En quoi la souffrance du Christ œuvre-t-elle sur la nôtre ?
« Dieu, es-Tu triste en voyant l’état du monde ? » « Pourquoi y a-t-il tant de mal dans le monde, et pourquoi ne l’arrêtes-Tu pas ? », « Pourquoi les gens bons et gentils souffrent-ils et pourquoi les gens mauvais semblent-ils prospérer ? », « Pourquoi as-Tu permis au mal d’exister et de persister depuis le début de l’humanité ? », « Où es-Tu pendant nos épreuves et nos tribulations ? »
Ces questions et bien d’autres sont posées par des personnes blessées et perplexes qui se demandent pourquoi Dieu semble Se taire face à leurs interminables souffrances.
Notre Sauveur Jésus-Christ souffrit Lui aussi. En tant que Dieu dans la chair, Il subit d’horribles coups et douleurs avant de rendre Son dernier soupir. Quel était le but de tout cela ? Nous entendons dire que Jésus a souffert pour nous, mais quel est donc le rapport entre Sa souffrance et la nôtre ?
Dieu aurait-Il pu créer un monde sans mal en nous privant de notre capacité à commettre des actes de méchanceté ? Ne Lui aurait-Il pas été plus facile de dire simplement : « Je vais faire de vous des marionnettes – je tirerai les ficelles, et tout le monde ne fera que ce qui est juste et bon » ? Cela n’aurait-il pas été meilleur pour le monde entier que ce que nous avons maintenant ?
La souffrance et le mal affectent chacun d’entre nous de façon plus ou moins intense. Certains d’entre vous ont traversé des épreuves physiques et mentales douloureuses au cours de l’année écoulée. Un Dieu d’amour utilise-t-Il le mal et la souffrance pour en accomplir un bien encore plus grand ? Si oui, comment ? Nous avons besoin d’une explication. Nous avons besoin d’une explication sensée et des bras réconfortants.
Pour donner un contexte plus complet à l’expérience humaine, commençons par considérer la fin du cheminement humain, le futur point culminant décrit par l’apôtre Paul dans Romains 8:18-24 : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise à la vanité – non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise – avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance: ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? »
Diverses raisons sont invoquées pour expliquer la place de la souffrance dans l’expérience humaine. Est-ce pour forger le caractère ? Est-ce le résultat d’une relation de cause à effet ? Est-ce une punition ? Est-ce une épreuve ? Est-ce dû au temps et au hasard ? Est-ce pour apprendre la compassion ou l’empathie ? Est-ce pour devenir plus fort – l’adage selon lequel rien ne s’obtient sans peine ? Est-ce simplement la volonté aléatoire de Dieu pour des raisons quelconques ou inconnues – avec certaines souffrances graves, et d’autres moins ? Est-ce pour nous inciter au repentir ?
Sur ce sujet, allons au-delà de ces raisons habituelles et posons-nous la question suivante : où est Dieu dans toutes ces douleurs ? Cette question est primordiale pour toutes les religions et tous les philosophes. Vers qui pouvons-nous nous tourner pour obtenir les meilleures réponses au sujet de l’existence de la souffrance et du mal ? Qui détient la vérité ? Quelle est la vérité ?
Alors que nous recherchons une seule et unique réponse pour l’ensemble de l’humanité, nous voulons aussi une réponse personnelle à nos douleurs, nos souffrances, nos injustices, nos malheurs, nos colères, nos déceptions, nos tragédies et nos catastrophes.
Retour au début
Nous avons vu la fin de l’histoire, mais revenons maintenant au début de l’expérience humaine.
Les indices et les réponses quant aux raisons de l’existence du mal et de la souffrance se décèlent peu après la création de l’Homme, dans le jardin d’Éden. Mais en réalité, l’histoire commence bien longtemps avant. En fait, Dieu montre clairement qu’Il ne nous a pas abandonnés, mais qu’Il a toujours été avec nous, au point de devoir sacrifier Son propre fils. Il n’est pas resté dans le silence. Il S’est fréquemment exprimé avec force dans Sa Parole, et Il continue de le faire, en demeurant véritablement avec nous.
