Le christianisme :
est-il un fardeau ou une bénédiction ?
Il y a environ 2000 ans, dans un village tranquille du vaste Empire Romain, naquit Jésus de Nazareth. Sa naissance passa inaperçue ; hormis la Bible, aucun historien d’antan ne semble en avoir pris note.
Aucun être humain, à l’époque, n’aurait pu prédire que Sa vie et les enseignements qu’Il transmit à Ses disciples influenceraient le monde comme ils l’ont fait. Les ondes de choc provoquées par Son oeuvre allaient modifier l’histoire comme nul autre au fil des siècles.
Son exemple et la voie qu’Il proclama contredisaient de manière frappante les valeurs morales de l’époque. La majorité des principes fondamentaux de Son mode de vie passaient pour extrêmes aux yeux des dirigeants religieux de Son temps. A tel point qu’ils étonnèrent même Ses disciples.
Un monde où l’esclavage était courant
Les premiers disciples de Jésus étaient tous des Juifs, mais la culture dans laquelle Il parut était fortement influencée par les cultures grecque et romaine. Les royaumes grecs qui avaient succédé à l’Empire Gréco Macédonien d’Alexandre le Grand avaient été absorbés par l’Empire Romain, et les citoyens de cet empire avaient conservé maints aspects de la culture grecque.
La langue grecque, par exemple, était toujours la langue officielle du monde connu, et allait le demeurer pendant quelques siècles. Le Nouveau Testament, à l’origine, fut rédigé en grec.
La culture gréco-romaine de l’époque n’incarnait guère les principes relatifs à la propriété et à la décence qui qualifient notre monde actuel et que nous avons souvent tendance à prendre pour acquis. Les philosophes grecs Aristote et Platon, par exemple, pensaient que la plupart des êtres humains sont serviles et ne sont bons qu’à être des esclaves.
L’auteur Dinesh D’Souza décrit comme suit l’attitude des philosophes grecs envers les gens ordinaires : « Homer les ignore dans ses épopées, ne mettant l’accent que sur la vie de la classe régnante. D’autres, subalternes, s’il arrive qu’il soit question d’eux, sont des serfs. Aristote a une occupation toute faite pour ces gens de basse classe : l’esclavage » (What’s So Great About Christianity, 2007, p 56).
Cette mentalité se retrouve dans la culture romaine. « Il y avait, dans l’Empire Romain, 60 millions d’esclaves passant tous, au regard de la loi, pour des moins que rien, n’étant pas même considérés comme des êtres humains mais de simples choses, ne jouissant d’aucun droit » (William Barclay, The Daily Study Bible Series, 1976, vol. 14, p. 208).
Jésus n’avait pas ce genre de préjugés contre les opprimés et les gens d’humble origine. « Ses premiers disciples étaient des pêcheurs et des artisans. Il évoluait dans l’univers quotidien des petites gens. Il parlait avec les publicains et les femmes de petite vertu, les pauvres, les malades et les enfants » (D’Souza, p. 56). Remarque confirmée dans Marc 2:16 où les scribes et les pharisiens s’aperçoivent avec dédain que Jésus mange avec « les publicains et les gens de mauvaise vie ».
Les disciples de Jésus finirent par accepter le fait que dans la communauté spirituelle (l’Église), devant Dieu tous sont égaux. L’apôtre Paul allait d’ailleurs préciser : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus- Christ » (Galates 3:28 ; lire aussi Colossiens 3:10-11).
Christ enseignait que nous sommes tous égaux devant Dieu
L’optique chrétienne de l’égalité des hommes libres et des esclaves était révolutionnaire pour les gens du dehors. Sans doute provoquait-elle parfois des situations embarrassantes dans les congrégations chrétiennes. « Il arrivait probablement, dans les premiers temps, que l’esclave était le chef de la congrégation, et le maître un membre. C’était une situation cocasse sans précédent » (Barclay, p. 212).
