La guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres
Pourquoi ne pouvons-nous pas trouver la paix ?
Mon père servit pendant la Seconde Guerre mondiale. Il ramena à la maison beaucoup de bagages, certains émotionnels et d’autres très concrets – de vieux uniformes, des médailles, des cartes et beaucoup de photos.
Un jour, en ouvrant les pages de sa Bible, je me souviens avoir trouvé un coquelicot séché entre des feuilles de papier ciré.
« D’où tiens-tu cela ?» lui ai-je demandé.
« Dans les champs de Flandres » (In Flanders Fields), répondit-il, et il commença à réciter un poème un peu triste écrit pendant la Première Guerre mondiale.
Dans les champs de Flandres, les coquelicots fleurissent
entre les rangées de croix qui marquent notre place
Et dans le ciel, malgré le rugissement des canons
L'on perçoit encore le chant des courageuses alouettes.
Je fus pris de court en entendant ces mots qui lui venaient du fond du cœur. C’était le seul poème que je ne lui avais jamais entendu réciter. Il devait avoir une signification profonde pour que mon père l’ait mémorisé.
« Dans les champs de Flandres » est un captivant poème de guerre dans lequel les morts parlent aux vivants, plaidant pour ne pas être oubliés. En étudiant le poème, l’on peut entendre les morts dire aux vivants :
Reprenez notre combat contre l’ennemi :
De nos mains qui chancellent, nous vous confions
Le flambeau qui sera vôtre et que vous tiendrez haut.
Si vous ne croyez plus en nous qui mourrons, jamais nous
Ne retrouverons le repos dans les Champs de Flandres
Où fleurissent les coquelicots
Prêtez attention à ce qui est dit ! Les morts incitent les vivants à poursuivre les combats, ce qui tragiquement, engendrera plus de morts.
Enfant, je me souviens que des vétérans portaient des coquelicots artificiels dans les rues de ma ville natale à l’occasion du 11 novembre. J’en ai un dans mon bureau, acheté au Canada, il y a quelques années. Je considère le coquelicot, non pas comme un symbole pro-guerre, mais comme un rappel poignant de la folie et de la tragédie de la guerre, en particulier de la Première Guerre mondiale.
« La longue guerre européenne »
Le sacrifice ultime consenti par toutes les victimes des guerres de tous temps devrait nous amener à considérer à la fois les causes et les conséquences des guerres.
Commençons par une nouvelle définition des termes. Le terme « Première Guerre mondiale » est habituellement utilisé pour décrire la guerre qui débuta en 1914 et qui se serait soi-disant terminée en 1918, tandis que le terme « Seconde Guerre mondiale » concerne celle qui dura de 1939 à 1945. Cependant, pour bien comprendre ce qui commença en 1914, nous devrions envisager d’utiliser le terme inventé par certains historiens, c’est à dire « la longue guerre européenne ».
Ce conflit, long de plusieurs décennies, débuta en fait en 1914 et se prolongea jusqu’en 1989 avec la fin de la Guerre Froide. Aujourd’hui, nous subissons encore les effets des événements de cette période qui dura 75 ans. Dans cet article, j’utiliserai les termes de manière interchangeable, mais gardez à l’esprit que les guerres mondiales du 20ème siècle sont plutôt considérées comme une seule guerre continue avec des intervalles de trêves temporaires.
Examinons premièrement le coût humain de la première phase de ce long conflit, connu sous le nom de Première Guerre mondiale ou Grande Guerre que beaucoup appelaient alors « la guerre qui mettra fin à toutes les guerres ». Lorsque les armes se sont tues, le 11 novembre 1918, environ 9 millions de soldats avaient été tués. 21 millions d’autres furent blessés, beaucoup mutilés à vie. Il fut impossible de compter les autres millions de civils morts de faim ou de maladie.
Pendant 52 mois horribles, cette guerre fut comme une énorme machine, avide de tuer. L’Allemagne seule perdit un homme à presque chaque seconde de la guerre.
