La Bible est-elle intacte ?
Les textes bibliques ont-ils été préservés dans leur intégralité ? Nos Bibles modernes contiennent-elles des copies conformes aux manuscrits originaux très anciens ? Ces derniers ont-ils été modifiés ? Nos Bibles françaises contiennent- elles une reproduction fidèle des écrits inspirés des prophètes et des apôtres du temps jadis ?
Certes, les langues diffèrent, car la Bible, à l'origine, n'a pas été écrite en français. L'Ancien Testament a été en grande partie écrit en hébreu, et quelques portions ont été rédigées en araméen. Le Nouveau Testament, lui, a été écrit en grec.
La première traduction de la Bible en français date du XVe siècle. Il s'agit de celle de Jacques Lefèvre d'Étaples. Les Saintes Écritures avaient-elles beaucoup changé entre temps ?
La première Bible française date du XVe siècle. Les textes originaux ont-ils perdu de leur pureté une fois traduits ? Nos versions actuelles sont-elles fidèles ?
Ces questions sont justifiées car si l'on peut prouver que nos Bibles actuelles diffèrent du Livre des livres dans sa version originale inspirée, pourquoi se soucier de ce qu'elle déclare ? S'il n'y a pas moyen de prouver qu'elle a été traduite fidèlement, et préservée dans sa totalité, il est difficile de croire qu'elle représente la Parole de Dieu. Il importe donc que nous examinions la question de près.
L'Ancien Testament a-t-il été préservé fidèlement ?
La Bible hébraïque - ce que nous appelons aujourd'hui l'Ancien Testament -- est bien plus ancienne que le Nouveau Testament, ayant été rédigée approximativement entre 1446 et 400 avant notre ère, il y a 25 à 35 siècles. Nos versions françaises actuelles sontelles en tous points fidèles aux originaux ? Tâchons de le savoir.
L'apôtre Paul a déclaré, en parlant des Juifs, que "les oracles de Dieu leur ont été confiés" (Romains 3:2). Pendant des siècles, ceux-ci ont méticuleusement préservé leurs écrits sacrés. Les manuscrits de la Bible en notre possession aujourd'hui ont été rédigés à la main il y a longtemps, bien avant l'invention de l'imprimerie. Les scribes juifs qui ont copié les écrits de l'Ancien Testament de génération en génération étaient très scrupuleux et pointilleux lorsqu'ils faisaient des copies.
Ces copies méticuleuses de la Bible hébraïque étaient exécutées par les massorètes - des scribes juifs à qui l'on confiait cette tâche entre 500 et 900 de notre ère. Leur version de l'Ancien Testament, considérée quasi universellement comme la plus reçue, nous est connue sous le nom de texte massorétique.
Avant et pendant cette période, les experts copistes se conformaient à diverses règles très strictes pour copier leurs livres saints sur des parchemins. Les massorètes exigeaient notamment que tous les parchemins comportent divers systèmes de numérotation des mots. Pour vous donner une idée de l'un des tests dont ils se servaient, quand ils faisaient une nouvelle copie, ils comptaient le nombre de mots qu'elle contenait. Si ce nombre n'était pas le même que celui du document qu'ils copiaient, ils ne s'en servaient pas ; ils s'en débarrassaient.
Ces mesures garantissaient que pas le moindre mot ne pouvait être ajouté ou retranché, des Saintes Écritures. Grâce à ces mesures, les rouleaux qui formaient la Bible hébraïque furent méticuleusement et fidèlement copiés au fil des siècles.
Les livres de l'Ancien Testament
Vers 90 de notre ère, les autorités juives s'assemblèrent en un concile à Jamnia, en Judée, sur le littoral méditerranéen, et affirmèrent que le canon - l'ensemble des écrits reconnus comme divinement inspirés - de la Bible juive était complet et digne de confiance.
Bien que quelques différences existent dans l'ordre où les divers livres sont placés - la Bible juive présente les textes en 22 livres tandis que nos Bibles modernes en comptent 39 - le contenu est néanmoins le même. Les différences proviennent du fait que des livres comme Josué et Juges étant écrits sur le même rouleau ne font qu'un livre pour les Juifs, tandis qu'ils passent pour deux livres distincts dans nos Bibles modernes. Il en va de même pour I et II Samuel, I et II Rois et I et II Chroniques. Pour les Juifs, ces groupes de deux ne font qu'un, alors que dans nos Bibles françaises, I et II font deux livres.
Le concile juif de Jamnia rejeta d'autres livres douteux dits apocryphes et pseudo épigraphes, les déclarant non inspirés ou ne faisant pas autorité. Ils ne font donc pas partie des textes reconnus ou du canon hébreu accepté. Ces livres sont d'ailleurs exclus dans la plupart des versions françaises modernes.
