Où sont passés tous les pères ?
Dès qu’elles ont entendu la porte s’ouvrir, les deux fillettes ont bondi de leur siège et se sont écriées : « Papa est arrivé, papa est arrivé ! » Il n’était plus question de rester assises tranquillement avec leur mère : leur cœur palpitait et leurs yeux s’écarquillaient à l’idée de jouer avec papa.
Il n’a pas tardé à les faire sauter dans les airs et elles éclataient de rire en le voyant imiter un gros ours. Assise tout près, leur mère prenait plaisir à les regarder et était prête à intervenir pour les calmer si le chahut dépassait les bornes.
Qui aurait cru qu’une telle scène pouvait être en danger de disparition ?
Disparition de la famille intacte
Malheureusement, dans bien des pays, de moins en moins d’enfants auront la chance de grandir avec leur père et leur mère. D’après les données statistiques, un tiers seulement des enfants américains atteindront l’âge de 18 ans alors qu’ils vivent encore avec leurs deux parents biologiques.
« L’absence du père constitue la tendance démographique la plus préjudiciable de notre génération, selon l’historien social David Blankenhorn. C’est la principale cause du déclin du bien-être chez nos enfants. C’est aussi le moteur de nos problèmes sociaux les plus urgents, allant de la criminalité à la violence faite aux femmes, en passant par la grossesse chez les adolescentes et l’exploitation sexuelle des enfants. » (Fatherless America: Confronting Our Most Urgent Social Problem, 1995, p. 1.)
Dans de nombreux pays avec un taux de divorce frôlant les 50 % ou plus et le taux des familles monoparentales qui en résulte étant par conséquent à la hausse de façon alarmante, il n’est pas surprenant de constater que seule une minorité d’enfants peuvent avoir l’assurance de vivre avec leur père et leur mère. Habituellement, c’est le père qui quitte le foyer et qui laisse à la mère la responsabilité d’élever seule les enfants, ce qui représente un désavantage indéniable pour les enfants. (Voir l’article ci-dessous intitulé « Qu’est-il arrivé aux pères ? »)
Quelle importance le rôle du père joue-t-il dans l’éducation des enfants ? Des études de recherche ont démontré que les pères, auxquels on accorde généralement moins de mérite qu’aux mères en ce qui a trait à l’éducation des enfants, jouent en fait un rôle essentiel dans l’éducation des enfants et leur réussite future. Étonnamment, ces études renforcent les mêmes principes que ceux qui ont été consignés dans la Bible il y a des milliers d’années ! Examinons certains de ces principes.
« Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. » (Éphésiens 6:4)
La Bible décrit le père idéal comme étant une personne qui participe activement et affectueusement à l’éducation de ses enfants.
Il est vrai que, lorsqu’il s’agit d’élever les enfants, les méthodes masculines du père comprennent souvent du chahut avec les enfants qui risque d’ennuyer et d’angoisser la mère ; celle-ci se voit souvent comme celle qui maintient le calme et l’ordre au foyer. Or, ce chahut joue en fait un rôle primordial dans l’acquisition d’habiletés sociales, physiques et intellectuelles à l’école et plus tard dans la vie des enfants.
« Le développement social, physique et intellectuel des enfants bénéficie grandement de la participation du père », a fait remarquer le pédopsychiatre de l’Université Yale, Kyle Pruett (cité par Judsen Culbreth dans l’article intitulé « What Dads Are Made Of » du Reader’s Digest de juin 2005, p. 72A). Les gains intellectuels sont manifestes dès la première année de vie et ils se poursuivent au-delà de l’école secondaire ou du lycée.
« Dès l’âge de huit semaines, explique le Dr Pruett, les nourrissons peuvent s’attendre à des différences entre les styles maternel et paternel de faire les choses […] Lorsque leur mère s’approchait d’eux, leur fréquence cardiaque et respiratoire diminuait et devenait régulière, leurs épaules se décontractaient et ils baissaient les paupières (Ah… maman). Lorsque leur père s’approchait d’eux, leur fréquence cardiaque et respiratoire s’accélérait, leurs épaules se contractaient et leurs yeux s’écarquillaient et s’illuminaient (Papa est arrivé… c’est l’heure de s’amuser !) » (Fatherneed: Why Father Care Is as Essential as Mother Care for Your Child, 2000, p. 25.)