Mais l’armistice ne mit pas fin à la tuerie. La Russie se déchira dans une guerre civile pour aboutir à une dictature communiste qui coûta la vie à des dizaines de millions de personnes au cours des 20 années suivantes. La guerre fut également un facteur majeur de la grande pandémie de grippe de 1918-1919 qui tua entre 20 et 50 millions de personnes dans le monde, bien plus que la guerre elle-même.
Les combats immédiats prirent fin, mais le conflit demeura
L’armistice mit fin au massacre, mais il n’apporta pas la paix. L’un des ouvrages les plus révélateurs sur ce sujet est « Une paix pour mettre fin à toute paix » de David Fromkin (1989).
Fromkin se concentre sur l’effondrement de l’Empire ottoman et sur l’impact de la guerre sur le Moyen-Orient, en particulier sur la création des divisions politiques modernes lors de la Conférence de paix de Paris, tenue en 1919-1920 par les nations victorieuses.
Comprendre l’histoire de la formation de la Syrie, de la Jordanie et de l’Irak, équivaut à comprendre en grande partie les conflits actuels qui touchent ces régions aujourd’hui. Comme le titre du livre l’indique, les conséquences de ces combats n’ont pas apporté la paix au Moyen-Orient. Bien au contraire, elles ont perpétué le conflit.
Pendant des centaines d’années, l’Empire ottoman réussissait à maintenir une paix fragile au Moyen-Orient. J’utilise le terme « paix » dans le sens où un gouvernement autocratique centralisé peut imposer l’ordre par la force brutale à une région profondément attachée aux appartenances ethniques et tribales. En dépit de leur religion (l’islam) et de leurs langues communes (l’arabe), il existait et existe toujours des divergences profondes qui perpétuent les tensions.
Mais avec leur victoire à l’issue de cette guerre, la Grande-Bretagne et les autres alliés mirent définitivement fin au règne turc au Moyen-Orient. À sa place, ils créèrent des pays similaires à ceux de l’Europe mais sans accord local. Les lignes géographiques des nouveaux États furent dessinées sans une compréhension adéquate des tensions ethniques et religieuses.
À titre d’exemple, observez les frontières de l’État de Jordanie. Vous voyez des lignes droites, certaines presque perpendiculaires les unes aux autres, sans aucun lien avec la réalité du terrain. Les factions belligérantes en Syrie rendent aujourd’hui un témoignage brutal de l’échec des diplomates, il y a près d’un siècle.
Échec du redécoupage de la carte du Moyen-Orient
Fromkin souligne que les politiciens européens supposèrent que le modèle de l’État laïc européen pourrait être imposé à une région dont les racines sont profondément ancrées dans la croyance d’une loi sacrée. Le Coran, le livre sacré de l’islam, donne naissance à la charia. Les islamistes radicaux estiment que les États démocratiques modernes n’ont aucune légitimité. Ceci est bien sûr particulièrement vrai pour l’État d’Israël, dont les habitants juifs souhaitent se rendre à la mer. Mais les islamistes sont également opposés aux États musulmans laïques dirigés par des dirigeants laïques, raison pour laquelle ils ont souvent tenté de renverser les gouvernements musulmans modérés.
Fromkin écrit : « la question cruciale est de savoir si le système politique moderne de l’Europe transplanté au Moyen Orient – caractérisé, entre autres, par la division des territoires en États laïcs indépendants basés sur la citoyenneté nationale – survivra sur le sol étranger du Moyen-Orient. » (pp. 563-564)
Le type de gouvernement laïc moderne n’a pas pu prendre racine dans la plupart des nations du Moyen-Orient. La démocratie à l’occidentale n’est qu’une structure superficielle masquant de profondes divisions ethniques. Les formes de gouvernement démocratiques modernes sont étrangères à une grande partie de la population musulmane. La démocratie ne peut être imposée par la force armée. Elle doit commencer dans les cœurs et les esprits des peuples et prévaloir après de longues périodes d’essais, de débats et de discussions.