L’accession d’un esclave au poste de responsable d’une congrégation avait de quoi inciter l’esclave à se rebeller contre son maître, et à inciter ce dernier à se venger. Sans doute est-ce pour cela que l’apôtre Paul dut préciser quelle ligne de conduite adopter entre esclaves et maîtres convertis.
« Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre coeur, comme à Christ … sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien. .. Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n’y a point d’acception de personnes » (Éphésiens 6:5-9).
Question : si dans l’Église tous les hommes sont égaux devant Dieu, pourquoi les premiers chrétiens n’essayèrent-ils pas d’abolir l’esclavage ?
L’Église naissante savait que son rôle n’était pas de forcer des changements révolutionnaires sur qui que ce soit (Jésus avait dit : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18:36), mais de proclamer la bonne nouvelle d’un nouveau gouvernement prévu lors du retour du Christ.
L’esclavage était profondément enraciné dans la culture de l’époque, et cela, le petit troupeau de Christ n’aurait rien pu y changer de toute manière. On se rappellera qu’un siècle avant la naissance du christianisme, un dénommé Spartacus avait organisé une révolte d’esclaves. Le mouvement avait été brutalement réprimé et 6000 esclaves avaient été crucifiés. Une réforme en ce sens allait devoir attendre.
Certes ! Le christianisme, ne finit-il pas par gagner tout l’Empire Romain! Mais sous bien des aspects il ne s’agissait pas du christianisme enseigné par Jésus. Quoiqu’il en soit, plusieurs des vrais enseignements du Christ furent promus par cette nouvelle religion, du fait de l’utilisation de la Bible, ce qui apporta certains progrès positifs dans la société. Quand des efforts furent fournis en Occident en faveur de l’abolition de l’esclavage, qu’estce qui motiva ce mouvement ? Certaines convictions fondées sur le christianisme.
« Les chrétiens ont été le premier groupe, dans l’histoire, à avoir débuté le mouvement de l’abolition de l’esclavage… En Angleterre, William Wilberforce débuta une campagne qui rallia initialement un bien maigre soutien, motivée uniquement par des convictions chrétiennes… tout compte fait, Wilberforce triompha et, en 1833, l’esclavage fut interdit en Angleterre. Pressée par plusieurs groupes religieux sur son territoire, l’Angleterre prit l’initiative de réprimer le trafic des esclaves à l’étranger » (D’Souza, p. 71). Il va sans dire que Wilberforce fut secondé dans ses efforts par la diffusion et l’adoption d’enseignements chrétiens relatifs à la manière de traiter son prochain.
En comparant bon nombre de principes de notre culture moderne, à ceux du monde gréco-romain, ils révèlent de nombreuses améliorations dans la manière dont on traite le commun des mortels. Cette transformation nous procure d’énormes dividendes.
« La priorité chrétienne consistant à faire preuve de respect pour les personnes ordinaires… peut aussi se dénoter dans l’apparition, en Occident, de nouvelles institutions politiques. Ces dernières n’ont existé nulle part ailleurs dans le monde, et elles n’existaient pas non plus dans la Grèce ou la Rome antiques. Quelque chose a changé, en Occident, qui a provoqué leur apparition. Et ce “quelque chose”, c’est le christianisme » (p. 60).
Et que dire du sort des femmes ?
Les cultures du Ier siècle traitaient les femmes comme des objets plutôt que comme des êtres humains. « Dans la civilisation grecque, le devoir de la femme était de «demeurer au foyer et d’obéir à son mari ». On disait vertueuse la femme qui remarquait peu, entendait peu, et posait peu de questions. Elle n’avait pas une existence indépendante, pas d’opinion qui lui soit propre, et son mari pouvait se séparer d’elle quasiment par simple caprice… »
Les femmes et les enfants romains, et les esclaves, étaient bien mieux traités par l’Église chrétienne que par l’Empire.
« Sous la loi romaine, la femme n’avait aucun droit. Pour celle-ci, elle demeurait une enfant. Quand elle dépendait de son père, elle était sous la patria potestas – le pouvoir de celui-ci – qui donnait à Papa le droit de vie et de mort sur sa fille. Quand elle se mariait, elle passait sous le pouvoir de son mari.
