L’évolution peut-elle expliquer la complexité de la vie ?
Qu’avons-nous appris depuis le traité de Charles Darwin, L’Origine des espèces, sur l’évolution publiée pour la première fois en 1859 ? La science a beaucoup progressé depuis l’époque des carrioles tirées par les chevaux. Outre une exploration approfondie des archives fossiles, beaucoup d’informations sont maintenant facilement disponibles.
Comme nous l’avons vu en examinant les archives fossiles, la controverse à propos de l’évolution ne cesse de s’intensifier. Thomas Woodward fait la chronique du dernier volet de ce débat sur la présence d’un Dessein Intelligent au contraire de l’évolution : « Ce fut douloureusement réel, et lorsque la controverse éclata en août 2005 – déclenchée par un commentaire désinvolte à la Maison-Blanche – des millions d’Américains ont secoué la tête, soit par incrédulité, soit par colère, car il en fut question à la une des journaux télévisés et dans les bulletins d’information des médias.
« Blâmé pour la crise actuelle croissante, se trouvait un groupe improbable de fauteurs de troubles dont les noms, pour la plupart, étaient précédés du titre de ²Docteur². Ce groupe, dispersé au début, croissait pour devenir un réseau de plusieurs centaines de scientifiques de diverses disciplines […] Au cas où vous ne l’auriez pas deviné, le groupe s’appelait le Mouvement du Dessein intelligent » (Darwin Strikes Back [Darwin contre-attaque], p. 19-20). La controverse enflammée s’étendit rapidement dans le monde, bien au-delà des frontières des États-Unis.
Pourquoi cette confusion et cette controverse existent-elles ? En termes simples, comme nous l’avons vu avec les archives fossiles, les preuves scientifiques croissantes ne correspondent pas au modèle darwinien – et les évolutionnistes se retrouvent de plus en plus sur la défensive.
Pourquoi est-ce arrivé ? Principalement parce que les principales preuves supposées de la théorie de l’évolution n’ont pas résisté face aux découvertes et à aux études ultérieures plus approfondies.
Qu’en est-il de la sélection naturelle ?
Après les archives fossiles, le deuxième pilier de l’évolution proposé par les darwinistes repose sur la sélection naturelle dont ils espéraient la confirmation par les biologistes. Le philosophe britannique Tom Bethell explique que « tout comme les éleveurs sélectionnent les animaux les mieux adaptés à leurs besoins afin qu’ils engendrent la prochaine génération, Darwin avançait l’argument que la sélection naturelle choisissait les organismes qui étaient le mieux adaptés à survivre. Ainsi l’évolution aurait inévitablement lieu. Et voici la solution : Une sorte de machine servant à améliorer la nature, ayant la tâche d’examiner minutieusement chaque variation ²à chaque instant et dans le monde entier ² […] travaillant, selon les paroles de Darwin, ²en silence, insensiblement, […] à l’amélioration de chaque être organique².
« Ainsi, pensait Darwin, un type d’organisme pourrait être transformé en un autre – par exemple, suggéra-t-il, des ours transformés en baleines. C’est ainsi que nous en sommes venus à avoir des chevaux, des tigres et d’autres choses – par sélection naturelle » (Darwin’s Mistake, The Craft of Prose, [L’erreur de Darwin, l’art de la prose] Robert Woodward and Wendell Smith, editors, 1977, p. 309).
Darwin voyait dans la sélection naturelle le principal moteur des changements évolutifs. Mais comment se porte ce deuxième pilier de la théorie de l’évolution depuis l’époque de Darwin ? En vérité, il fut discrètement rejeté par un nombre croissant de théoriciens de la communauté scientifique.
L’idée de Darwin selon laquelle la survie du plus fort expliquerait comment les espèces avaient évolué fut reléguée au rang de déclaration redondante et évidente. Le généticien Conrad Waddington de l’Université d’Édimbourg définit le problème fondamental qui consiste à préconiser la sélection naturelle comme preuve de darwinisme : « La sélection naturelle […] si on l’examine de plus près, se révèle être une tautologie, une déclaration de l’inévitable bien que, jusque-là, cette relation fut méconnue. Elle indique que les individus les plus aptes d’une population […] laisseront plus de descendance » (p. 310).