Plus récemment, le Moyen-Orient moderne créé par les événements de la longue guerre européenne fut secoué depuis le printemps arabe de 2011. Non seulement des gouvernements furent renversés lors du soulèvement civil et de la guerre, mais des millions de réfugiés se répandirent au nord et à l’ouest en Europe. Les migrations humaines massives ont perturbé l’Europe dans un renversement surprenant, sinon ironique. Au Moyen-Orient, il y a presque un siècle, les diplomates européens créèrent un méli-mélo de nations qui ne pouvaient durer; de nombreuses personnes originaires de ces pays se trouvent à l’intérieur des frontières de l’Europe et la perturbent considérablement.
La vérité est que les dirigeants européens de l’époque de la Première Guerre mondiale sous-estimèrent le pouvoir de l’islam dans le cœur et l’esprit des gens. On pourra avancer l’argument que les dirigeants d’aujourd’hui ne comprennent toujours pas le pouvoir de la religion en général, et pas seulement celui de l’islam, en tant que force dans l’Histoire et au sein des peuples. Les politiques laïques et la pensée humaniste n’ont jamais remplacé le pouvoir de la religion pour offrir un sens et de l’espoir aux gens.
De même que le rêve d’un monde hellénisé d’Alexandre le Grand (c’est-à-dire imprégné de la culture grecque) fut finalement absorbé par les traditions et les idéologies antérieures des régions locales telles que celles de Babylone et de l’Égypte, ainsi en sera-t-il de tout projet d’implantation d’une culture radicalement différente à travers le Moyen-Orient. La prophétie biblique nous montre que la politique au Moyen-Orient et dans le monde est façonnée par de puissantes forces spirituelles mal comprises ou non reconnues par l’esprit humain (Apocalypse 16:13-14).
La Première Guerre mondiale engendra au Moyen-Orient des changements radicaux dont les répercutions se font ressentir encore aujourd’hui. Fromkin conclut son livre perspicace en déclarant que les questions soulevées lors du redécoupage de la carte de la région après la guerre « sont toujours contestées par la force des armes, année après année, dans les rues en ruines de Beyrouth, le long des rives du Tigre et de l’Euphrate et par les eaux du Jourdain biblique. » (p. 565)
Développer une culture sans Dieu
Le massacre humain dévastateur de la Première Guerre mondiale qui tua des millions de jeunes hommes dans la force de l’âge, aggrava une crise de la foi religieuse déjà existante. La pensée du siècle des Lumières avait déjà érodé l’emprise de la religion sur les peuples.
L’expansion des connaissances scientifiques et techniques plaça l’Homme au centre de la pensée morale, éliminant ainsi le besoin de s’appuyer sur Dieu. La théorie de l’évolution de Charles Darwin jette un doute sur le récit biblique de l’Homme en tant que création unique issue de la main d’un créateur. Les idées de Karl Marx sur le socialisme, associées aux études de Sigmund Freud sur la psychanalyse modifièrent la façon d’agir des gens les uns envers les autres, et qui plus est, mirent complètement de côté, Dieu et les valeurs bibliques.
La Première Guerre mondiale appelée également la Grande Guerre accéléra les tendances existantes en faveur de l’athéisme, du nihilisme et du déni de Dieu. Ce ne fut pas un nouveau phénomène humain. Au premier siècle, dans sa lettre à l’église de Rome, l’apôtre Paul décrivit le monde de son époque comme ayant chassé Dieu. Même à cette époque, les gens pouvaient voir la preuve évidente de l’existence de Dieu à travers le monde de la nature, mais ils refusaient de Le reconnaître ou de s’incliner humblement pour Le remercier et se soumettre à Lui.
Dieu permit à l’humanité de se vautrer dans sa propre promiscuité morale, préférant considérer le mensonge comme une vérité et récolter le fruit de son rejet de Lui en tant que Créateur. Voici la conclusion de Paul : « Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes. » (Romains 1:28, nous mettons en italique, sauf indication contraire).