Des études ont démontré que les jeux plus combatifs de ce type aident les enfants à vivre des expériences socio-émotionnelles qui les préparent pour l’école.
Grâce à son tempérament joueur, le père aide ses enfants à développer leurs habiletés motrices, leur coordination oculo-manuelle, leur sens de l’équilibre et leur confiance en soi. Je me rappelle avoir enseigné à mes quatre filles à faire du vélo, du ski alpin, du patin à roulettes et de la plongée avec tuba, et à pratiquer de nombreux autres sports dès leur jeune âge. Leur activité préférée consistait à inventer des jeux avec moi, comme le tour d’hélicoptère, alors que je les faisais tourner avec mes pieds comme les pales d’un hélicoptère, et le volcan, alors qu’elles tombaient de mes genoux dans le lit. Ces activités ont créé un lien durable entre nous et les ont aidées à ne plus craindre de relever de nouveaux défis.
Des études ont démontré que les jeux plus combatifs de ce type aident les enfants à vivre des expériences socio-émotionnelles qui les préparent à interagir avec autrui. Par exemple, ils apprennent la confiance en soi, à attendre leur tour et à devenir des leaders. « Les enfants qui font l’acquisition de ces habiletés sociales à un jeune âge grâce à leur père obtiennent de meilleurs résultats comparés à leurs pairs », selon le Dr Ross Parke, professeur de psychologie et auteur de l’ouvrage intitulé Fatherhood (cité par Culbreth, p. 72B).
Inversement, l’absence d’une figure paternelle a tendance à rendre les enfants plus passifs et plus craintifs. La recherche menée auprès d’enfants révèle que l’intimité ressentie par l’enfant à l’égard de son père est le facteur le plus prédictif de résultats positifs dans la vie de l’enfant, 25 ans plus tard.
« Contrairement aux autres, les enfants qui se sentent proches de leur père sont deux fois plus susceptibles de fréquenter une université ou un collège ou de trouver un emploi stable après leurs études secondaires, 75 % sont moins susceptibles d’avoir un enfant à l’adolescence, 80 % sont moins susceptibles d’aller en prison et 50 % sont moins susceptibles de présenter divers symptômes de dépression. » (Pruett, Fatherneed, p. 38.)
Les chercheurs ont également constaté que « les fils et les filles du groupe dont le père avait participé [à l’étude] s’exprimaient mieux », et que le quotient intellectuel des garçons était « positivement associé à l’implication paternelle dans leur éducation et, fait intéressant, qu’il était négativement associé à la rigueur disciplinaire imposée par le père. Comparativement aux autres, les garçons dont le père a participé activement à leur éducation ont obtenu un score plus élevé, sauf lorsque ce dernier exerçait une discipline stricte et autoritaire. » (P. 43-44)
La discipline a sa place, mais lorsqu’elle devient sévère et autoritaire — et la Bible nous met en garde à ce chapitre — elle engendre des résultats négatifs.
« Mon fils, sois attentif à ma sagesse, Prête l’oreille à mon intelligence […] » (Proverbes 5:1)
Normalement, les mères prodiguent des soins et du réconfort, tandis que les pères enseignent davantage à leurs enfants à découvrir le monde qui les entoure. Remarquez, par exemple, que, lorsque les mères prennent un bébé, elles le tiennent habituellement de manière à lui faire face, tandis que les pères prennent souvent les enfants de manière à ce qu’ils regardent dans la direction opposée et à ce qu’ils puissent explorer ce qui se trouve devant eux. Les pères sont « programmés » pour jouer un rôle très important en aidant les enfants à ne pas rester uniquement dans la sécurité de leur monde maternel.
« C’est dans la petite enfance, lorsque les bambins sont âgés d’un an et demi à environ trois ans et demi, affirme le Dr Pruett, que les pères jouent un rôle fondamental dans la vie de leur enfant : l’aider à se séparer en toute sécurité de l’intense dépendance maternelle du nourrisson.
