Ressemblez aux petits enfants
Il est 7 h 30. Je me dirige vers ma salle de classe. Comme d'habitude, l'un de mes jeunes élèves pleure à grands cris. C'est prometteur!
Quand j'entre dans la pièce, il court vers moi en sanglotant, s'écriant : "Mlle Lise, Mlle Lise !" Après l'avoir serré contre moi pour le rassurer, je ramasse les souliers qu'il a jetés dans un coin, et me dirige vers la cuisine pour préparer le petit-déjeuner de mes autres bouts de choux.
La règle d'or
Vers le milieu de la matinée, l'effectif est pratiquement au complet. Comme d'habitude, on se pousse et on se dispute pour des jouets ou autres crises typiques des trois à quatre ans d'une maternelle. Belle journée en perspective, en effet !
Vient l'heure de notre cours de Bible quotidien. Vu la situation, je décide de leur parler de la règle d'or. Nous en parlons souvent. J'espère qu'un jour nos discussions porteront des fruits.
Quand je leur demande ce que la règle d'or signifie pour eux, un concert de petites voix se joue à l'unisson : "Traitez les autres comme vous voudriez qu'ils vous traitent !" Nous discutons de son application dans les crises quotidiennes. Devrait-on pousser quelqu'un qui nous pousse ? Ils reconnaissent ne pas avoir appliqué cette règle aujourd'hui.
Je leur demande ce qui peut nous aider dans l'application de ce principe. Une petite fille, une mignonne petite poupée, lève la main et dit: "Nous pouvons prier !"
Sa réponse me prend au dépourvu. Je ne m'attendais pas à une telle réponse de la part d'une enfant de trois ans. C'est donc ce que nous faisons. Ce faisant, je me souviens toutà- coup que Jésus nous a dit de devenir comme de petits enfants.
Ressemblez aux enfants
Notre Seigneur a expliqué que l'un des principaux moyens de réellement se convertir consiste, pour nous, à devenir comme de jeunes enfants (Matthieu 19:14). Qu'entendaitil par cela ?
Les jeunes enfants sont purs dans leurs coeurs et leurs pensées. Ils font preuve d'une innocence désarmante.
Quand ma fille était toute petite, je me souviens lui avoir aussi enseigné l'importance de cette règle d'or. Ce n'est que plus tard (elle a aujourd'hui 19 ans) qu'elle m'avoua avoir cru que si un enfant lui faisait quelque chose, c'était qu'il voulait qu'elle lui rende la pareille. Nous en rions à présent, mais cela illustre l'innocence d'un coeur d'enfant.
Enseigner la maternelle est une occasion merveilleuse de voir la nature enfantine douce et affectueuse que Dieu veut nous voir imiter. En tant qu'adultes, il nous incombe d'obéir à l'exhortation de Jésus de retrouver cette attitude propre aux petits enfants. Ce qui est dommage, c'est qu'à mesure qu'ils grandissent, nos jeunes perdent peu à peu leur innocence, du fait de l'influence de la société.
L'honnêteté est régénératrice
Comment recouvrer cette pureté qu'ont les enfants ? On vous dira que quand un petit enfant fait ses premiers pas, il perd son innocence. Je ne le pense pas. Cela me rappelle ce qu'un jeune garçon m'a dit, pour m'expliquer pourquoi il ne pouvait pas s'empêcher de faire des bêtises : "Je suis toujours gentil à la maison, mais quand j'arrive à l'école, le mal me rentre dans la tête !"
Cette explication apparemment simpliste contient plus de vérité qu'on est généralement prêt à l'admettre.
Un autre petit garçon était fasciné par mon âge. Quand je lui ai répondu, il s'est écrié : "Je ne veux pas vieillir !" Nos jeunes ne craignent pas de poser des questions "idiotes". Leur innocence tient en partie à ce qu'ils ont soif d'apprendre. Nous nous fatiguons souvent de tous ces "pourquoi ?" ; ils veulent savoir.
Prenez le temps de réfléchir à la patience dont fait preuve notre Père céleste, avec tous nos pourquoi, demandes et exigences. Dans la soif de connaissance dont font preuve les enfants, on dénote une honnêteté qui est rafraîchissante. Pour ce qui est de nous entretenir avec notre Père céleste, nous devons devenir comme nos tout petits. Ces derniers ne craignent pas d'admettre qu'ils n'ont pas réponse à tout. Ils se contentent d'augmenter leur savoir à coups d'interrogations, face au monde qui les entoure.
Quand mon jeune garçon avait cinq ans, il nous fallut couvrir les vitres de planches et nous réfugier plus haut, un ouragan se dirigeant droit sur nous. On nous avait dit de nous rendre au point le plus élevé de la ville, et il se trouve que c'était une école religieuse.
Le lendemain matin, alors que nous prenions notre petit-déjeuner au réfectoire, je vis mon fils fixer attentivement un crucifix. Il finit par me demander : "Maman, quand ils n'ont plus assez de cercueils, pendent-ils les gens sur des arbres ?" Il savait qu'il pouvait s'adresser à ses parents pour obtenir la réponse à ses questions.
"Dieu voit tout"
Nous devons être comme nos petits, nous adresser à notre Père spirituel pour acquérir la connaissance dont nous avons besoin pour nous guider spirituellement.
Sommes-nous honnêtes avec notre Créateur ? Lui confions-nous ce que nous avons sur le coeur ? Se pourrait-il qu'avec l'âge nous ayons perdu la capacité d'être honnêtes avec lui et avec nous-mêmes ?
Ouvrez - vous à l'Éternel, dites-lui tout ce que vous avez sur le coeur. Il connaît toutes les pensées de nos coeurs. Comme me le disait un jour une petite fille : " Dieu voit tout, parce qu'Il a beaucoup d'yeux !" Observez les petits enfants quand vous en avez l'occasion. Adressez-vous à votre Père spirituel pour vos questions spirituelles. Et la prochaine fois que vous vous demanderez comment recouvrer l'attitude d'un petit enfant, souvenez-vous des paroles de ma petite élève à la maternelle : "Nous pouvons prier !"