La guerre changea les regards des gens sur le monde ainsi que sur eux-mêmes. Avant que tout cela ne commence, en août 1914, le monde était plein d’espoir et de possibilités. C’était une période de mondialisation véritablement dorée, au cours de laquelle les biens et les services, les idées et les cultures se partageaient, s’échangeaient en se propageant dans ce vaste monde. Mais ensuite, l’espoir fut asséché et l’effet d’un temps révolu et d’une génération perdue réorienta tout différemment. Dans son livre « A World Undone: The Story of the Great War, 1914 to 1918 » (Un monde anéanti : l’histoire de la Grande Guerre, de 1914 à 1918), G. J. Meyer illustre cela à travers le changement qui apparut dans la poésie après la guerre. Dans le monde d’avant-guerre, la poésie était toujours importante pour les hommes. Tant le bon que le mauvais, elle exprimait populairement les pensées et les perceptions intérieures des gens. Les journaux de l’avant-guerre recevaient des centaines de poèmes chaque jour.
Alors que les nations ont pris les armes et que les hommes partaient en guerre, la poésie de l’époque exprimait de nobles pensées sur le patriotisme et la gloire. Mais bientôt, lorsque la mort, la boue des tranchées, le gazage toxique et la simple horreur d’une nouvelle sorte de guerre sont devenus largement connus, l’humeur de la poésie changea. Comme le dit Meyer, « la littérature s’est arrêtée, sembla être morte pendant un moment, puis redémarra sur un tout autre mode » (2006, p. 544). Ceci est illustré par deux poèmes. L’un de Rupert Brooke, écrit en 1914, parle de mourir pour sa patrie en des termes pleins de noblesse :
Si je meurs au loin, croyez qu’il y aura un arpent de terre
dans quelque champ étranger qui sera pour toujours l’Angleterre.
Quelques mois après avoir écrit cela, Brooke mourut sur un navire-hôpital d’une piqûre de moustique infectée. Il avait 27 ans. Comparez cela avec un poème écrit plus tard pendant la guerre par Wilfred Owen. Décrivant le regard d’un soldat mourant jeté sur un wagon, il écrivit :
Si dans certains rêves étouffants, vous pouviez aussi marcher
Derrière le chariot dans lequel nous l’avons jeté,
Et voir les yeux blancs se tordant dans son visage,
Son visage qui pend comme un démon malade de péché ;
Si vous pouviez entendre, à chaque cahot, le sang
Venir en gargouillant des poumons altérés par la mousse…
Mon ami, vous ne diriez pas avec un si grand enthousiasme
Aux enfants brûlant d’une gloire désespérée
Le vieux mensonge : Dulce et décorum est pro patria mori (Il est doux et glorieux de mourir pour la patrie.)
Les poèmes d’Owen étaient une voix importante à l’époque et aujourd’hui, elle l’est toujours pour les critiques de la guerre. Meyer conclut : « La guerre a vraiment tout changé : pas seulement les frontières, pas seulement les gouvernements et le destin des nations, mais la façon dont les gens voient le monde ainsi qu’eux-mêmes depuis lors. C’est devenu une sorte de trou dans le temps, laissant le monde de l’après-guerre définitivement déconnecté de tout ce qui fut auparavant. » (p. 544, italiques dans l’original)
Comprendre l’origine d’une guerre invisible
Le poème « Dans les champs de Flandres » que j’ai déjà cité plus haut, ne doit pas être lu comme une glorification de la guerre mais comme un avertissement sobre de la folie de la guerre. Nous n’avons pas encore compris l’impact considérable de cette déflagration mondiale. Les démons de la guerre furent libérés, emprisonnés pendant un certain temps avant d’être relâchés au cours de la Seconde Guerre mondiale qui dura de 1939 à 1945. Depuis, les germes de tous les conflits majeurs se retrouvent dans ce qui commença en 1914.
Pourtant nous devons comprendre ce qui se passait à un niveau plus élevé – en fait, à un niveau spirituel.