En d’autres termes, la réponse à la question de savoir qui sont les mieux adaptés est bien évidemment, ceux qui survivront. Oui, mais lesquels survivront ? Eh bien, naturellement, ceux qui sont les plus forts. Le problème est que le raisonnement circulaire ne pointe pas vers des critères indépendants pouvant évaluer la véracité de la théorie.
La sélection ne change pas les espèces
Darwin cita un exemple de la manière dont la sélection naturelle était supposée travailler : un loup ayant hérité de la capacité de courir particulièrement vite était mieux équipé pour survivre. Son avantage à dépasser les autres dans la meute lorsque la nourriture se faisait rare signifiait qu’il mangerait mieux et donc survivrait plus longtemps.
Pourtant, les changements qui permirent au loup de courir plus vite pourraient facilement devenir un obstacle si d’autres modifications du corps n’accompagnaient pas l’accélération de sa vitesse. Par exemple, l’effort supplémentaire que demande le fait de courir plus vite répercuterait naturellement une tension supplémentaire sur le cœur de l’animal, lequel finalement, pourrait mourir d’une crise cardiaque. La survie du plus fort nécessiterait que toutes les modifications biologiques ou anatomiques soient en harmonie et synchronisées avec les autres modifications corporelles, sinon, les changements ne seraient d’aucune utilité.
Les scientifiques ont trouvé qu’en réalité la sélection naturelle ne traite que le nombre dans une espèce, et non pas le changement d’une espèce à une autre. Cela concerne la survie et non pas l’arrivée de l’espèce. La sélection naturelle ne conserve que l’information génétique existante (ADN) ; elle ne crée pas de matériel génétique qui permettrait à la progéniture d’un animal de faire germer un nouvel organe, un nouveau membre ou une autre caractéristique anatomique.
« La sélection naturelle, déclara le professeur Waddington, est que certaines choses laissent plus de descendants que d’autres, et vous demandez lesquelles ? Ce sont celles qui laissent le plus de descendants ; il n’y a rien à dire de plus que cela. L’essentiel de l’évolution – c’est-à-dire comment en sommes-nous arrivés à avoir des chevaux, des tigres et bien d’autres choses – est en dehors de la théorie mathématique [du néo-darwinisme]. » (Wistar Symposium, Moorehead & Kaplan, 1967, p. 14)
Tom Bethell s’attaque au cœur du problème en parlant de la sélection naturelle comme fondement de l’évolution : « Ce n’était pas bon du tout. Comme T. H. Morgan [lauréat du prix Nobel de médecine en 1933 pour ses expériences sur la mouche drosophile, appelée aussi “mouche à fruits”], le fit remarquer avec une grande clarté : “La sélection n’a donc rien produit de nouveau, mais seulement un plus grand nombre de certains types d’individus. Cependant, l’évolution implique la production de nouvelles choses, pas un plus grand nombre des choses qui existent déjà” » (Bethell, p. 311-312, c’est nous qui soulignons).
Bethell conclut : « Je pense que la théorie de Darwin est sur le point de s’effondrer. Dans son célèbre ouvrage, [L’Origine des espèces], Darwin a commis une erreur suffisamment grave pour que sa théorie en soit ébranlée, et cette erreur n’a été reconnue comme telle que tout récemment […] Je n’ai pas été surpris de lire […] que dans certaines des dernières théories de l’évolution “la sélection naturelle ne joue aucun rôle ”. Selon moi, Darwin est en train d’être mis de côté, mais peut-être par déférence pour ce vénérable homme âgé […] cela se fait aussi discrètement et doucement que possible, avec un minimum de publicité. » (p. 308, 313-314)
Malheureusement, l’examen critique de la sélection naturelle s’exerça si discrètement que la plupart des gens n’en sont pas conscients. Les conceptions trompeuses qui commencèrent à se répandre il y a un siècle et demi, continuent sans être démenties.