Dès les premiers versets bibliques de la création divine, nous voyons que tout ce que Dieu créa était bon (voir Genèse 1:3-4 ; Genèse 1:10 ; Genèse 1:17-18 ; Genèse 1:31). Dieu permit à Adam et Ève d’accéder à tout ce qui se trouvait dans le jardin d’Éden, y compris l’arbre de la vie. L’homme fut encouragé à manger de cet arbre – son nom suggérant que la vie se perpétuerait en mangeant ses fruits.
Mais il y avait un autre arbre dans le jardin qui fit l’objet d’avertissements terribles. Dieu déclara à Adam et Ève : « mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement. » (Genèse 2:17) C’est la première fois que la Bible fait mention de la mort.
Dieu dit que s’ils mangeaient de cet arbre, ils ne seraient plus jamais les mêmes. Ils auraient une perspective différente. Ils souffriraient et finiraient par mourir. Le Seigneur leur donna une instruction en ces termes : Ne faites pas cela ! Choisissez la vie ! Mais Dieu n’allait pas les forcer. Cela n’aurait pas été un choix. Au lieu de cela, Il les avertit des conséquences qu’un mauvais choix entraînerait.
Mais un autre personnage entra en scène : le serpent tenta Ève pour qu’elle mange le fruit défendu, et son mari la suivit. Le mal fut donc introduit dans le monde de l’Homme.
Mais cela ne représentait pas le véritable début du mal. D’où venait donc le mal ? Dieu en serait-Il le Créateur ? Non, le mal est l’opposé de Dieu et de Sa voie. La source du mal ne provient pas de Dieu, mais du mauvais choix posé par un être spirituel que Dieu créa – un archange puissant.
Dieu nous fait part de ce récit dans Ézéchiel 28, Il s’adresse à cet être spirituel : « Tu mettais le sceau à la perfection, Tu étais plein de sagesse, parfait en beauté. Tu étais en Éden, le jardin de Dieu [...] Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées [un ange posé sur le trône de Dieu] ; Tu as été intègre dans tes voies, Depuis le jour où tu fus créé Jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi. Par la grandeur de ton commerce Tu as été rempli de violence, et tu as péché ; Je te précipite de la montagne de Dieu, et je te fais disparaître, chérubin protecteur, Du milieu des pierres étincelantes. » (Ézéchiel 28:12-17)
Ésaïe 14 nous en dit davantage : « Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; Je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, À l’extrémité du septentrion ; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut. » (Ésaïe 14:12-14)
Cet être, appelé ici Lucifer, était un ange aigri qui enviait et convoitait la position de Dieu. Par sa rébellion, il causa autant de dommages collatéraux qu’il put. Il devint Satan, un terme hébreu qui signifie « Adversaire ». Il fut jeté sur la terre, avec le tiers des anges qui s’étaient joints à sa rébellion (Luc 10:18 ; Apocalypse 12:4). La voie de Satan, la voie du mal, était celle de l’exaltation de soi, en opposition à la voie de Dieu qui consiste à répandre l’amour et l’altruisme.
Le monde s’est égaré
Satan apparut au jardin d’Éden dans le but d’égarer l’humanité et celle-ci choisit de le suivre dans ses voies dévoyées.
Dieu présenta un choix à Adam et Ève en leur exposant clairement le résultat de chaque option. Mais l’Homme fit le mauvais choix. Ève fut trompée par Satan (le serpent) qui l’amena à désirer et à manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Adam et Ève désobéirent tous les deux, et décidèrent, de leur plein gré, de manger les fruits de cet arbre interdit. Ils refusèrent que Dieu et Ses lois dirigent leur vie. La conséquence de cet acte entraîna leur expulsion du jardin d’Éden et désormais, ils mirent leur confiance dans un royaume opposé, celui de Satan. Ce n’était pas une position « neutre ».
Satan est encore « le prince de ce monde » et « le dieu de ce siècle » (Jean 12:31 ; Jean 14:30 ; Jean 16:11 ; 2 Corinthiens 4:4). Ce monde et cet environnement dans lequel nous vivons sont sous sa domination. Ils reflètent sa violence et son instabilité. En termes de société humaine, ce n’est pas le monde de Dieu.