À travers les siècles, le peuple juif a pris bien soin de préserver fidèlement l'Ancien Testament que nous possédons aujourd'hui. La plupart des manuscrits de l'Ancien Testament en notre possession sont, pour ainsi dire, identiques aux copies faites par les massorètes, et ne comportent que quelques différences infimes.
Qu'est-ce que la critique textuelle ?
La "critique textuelle" est une discipline dans laquelle les experts comparent les divers manuscrits entre eux, dans le but de cerner le mieux possible la pensée de l'auteur. Les manuscrits originaux sont des copies successives de documents écrits à la main, même si les scribes qui s'en sont chargés ont exercé le plus grand soin. De ce fait, la critique textuelle s'efforce d'identifier les variations de manière à déterminer ce que déclare le texte original.
Après 1455, année de l'invention de l'imprimerie par Gutenberg, la Bible a pu être imprimée maintes fois avec une exactitude prévisible. De ce fait, il n'y avait plus besoin de se soucier des variations. Par contre, avant 1455, les divers manuscrits affichaient quelques petites différences. C'est donc pour la période antérieure à 1455 que la critique textuelle est utile.
Du fait des exigences imposées aux copistes et du nombre restreint d'endroits où les copies pouvaient être faites, peu de variations ou de versions différentes de l'Ancien Testament ont vu le jour. Quand les manuscrits de la mer Morte (comprenant essentiellement des portions de l'Ancien Testament datant surtout du Ier siècle avant notre ère) furent découverts en 1947, on s'inquiéta d'abord de ce qu'ils révéleraient probablement des différences marquées avec le texte massorétique de l'Ancien Testament.
Les manuscrits de la mer Morte étant de mille ans plus anciens que le texte massorétique le plus ancien et le plus fiable en notre possession aujourd'hui (le Codex de Leningrad, datant de 1008 de notre ère), les experts s'attendirent à trouver des variations majeures entre les écrits. Or, qu'advint-il ?
Après plusieurs années d'examens approfondis, les savants se sont aperçus que les manuscrits de la mer Morte qu'ils ont examinés ne contiennent que quelques variations relativement mineures et infimes avec le texte massorétique de l'Ancien Testament.
"Ces textes bibliques les plus anciens que l'on connaisse affichent une caractéristique bien particulière", explique l'historien Ian Wilson. "Bien que datant de 1000 ans de plus que les textes disponibles jusque là en hébreu, ils prouvent à quel point les textes de nos Bibles actuelles sont fidèles à ceux d'il y a 2000 ans et démontrent leur actualité. C'est ainsi que deux rouleaux d'Ésaïe contiennent pratiquement le même texte que celui de nos Bibles modernes.
"Bien qu'il existe, comme il fallait le prévoir, quelques différences minimes, il s'agit essentiellement de permutations de mots ou de l'addition ou de l'absence de certains termes. Par exemple, dans nos Bibles modernes, Ésaïe 1:15 se termine par "vos mains sont pleines de sang", l'un des documents de la mer Morte ajoute "et vos doigts de crimes". Au chapitre 2 du même livre, et au Ésaïe 2:3, nos Bibles actuelles ont "Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob", les manuscrits de la mer Morte omettent "à la montagne de l'Éternel".
"Ces divergences sont insignifiantes, et il ne fait aucun doute que les livres bibliques entreposés si soigneusement à Qumran il y a deux mille ans étaient tellement proches de ceux que nous avons dans nos Anciens Testaments hébreux actuels que cela ne fait aucune différence" (The Bible in History, 1999, p 205).
Incidemment, si quelques variations existent, cela ne veut pas dire que les manuscrits de la mer Morte étaient fidèles aux originaux et que le texte massorétique ne l'était pas. Il ne faut pas oublier que les manuscrits de la mer Morte n'ont pas nécessairement été copiés avec les règles très strictes de préservation que les principaux scribes de l'époque. Néanmoins, la remarquable découverte des manuscrits de la mer Morte confirme indéniablement que l'Ancien Testament a bien été préservé pour nous.
Qu'en est-il du Nouveau Testament ?
Si les manuscrits de l'Ancien Testament ne sont pas très nombreux, pour le Nouveau, il en va tout autrement. Il existe littéralement plusieurs milliers de manuscrits grecs du Nouveau Testament, de diverses époques et de divers endroits. Toutefois, comme pour l'Ancien, les originaux des divers livres qui le composent n'existent plus.
Il existe plus de fragments et de manuscrits anciens reconnus du Nouveau Testament que de manuscrits des dix oeuvres littéraires classiques les plus connues...
Ces manuscrits sont-ils dignes de confiance ? Sont-ils aussi fiables que les autres oeuvres classiques connues de la même époque ?