Pourtant, de plus en plus de scientifiques se font entendre. Douglas Erwin, chercheur principal au Musée National d’Histoire Naturelle de la Smithsonian Institution écrivit le 26 juin 2007, dans le New York Times, qu’il voulait bien admettre la confusion actuelle sur le rôle de la sélection naturelle dans l’évolution :
« Est-il temps de moderniser Darwin ? De plus en plus de biologistes évolutionnistes appellent à une telle révision, bien qu’ils diffèrent sur la forme qu’elle devrait prendre […] Ces dernières années, tous les éléments de ce paradigme ont été attaqués. Les préoccupations concernant les sources d’innovation évolutive et les découvertes sur l’évolution de l’ADN ont conduit certains à proposer que les mutations, et non la sélection, entraînent une grande partie de l’évolution, ou du moins les principaux épisodes d’innovation, comme l’origine des principaux groupes d’animaux, dont les vertébrés. » (Darwin Still Rules, but Some Biologists Dream of a Paradigm Shift, NewYork Times [Darwin règne toujours, mais certains biologistes rêvent d’un changement de paradigme.])
Regard sur la mutation aléatoire
Si la sélection naturelle n’est pas la solution, qu’en est-il du troisième pilier de l’évolution, la mutation aléatoire ?
Curieusement, Darwin lui-même fut l’un des premiers à oublier les effets bénéfiques des rares changements notés chez les espèces. Il ne les a même pas inclus dans sa théorie. « Il ne les considérait pas comme importants, dit Maurice Caullery dans son ouvrage intitulé Genetics and Heredity, (Génétique et hérédité), parce qu’ils représentaient presque toujours un désavantage évident du point de vue de la lutte pour l’existence ; par conséquent, ils seraient très probablement rapidement éliminés à l’état sauvage par l’opération de la sélection naturelle » (1964, p. 10)
Du temps de Darwin, les principes de la génétique n’étaient pas bien compris. Gregor Mendel avait publié ses découvertes sur les principes génétiques en 1866, mais son travail fut négligé à l’époque. Plus tard, au début du 20e siècle, Hugo De Vries redécouvrit ces principes, que les évolutionnistes ont rapidement saisis pour soutenir l’évolution. Sir Julian Huxley, l’un des principaux porte-parole de la théorie de l’évolution au 20e siècle, commenta l’imprévisibilité des mutations : « Les mutations […] fournissent la matière première de l’évolution ; c’est une affaire aléatoire qui prend place dans toutes les directions. » (Evolution in Action [L’Évolution en action], 1953, p. 38).
Ainsi, « peu après le début du 20e siècle, la théorie de Darwin devint soudainement plausible », écrit Francis Hitching. Il fut constaté que de temps en temps, absolument de façon aléatoire (environ une fois sur dix millions, lors de la division cellulaire nous le savons maintenant) les gènes font une erreur de copie. Ces erreurs, appelées mutations, sont surtout nuisibles. Elles conduisent à une plante affaiblie, ou une créature malade ou déformée. Elles ne subsistent pas dans l’espèce, parce qu’elles sont éliminées par la sélection naturelle […]
« Cependant, les adeptes de Darwin en sont venus à croire que c’est la mutation bénéfique occasionnelle, bien que très rare, qui importe dans l’évolution. Ils disent que ces mutations favorables, ainsi que le mélange sexuel, sont suffisantes pour expliquer comment l’ensemble des variétés ahurissantes de vies sur Terre aujourd’hui proviennent d’une source génétique commune. » (The Neck of the Giraffe [Le cou de la girafe], p. 49).
Mutations : une responsabilité plutôt qu’un avantage
Après environ un siècle de recherche, qu’avons-nous donc découvert ? Que les mutations sont des erreurs pathologiques et ne contribuent pas à l’amélioration du code génétique.
C.P. Martin de l’Université McGill à Montréal écrivit : « la mutation est un processus pathologique qui a eu peu ou rien à voir avec l’évolution » (A Non-Geneticist Looks at Evolution [Un regard non-génétiste sur l’évolution], American Scientist, Janvier 1953, p 100.)