Satan le diable est l’auteur de la destruction, de la tromperie et du génocide. Il déteste l’humanité. Il nous déteste, vous et moi. La réalité même de notre existence l’exaspère ! Nos prières quotidiennes doivent inclure des supplications pour qu’Il nous délivre du malin (Matthieu 6:13). Il est de notre devoir de chrétiens de résister au diable et à ses attitudes qui imprègnent le monde qui nous entoure (voir Jacques 4:7 ; 1 Pierre 5:9).
En ces termes, l’apôtre Paul parle de Dieu qui nous conduit hors des voies du monde : « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres […] » (Éphésiens 2:1-3).
Dans 1 Jean 2:15, il nous est dit : « N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui. » (Comparer le 1 Jean 2:16 à Jacques 4:4). Il est certain que le monde n’aime pas ceux qui suivent Dieu (Jean 15:18-19). En effet, « le monde entier est sous la puissance du malin » (1 Jean 5:19).
Cette triste condition remonte au péché d’Adam et Ève. Mais Dieu ne fut pas surprit par le fait qu’ils aient commis l’énorme erreur de suivre Satan. Son plan ne fut pas déjoué. Au contraire, Dieu décida, bien avant la création, de racheter l’Homme de ses péchés et des conséquences qui en découlent, « par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut […] prédestiné avant la fondation du monde » (1 Pierre 1:18-20). Cela faisait partie du plan depuis le début.
Mais pourquoi Dieu permit-Il tout cela ?
Le besoin de libre arbitre
L’une des principales objections à la foi chrétienne est : Comment un Dieu d’amour peut-Il permettre autant de douleur, de souffrance et de mal dans le monde ?
Beaucoup de gens pensent que le fait que Dieu soit tout-puissant signifie qu’Il peut faire tout ce qu’Il veut. Mais la Bible est très claire sur le fait qu’il y a des choses que Dieu ne peut pas et ne veut pas faire.
Par exemple, il est impossible à Dieu de mentir ou de rompre une promesse (Tite 1:2 ; Hébreux 6:18 ; Psaumes 89:34). Cela fait intrinsèquement partie de Sa nature. En fait, Dieu est amour (1 Jean 4:8 ; 1 Jean 4:16), et cette qualité de sollicitude envers autrui définit Son identité. Dieu ne peut pas être mauvais ou haineux.
Mais les êtres humains peuvent penser et agir pour le bien ou pour le mal. Avec la liberté morale qui nous fut donnée, il y a une possibilité considérable de faire le bien, mais aussi de faire le mal – en particulier sous l’influence d’un puissant esprit maléfique, comme ce fut le cas depuis le jardin d’Éden.
Ayant créé les êtres humains avec le pouvoir du libre arbitre, Dieu peut discerner ce qu’ils vont faire, mais en fin de compte, Il ne peut pas empêcher les gens de faire ce qu’ils ont prévu de faire. Sinon, ils ne seraient pas vraiment libres. Le mal est entré dans le monde lorsque les gens choisirent librement de faire ce qu’il ne faut pas plutôt que de faire le bien.
Dieu voulait que ceux faits à Son image choisissent librement de L’aimer, Lui et les autres êtres humains. Il est impossible d’aimer une personne si vous n’avez pas le choix de ne pas le faire. L’amour est un choix, une fonction du libre arbitre.
Le type d’amour que l’on peut témoigner à Dieu et aux autres dépend de notre capacité à le faire volontairement, du fond du cœur, sans y être forcés. Dès qu’il y a contrainte, il n’y a pas d’amour.
Ceci représente donc une autre chose que Dieu ne peut pas faire. Il ne peut pas créer instantanément des êtres pleins d’amour ; mais des êtres dotés du libre arbitre, ayant le choix d’aimer, de faire ce qui est juste et de conserver cette attitude.
Un amour véritable, un caractère saint et vertueux ne peuvent se développer qu’avec le temps – et seulement en bénéficiant de façon constante du libre arbitre.
Bien sûr, cela permet aussi de faire de mauvais choix et nous sommes témoins de tout le mal qui en découle. Mais ce que Dieu désirait en valait la peine. Pour Lui, le fait de créer des êtres humains dotés du libre arbitre, de leur permettre d’exprimer un amour sincère, non seulement envers Lui mais aussi de manière altruiste dans les relations humaines les plus étroites, était une bonne chose.