Le Psaume 2:1-3 demande : « Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l’Éternel et contre son oint ? Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes ! ».
Voici le résumé de l’Histoire. Les royaumes, les nations et les peuples ont toujours voulu exclure Dieu et Ses desseins de leurs plans. Les guerres et les souffrances qui en découlent sont le fruit d’un esprit rempli d’hostilité et de colère contre Dieu, contre l’idée d’un Être suprême qui déclare avoir une conviction morale dans tout ce qu’Il fait et tout ce qu’Il révèle au monde.
Les nations sont en colère et se livrent bataille. L’humanité fut asservie par les longues annales de ses guerres. Jésus-Christ avait averti que le nombre croissant des « guerres et [des] bruits de guerres » serait un signe des temps qui conduirait à Sa seconde venue. En effet, dans l’avenir, il y aura une autre période de guerre mondiale qui éclipsera tout ce que l’on a pu voir jusqu’ici. Ce sera si meurtrier, si dévastateur, que sans l’intervention directe de Dieu, l’extinction humaine en résulterait (Matthieu 24:21-22).
Je ne sais pas si l’histoire que j’ai entendue il y a quelques années est vraie ou non, mais elle parlait d’un moine himalayen qui déplorait la perte de ses dieux. « Ils sont tous allés en Europe en 1914 et ils ne sont pas revenus », déclara-t-il à un voyageur.
En examinant les récits du début de cette terrible guerre, je suis encore frappé de voir à quel point cela semblait inévitable. Les dirigeants et les nations ont observé sans rien faire une Allemagne agressive qui s’armait et devenait de plus en plus belligérante. Au cours de cet été fatidique qui précéda le déclenchement des hostilités, il y eut des efforts désespérés en vue de retenir les chiens de guerre, mais ceux-ci se sont avérés vains.
Nous pouvons lire les récits et nous demander pourquoi personne n’a pu faire appel aux qualités morales et spirituelles pour mettre fin à cette frénésie. Y avait-il autre chose à l’œuvre, quelque chose d’invisible à l’œil humain ?
Parlant d’un futur conflit, Apocalypse 16 fournit la réponse. Lors d’une époque de troubles mondiaux, c’est-à-dire la crise prophétisée pour la fin de cet âge (voir Daniel 12: 1), des armées se rassemblent, appelées par les esprits du royaume du mal. Remarquez ces versets : « Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, pour préparer la voie aux rois qui viennent de l’Orient. Je vis sortir de la gueule du dragon [Satan], de la gueule de la bête [un puissant dictateur], et de la bouche du faux prophète [un grand chef religieux prétendant faussement représenter Dieu]… » (Apocalypse 16:12-13)
Tout au long de l’Histoire, certains dirigeants n’agirent pas selon leurs propres paroles et ne mirent pas en œuvre leurs propres plans, mais furent les agents des démons, réalisant les desseins du dieu de cet âge, Satan le diable (2 Corinthiens 4: 4). Les livres d’Histoire ne peuvent discerner cela. Aucune théorie géopolitique ne prend cette vérité révélée en considération. Mais sans cette dimension de compréhension, il est impossible de vraiment discerner le passé, le présent et surtout l’avenir.
Lorsque nous examinons cette Longue Guerre Européenne, distinguons-nous vraiment une guerre spirituelle plus importante agissant en coulisses ? Sommes-nous attentifs à l’impact d’un monde spirituel invisible qui agit sur la nature humaine et qui incite le cœur de l’Homme à se retourner contre son prochain ? Le sommes-nous ? Sans cette compréhension, l’humanité reste ignorante des bases sous-jacentes de ce monde et du véritablement fonctionnement de ce système. La vérité biblique révèle les causes de notre passé marqué par la guerre, mais nous informe également sur le futur qui nous est réservé.