Les recherches du professeur Martin ont révélé que les mutations sont massivement négatives et jamais créatives. Il observa qu’une mutation apparemment bénéfique n’était probablement que la correction d’une autre précédemment néfaste, comme si un homme avec une épaule disloquée était frappé et que, par inadvertance, celle-ci se remettait en place.
L’écrivain scientifique Richard Milton explique le problème : « Les résultats de telles erreurs de copie sont tragiquement familières. Dans les cellules du corps, la réplication défectueuse se présente comme un cancer. Le pouvoir mutagène des rayons ultraviolets [induire une mutation] provoque le cancer de la peau ; le pouvoir mutagène de la cigarette provoque le cancer du poumon. Dans les cellules sexuelles, la reproduction défectueuse du chromosome entier 21 entraîne le syndrome de Down chez un enfant. » (Shattering the Myths of Darwinism, [Pulvérisation des mythes du darwinisme], p. 156). Pourtant, les évolutionnistes voudraient nous faire croire que de telles erreurs génétiques ne sont pas seulement inoffensives pour l’être qui en est affligé, mais utiles à long terme.
Le professeur Phillip Johnson observe : « Supposer qu’un tel événement pourrait reconstruire ne serait-ce qu’un seul organe complexe comme le foie ou les reins est à peu près aussi raisonnable que de supposer que l’amélioration d’une montre puisse se faire en jetant une vieille montre contre un mur. » (Darwin on Trial, [Le procès de Darwin], p. 37).
Nous pouvons être reconnaissants que les mutations soient extrêmement rares. Environ une erreur pour 10 millions de copies correctes se produit dans le code génétique. N’importe quelle dactylo qui taperait 10 millions de lettres en ne faisant qu’une seule faute, serait vraisemblablement la meilleure du monde et ne serait probablement pas humaine. C’est pourtant la précision stupéfiante de notre code génétique soi-disant aveugle lorsqu’il se reproduit.
Toutefois, si ces erreurs de copie devaient s’accumuler, l’espèce ne s’améliorerait pas mais finirait plutôt par dégénérer et périr. Mais les généticiens ont découvert un système auto-correcteur.
« Le code génétique de chaque être vivant a ses propres limitations intégrées, dit Hitching. Il semble conçu pour arrêter une plante ou une créature si elle s’éloigne trop de la moyenne […] Chaque série d’expériences de sélection n’ayant jamais eu lieu établit une limite aux possibilités de reproduction. Les gènes exercent une forte influence sur le conservatisme, et ne permettent qu’un changement modeste. Livrés à elles-mêmes, les espèces reproduites artificiellement meurent généralement (parce qu’elles sont stériles ou moins robustes) ou bien reviennent rapidement à la norme. » (p. 54-55)
Alan Hayward écrit à propos du zoologue Pierre-Paul Grassé : « En 1973, il publia un ouvrage important sur l’évolution […] Tout d’abord, le livre vise à exposer le darwinisme comme une théorie qui ne fonctionne pas, car elle se heurte à beaucoup de résultats expérimentaux.
« Comme le disait Grassé dans son introduction : “Aujourd’hui, notre devoir est de détruire le mythe de l’évolution […] Certaines personnes, en raison de leur sectarisme, oublient délibérément la réalité et refusent de reconnaître les insuffisances et la fausseté de leurs croyances ” […]
« Prenons un premier exemple de mutation. Grassé a étudié cela de manière approfondie, à la fois dans son laboratoire et dans la nature. Chez toutes sortes d’êtres vivants, depuis les bactéries jusqu’aux plantes et aux animaux, il a observé que les mutations n’éloignent pas de plus en plus les générations suivantes de leur point de départ. Au lieu de cela, les changements ressemblent au vol d’un papillon dans une serre qui parcourt des kilomètres sans se déplacer de plus de quelques mètres de son point de départ. Ils sont invisibles mais fixent fermement les limites que les mutations ne peuvent jamais franchir […] Il insiste en disant que les mutations ne sont que des changements anodins ; ils ne sont simplement que le résultat de gènes légèrement altérés, alors que l’évolution créatrice […] demande la genèse de nouveaux gènes” » (Creation and Evolution [Création et évolution], p. 25)
Ceci est embarrassant pour les évolutionnistes, mais la mutation n’est pas non plus la solution. Le système d’autocorrection permettant d’éliminer les mutations montre plutôt qu’une grande Intelligence était à l’œuvre lorsque le système génétique global fut conçu de manière à ce que les mutations aléatoires ne détruisent pas l’effet bénéfique du gène. Ironiquement, la mutation montre le contraire de ce que l’évolutionnisme enseigne : Dans la réalité, la mutation aléatoire est le méchant et non le héros.