« La dépendance maternelle est saine pour les nourrissons, mais les enfants ne peuvent faire l’expérience de leurs propres compétences et encore moins les mettre en pratique s’ils ne cherchent pas d’abord à devenir autonomes du point de vue physique et émotionnel. Et dans notre monde actuel, vous, le père, êtes le guide expert en la matière. » (P. 83-84)
Les pères qui s’investissent dans la vie de leurs enfants, qui les laissent explorer le monde extérieur et qui leur enseignent les merveilles de la nature les aideront à développer leur curiosité et leur estime de soi. « Les nourrissons qui ont bénéficié de la présence paternelle pendant les premiers 18 à 24 mois de leur vie sont plus sûrs d’eux-mêmes que les autres pour explorer le monde qui les entoure, et ils le font avec vigueur et intérêt. Ils ont tendance à être plus curieux et moins hésitants ou craintifs, en particulier en présence de stimuli nouveaux ou inhabituels. » (P. 41)
Un jour, ces habiletés exploratoires deviendront primordiales, tant à l’école qu’au travail. Les personnes curieuses et sociables qui ne craignent pas d’essayer de nouvelles méthodes auront plus de facilité à réussir malgré les défis qui se présenteront. Après tout, leur père leur a déjà enseigné à se débrouiller dans la vraie vie, à surmonter les frustrations et à trouver leurs propres solutions.
« Les pères peuvent influer sur les progrès de leurs enfants à l’école, sur leurs matières préférées, voire sur le type de carrière qu’ils choisiront, affirme le Dr Parke. Si un enfant préfère lire et qu’il déteste les mathématiques ou qu’il aspire à devenir un physicien ou un ingénieur plutôt qu’un critique littéraire ou un historien, l’attitude, l’encouragement et les autres comportements de son père y sont pour quelque chose. » (Fatherhood, 1996, P. 156.)
Comment le cœur des pères peut-il être ramené à leurs enfants ? La participation active des pères dans la vie de leurs enfants constitue un moyen important d’y parvenir !
Les résultats d’études menées dans les années 1960 à propos de l’influence des pères sur leurs enfants ont surpris même les chercheurs. Par exemple, ceux-ci ont constaté que le temps que les pères consacraient à la lecture avec leurs enfants constitue un excellent facteur prédictif de nombreuses habiletés intellectuelles, en particulier les aptitudes verbales de leurs filles. Fait remarquable, cette même étude n’a pas révélé le même effet lorsque c’était les mères qui lisaient à leurs enfants, ce qui indique que les pères jouent un rôle très particulier au chapitre de la lecture aux enfants.
Ainsi, les femmes très performantes, comme Margaret Thatcher et Indira Gandhi, respectivement ex-premières ministres de la Grande-Bretagne et de l’Inde, ont mentionné qu’elles avaient été très influencées et encouragées par leur père dans leur carrière universitaire et politique.
Un autre rôle important des pères consiste à inculquer à leurs enfants des valeurs morales et spirituelles. Lorsque les pères sont de bons modèles de moralité, les enfants respectent leurs deux parents davantage. S’ils établissent des règles justes et équitables permettant aux enfants de s’épanouir, ceux-ci ont tendance à se montrer plus obéissants. Or, lorsque c’est la mère qui établit les règles, les enfants ont tendance à les défier davantage.
« Les fils de pères qui ont endossé davantage de responsabilités pour établir des limites, pour discipliner leurs enfants et pour les aider avec leurs devoirs et leurs problèmes personnels, d’ajouter le Dr Pruett, ont obtenu des scores considérablement plus élevés au chapitre de l’empathie (meilleure compréhension et plus grande compassion relativement aux sentiments d’autrui) […] La privation du père est directement liée au manque de maîtrise de soi chez l’enfant. » (P. 48, 51)
« Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, Et le cœur des enfants à leurs pères […] »
Lorsque Dieu unit en mariage Adam et Ève, les deux premiers êtres humains, Il leur dit de se multiplier et de peupler la Terre. Il avait soigneusement conçu l’unité familiale de manière que l’enfant soit élevé par les deux parents qui agiraient comme des pôles opposés (masculin et féminin).
L’enfant allait se trouver au cœur même de cette union et subir une influence égale des deux parents, un peu comme une boule métallique suspendue entre deux pôles magnétiques. De même, chaque parent exerce sa propre influence de sorte que l’enfant est élevé de manière à se développer d’une manière équilibrée et complète.