« Elle était entièrement soumise à son mari et totalement à sa merci. Cato, le Censeur, Romain typique de ladite époque, écrivit : « S’il vous arrivait de surprendre votre femme commettant l’infidélité, vous auriez le droit de la tuer sans aucun procès » (Barclay, p. 218).
Les critères en vigueur dans le monde romain discriminaient contre les femmes de plusieurs autres manières. « Par rapport à la femme moderne dans la société occidentale présente, la femme romaine avait peu ou pas de droits à la propriété. Les biens ou l’argent dont elle pouvait légalement hériter étaient limités. Elle n’avait même pas le droit de laisser de l’argent à ses enfants s’ils étaient sous la patria potestas de son mari » (Alvin Schmidt, How Christianity Changed The World, 2004, p. 101).
Au Ier siècle, le judaïsme s’était considérablement écarté de la pratique pure des principes religieux de l’Ancien Testament, lesquels protégeaient les droits des femmes. Du temps de Jésus, le judaïsme vouait aux femmes du mépris.
Le témoignage d’une Juive, par exemple, passait généralement pour sans intérêt ; de ce fait, on ne leur permettait généralement pas de témoigner lors d’un procès. Cette discrimination contre l’expression féminine agissait aussi en sens inverse. On jugeait les femmes indignes de recevoir une instruction spirituelle. « Qu’on brûle les paroles de la Loi [Torah] plutôt que de les confier à une femme… Si un homme enseignait la Loi à sa fille, c’est comme s’il lui apprenait la lubricité » (Schmidt, p. 102).
Jésus changea les attitudes envers les femmes
Les disciples de Jésus étaient endoctrinés dans la tradition de l’époque. Cela est illustré par un incident mentionné dans Jean 4. Christ et Ses disciples traversaient la Samarie, et ces derniers étaient allés chercher de quoi manger (Jean 4:8). Quand ils revinrent auprès de leur Maître, ils « furent étonnés de ce qu’il parlait avec une femme » (Jean 4:27).
Dans la société juive de l’époque, il était dégradant pour un enseignant religieux de s’adresser à une femme en public. D’où la stupéfaction des disciples. Et leur surprise augmenta encore davantage quand ils s’aperçurent qu’Il S’adressait à une Samaritaine (Jean 4:9) – les Samaritains, en effet, étant méprisés des Juifs.
Jésus montrait un exemple que Ses disciples imiteraient plus tard. Ils se mettraient eux aussi, par la suite, à enseigner des femmes et à les accepter comme membres à part entière de la communauté religieuse. Les disciples, éventuellement, proclameraient aussi l’Évangile aux Samaritains, comme Jésus leur avait dit de le faire (Actes 1:8). L’un des objectifs du ministère de Christ était donc d’élever les femmes, et les pauvres, de leurs statuts d’infériorité et de leur accorder l’égalité, la dignité et le respect spirituels.
« Le statut extrêmement réduit que les femmes juives, grecques et romaines avaient eu pendant de nombreux siècles fut radicalement modifié par la venue de Jésus-Christ. Ses actions et Ses enseignements élevaient le statut de la gent féminine au point de plonger Ses amis et Ses ennemis dans la stupéfaction et la consternation. Il S’opposait, en paroles et en gestes, aux croyances et anciennes pratiques qui avaient – socialement, intellectuellement et spirituellement – fait de la femme un être inférieur » (Schmidt, p. 102- 103).
Ses disciples s’inspirèrent de l’exemple de Christ et prirent à coeur de L’imiter, comme l’illustrent les propos de l’apôtre Pierre expliquant aux maris qu’il faut honorer sa femme « comme devant aussi hériter avec [eux] de la grâce de la vie » (1 Pierre 3:7).