Ceci nous amène à un dernier point sur les mutations : l’incapacité de l’évolution à expliquer l’apparition de la vie simple et des organes complexes.
La cellule merveilleuse
Les cellules sont des êtres vivants merveilleux et incroyablement compliqués. Elles sont autonomes et fonctionnent comme des usines chimiques miniatures. Plus nous regardons de près les cellules, plus nous nous rendons compte de leur incroyable complexité.
Par exemple, la membrane cellulaire est une merveille en soi. Si elle était trop poreuse, des solutions nocives entreraient et feraient éclater la cellule. En revanche, si la membrane était trop imperméable, la nourriture ne pourrait pas entrer, les déchets ne pourraient pas être expulsés, et la cellule mourrait rapidement.
Michael Behe, professeur de sciences biologiques à l’Université Lehigh, résume l’une des failles fondamentales de l’évolution en tant qu’explication de toute forme de vie : « La théorie de Darwin rencontre ses plus grandes difficultés quand il s’agit d’expliquer le développement de la cellule. Beaucoup de systèmes cellulaires sont ce que j’appelle “irréductiblement complexes”. Le système a besoin de plusieurs composants avant de pouvoir fonctionner correctement.
« Un exemple quotidien de complexité irréductible est un piège à souris, construit de diverses pièces (une base, un marteau, un ressort, etc.). Un tel système ne peut probablement pas être mis en place de manière darwinienne et améliorer progressivement sa fonction. Vous ne pouvez pas attraper une souris avec la base seule, et ensuite en attraper un peu plus en ajoutant le ressort. Tous les composants doivent être mis en place avant d’attraper une souris. »
Selon le professeur Behe, une cellule à laquelle il manque un dixième de ses parties ne fonctionne pas seulement un dixième de moins qu’une cellule complète ; elle ne fonctionne pas du tout. Il conclut : « L’essentiel est que la cellule – la base même de la vie – est incroyablement complexe. Mais la science n’a-t-elle pas déjà les réponses, ou les réponses partielles, sur l’origine de ces systèmes ? Non » (Darwin Under the Microscope [Darwin sous le microscope], New York Times, 29 octobre 1996, p. A25).
Merveille de miniature technologique
Michael Denton, biologiste moléculaire et anciennement chercheur principal à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, souligne le contraste entre la façon dont la cellule était observée à l’époque de Darwin et ce que les chercheurs d’aujourd’hui peuvent constater. Du temps de Darwin, la cellule pouvait être vue tout au plus avec un grossissement de plusieurs centaines de fois. En utilisant la meilleure technologie de leur époque, lorsque les scientifiques observaient la cellule, ils ne voyaient « qu’un spectacle relativement décevant apparaissant seulement comme un motif de gouttes et de particules en constante évolution et apparemment désordonnées qui, sous l’influence de forces turbulentes invisibles, [étaient] continuellement secouées au hasard dans toutes les directions » (Evolution : A Theory in Crisis [Évolution : Une théorie en crise], p. 328)
Les années qui se sont écoulées depuis ont connu des avancées technologiques étonnantes. Les chercheurs peuvent désormais scruter les plus infimes parties des cellules. Pensent-ils toujours ne voir que des gouttes sans forme ou sont-ils témoins de quelque chose de beaucoup plus étonnant ?
