Pour l'Avenir : Préface
juillet–août 2019
Dans les jours sombres de juin 1940, alors que le régime nazi avait contourné la ligne Maginot, occupant Paris et contraignant le maréchal Pétain à chercher un armistice, la voix solitaire d’un capitaine décoré de la Grande Guerre, Charles de Gaulle se faisait entendre sur Radio Londres. Son message allait dynamiser une nation et servirait également à définir notre compréhension du monde d’aujourd’hui. Le 18 juin 1940, il déclara : « Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale ». Le Général de Gaulle comprenait, comme peu d’autres, que l’occupation de la France n’était pas la fin, mais simplement une bataille dans une guerre mondiale plus vaste – une guerre qui serait gagnée avec le soutien de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Il comprenait que la nature même des guerres européennes avait changé, qu’elles avaient été « mondialisées » et que la France n’existait pas seulement comme une place en Europe, mais comme une idée et comme faisant partie d’un empire intégré qui allait renaître.
Dans ce numéro, nous examinons l’histoire et l’impact du débarquement de juin 1944 dans le cadre d’une longue série de luttes pour ressusciter le pouvoir d’une Europe unie. Que ce soit sous Napoléon, sous Hitler ou dans une Union européenne pacifique et économique, l’histoire de l’Europe évolue inexorablement vers l’unification. Pourquoi en est-il ainsi ? Et, pourrait-il y avoir quelque chose de plus profond et de plus important – quelque chose décrit dans la Bible – derrière de tels efforts d’unification ? La nature des conflits en Europe a changé, ses conséquences sont et seront mondiales. Préparons-nous à la possibilité que nos dirigeants oublient les leçons de l’Histoire.