement l'Auteur de tous les nobles idéaux des Nations Unies. Un désarmement universel, de paisibles négociations, les riches s'occupant des pauvres, le développement de tout talent créatif chez l'homme, la guérison des malades, la libération des victimes de souffrances gratuites et le retour de la justice … tous ces principes dérivent de Ses enseignements dans la Bible.
Le pardon et la réconciliation, le besoin d'intégrité et de franchise totale des dirigeants, la juste rétribution des auteurs de crimes contre l'humanité, tout cela est promis et annoncé par Jésus-Christ.
Woodrow Wilson, président américain pendant la Ière Guerre mondiale, tenait ces idéaux de son père, un pasteur presbytérien. Ces idéaux devinrent partie intégrante de l'idéologie de la vision qu'eut Wilson d'une « Ligue des Nations » à la fin de la Guerre, et ils influencèrent beaucoup Roosevelt qui eut l'idée de créer les Nations Unies. Ces principes bibliques étaient familiers à Roosevelt, qui était un épiscopalien convaincu.
Ces architectes de l'ONU étaient très conscients des enseignements du Christ en ces domaines. Tous deux étaient des chrétiens pratiquants. De leur temps, les gens connaissaient bien leur Bible.
Aucun autre dirigeant dans l'histoire, pieux ou non, n'a jamais établi, en principes et en actes, le fondement moral parfait comme l'a fait notre Seigneur. Personne, de nos jours, ne peut, s'il lit le Nouveau Testament douter des qualifications du Christ pour gouverner le monde à venir. Rares sont ceux qui, à notre époque, croient que le Christ va revenir et faire de Ses principes une réalité globale. La bonne nouvelle, c'est qu'Il va le faire !
« Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs » (Matthieu 25:31-33).
Le Christ va revenir pour régner et pour administrer la justice sur toutes les nations et tous les dirigeants des Nations Unies. Son critère sera l'excellence, la loi de Dieu, exposée dès le commencement, dans le jardin d'Éden, codifiée sous Moïse pour la nation d'Israël et révélée à l'humanité entière dans les pages de la Bible.
L'avenir de l'homme est toujours merveilleusement positif car, un jour, toutes les nations seront transformées par une conversion à la nature de Christ, quand le caractère de l'homme adoptera la nature de Dieu. Ce changement dans la nature humaine fournira ce qui est nécessaire pour une « sécurité collective » dans un monde paisible de nations véritablement unies.
Telle est la promesse divine. C'est inévitable.