Les chercheurs ont confirmé que la participation active du père et de la mère est idéale pour élever des enfants équilibrés et mûrs. Voici certaines de leurs constatations :
- Les enfants désirent ardemment avoir un père et naissent avec l’aspiration de trouver leur père et de créer des liens avec lui et pas seulement avec leur mère.
- Les pères ont la capacité interne ou l’instinct de combler ce désir chez leur enfant.
- L’amour d’un père pour son enfant est aussi profond que celui de la mère.
- Chaque enfant est aimé d’une façon unique par son père et sa mère.
- Le désir de se sentir émotionnellement proche de ses enfants toute la vie durant est le même chez l’homme que chez la femme, bien qu’il puisse prendre diverses formes.
- Les pères sont tout aussi capables d’interpréter les comportements de leurs enfants que les mères.
- Les pères et les mères ressentent le même niveau d’anxiété à l’idée de confier la garde de leurs enfants à quelqu’un d’autre.
- Exception faite de l’allaitement, rien ne prouve que les femmes soient biologiquement prédisposées à être de meilleurs parents que les hommes.
- Les hommes qui s’investissent dans leur rôle de père sont mieux en mesure de se comprendre et de comprendre les autres.
- Un père qui s’implique auprès de ses enfants en récolte les bienfaits sur le plan de sa santé.
- La présence du père à la naissance de son enfant constitue le facteur de protection le plus important contre les complications à l’accouchement et les maladies ou traumatismes ultérieurs du nouveau-né.
- Un enfant trop gâté devient généralement égoïste.
Une tendance encourageante se dessine dans la société occidentale : un nombre accru de parents souhaitent maintenant faire équipe pour élever leurs enfants, c’est-à-dire agir de concert pour répondre à leurs besoins physiques et affectifs, endosser leurs responsabilités parentales et prendre les décisions liées à leurs enfants. Au lieu de laisser à la mère le soin d’élever les enfants, davantage de pères désirent maintenant s’impliquer activement à cet égard.
Selon le Dr Pruett, des hommes issus de toutes les couches de la société, de Wall Street aux refuges pour personnes sans abri, affirment avec conviction qu’ils désirent élever leurs enfants d’une manière plus active que leur propre père ne l’a fait. Comme l’explique un gestionnaire chevronné de la société de placement Goldman Sachs : « Je ne veux pas que mon fils ressente le même vide que moi dans son cœur, là où son père a sa place. » (P. 1)
« Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, Et le cœur des enfants à leurs pères, De peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit. » (Malachie 4:6)
Dieu tient beaucoup à préserver les familles. Il est intéressant de constater que le cœur des pères doit d’abord être ramené à leurs enfants avant que celui des enfants soit ramené à leurs pères.
Comment le cœur des pères peut-il être ramené à leurs enfants ? La participation active des pères dans la vie de leurs enfants constitue un moyen important d’y parvenir !
Le simple fait de faire la lecture aux enfants s’est avéré un moyen sûr d’améliorer grandement leurs aptitudes verbales. Jouer avec eux, afin qu’ils ressentent la chaleur, la tendresse et l’humour paternels, contribue énormément à resserrer les liens qui se sont révélés importants pour obtenir des résultats positifs à l’avenir.
Emmener les enfants faire une promenade et leur montrer les merveilleux êtres vivants qui les entourent piquera leur curiosité et éveillera leur soif de connaissances. Leur montrer comment vaincre leurs craintes en relevant des défis physiques comme apprendre à faire du vélo ou à pratiquer un nouveau sport améliore leur confiance en soi, leur sociabilité, leur coordination physique et leur persévérance, qui constituent des attributs extrêmement importants à l’école et au travail.
Inculquer aux enfants de solides valeurs morales constitue un autre moyen d’amener le cœur des pères à leurs enfants. Il est fantastique de voir que les fils et les filles peuvent se tourner vers leur père pour obtenir une orientation morale et constater que celui-ci aime leur mère et qu’il leur sert de modèle.
Les pères sont aussi idéalement aptes à inculquer le sens de la logique à leurs enfants afin qu’ils puissent comprendre non seulement ce qu’ils devraient faire dans une situation donnée, mais aussi pourquoi ils devraient le faire. La Bible est une source merveilleuse à cet égard, non seulement parce qu’elle révèle de solides principes moraux et spirituels, mais aussi parce qu’elle explique du point de vue divin pourquoi ces principes devraient être adoptés et ce qui arrive lorsqu’ils le sont et lorsqu’ils ne le sont pas.
