Rechercher à tâtons le sens de la vie et la moralité
Pour résumer, l’Homme a élaboré trois concepts en vue d’expliquer le sens de la vie sans Dieu. Celles-ci ont eu un impact considérable sur le monde et sur la manière dont les gens vivent.
L’optique nihiliste
La première conclusion issue d’une optique athée de la vie est que l’existence et les lois humaines sont dénuées de sens. Cette approche de la vie est appelée le « nihilisme » — une conviction que, puisque Dieu n’existe pas, l’Univers et tout ce qu’il contient n’a aucun sens ni objectif.
Nous sommes, ni plus ni moins, le résultat de la matière, du temps et du hasard. Il n’existe aucune vie au-delà de notre existence temporaire. Nous sommes les seuls maîtres de notre vie terrestre dans les limites que les forces de la nature nous permettent.
Ce concept nie l’existence de toute valeur. Elle nie l’existence de toute base objective pour l’établissement de valeurs éthiques, morales ou véridiques.
Elle prétend que vous êtes libres d’adopter n’importe quel ensemble de valeurs à votre convenance puisqu’il n’y a pas de morale absolue.
Vos critères et vos choix sont déterminés par ce qui semble le mieux vous convenir, par ce qui vous procure de la satisfaction ou du plaisir personnels.
L’approche nihiliste ne fournit aucune nécessité rationnelle pour vivre une vie honnête. Il peut vous être avantageux de vous conformer aux valeurs morales de la société, si cela sert vos intérêts, mais vous n’avez aucune obligation à être honnête si cela nuit à vos propres intérêts. Dans ce sens, un athée peut avoir des valeurs morales et être une personne honnête, mais il faut comprendre qu’un athée ne se réclame d’aucune autorité en ce qui concerne ces valeurs morales.
Dans les années 60, cette conception nihiliste conduisit à la déclaration suivante : « Dieu est mort ». Ce slogan sous-entendait que Dieu et Ses lois n’étaient pas pertinents et ne devraient pas être utilisés pour influencer la vie de l’Homme vers une éthique morale plus élevée. Il implique que nous pouvons faire ce que nous voulons.
Cette philosophie a conduit à une génération qui fait ce qu’elle veut. Elle a introduit une période de rébellion envers les valeurs traditionnelles. L’utilisation de la drogue, la violence et la promiscuité se sont accrus de façon dramatique. Les critères moraux, le nombre de mariages stables et de familles unies se sont effondrés.
Bien que nous voyions rarement les mêmes débordements provocateurs de rébellion et d’anarchie dans nos rues et dans nos universités qu’à l’époque, le mal a été fait. Des sociétés entières furent et demeurèrent, corrompues en permanence à cause du rejet des valeurs et des critères bibliques.
Le prix à payer fut énorme. Les idées ont des conséquences. Les personnes qui promulguèrent cette philosophie ne se rendaient pas compte de l’étendue de leurs répercussions.
L’approche humaniste ou existentialiste
Le point de vue suivant est similaire. L’humanisme part aussi du principe que l’Univers existe sans raison aucune. Il maintient que nous sommes le résultat d’un processus aveugle n’exigeant aucune explication.
Cependant, l’humanisme diffère du nihilisme en adhérant à l’idée que la vie peut avoir un sens si nous choisissons de lui en donner un. Cette idée est aussi appelée « l’existentialisme ». Ses partisans pensent que la vie peut avoir autant de sens que nous voulons bien lui en donner. La vie vaut la peine d’être vécue, disent les humanistes, parce que nous-mêmes la rendons utile et agréable. Par contre, à l’instar du nihilisme, aucune valeur objective n’est reconnue.
Selon cette philosophie, une personne peut être morale, si le fait de créer des valeurs et de s’y conformer lui procure une satisfaction personnelle.
Il n’y a pas beaucoup de différence entre la vision humaniste et nihilisme. La philosophie humaniste reconnaît que des valeurs existent, mais elles ne sont ni objectives, ni universelles, ni permanentes, et personne, selon cette conception, n’est obligé d’être moral, car il n’y a pas de valeurs absolues.
L’humanisme n’offre aucune objection morale à un comportement immoral. En d’autres termes, s’il n’existe aucune morale absolue, vous ne pouvez pas démontrer que quelque chose est mal ou mauvais. De ce fait, personne n’est apte à juger les choix ou les actes d’autrui.
Un compromis immanent
Une troisième optique veut que des valeurs objectives existent, mais indépendamment d’un Dieu Créateur ; elles n’ont pas besoin de Lui pour exister parce qu’elles font partie intrinsèque de l’Univers. Cette optique de la vie est commune au panthéisme, qui voit toute la nature comme étant Dieu ou une force divine. Elle ne nécessite pas un Créateur, puisqu’une force divine pénétrante peut être considérée comme ayant évoluée dans une sphère naturelle (celle-ci étant vue comme un seul et même être). L’immanence diffère des deux premières visions du monde en ce qu’elle reconnaît l’existence de valeurs objectives.
Toutefois, selon cette philosophie, l’Homme possède une intuition morale suffisante pour être conscient des valeurs morales existantes et influencer l’ordre moral. Là encore, l’Homme est celui qui découvre les valeurs morales, il possède en lui l’aptitude de vivre selon celles-ci s’il le décide. Il n’a pas besoin que Dieu lui dise ce que sont les morales absolues. Par conséquent, il n’a pas besoin de Dieu. Le sens profond de la vie ne dépend pas de l’existence divine ou de quelque chose extérieur à l’Homme.
Ces options à Dieu sont-elles viables ?
Ces trois philosophies ont quelque chose en commun : elles ne prennent pas en considération l’existence d’un Dieu Souverain. Elles n’offrent aucune espérance de vie après la mort (bien que certains philosophes immanents donnent un semblant de cela, nous voyant ainsi réabsorbés dans une conscience universelle).
Ces trois points de vue proclament, en substance, que l’Homme est né à partir de rien, que nous avons évolué afin d’être au niveau le plus élevé de la vie, et que nous sommes en mesure de choisir nos propres valeurs et de nous définir nous-mêmes. Bien sûr, nous ne pouvons pas garantir le but que nous avons choisi, puisque nous sommes soumis aux choix des autres et aux caprices des circonstances.
En réalité, pouvons-nous trouver une raison d’être et des valeurs absolues sans Dieu ? Les gens peuvent saisir un certain sens de la vie avec ces philosophies — si vous définissez ce sens comme un sentiment de bonheur temporaire et de jouissance de la vie sur le moment. Il est triste que bien trop de gens en soient venus à définir le sens de la vie de cette façon.
Mais ces philosophies ne parviennent pas à répondre aux vraies questions existentielles. Ce n’est que lorsque Dieu fait partie du tableau qu’il est possible de trouver une réponse complète qui, non seulement, donne un sens à la vie actuelle, mais satisfait aussi notre désir de destinée ultime.