Commentaire biblique
Juges 5
Le cantique de Débora
« Le cantique de Débora est l’un des plus beaux exemples d’ode de triomphe conservé dans la littérature israélite [avec] une vivacité, un effet presque staccato de l’action et un esprit de pure exultation » (Tyndale Old Testament Commentaries, résumé du chapitre 5). Le chant célèbre l’issue relatée dans notre lecture précédente – une délivrance tout à fait inattendue d’un ennemi apparemment invincible et désespérément cruel.
Compte tenu de tout ce qui s’est passé, les premières lignes du chant sont très instructives : « Des chefs se sont mis à la tête du peuple en Israël, Et le peuple s’est montré prêt à combattre : Bénissez-en l’Éternel ! » (Le Bible du Semeur disant « le peuple s’est offert pour le combat. »). Bien qu’il ne s’agisse pas d’une traduction exacte de l’hébreu, l’expression idiomatique utilisée étant quelque peu obscure, elle traduit peut-être l’intention sous-jacente. Et le sentiment est certainement vrai dans tous les cas. En effet, une direction forte, intrépide et visionnaire, associée à un peuple qui s’offre volontiers à Dieu, produit une combinaison irrésistiblement puissante et fructueuse. Partout où il y a des hésitations et peu de succès parmi le peuple de Dieu, au moins l’un de ces deux facteurs fait défaut.
Le cantique donne des détails très intéressants sur les manœuvres de Dieu lors de la délivrance de Jabin, ainsi que sur les conditions de la servitude d’Israël à l’égard de ce terrible roi. Les versets 4-5 révèlent que Dieu a provoqué une pluie torrentielle juste avant ou pendant la bataille. Il ne fait aucun doute que le sol boueux a embourbé les lourds chars de fer de Jabin, réduisant considérablement la force de son armée et démoralisant ses troupes. Dieu utilise souvent les conditions météorologiques pour déconcerter les armées, et cela s’est même apparemment produit à l’époque moderne.
Les versets 6 à 9 révèlent la gravité de l’oppression de Jabin. Les routes principales étaient désertes de voyageurs, qu’il s’agisse de commerçants ou de pèlerins ; tous empruntaient les sentiers inconnus, plus rudes, mais sûrs, qui traversaient la région des collines. En outre, les nombreux petits villages israélites étaient constamment menacés de destruction et, par conséquent, beaucoup d’entre eux se dépeuplèrent, les habitants s’installant dans des villes plus grandes ou préférant s’abriter sous des tentes, comme l’avait fait Jaël.
Le verset 20 a été interprété de plusieurs manières, certains érudits préférant y voir une gifle ironique à la pratique cananéenne de l’astrologie, tandis que d’autres considèrent les étoiles comme symboliques des forces célestes réelles, ce qui implique qu’Israël a bénéficié d’une aide angélique dans sa lutte contre Jabin. Une autre explication est qu’il s’agit d’une référence aux météores.