En revanche, comment le cœur des enfants peut-il être ramené à leur père ? Encore une fois, la Bible constitue la meilleure source pour commencer à chercher la réponse ; elle explique qu’il faut d’abord que les parents suivent l’exemple de Dieu en ce qui concerne Son amour pour Ses enfants et que les enfants honorent et aiment leurs parents, et qu’ils leur obéissent.
Après tout, le Cinquième Commandement nous dit : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne. » (Exode 20:12) Selon Dieu, le père comme la mère doivent contribuer à élever leurs enfants, et ceux-ci doivent manifester autant de respect pour l’un que pour l’autre.
Comme l’a confirmé la recherche, il n’y a rien de mieux que le concept initial divin d’un père et d’une mère aimants, épaulés par leur famille élargie, pour élever leurs enfants selon Ses préceptes. Le Dr Parke l’explique de manière succincte lorsqu’il affirme que les mères et les pères sont effectivement différents, « mais que leurs façons distinctes d’élever les enfants se complètent parfaitement, au profit de ceux-ci ». (Cité par Culbreth, p. 72D.)
Il est vraiment tragique de constater que la société en est venue à se demander où sont passés tous les pères, du fait qu’un si grand nombre d’entre eux quittent ou abandonnent leur rôle. Si vous êtes un père de famille ou si vous êtes sur le point de l’être, vous n’avez pas à suivre cette tendance. Au contraire, en respectant les lois de Dieu et en adoptant Ses véritables valeurs, vous pouvez être le type de père qu’Il souhaiterait que vous soyez ! Et vos enfants seront bénis.
Qu’arrive-t-il lorsque les pères sont absents ?
Dans les sociétés occidentales, plus d’enfants que jamais grandissent sans leur père. En fait, selon le recensement américain, environ un enfant sur quatre grandit sans son père et la moitié des enfants seront élevés dans une famille monoparentale à un moment donné. Mais cela signifie-t-il que les mères qui élèvent leurs enfants seules sont vouées à l’échec ?
Pas du tout, de répondre le Dr Kyle Pruett. Cela « ne signifie pas que les enfants sans père ou négligés par leur père sont condamnés. Cela signifie plutôt que nous devons épauler les mères seules dans leurs efforts pour offrir à leurs enfants des relations avec des hommes bienveillants. Et cela signifie que nous pouvons alerter ces mères sur le besoin intense de leurs enfants d’avoir de telles relations si leur propre besoin naturel d’être proche d’un père a été en quelque sorte endommagé par leur expérience personnelle, ce qui risque de les inciter à fermer la barrière derrière leurs enfants. » (Fatherneed, 2000, p. 14.)
Repérez de bons modèles de comportement masculin, des hommes qui sont compétents et qui accepteraient volontiers d’emmener vos enfants faire des emplettes et d’autres sorties.
Les mères seules, les mères divorcées et les veuves qui ont des enfants doivent relever un énorme défi. Certes, bon nombre d’entre elles font un travail superbe en élevant des enfants formidables, mais elles doivent surmonter de sérieux obstacles. « Comparativement aux enfants qui ont un père, les enfants sans père sont plus portés à souffrir de dépression, ils sont deux fois plus susceptibles d’abandonner leurs études, ils obtiennent de moins bons résultats et ils sont plus violents à l’école, ils prennent davantage de drogues, ils sont plus actifs sur le plan criminel, ils tentent plus souvent de se suicider (et y parviennent plus fréquemment) et ils risquent davantage de devenir parents à l’adolescence. » (P. 158)
De quelles façons les mères seules peuvent-elles s’en sortir ? En voici quelques-unes :
- N’essayez pas de jouer tous les rôles pour votre enfant ; contentez-vous de donner le meilleur de vous-même.
- Repérez de bons modèles de comportement masculin, comme vos frères, des pères, des amis de sexe masculin, des responsables d’église et des voisins qui sont compétents et qui accepteraient volontiers d’emmener vos enfants faire des emplettes et d’autres sorties.
- Inscrivez vos enfants à des activités dirigées par des hommes bons, comme des entraîneurs, des responsables d’église, des membres de l’organisme « Big Brothers » (Grands Frères), etc., afin qu’ils soient fortement exposés à des attitudes et comportements masculins.