Remarquez encore cette prophétie du livre d’Apocalypse 16 au sujet de la fin des temps : « Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant… Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon [c’est-à-dire Megiddo dans le nord d’Israël]. » (Versets 14 à 16)
Préparer le terrain pour la bataille finale
Le plus triste héritage de l’histoire des guerres humaines, c’est que l’avenir nous réserve encore plus de guerre. Les nations ne comprennent pas qu’il est nécessaire de changer l’esprit humain pour éteindre les flammes de la colère, de la suspicion et de la haine qui se transforment en conflit et en effusion de sang.
Ce que nous venons de lire est une prophétie au sujet d’une bataille finale, alors que les rois et les dirigeants de la terre s’opposeront à Dieu. La fin de cette bataille sera en effet « la guerre qui mettra fin à toutes les guerres ». Dieu « … les briseras avec une verge de fer, … [Il les brisera] comme le vase d’un potier. » (Psaumes 2:9)
Pendant que j’écrivais cet article, le président américain Donald Trump était à Bruxelles pendant deux jours pour le sommet 2018 de l’OTAN. Il fit la une des journaux par son insistance à ce que les États membres de l’OTAN respectent leur accord selon lequel ils doivent consacrer 2% de leur produit intérieur brut à la préparation militaire. Selon lui, il n’est pas juste que les États-Unis consacrent la plus grande partie de leur argent à la défense de l’Europe, à la fois en pourcentage et en dollars, alors que des pays prospères comme l’Allemagne dépensent beaucoup moins que ce qui est convenu, bien qu’ils génèrent des excédents considérables dans ses échanges commerciaux avec l’Amérique.
Bien que son argument paraisse certainement valable, il faut se demander si le Président ou l’un de ses conseillers comprend l’histoire européenne. Suggérer que l’Europe augmente ses dépenses en armements est l’ingrédient qui peut mener à un autre conflit. L’Histoire enseigne que les pays qui s’arment massivement utiliseront un jour ces armes lors d’une guerre. À nouveau, le principe des conséquences inattendues est à l’œuvre. En effet, l’Europe se réarmera et jouera un rôle dominant dans une déflagration finale qui menacera d’annihiler toute vie sur terre.
Une superpuissance mondiale dirigée par Satan inspirant de diaboliques dirigeants
Apocalypse 13 nous en dit plus sur l’historique de la « bête » et du « faux prophète » qui sont conduits par des esprits démoniaques lors d’une bataille décisive au retour de Jésus-Christ.
Le terme « bête » dans ce chapitre fait initialement référence à une superpuissance géopolitique de la fin des temps qui, entre autres choses, a derrière elle le diable agissant comme force motrice et invisible (verset 4). Elle amènera les gens à adorer Satan le diable (verset 4), qui est diamétralement opposé à Dieu (versets 5-6), elle persécutera et triomphera du peuple fidèle à Dieu (verset 7). Elle exercera le pouvoir sur une grande partie de la terre (verset 7). La « bête » fait également référence à un individu spécifique, un dictateur politique qui règnera sur son empire. Ce chapitre fait également référence à « une autre bête » qui aura l’apparence d’un agneau mais qui parlera comme Satan le dragon (verset 11). Elle accomplira des signes miraculeux qui séduiront une grande partie du monde et l’amènera à porter allégeance à la bête (versets 12-14) en utilisant le pouvoir de cet État pour persécuter et tuer ceux qui refuseront de la suivre (versets 15-17). Cela fait référence à une fausse religion et à son chef.
Cette personne est également présentée comme étant le faux prophète (Apocalypse 19:20) qui fera des miracles, et, s’alliant à un dictateur politique, utilisera l’autorité d’une grande religion mondiale pour défendre ses intérêts mutuels (elle est symbolisée par une femme immorale déchue chevauchant une bête dans Apocalypse 17:1-6). Ensemble, ils dirigeront une alliance de 10 « rois » ou 10 dirigeants ou groupes de nations et formeront ainsi cette superpuissance de la future fin des temps (versets 12-13).
En assemblant ces textes prophétiques, nous assistons à la prochaine phase d’un rêve européen millénaire qui est d’unir les nations européennes sous un gouvernement commun ayant pour objectif commun de gouverner le monde – comme nous l’avons vu dans les deux dernières guerres mondiales.