L’apôtre Paul avait aussi beaucoup d’estime pour les femmes chrétiennes. On le constate à la lecture de son Épître aux Romains : « Saluez Tryphène et Tryphose, qui travaillent pour le Seigneur. Saluez Perside, la bien-aimée, qui a beaucoup travaillé pour le Seigneur » (Romains 16:12).
Les femmes, dans l’Église, jouissaient d’un prestige qu’elles n’avaient pas eu dans l’ère préchrétienne. Elles étaient traitées avec autant de dignité et de respect que les hommes. En d’autres termes, « la courtoisie, (l’habitude de traiter les dames avec déférence) vient du vrai christianisme » (D’Souza, p. 70).
Hélas, les femmes vivant dans beaucoup de pays du Tiers monde ou dans des pays où d’autres religions prédominent ne jouissent pas de la même déférence que celles vivant dans des pays influencés par la moralité chrétienne.
Le statut des enfants
Dans n’importe quelle société, les êtres humains les plus vulnérables sont les jeunes enfants. Dans la culture gréco-romaine, le sort des jeunes était parfois brutal et dur, mais l’enseignement du Christ était différent. L’histoire révèle que les premiers chrétiens traitaient la jeunesse avec beaucoup d’égards.
L’un des moyens par lesquels le christianisme soulignait le caractère sacré de la vie humaine était sa lutte continuelle et active contre la pratique païenne courante de l’infanticide – du meurtre d’un nouveau-né… Les enfants étaient mis à mort pour diverses raisons. Ceux qui naissaient malformés ou physiquement frêles étaient plus visés et souvent mis à mort, fréquemment par noyade… Les petites filles étaient très vulnérables. En fait, dans la Grèce antique, il était rare que même dans une famille aisée on élevât plus d’une fille » (Schmidt, p. 49).
Dans la culture romaine, « un père riche, souhaitant ne pas morceler l’héritage familial en un trop grand nombre de parts – ce qui aurait pour effet de réduire la prospérité individuelle des membres de la génération montante – pouvait décider de supprimer telle ou telle progéniture » (Sarah Pomeroy, Goddesses, Whores, Wives and Slaves : Women in Classical Antiquity, 1975, p. 165).
Autre pratique tout aussi cruelle : celle de l’abandon. « Dans le monde gréco-romain, quand les enfants non désirés n’étaient pas tués sur le champ, ils étaient souvent abandonnés, littéralement jetés dehors. Dans la ville de Rome, par exemple, les enfants indésirables étaient abandonnés au pied de la Columna Lactaria, appelée ainsi parce que l’État y envoyait des nourrices pour y allaiter des enfants abandonnés » (Schmidt, p. 52).
Comment les chrétiens réagissaient-ils à cet abandon des jeunes enfants ? « Comme pour l’infanticide, ils s’opposaient et condamnaient cette coutume profondément ancrée dans la société… Par contre, les chrétiens poussaient ce refus plus loin : Ils prenaient souvent chez eux ces « rejets de la société » et les adoptaient… Les écrits chrétiens abondent d’exemples de ces derniers adoptant de tels enfants dont on s’était débarrassé » (p. 53).
L’infanticide et l’abandon des enfants n’existaient pas chez les Juifs du Ier siècle. L’auteur Max Dimont établit pour nous ce contraste : « Les Grecs, élégants, se moquaient des Juifs « dépourvus de charme » reculant d’horreur devant la coutume grecque consistant à exposer un enfant à la mort quand la forme de son crâne ou de son nez ne leur plaisait pas » (Max Dimont, Jews, God and History, 1994, p. 108).
Que pensait Jésus des enfants ?
Pour les Juifs, tous les êtres humains ayant été créés à l’image de Dieu, la vie était sacrée. Par contre, pour ce qui est de leur attitude à l’égard des enfants, les disciples du Seigneur allaient apprendre une leçon. Jésus montra à ces derniers un exemple pour qu’ils sachent comment se comporter vis à vis d’eux.
«Alors on lui amena des petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent. Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent » (Matthieu 19:13-14 ; voir aussi Luc 18:15-16).