- Ne dénigrez pas le rôle des hommes en général du simple fait que vous avez eu des expériences négatives avec certains d’entre eux.
- Appuyez activement le intérêt sain que manifeste votre enfant à l’égard des hommes.
- Efforcez-vous d’avoir une relation positive avec les hommes afin que vos enfants voient les avantages d’une saine masculinité.
- Entourez-vous de tout le soutien possible, tant émotionnel que physique, social et spirituel.
- Soyez positive – ne laissez pas la solitude, l’amertume et l’isolement prendre racine.
Nous avons également tous la responsabilité d’aider les veuves (y compris les mères seules) et les orphelins (qui, selon la Bible, incluent les personnes qui n’ont pas de père) à satisfaire leurs besoins physiques et affectifs. Comme le disent les Saintes Écritures, « La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. » (Jacques 1:27)
Qu’est-il arrivé aux pères ?
De nos jours, les médias dénigrent souvent le rôle des pères en dépeignant ceux-ci comme des incapables, ineptes et maladroits alors que leurs enfants sont sauvés par une mère presque surhumaine.
Il s’agit d’une attaque subtile mais cinglante contre le rôle légitime des pères. Selon le Dr Ross Parke, « il est tout à fait dévastateur de bourrer le crâne de nos enfants avec des images négatives des pères, d’ignorer les hommes qui partagent également les responsabilités parentales avec la mère de leurs enfants et de montrer uniquement des pères à temps partiel ou des pères qui ont abandonné leurs enfants. » (Throwaway Dads, 1999, p. 81)
La littérature moderne tire profit de cette caricature de la figure paternelle. Les ouvrages tels que Raising Boys Without Men (Élever des garçons sans hommes) illustrent cette vision radicale selon laquelle les enfants peuvent se passer d’un père.
Or, devant les statistiques sur la façon dont la société est en voie de devenir hédoniste et dysfonctionnelle en adoptant de tels concepts, nous nous demandons où sont passés tous les pères. Où est leur leadership ?
La réponse ? Bon nombre d’entre eux ont abandonné leurs responsabilités par égoïsme. Mais d’autres ont été intimidés par la culture moralement relativiste d’aujourd’hui. Ils sont confus quant à leur propre masculinité, et ce qu’elle signifie et ont renoncé petit à petit à assumer les rôles de soutien de famille, de protecteur, d’enseignant et de formateur que Dieu leur a confiés.
Dans un passage particulièrement perturbant du livre d’Ésaïe, la société est décrite non seulement comme elle était à l’époque de ce prophète, mais aussi comme elle sera avant le retour du Christ, selon les prophéties. Elle ressemble étrangement à notre société moderne : « Je leur donnerai des jeunes gens pour chefs, Et des enfants domineront sur eux. Il y aura réciprocité d’oppression parmi le peuple ; L’un opprimera l’autre, chacun son prochain ; Le jeune homme attaquera le vieillard, Et l’homme de rien celui qui est honoré […]
« L’aspect de leur visage témoigne contre eux, Et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler. Malheur à leur âme ! Car ils se préparent des maux […] Mon peuple a pour oppresseurs des enfants, Et des femmes dominent sur lui […] » (Ésaïe 3:4-5 ; Ésaïe 3:9 ; Ésaïe 3:12)
En effet, il a été prophétisé que le rôle des pères serait un jour pratiquement abandonné en raison de la société qui se veut de plus en plus aveugle et non respectueuse de la loi divine. Selon le sociologue David Blankenhorn, « une grande partie de nos débats nationaux sur la délinquance juvénile ignore purement et simplement l’éléphant dans la pièce qui est « l’absence du père ». De plus, de nombreux analystes considèrent presque les normes traditionnelles de paternité comme étant la cause principale du problème de la violence chez les jeunes, plutôt que son remède. » (Fatherless America, 1995, p. 29.)
Face à tout cela, nous nous devons d’éviter les mauvaises voies de la société, et l’un des moyens essentiels pour y parvenir consiste à consolider l’unité familiale le mieux possible.
Nous devons prendre conscience de l’importance du rôle du père et de la mère dans l’art d’élever les enfants et éviter de céder aux faux concepts selon lesquels un autre mode de vie parentale serait tout aussi bon.