Une étoile pour Jacob

Balak est déterminé à faire maudire Israël. Il emmène Balaam au sommet d’une troisième montagne, Peor, pour qu’il répète le rituel des sept astres, des sept taureaux et des sept béliers. Et du mont Peor, Balaam, qui avait l’intention de maudire, émet à nouveau de belles bénédictions sur les enfants d’Israël (versets 1-9). C’est bien sûr Dieu qui transforme les malédictions en bénédictions (Deutéronome 23:5). Finalement, Balak s’indigne contre Balaam et lui dit de rentrer chez lui (Nombres 24:11). Mais Balaam a encore des choses à dire.                                 

Remarquez la prophétie dans laquelle il déclare : « Je le vois, mais non maintenant, Je le contemple, mais non de près. Un astre sort de Jacob, Un sceptre s’élève d’Israël. Il perce les flancs de Moab, Et il abat tous les enfants de Seth. Il se rend maître d’Édom » (versets 17-18). Comme le note la Nelson Study Bible : « Ce langage poétique fait clairement référence au Messie. Le païen Balaam a eu une vision de la venue du Messie hébreu, le Seigneur Jésus-Christ ! Il était visible de loin. Il était comme une étoile, rayonnante et belle. Il était comme un sceptre, majestueux et puissant. Et il est le vainqueur de ses ennemis, y compris Moab – la nation qui a engagé Balaam pour maudire Israël ! Toutes les nations qui ont résisté à Israël et à l’œuvre de Dieu ont été frappées par la malédiction qu’elles avaient involontairement embrassée. Parmi elles, Edom, qui a rejeté la demande de Moïse de lui laisser un passage sûr (Nombres 20:14-21). Celui qui est issu de Jacob, le Messie, sera vainqueur de tous ses ennemis (voir Ps. 2 ; 110 ; Apoc. 19:11-21) » (note sur Nombres 24:15-19).

La légitimité de la prophétie de Balaam peut être trouvée dans le fait qu’elle est confirmée ailleurs dans la Bible. Jésus-Christ est représenté comme une « étoile » (2 Pierre 1:19 ; Apocalypse 22:16). Le sceptre, symbole de la royauté, qui devait demeurer en Juda (Genèse 49:10), devait revenir au Messie, Lui-même de la tribu de Juda, lors de Sa venue en puissance. Ensuite, il y a la prophétie sur le fait de battre les flancs de Moab et de détruire les fils de Seth. Bien que certains aient vu ici une référence au fils d’Adam, Seth, cela signifierait que le Messie détruirait toutes les personnes vivant à son retour (puisque toutes les personnes vivant depuis le déluge de Noé descendent de Seth), et la Bible explique clairement qu’Il ne fera pas cela. Le mot devrait être traduit par « tumulte », comme le fait la version Darby. Une prophétie similaire peut être trouvée dans Jérémie 48:45-46, « À l’ombre de Hesbon les fuyards s’arrêtent épuisés ; Mais il sort un feu de Hesbon, Une flamme du milieu de Sihon ; Elle dévore les flancs de Moab, Et le sommet de la tête des fils du tumulte. Malheur à toi, Moab ! » En effet, de nombreux passages annoncent la destruction de Moab et d’Edom lors du retour du Christ.

Après avoir annoncé trois autres brèves prophéties concernant les Amalécites, les Kénites (une tribu madianite), les Assyriens, les navires venant de l’ouest et les Hébreux, Balaam prend finalement le chemin du retour. Mais, même si ce chapitre ne le montre pas clairement, il ne le fait qu’après avoir expliqué à Balak un moyen efficace de nuire aux Israélites. Nous verrons les résultats des instructions de Balaam dans notre prochaine lecture.