« Pour comprendre la réalité de la vie telle qu’elle a été révélée par la biologie moléculaire, écrit le Dr Denton, il faudrait agrandir la cellule encore un milliard de fois pour qu’elle atteigne un diamètre de 20 km et ressemble à un aéronef géant assez vaste pour recouvrir une grande ville comme Londres ou New York. L’on découvrirait alors un objet d’une complexité et d’une finalité adaptative sans pareil.
« À la surface de la cellule, on verrait des millions d’ouvertures comme les hublots d’un vaste vaisseau spatial qui s’ouvrent et se ferment pour permettre la circulation d’un flux continu de matériaux entrant et sortant. En pénétrant par l’un de ces orifices, on découvrirait un monde d’une complexité ahurissante sous le règne d’une technologie très avancée. On verrait un réseau de couloirs et de conduits sans fin se ramifier dans toutes les directions à partir du périmètre de la cellule, certaines conduisant à la banque de mémoire centrale du noyau, d’autres aux unités de traitement et aux chaînes d’assemblages.
« Le noyau lui-même serait une vaste chambre sphérique de plus d’un kilomètre de diamètre, semblable à un dôme géodésique ; à l’intérieur, on discernerait des kilomètres de chaînes torsadées de molécules d’ADN bien empilées en rangées ordonnées […]
« Nous nous interrogerions sur le niveau de contrôle implicite dans le mouvement de tant d’objets le long de tant de conduits apparemment sans fin, tous à l’unisson. Nous verrions tout autour de nous, dans toutes les directions où nous pourrions nous tourner, toutes sortes de machines robotisées. On remarquerait que le plus simple des composants fonctionnels de la cellule, les molécules de protéines, étaient des pièces étonnamment complexes d’une machinerie moléculaire, chacune d’entre elles composée d’environ trois mille atomes disposés dans des structures hautement organisées en formation spatiale tridimensionnelle.
« On s’étonnerait d’autant plus en regardant les étranges et significatives activités de ces machines moléculaires bizarres, en particulier après avoir réalisé que, malgré toutes les connaissances que nous avions accumulées sur la physique et la chimie, la tâche de concevoir un tel système moléculaire – c’est-à-dire une seule molécule de protéine fonctionnelle – serait au-delà de nos capacités [...] Pourtant, la durée de vie de la cellule dépend de l’intégration de milliers, certainement de dizaines, et probablement de centaines de milliers de molécules de protéines différentes » (Traduction libre, p. 328-329).
C’est ainsi qu’un biologiste moléculaire décrit une cellule. Le corps humain contient environ 10 000 milliards (10 000 000 000 000) de cellules pour le cerveau, les nerfs, les muscles et autres types de cellules.
Est-ce arrivé par hasard ?
Pourtant, aussi complexes que les cellules puissent l’être, les plus petits êtres vivants le sont encore bien plus. Sir James Gray, professeur de zoologie à l’Université de Cambridge, déclare : « Une bactérie est infiniment plus complexe que n’importe quel système inanimé connu des hommes. Il n’existe pas au monde un laboratoire capable d’égaler l’activité biochimique du plus petit des organismes vivants. » (Cité par Marshall et Sandra Hall, The Truth : God or Evolution ? [La vérité : Dieu ou évolution ?] 1974, p. 89).
Quelle est la complexité des plus petits êtres vivants ? Même le plus simple doit posséder une quantité stupéfiante d’informations génétiques pour fonctionner. Par exemple, la bactérie R. coli est l’une des plus petites créatures unicellulaires dans la nature. Les scientifiques calculent qu’elle possède environ 2 000 gènes, chacun avec environ 1 000 enzymes (catalyseurs organiques, produits chimiques qui accélèrent les autres réactions chimiques). Une enzyme est composée d’un milliard de nucléotides, dont chacun équivaut à une lettre de l’alphabet chimique, comparable à un octet en langage informatique. Ces enzymes donnent les instructions à l’organisme sur la façon dont il doit fonctionner et se reproduire. Les informations ADN dans cette seule cellule minuscule représentent « l’équivalent approximatif de 100 millions de pages de l’Encyclopaedia Britannica » (John Whitcomb, The Early Earth [Jeune-Terre], 1972, p. 79).