Dans ces deux récits, il est précisé que les disciples réprimandèrent ceux qui apportaient des enfants à Christ. Or, notre Seigneur démontra l’importance de ces derniers, insistant pour qu’ils soient traités avec amour et déférence au lieu d’être repoussés comme des êtres de seconde ou de troisième classe.
Ultérieurement, l’apôtre Paul écrivit aux membres de l’Église d’Éphèse : « Pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éphésiens 6:4).
Pour ces païens convertis de la congrégation d’Éphèse, l’instruction de Paul s’écartait considérablement de ce qu’on leur avait appris. Elle introduisait un élément nouveau dans les responsabilités parentales, précisant qu’il importe de tenir compte des sentiments des plus jeunes. Dans la culture de l’époque, où l’autorité du père (patria potestas) était absolue, cette conception était révolutionnaire » (The Expositor’s Bible Commentary, 1978, vol. 11, p. 81)
Paul expliqua aussi aux membres de l’Église de Colosse dans quelle mesure il faut corriger ses enfants : « Pères, n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent » (Colossiens 3:21). On constate donc que le christianisme a introduit des changements fondamentaux sur la manière de traiter les enfants. Il importe de se soucier de ce qu’ils ressentent. Les jeunes, comme leurs parents, sont un héritage de l’Éternel, et les aînés ne doivent pas les dominer durement.
Les chrétiens et les malades
Le monde païen du Ier siècle se souciait peu des malades, et l’on ne faisait généralement presque rien pour alléger leurs souffrances. En fait, c’était le contraire. « Jadis, comme par exemple dans la société gréco-romaine, la compassion pour des êtres humains, notamment les malades mourants, était rare. Éprouver de tels sentiments était contraire à la morale et à l’enseignement des philosophes païens. Pour Platon (427-347 avant notre ère) par exemple, mieux valait laisser mourir … un pauvre homme malade… puisqu’il ne pouvait plus travailler » (Schmidt, p. 128).
Pour Jésus, c’était le contraire. A de nombreuses reprises, dans les Évangiles, il est question de Sa compassion face aux souffrances humaines. « Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades » (Matthieu 14:14). Christ exhorta Ses disciples à L’imiter : « Il les envoya prêcher le royaume de Dieu, et guérir les malades » (Luc 9:2).
Au 1er siècle, il n’y avait pas d’hôpitaux comme à présent. On prétend qu’il existait des institutions pour soigner les soldats romains ; toujours est-il que pour le commun des mortels – notamment le pauvre – rien de tel n’existait.
« Des hospices de charité pour les pauvres et le public indigent ne sont apparus que lorsque le christianisme les a fondés » (Schmidt, p. 155). Au fil des années, des hôpitaux ont été bâtis en plus grand nombre, compte tenu de l’influence du christianisme dans ce domaine.
En 1833, l’esclavage fut interdit en Angleterre, grâce en grande partie aux chrétiens, le premier groupe dans l’histoire ayant fondé le mouvement contre l’esclavage.
En cette ère moderne, notamment au XXe siècle, un grand nombre d’hôpitaux ont été construits dans les pays occidentaux. L’influence de la culture chrétienne sur cette tendance se constate par les noms chrétiens souvent donnés à ces établissements.
Le christianisme et l’éducation
Jésus était un pédagogue. On L’appelait parfois Rabbi, ce qui signifie Maître (Jean 1:38). Il voulait que Ses disciples deviennent à leur tour des maîtres. L’une des dernières directives qu’Il leur donna fut : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Matthieu 28:19-20).
L’enseignement en groupe n’était pas une nouveauté du Ier siècle, mais ce qui était révolutionnaire, c’était que le christianisme offrait une éducation aux hommes et aux femmes en un même lieu. Tous étaient supposés apprendre les principes de la foi chrétienne. Cela contrastait étonnamment avec l’approche grecque ou romaine consistant à n’enseigner qu’aux garçons des classes privilégiées.