Ces efforts mèneront effectivement à une autre guerre mondiale – une guerre unique en son genre dans toute l’histoire de l’humanité !
L’intervention de Dieu pour nous sauver de nous-mêmes
Il faut comprendre que ce n’est pas seulement la dévastation par les armées qui frappera le monde dans les années futures. Les chapitres 6, 8 et 9 du livre de l’Apocalypse décrivent des évènements pendant lesquels des milliards de personnes seront littéralement tuées par les armes (6:4 ; 9:1-18), par la famine (6:5-6), par la maladie (6:8) et par d’horribles catastrophes naturelles (8:7-13).
Alors que les puissances militaires du monde se rassembleront au Moyen-Orient et que le destin de la race humaine est en jeu, la délivrance proviendra d’une source inattendue ! Cependant, cette dernière ne sera pas bien acceptée, dès le début.
Apocalypse 19:11-21 décrit ce qui se passera à ce moment-là : « Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes ; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même ; et il était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. »
Ce n’est rien d’autre que le retour de Jésus-Christ ! Mais cette fois, Il ne viendra pas sur terre pour offrir Sa vie en sacrifice pour les péchés de l’humanité, mais en tant que Roi conquérant qui mettra fin à toute rébellion humaine contre Dieu !
Verset 14 : « Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur. De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Et je vis un ange qui se tenait dans le soleil. Il cria d’une voix forte, disant à tous les oiseaux qui volaient au milieu du ciel : Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands. Et je vis la bête, les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de soufre. Et les autres furent tués par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était assis sur le cheval; et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair. »
Enfin un monde de paix
Lorsque les dernières grandes armées humaines auront été anéanties dans ce conflit et dans une ultime bataille qui suivra peu de temps après, comme cela est décrit dans Ézéchiel, aux chapitres 38-39, la paix commencera enfin à s’installer sur la terre entière.
Une magnifique prophétie d’Ésaïe 2:3-4 décrit comment les peuples du monde entier commenceront à apprendre et à mettre en pratique la voix de la paix de Dieu. Jérusalem qui fut pendant longtemps le centre des conflits, sera désormais le centre de la vérité et du mode de vie de Dieu : « Des peuples s’y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel. Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes : Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre. »
Malheureusement, la Première Guerre mondiale ne fut pas la guerre qui mit fin à toutes les guerres. Une génération plus tard, la Seconde Guerre mondiale ne le fut pas non plus. Le monde sera témoin d’encore plus de « Champs de Flandres » avant la fin de la guerre.
Si nous devions réécrire les lignes du poème « Dans les champs de Flandres », nous pourrions demander aux morts de dire aux vivants : « Arrêtez la querelle avec l’ennemi. Baissez les bras. De vos glaives, forgez des hoyaux, et de vos lances, des serpes. Au lieu d’apprendre la guerre, apprenez le chemin de la paix ! » Les paroles du prophète Ésaïe seraient une meilleure épitaphe pour les morts de toutes les guerres du passé.
Je me demande souvent si mon père, en citant ce poème, le voyait dans une perspective de paix plutôt que de conflit. Plusieurs années après sa mort, un de mes oncles me dit un jour que, lorsque la guerre de Corée avait éclaté, l’armée américaine cherchait à recruter des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Mon oncle et mon père avaient parlé de l’éventualité d’être appelé à servir à nouveau. « S’ils viennent me chercher, ils devront envoyer au moins trois hommes », déclara mon père, « parce que je n’y retournerai pas ». Il avait vu assez de guerre, assez d’hommes mourir et assez de corps enterrés. Il ne voulait pas revivre cela.
Maintenant, cent ans après la fin de la prétendue guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres, nous attendons le jour où la paix sera enfin apprise, plutôt que la guerre. Pouvez-vous imaginer cela ? Il est réconfortant de constater que cela se produira vraiment et Dieu nous dit comment !