Quelles sont les chances que les enzymes nécessaires pour produire la plus simple créature vivante – chaque enzyme produisant une fonction chimique spécifique – puissent se réunir par hasard ? Les astrophysiciens, Sir Fred Hoyle et M. Chandra Wickramasinghe ont estimé les chances à une sur 1 040 000 (soit 1040 000 : mathématiquement parlant 10 suivis de 40 000 zéros, un nombre assez long pour remplir environ une douzaine de pages de cette publication).
Notez que les mathématiciens considèrent que les probabilités inférieures à 1 sur 1050 sont considérées comme « probabilité zéro ». (Hayward, p. 35-37).
Par comparaison, Sir Arthur Eddington, un autre mathématicien, estime qu’il n’y a pas plus de 1080 atomes dans l’Univers ! (Hitching, p. 70)
Tant que les évolutionnistes conserveront leurs conceptions sous forme de vagues abstractions, ils peuvent sembler plausibles. Mais lorsque les mathématiques rigoureuses sont appliquées à leurs généralités et que leurs assertions sont spécifiquement quantifiées, les fondements de l’évolution darwinienne sont démontrés comme si invraisemblables et irréalistes au point d’être impossibles.
La réaction révélatrice des scientifiques
Le professeur Behe fait le commentaire suivant concernant la curieuse réaction académique et scientifique face aux découvertes sur la complexité de la cellule : « Ces quatre dernières décennies, la biochimie moderne a révélé les secrets de la cellule. Les progrès ont été difficiles à atteindre. Cela a nécessité que des dizaines de milliers de personnes dédient les meilleurs moments de leur vie au travail fatigant du laboratoire […]
« Le résultat de ces efforts cumulés pour étudier la cellule – pour étudier la vie au niveau moléculaire – est un argument fort, clair et perçant pour la “conception” ! Le résultat est tellement sans ambiguïté et tellement signifiant qu’il doit être classé comme le plus grand accomplissement de l’histoire de la science. La découverte rivalise avec celles de Newton et d’Einstein, de Lavoisier et Schrödinger, de Pasteur et de Darwin. L’observation d’une Conception Intelligente de la vie est aussi capitale que l’observation révélant que la Terre tourne autour du Soleil, que les maladies sont causées par des bactéries ou bien que les rayons sont émis en quantum.
« L’ampleur de la victoire, obtenue à un coût si élevé grâce à des efforts soutenus au cours des décennies, devrait se célébrer en faisant sauter des bouchons de champagne dans les laboratoires du monde entier. Ce triomphe de la science devrait faire crier des dizaines de milliers de gens ²Euréka !²
« Mais aucune bouteille n’a été débouchée, aucun applaudissement ne s’est fait entendre. À la place, un silence curieux, embarrassé, entoure la complexité absolue de la cellule. Quand le sujet est abordé en public, les pieds commencent à remuer, la respiration se fait plus laborieuse.
« En privé, les gens sont un peu plus détendus ; beaucoup admettent explicitement l’évidence mais baissent ensuite les yeux, hochent la tête, et ne vont pas plus loin.
« Pourquoi la communauté scientifique n’embrasse-t-elle pas avidement cette découverte ? Pourquoi le fait d’avoir observé l’évidence d’une conception est-il manié avec des pincettes intellectuelles ? Le dilemme est qu’un côté de cette médaille est étiqueté ²Conception Intelligente², tandis que l’autre côté pourrait être étiqueté ²Dieu² » (p. 232-233, en italiques dans l’original).
Ces découvertes révèlent que la cellule vivante la plus simple est si complexe, si compliquée et si merveilleuse dans sa conception que la possibilité qu’elle soit apparue accidentellement est impensable. Il est clair que les évolutionnistes n’ont pas de réponse rationnelle à la formation des premières cellules. Ce n’est que l’un de leurs nombreux problèmes lorsqu’ils tentent d’expliquer la merveilleuse création qui, selon eux, se serait formée par hasard.