Au fil des années, l’influence du christianisme s’élargit au point d’affecter l’éducation de toute la société. Bon nombre des premières universités occidentales furent fondées pour former un clergé capable d’inculquer la Bible aux gens.
Quand Harvard devint officiellement une institution en 1650, sa charte comprenait un engagement à « inculquer à la jeunesse anglaise et indienne de ce pays la connaissance de la piété » (Kenneth Davis, America’s Hidden History, 2008, p. 65).
Le christianisme a donné à l’Occident une culture. Comme l’a fait remarquer un professeur anglais, « En Europe en général, ainsi qu’en Afrique, en Amérique du Sud et dans de nombreuses autres régions du monde, la naissance de l’alphabétisme et de la littérature, en somme – et non accidentellement – coïncide avec l’arrivée des missionnaires chrétiens » (Lee Strobel, The Case for Faith, 2000, p. 220).
La voie qui consiste à donner
Lorsqu’il s’agissait d’accomplir des actes charitables envers les pauvres et les démunis, les critères entre le monde chrétien et le monde païen s’opposaient. Aux yeux des Romains, « il n’y avait rien à gagner à consacrer du temps et des efforts à des gens incapables de contribuer à la valeur et à la force de l’État. La présence de la philosophie stoïque rendait méprisante toute association avec le faible, le pauvre et l’opprimé » (Schmidt, p. 127).
Le fait que le stoïcisme ait été la philosophie dominante chez les Romains des Ier et IIe siècles de notre ère explique que ceux occupant le bas de l’échelle sociale ne devaient guère s’attendre à une aide quelconque de la part des autorités romaines.
Par rapport aux païens qui les entouraient, les chrétiens étaient très généreux ; ils donnaient sans s’attendre à ce qu’on leur rende la pareille. De plus, ils pratiquaient la charité non seulement envers les croyants mais aussi envers les non croyants. Comme l’écrivit l’apôtre Paul :
« Pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6:10). L’exemple des chrétiens était si remarquable qu’un empereur romain, Julien l’Apostat, alla jusqu’à envier ceux-ci pour leurs gestes charitables.
En cette ère moderne, la moralité chrétienne continue à susciter maints faits et gestes charitables. Des études et des enquêtes ne cessent de confirmer que les personnes qui croient à la Bible sont plus charitables que les athées et les non croyants.
L’influence globale du christianisme
A présent, approximativement 2 milliards d’individus dans 260 pays professent le christianisme. Tous ces groupes religieux, bien qu’affichant des croyances diverses et souvent contradictoires, rassemblent plus d’adhérents que n’importe quelle autre religion dans le monde. Il va sans dire que le degré de compréhension, d’engagement et de pratique de la voie chrétienne varie d’un adhérent à l’autre, mais la plupart de ceux qui se disent chrétiens mènent – dans une certaine mesure – une vie dirigée par les enseignements bibliques.
Certains athées ont même remarqué que plusieurs des influences les plus décentes sur notre société, par comparaison, sont des idées issues de l’héritage laissé par le Christ. Pour les philosophes classiques, la compassion et l’humilité étaient des signes de faiblesse ; or, ces qualités chrétiennes, inversement, sont essentielles pour toute société se voulant « humaine ».
Tous les Occidentaux – qu’ils professent ou non le christianisme – ont profité de l’influence de la religion chrétienne sur le monde. Nous devons à Jésus et à la religion qu’Il a fondée les aspects les plus décents de notre société. « Le croyant et le non croyant devraient tous deux respecter le christianisme, conscients du fait qu’il s’agit du mouvement responsable de notre civilisation » (D’Souza, p. 45).
Maints actes contraires aux enseignements du Christ ont été perpétrés au nom du christianisme. De faux enseignements, le pseudo christianisme, l’hypocrisie et bien des faiblesses ont dilué la force de la voie chrétienne. Et pourtant, ceux qui vivent dans les pays le plus influencés par les valeurs chrétiennes sont plus bénis, plus libres, ont plus d’occasions de s’ennoblir que partout ailleurs sur terre.