"Les documents du Nouveau Testament ont plus de manuscrits, des manuscrits plus anciens, et beaucoup plus acceptés, que les dix plus grandes oeuvres de littérature classique réunies... D'après les derniers calculs, il existe près de 5700 manuscrits grecs du Nouveau Testament. Il existe en outre plus de 9000 manuscrits dans d'autres langues ( syriac, copte, arabe, etc.). Une certaine partie de ces quelque 15000 manuscrits sont des Bibles complètes, d'autres sont des livres, d'autres encore de simples pages, puis il existe un certain nombre de fragments.
"L'Iliade, d'Homère, se situe en deuxième position, après le Nouveau Testament, avec 643 manuscrits. La plupart des autres oeuvres anciennes survivent avec moins d'une douzaine de manuscrits, et pourtant, les historiens ne mettent pratiquement jamais en doute l'historicité des événements décrits par celles-ci...
"Non seulement le Nouveau Testament est solidement étayé d'une quantité abondante de manuscrits, mais il possède en outre des manuscrits ayant été écrits peu après les originaux... Le laps de temps séparant les originaux et les premières copies ayant survécu est toujours bien plus court que n'importe quel autre document du passé lointain. Une fois de plus, l'Iliade se trouve en deuxième position [après le Nouveau Testament] avec un intervalle d'environ 500 ans ; plus de 1000 ans séparent la plupart des exemplaires des autres anciennes oeuvres littéraires de leurs originaux. Cet intervalle, pour le Nouveau Testament, est de 25 ans, peut-être moins.
"Les premiers pères de l'Église - hommes des IIe et IIIe siècles tels que Justin Martyr, Irénée, Clément d'Alexandrie, Origène, Tertullien et d'autres - ont tellement cité le Nouveau Testament (36 289 fois, plus précisément), que tout le Nouveau Testament - sauf 11 versets -- peut être reconstitué à partir de leurs citations... Nous possédons donc non seulement plusieurs milliers de manuscrits, mais aussi plusieurs milliers de citations de ces manuscrits" (Norman Geisler et Frank Turek, I Don't Have Enough Faith to Be an Atheist, 2004, p 225-228).
Sir Frederic Kenyon, expert de manuscrits anciens, résume en ces termes le statut du Nouveau Testament : "On ne saurait trop affirmer qu'en substance, le texte de la Bible est certain. C'est notamment le cas du Nouveau Testament. Le nombre de manuscrits de ce dernier, des premières traductions, et des citations que les plus anciens rédacteurs de l'Église en ont faites ; est si grand qu'il est pratiquement certain que la lecture objective de tout passage douteux est préservée dans l'une ou l'autre de ces autorités anciennes. On ne peut dire cela d'aucun autre livre ancien au monde" (Our Bible and the Ancient Manuscripts, revised by A.W. Adams, 1958, p 23).
Diverses traductions
Les détracteurs se servent des variations, et des erreurs qu'ils prétendent trouver dans les textes, pour discréditer la Bible. Il n'en demeure pas moins que Dieu est l'ultime responsable de Sa Parole. Et sa préservation fidèle et sa diffusion pendant tant de siècles relèvent du miracle.
Notre Créateur a choisi d'écrire et de préserver Sa Parole dans les langues hébraïque et grecque. Quand on traduit l'hébreu et le grec en français, certes, aucune traduction ne conserve toute l'essence des pensées divines inspirées. En passant d'une langue à une autre, on perd toujours un peu de la force des idées et des mots exprimés dans l'original.
La plupart des étudiants de la Bible - et à juste titre d'ailleurs - préfèrent consulter plusieurs versions plutôt qu'une. Dieu a fait en sorte que nous possédions plusieurs versions françaises, ayant chacune leurs propres qualités et nous aidant à mieux comprendre les Écritures. Nous utilisons le plus souvent la version française de Louis Segond, mais nous consultons aussi régulièrement d'autres versions comme la Darby, l'Ostervald, la Synodale, celle du Rabinat français, la TOB, la version de Jérusalem, bref, le plus possible de versions pour tenter de mieux cerner le sens du texte dans la langue originale.
Dieu a promis de guider le vrai croyant par Son Saint-Esprit pour l'aider à comprendre l'essence de Sa Parole (Jean 16:13). Il possède aussi un ministère cultivé et formé pour expliquer clairement et fidèlement Sa Parole, pour édifier et instruire ceux qu'Il appelle (Éphésiens 4:11-16 ; 2 Timothée 4:1-4). Cette revue - Bonnes Nouvelles - est un outil mis à votre disposition pour vous aider à mieux comprendre la Bible. La Parole de Dieu a été fidèlement préservée pour nous au fil des siècles. Il importe que vous la lisiez, que vous l'étudiiez, que vous la chérissiez et que vous la mettiez en pratique dans votre vie.