L’utopie et la science-fiction en opposition
La science-fiction propose des histoires de sociétés utopiques futuristes qui ont éradiqué la souffrance grâce à la technologie, la guérison des maladies, la fin des guerres et de la pauvreté, le contrôle des accidents, parfois même en voulant vaincre la mort par une immortalité artificielle. Dans les livres ou les films de science-fiction, les exemples de telles sociétés se sont toujours révélées être des fraudes colossales – d’apparence heureuse mais connaissant de profondes défaillances, ayant un semblant d’humanité, cachant une réalité impitoyable. L’élimination de la souffrance s’avère conduire à l’élimination de l’espèce humaine. Ces sociétés utopiques deviennent dystopiques, dénotant un état ou une société imaginaire d’une grande souffrance ou d’une grande injustice.
(Ne vous méprenez pas, il y aura bien une société véritablement parfaite, mais elle ne sera pas créée par l’Homme. À la différence, Dieu instaurera enfin Son Royaume sur toutes les nations, apportant enfin une paix et une joie véritables au monde. Ce sera quelque chose de tout à fait différent des visions futuristes de la science-fiction.)
L’une des utopies de science-fiction les plus célèbres est celle du livre écrit en 1931, « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, classé cinquième sur la liste des 100 meilleurs romans en langue anglaise du XXe siècle.
L’histoire se déroule à Londres en l’an 2540. L’éditeur décrit le monde comme « un Éden rationalisé, sans âme » dans lequel il n’y a pas de souffrance. En surface, tout le monde est heureux grâce à des combinaisons infinies de jeux qui engourdissent l’esprit, à la drogue merveilleuse qu’ils appellent soma, et à la liberté sexuelle totale.
Les relations humaines fondamentales telles que la famille et la maternité sont des reliques du passé. Toutes les sources de souffrance ont été éliminées.
Les personnages du livre sont heureux parce qu’ils ne sont pas vraiment humains. Le seul personnage vraiment humain du récit ne conserve son humanité qu’en souffrant – mais puisque la souffrance n’est plus possible dans cette nouvelle société dans laquelle il se trouve de manière inattendue, il finit par s’ôter la vie.
Ce qui manque dans ces sociétés imaginaires, ce n’est pas seulement la souffrance, mais la liberté de choix individuel qui pourrait conduire à la souffrance – ou, au contraire, à des résultats vraiment positifs. Le libre arbitre est, à la fois, la source et la solution de la souffrance humaine.
Dieu s’est fait Homme – pour souffrir, mourir et conduire de nombreuses personnes à la gloire
Enfin, tenons pour acquis que, dans Son plan, toutes les souffrances permises par Dieu, conduiront à un heureux dénouement pour ceux qui choisissent en fin de compte de Le suivre (comparer Romains 8:28).
La démonstration suprême de l’utilisation par Dieu de la souffrance et du mal pour le bien est révélée dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
L’événement le plus inconcevable de toute l’Histoire est le moment où la Parole de vie, éternelle et intemporelle, quitta le royaume des esprits pour devenir un être humain. Il vint dans le monde dans lequel Adam et Ève avaient été exilés, le royaume de Satan, pour accomplir Sa mission.
Dans Jean 1, nous lisons certains des versets les plus éloquents des Écritures : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes […] Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité [...] » (Jean 1:1-14)
Celui qui avait été Dieu avec le Père, le « JE SUIS » qui parla dans l’Ancien Testament (Jean 8:58 ; Exode 3:14), vint sur Terre en tant qu’homme pour y mourir (Philippiens 2:5-8).
Il était difficile pour les Juifs de Son temps et même pour Ses propres disciples, de comprendre cela. Même le diable dû se demander pourquoi Jésus se rendait aussi vulnérable en venant sous la forme d’un homme de chair et entrait dans ce monde sous sa domination, le monde de la mort.
Le Christ dut affronter l’exécution romaine la plus ignominieuse. Inventée quelques siècles avant Jésus, la crucifixion était si horrible qu’elle n’était pas infligée aux citoyens romains.