La prostitution et l’idolâtrie des Israélites

Le voyage d’Israël est pratiquement terminé. Ils se trouvent dans le bosquet d’Acacia en Moab (Nombres 25:1), juste de l’autre côté du Jourdain, près de la ville de Jéricho (Nombres 26:63). Mais que se passe-t-il ? Le chapitre 25 décrit l’un des épisodes les plus horribles du livre des Nombres. Il est presque impossible d’expliquer comment Israël a plongé tête baissée dans une telle idolâtrie et un tel péché sans chercher ailleurs dans les Écritures. Mais lorsque nous regardons ailleurs, nous découvrons que Balaam a conseillé à Balak de tendre un piège de péché aux Israélites afin que Dieu maudisse Son peuple : « Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrent à la débauche. » (Apocalypse 2:14). Et comment cela a-t-il été accompli ? Dans Nombres 31, nous verrons plus en détail le conseil que Balaam a donné à Balak : « Voici, ce sont elles [les femmes madianites] qui, sur la parole de Balaam, ont entraîné les enfants d’Israël à l’infidélité envers l’Éternel, dans l’affaire de Peor ; et alors éclata la plaie dans l’assemblée de l’Éternel. » (Nombres 31:16).

Le plan de Balaam a fonctionné. Les femmes de Moab et leurs alliés madianites incitèrent sexuellement de nombreux Israélites à se joindre à eux dans leurs pratiques idolâtres sexuellement immorales. Cela a probablement été présenté comme une offre d’amitié nationale et peut-être même comme une nouvelle façon d’adorer Dieu. Pourtant, il s’agissait en fait d’une rébellion flagrante contre le vrai Dieu. Il ne fait aucun doute que les prostituées du temple séduisaient les hommes israélites en leur proposant des rites sexuels liés à leurs sacrifices religieux à Baal ou à Chemosh, également connu sous le nom de Moloch. Ce culte incluait souvent des sacrifices humains » (Alexander Hislop, Les Deux Babylones, 1959, p. 232). Ainsi, lorsque les Israélites ont mangé des sacrifices moabites (Nombres 25:2), ils ont peut-être participé à cette pratique effroyable. Le Psaume 106:28 dit qu’ils mangeaient « des victimes sacrifiées aux morts », mais la version Darby, à nouveau, est plus littérale en rendant cela « des sacrifices des morts » – ce qui, encore une fois, peut impliquer des sacrifices humains. Quoi qu’il en soit, « ce n’était pas une nouvelle période de troubles, c’était le défi le plus sérieux à relever. Le peuple avait été séduit par le culte de Baal. Et c’est le culte de Baal qu’ils avaient été envoyés en Canaan pour éliminer ! » (Nelson Study Bible, note sur Nombres 25:4-5). Dieu, furieux, ordonne à Moïse d’exécuter tous les délinquants en les suspendant au soleil jusqu’au coucher du soleil (verset 4 ; Deutéronome 21 :23).

Zimri, prince israélite de Siméon, présente effrontément à Moïse et à toute l’assemblée une princesse de Madian, Cozbi, qui était probablement une prostituée du temple. Bien que cela ne soit pas tout à fait clair, il semble qu’ils aient pratiqué leurs rites obscènes dans une tente ouverte, à la vue de ceux qui se trouvaient à l’entrée de la tente d’assignation ! Le petit-fils d’Aaron, Phinées, dans un zèle passionné pour Dieu et une juste indignation, prit une lance et la planta dans les deux. Honteusement, le culte idolâtre devait être assez répandu, car la peste ne s’est arrêtée qu’après la mort de 24 000 personnes. Cette catastrophe est encore plus grave que la rébellion de Koré, qui avait fait 14 700 victimes. Dieu se réjouit du zèle de Phinées dans l’exécution du jugement (Nombres 25:11 ; Psaumes 106:30-31) et donne à sa descendance la lignée du sacerdoce comme une alliance de paix éternelle (versets 12-13).

Suite à ce terrible incident, Dieu donne à Moïse l’instruction de « harceler » les Madianites, c’est-à-dire d’engager le combat pour se venger d’eux. Cette bataille, qui sera la dernière de Moïse, sera livrée sous peu, bien qu’elle ne soit rapportée qu’au chapitre 31.

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