Chapitre 2 : Il y a-t-il des exemples de personnes dépressives dans la bible ?
La Bible relate des exemples de dépression de divers types. Elle montre que la dépression et les troubles émotionnels qui y sont liés peuvent affecter ceux qui obéissent à Dieu tout comme ceux pour qui ce n’est pas le cas.
Dans l’Ancien Testament, Dieu permit à Satan d’affliger Job en le privant de sa famille et de pratiquement tout ce qu’il possédait, puis de s’en prendre à son corps avec des furoncles douloureux. (Dieu permit cela dans un but à long terme).
Au chapitre 3 de son livre, Job, homme fidèle, montre sa profonde dépression et son désir de mourir : « Périsse le jour où je suis né, et la nuit qui dit : Un enfant mâle est conçu ! Ce jour ! Qu’il se change en ténèbres, Que Dieu n’en ait point souci dans le ciel, et que la lumière ne rayonne plus sur lui ! » (versets 3-4) Aux versets 20-21, Job désire la mort : « Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, et la vie à ceux qui ont de l’amertume dans l’âme, qui espèrent en vain la mort, et qui la convoitent plus qu’un trésor ».
La souffrance à long terme et sans espoir pousse de nombreuses personnes au désespoir et au désir d’en finir avec leur vie.
Dans 1 Samuel 1, nous lisons l’histoire d’Anne, l’une des deux épouses d’Elkanah. L’autre femme, Peninna, avait eu des enfants, mais Anne ne pouvait pas concevoir. Peninna se moquait d’Anne avec arrogance et « lui prodiguait des mortifications, pour la porter à s’irriter » (verset 6). À cette époque, « elle pleurait et ne mangeait point » (verset 7).
Un jour, alors qu’elles se rendaient au Tabernacle pour adorer Dieu, « elle pleurait et ne mangeait point. » Anne était réellement déprimée, mais l’histoire eut une fin heureuse.
Le livre de 1 Samuel relate également l’histoire du premier roi d’Israël, Saül et son triste règne qui avait pourtant assez bien commencé : Saül était grand, séduisant, de bonne famille, il semblait avoir tout pour lui.
Mais une série de mauvaises décisions fondées sur son orgueil et une mauvaise attitude eurent de lourdes conséquences, et peu après, Saül sombra dans la dépression.
Certains prophètes de Dieu traversèrent des périodes très sombres pendant lesquelles ils souhaitaient mourir. Le cas d’Élie est peut-être le plus connu. Il apporta les jugements et les avertissements de Dieu devant plusieurs rois israélites, dont le despotique Achab et son épouse maléfique, Jézabel.
Un temps fort dans la vie d’Élie survint quand il renversa les 450 prophètes de Baal au Mont Carmel (1 Rois 18.) Il prouva, non seulement la puissance de Dieu, mais l’absence totale de pouvoir des centaines de prophètes païens.
Élie aurait dû être au sommet de la joie, mais il sombra vite dans la dépression après avoir été menacé par Jézabel.
« Pour lui, il alla dans le désert où, après une journée de marche, il s’assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant : C’est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères. » (I Rois 19:4)
Il avait également besoin d’apprendre une leçon sur la puissance et la présence de Dieu. La Bible donne d’autres exemples. Nous savons que Jérémie traversa des périodes de grands chagrins et probablement de dépression. Jonas souffrit de certaines frustrations, de ressentiment et de découragement après la décision de Dieu de ne pas détruire Ninive (Jonas 4:8).
L’apôtre Paul connut de nombreux types de grandes souffrances, comme il le résuma dans 2 Corinthiens 11:23-26. Cependant, le Nouveau Testament ne donne aucune indication selon laquelle Paul souffrait de profonde dépression. Dans Philippiens 3:13-14, Paul montre qu’il connaissait l’importance d’oublier le passé en restant centré sur le Christ et sur le but du Royaume. Il dit : « mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière [parce que la grâce de Dieu nous permet de faire table rase et nous ne pouvons pas changer le passé] et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »
Les épîtres de Paul sont remplies d’encouragements édifiants. Tels ceux trouvés dans Romains 8:18 et 28, et 2 Corinthiens 4, où il parle de « nos légères afflictions du moment présent » (verset 17). Ces versets ont apporté un grand réconfort, et ont été une source d’encouragement et d’inspiration pour de nombreuses personnes au cours des âges. L’exemple de Paul montre que la dépression ne vient pas seulement de ce qui nous arrive mais surtout de notre perspective et de nos attitudes par rapport aux événements.
Le problème est que la dépression peut également affecter des personnes croyantes. Ce n’est pas nécessairement un défaut de caractère ou un péché qui entraîne la dépression, bien qu’il puisse s’agir de circonstances particulières. De nombreux serviteurs de Dieu traversèrent des périodes creuses dans leur vie et souffrirent parfois de dépression et d’un désir de mourir. Cependant, bien qu’ils voulurent peut-être que Dieu mette fin à leur vie, la Bible ne rapporte pas qu’ils se soient suicidés.
Si nous sommes déprimés, nous ne devons pas laisser la gêne nous empêcher de chercher de l’aide. Dans le prochain chapitre, nous examinerons cette question : Que révèle la Bible sur la façon dont Dieu considère le suicide ?