La pire chose de l’Histoire fut la souffrance et la mort de Dieu. Dieu le Père aurait-Il pu l’arrêter ? Bien entendu ! Mais Il permit au diable d’influencer Judas Iscariot, Caïphe, Hérode Antipas, Ponce Pilate et les autres afin qu’ils provoquent le pire événement de l’histoire du monde. En fait, cela faisait partie du plan de Dieu depuis le début.
Jésus-Christ endura une grande agonie émotionnelle et spirituelle en faisant personnellement l’expérience des conséquences des péchés du monde, devant faire face à la trahison, l’injustice, et au sentiment d’isolement et de tourments inimaginables.
Mais l’horrible misère qui Lui fut infligée fut rachetée par un Dieu tout-puissant, omniscient, aimant et plein de sagesse. Ceci fut accompli dans un but inimaginable, une des plus grandes bontés – la réconciliation et la justification qui mènent au salut de l’humanité !
La souffrance et la mort de Jésus ne constituaient pas la dernière étape. Il devait sortir de la tombe, vaincre la mort pour retourner au Père et ensuite vivre en nous pour faire de nous une nouvelle création – et en fin de compte, nous montrer le chemin de la résurrection à la vie éternelle. Jésus traversa tout cela pour « conduire à la gloire beaucoup de fils » (Hébreux 2:10). C’est pourquoi nous avons de l’espoir !
Jésus ouvrit donc la voie pour nous. À ce point de la réflexion, nous nous rapprochons de la réponse aux questions posées au début de cet article, à savoir pourquoi nous devons souffrir et où il nous est possible de trouver la paix et le soulagement.
Dieu comprend totalement
Mais là encore, nous voulons souvent plus qu’une explication intellectuelle, mécanique et froide. Nous voulons être réconfortés. « Le Dieu de toute consolation » (2 Corinthiens 1:3) nous apporte cela, et même davantage.
Dans Jean 14, 15 et 16, Jésus fit référence à l’Esprit-Saint envoyé par Dieu avec un terme que Jean consigna en grec par parakletos. Le mot identique est utilisé par Jésus Lui-même dans 1 Jean 2:1. Il signifie le défenseur, celui qui plaide notre cause, un consolateur, une aide, un encouragement. C’est le réconfort qui permet à un homme de dépasser le point de rupture et de ne pas se briser. Il nous exhorte à nous comporter noblement et à avoir des pensées élevées.
L’événement dramatique et unique de la souffrance et de la mort de Jésus-Christ nous aide à comprendre notre souffrance et à la supporter. Dieu pénétra dans notre espace, dans notre temps et dans nos blessures. Nous avions besoin de plus qu’un discours d’encouragement. Le Père envoya Son partenaire d’éternité, Son Fils unique. La Parole s’est donnée Elle-même. Elle est venue avec amour, cherchant à établir une relation avec nous.
Dieu n’a pas passé nos péchés et notre souffrance sous silence. Il est venu, comme un chirurgien, pour enlever tout le mal. Comme un éboueur, Il nous débarrasse des déchets que représentent nos péchés. Il pouvait réellement ressentir nos douleurs, quelles qu’elles soient, maladies, abandons ou blessures.
À la veille de Son sacrifice, Jésus encouragea Ses disciples : « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16:33) Il l’a vaincu !
Jésus reconnaît que la douleur et la souffrance sont le résultat du choix de l’humanité qui donna accès au mal dans ce monde. Cela est devenu une partie inévitable de la vie, pourtant Il nous dit qu’Il a lutté contre, et vaincu, le monde. Observons que la réponse de Dieu au problème de la souffrance ne s’est pas manifestée seulement lors de la crucifixion du Christ, mais elle est également présente dans nos vies, aujourd’hui.
Le Christ a de l’empathie pour nous parce qu’Il a traversé cette épreuve et qu’Il a souffert. Nous aussi, nous pouvons avoir de l’empathie pour les autres.
Est-ce qu’il nous arrive de pleurer dans notre douleur émotionnelle et physique ? Le Christ était un homme de douleur et habitué à la souffrance. Nous sentons-nous rejetés ? Le Christ fut méprisé et rejeté des hommes. Avons-nous été mal compris, trahis, brisés ? Le Christ vécut tout cela.
