Le christianisme : un culte pour Jésus : (Troisième partie)

Le christianisme : un culte pour Jésus

(Troisième partie)

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Le christianisme : un culte pour Jésus : (Troisième partie)

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Lorsque l’on considère les revendications de Jésus selon lesquelles Il était le Fils de Dieu, il est naturel de nous demander non seulement si ce qu’Il a dit à propos de Lui-même était vrai, mais aussi s’Il était sain d’esprit. Dans la première partie de la présente série, nous avons commencé par examiner Jésus en nous penchant brièvement sur les preuves historiques de Sa résurrection et sur la crédibilité des témoins parmi ceux qui ont affirmé avoir vu Jésus vivant après Sa crucifixion. Dans la deuxième partie, nous avons examiné la personnalité de Jésus ainsi que Sa revendication concernant Sa divinité, sous la loupe de notre définition moderne du leadership cultuel. Nous avons également étudié comment Il étaya Ses revendications en ce qui a trait, non seulement à Sa résurrection, mais aussi à Ses miracles et à Son accomplissement des prophéties.

Dans cette troisième partie, explorons comment nous pouvons distinguer un système de croyances authentique d’un système qui pourrait être fondé sur une fausse foi chrétienne. Vu que les sectes constituent un phénomène qui peut survenir dans n’importe quel système de croyances, il est important de savoir avant tout si ce que nous croyons à propos de l’identité de Jésus est vrai. Il est important de prouver que la croyance en Jésus n’est pas une contrefaçon cultuelle, mais aussi de s’assurer que notre définition des croyances correctes sur la nature de la famille divine, ne soit pas traitée comme la preuve d’une secte. Nous approfondirons ce sujet en répondant à des questions sur une croyance populaire concernant la définition d’une secte et la façon dont cette croyance a trompé de nombreuses personnes.

Définition d’une secte chrétienne

En 1965, l’érudit chrétien Walter Martin publia un livre intitulé « Le monde des sectes » (The Kingdom of the Cults), dans lequel il définit le vrai christianisme comme étant la croyance aux enseignements des Saintes Écritures et le Credo de Nicée-Constantinople de 381 apr. J.-C. Ce Credo comprenait un enseignement philosophique trinitaire ajouté aux Saintes Écritures qui était le résultat de plusieurs siècles d’exploration théologique voulant que Dieu soit une trinité formée du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

La définition que Martin attribua au christianisme orthodoxe n’avait rien d’original. Peu après que l’Église connue alors sous le nom d’Église catholique, s’unit à l’Empire romain sous la gouverne de Constantin, l’empereur Théodose promulgua un édit selon lequel quiconque refusait d’accepter cette interprétation trinitaire des Saintes Écritures devait « être qualifié […] d’hérétique et ne doit [devait] pas oser donner à ses [assemblées] le nom d’Églises » (cité dans Documents of the Christian Church, de Henry Bettenson, 1967, p. 22).

De nos jours, cette interprétation représente donc la norme selon laquelle la plupart des confessions chrétiennes déterminent ce qui constitue les enseignements chrétiens orthodoxes. Mais comment une déclaration de croyance en un Dieu trinitaire, décrétée plus de 280 ans après la mort du dernier apôtre, a-t-elle pu devenir le critère d’authenticité par excellence ? Cette déclaration devrait-elle définir le véritable christianisme ?

Examen des visions divergentes du monde

Alors que le message des apôtres se répandait en dehors de la Palestine, certains commencèrent à prêcher « un autre évangile » et « un autre Jésus » à l’ensemble des croyants (2 Corinthiens 11:4). Les croyants « découvraient des cultures très différentes du judaïsme, surtout au sein du monde gréco-romain », et leurs mouvements philosophiques avaient une certaine influence sur leurs enseignements (MacCulloh, Christianity: The First Three Thousand Years, p. 121).

Ce qui primait dans ces différentes philosophies, c’était ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « gnosticisme ». De façon générale, les adeptes de cette vision estimaient que Jésus ne pouvait être divin parce qu’ils présupposaient que la chair est mauvaise et que seul l’esprit est bon, et que Dieu n’aurait jamais pu coexister en chair en Jésus incarné. Cette vision était si répandue que les apôtres Paul, Jean, Pierre et Jude ont même écrit des épîtres ici et là dans le Nouveau Testament pour combattre son influence sur l’Église. Or, malgré tous leurs efforts, le gnosticisme et le flot d’écrits gnostiques au fil des siècles suivants continuèrent de s’insinuer dans les enseignements de l’Église primitive.

Cette philosophie entraîna divers malentendus à propos de Jésus. Mentionnons entre autres l’idée que Sa vie physique et Sa résurrection ne seraient qu’une illusion divine (plutôt qu’une réalité), qu’Il aurait été adopté par Dieu (qu’Il n’avait pas préexisté éternellement) et que Son esprit physique aurait simplement été remplacé par Dieu. Les enseignements les plus controversés étaient ceux d’Arius d’Alexandrie, qui enseigna que Dieu le Père ne pouvait pas venir sur Terre et qu’Il décida donc de créer Son Fils en adoptant Jésus et que Celui-ci devint assimilé au divin uniquement « en raison de Sa prééminence en tant que première création » (J. Warner Wallace, Historical Heresies Related to the Nature of Jesus, 2019).

Le courant qui devint connu sous le nom de néoplatonisme et qui conciliait les philosophies platonique, aristotélicienne, gnostique et stoïque faisait concurrence au gnosticisme. Le néoplatonisme enseignait que l’essence divine pouvait être expliquée comme une trinité composée de l’Un, de l’Intelligence et de l’Âme. En gros, l’Un était le Père, « l’Être auto-causé », qui était la cause de toute chose (Gerson, The Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2018, « Plotinus »). L’Intelligence était l’« identité cognitive » qui était dérivée de l’Un et liée à Jésus, en tant que Parole de Dieu (Gerson). Enfin, l’Âme, qui s’exprimait comme étant l’actualisation de l’Intelligence, était assimilée au Saint-Esprit, en tant qu’« émanation de Dieu [comme] un rayon de soleil » (Athénagoras [ou Athénagore], « The Apology », 176‑177 apr. J.-C., passage reproduit par MacMullen, Paganism and Christianity: 100-425 apr. J.-C A Sourcebook, p. 179).

Des philosophes et des apologistes chrétiens dûment formés et instruits, tels que Justin le Martyr, Athénagoras, Clément, Origène et Tertullien, assimilaient Dieu à ce concept grec de l’Un, et ce, à différents degrés. Cherchant à s’attaquer aux concepts selon lesquels Jésus n’aurait pas pu être Dieu incarné, ils expliquèrent Dieu comme le firent les grands poètes et philosophes grecs en disant que Dieu est trois en un (Athénagoras).

Cependant, ces visions divergentes semaient le chaos dans l’Église catholique et posaient une menace sérieuse pour le pouvoir de l’Empire romain. Anciennement présidé par l’empereur Constantin lui-même, le premier concile de Nicée tenu en 325 apr. J.-C. décréta que Jésus est en fait un Être éternel, égal au Père, et que le Saint-Esprit existe. Or, il n’avait pas compté Celui-ci dans la famille divine, et la question de l’identité de Dieu demeurait non résolue. Puis, incité par la controverse causée par le point de vue d’Arius, l’empereur Théodose convoqua à Nicée un autre concile qui adopta la Trinité comme enseignement officiel de l’Église catholique universelle. La conclusion fut que « le Saint-Esprit […] est [doit être] adoré et glorifié au même titre que le Père et le Fils » (Credo de Nicée-Constantinople, 381 apr. J.-C.).

Le Père et notre Seigneur Jésus

Compte tenu du contexte et du cadre de la Trinité, faisons abstraction de la philosophie grecque et de la politique de l’Antiquité pour l’instant et penchons-nous sur nos sources principales, soit l’Ancien et le Nouveau Testaments. Tout comme l’exigerait l’examen d’un fait ou d’un personnage historique antérieur, nous devons accorder la priorité aux sources principales renfermant les récits de témoins oculaires et les témoignages de Jésus plutôt qu’aux sources secondaires ou tertiaires comme les écrits et les interprétations des Saintes Écritures des gnostiques ou des pères de l’Église de l’ère anténicéenne qui précéda le concile de Nicée.

D’abord et avant tout, Jésus enseigna qu’Il était le JE SUIS de l’Ancien Testament qui existait avec Dieu depuis le début et qu’Il vint sur Terre pour faire connaître le Père à l’humanité (Genèse 1:26 ; Jean 1:1 ; Jean 8:58 ; Jean 14:6). Il expliqua que le Père était plus grand que Lui parce qu’Il créa l’Univers par l’intermédiaire de Son Fils, et qu’Il était Celui que personne n’a jamais vu ni entendu (Jean 14:28, 5:37). Jésus fut ensuite glorifié par le Père après S’être sacrifié pour l’humanité, être monté au ciel et avoir pris Sa place à la droite de Dieu le Père (Marc 16:19-20 ; Actes 7:55-56). Ces deux êtres sont les seuls à être décrits sur le trône de Dieu.

Selon Jésus, le Saint-Esprit est la puissance de Dieu et l’essence qui L’unit à Son Père (Actes 1:8 ; Jean 17:20-26). C’est un moyen utilisé par Dieu le Père et Son Fils, et qui se manifeste sous la forme de visions prophétiques, d’aptitudes et de dons divins, de fruits d’un caractère pieux et, en fin de compte, c’est le don de la vie éternelle. En raison d’une prédisposition à croire à la Trinité, et parce que certaines langues modernes n’ont pas de pronoms neutres, les traducteurs de la Bible ont employé des pronoms personnels masculins pour désigner le Saint Esprit. Toutefois, le mot grec originel, lui, est neutre. Ainsi, cette composition spirituelle et sainte de Dieu le Père et de Son Fils, connue sous le nom de Saint-Esprit, ne constitue pas le troisième membre d’une trinité, mais plutôt Leur essence spirituelle qui nous unit à Eux et aux autres croyants (1 Corinthiens 12:12-14).

Enfin, Jésus dit que connaître Dieu au sens propre et personnel – « le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » – est la seule voie qui mène à la « vie éternelle » (Jean 17:3 ; 1 Corinthiens 8:6). Les œuvres de Jésus au moment de Sa résurrection, Ses miracles et Sa réalisation de nombreuses prophéties témoignent de Son identité en tant que Fils de Dieu. Ses révélations divines ont été prononcées par l’Esprit de Dieu et fidèlement consignées dans les témoignages de Ses apôtres. Ainsi, les enseignements qui s’écartent de ceux des sources principales que sont Jésus et Ses apôtres, notamment une version de Dieu, trine et hellénisée, sont des indices d’une foi erronée. Dans cette optique, « que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! » (2 Pierre 1:2).