Là où Satan règne, le Christ se trouve également, Il était au Rwanda, à Auschwitz, en Syrie, à Stalingrad, dans les cliniques d’avortement et dans les innombrables autres lieux de crises et de tragédies, tout au long de l’histoire de l’Homme sur cette planète. Mais Il transformera cela en victoire ! Ceci était le plan de Dieu avant même la création de l’Homme.
En devenant humain, Dieu pénétra dans la totalité de la condition humaine. Sombre-t-Il dans les profondeurs de nos enfers ? Oui. Corrie ten Boom, native des Pays-Bas, rappela les paroles de sa sœur Betsie dans les profondeurs d’un camp de la mort nazi : « Corrie, nous devons leur dire qu’il n’existe pas d’abîme si profond que l’amour de Dieu ne puisse l’atteindre. » (The Hiding Place, 1974, p. 118).
Il existe une communion dans le fait de savoir que Dieu comprend totalement notre douleur. Il a vécu ça ! Il ne s’est pas contenté d’une solution logique et pratique à nos douleurs. Il est entré en personne dans le monde des hommes et sait fort bien ce que nous ressentons. Il comprend véritablement, et Il nous montre la voie à suivre.
Résoudre le problème de la souffrance
En résumé, Jésus entra dans la condition humaine. Il souffrit avec nous. Il montra la gravité des péchés de l’humanité dans ce qu’Il vécut, car le péché n’apporte pas seulement la mort mais aussi la misère. Ainsi, Sa souffrance et Sa mort ont payé le prix du péché. En cela, Il démontra également le formidable amour de Dieu à travers ce qu’Il était disposé à faire pour nous sauver – nous encourageant à Lui faire confiance et à Lui remettre tous nos soucis.
En outre, après avoir souffert et avoir été mis à mort, Jésus ressuscita. Ainsi, Il nous a ouvert le chemin vers la vie éternelle, transformant une mort finale en un commencement, transformant les douleurs de la mort en douleurs qui donnent la vie.
En Se faisant chair comme l’un de nous, Jésus intégra nos souffrances à Son œuvre de rédemption et de salut. De nouveau, nos épreuves et nos tourments de la mort deviennent des douleurs qui nous apportent la vie, pour l’éternité. Ils nous préparent ainsi à obtenir une nouvelle nature.
Cette étonnante mort sacrificielle est résumée dans l’une des écritures les plus citées de toutes : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3:16)
Nous devons garder cet avenir fermement ancré dans notre esprit, tout comme Jésus le fit afin de pouvoir supporter Ses douleurs (Hébreux 12:2).
La réponse chrétienne au problème du mal et de la souffrance fut peut-être mieux résumée par l’apôtre Paul dans 2 Corinthiens 4 :
« Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps.
« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure [par rapport à ce qui suit], un poids éternel de gloire, […] » (2 Corinthiens 4:8-10 ; 2 Corinthiens 4:16-18).
La Parole de Dieu nous aide à comprendre ce problème du mal et de la souffrance en tant que disciples du Christ – Dieu peut faire en sorte que toutes ces choses fonctionnent pour le bien dans notre vie.
En songeant à nos propres épreuves et aux souffrances qui les accompagnaient, même dans de graves crises frappant nos familles, notre travail ou notre santé, nous pouvons dire que les leçons apprises ont fait apparaitre une facette précieuse de nous-mêmes et de notre relation avec ceux qui nous entourent. Nous devenons des personnes différentes de ce que nous aurions été si nous n’avions pas traversé ces épreuves. Ces afflictions légères et momentanées – même si elles ne semblent pas légères sur le moment – nous procurent un poids éternel de gloire.
Ainsi, pour ce qui est de l’histoire qui eut lieu dès le début au jardin d’Éden, la boucle est bouclée avec le retour d’Éden et de l’arbre de la vie, lors de la descente de la Nouvelle Jérusalem dans les deux derniers chapitres de la Bible (Apocalypse 21-22).
Dans le chapitre 21 d’Apocalypse aux versets 3-4, nous voyons enfin le terme de toute souffrance, comme l’annoncera une voix forte venant du ciel : « J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. 4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »