Les cavaliers de l'Apocalypse :
Le cheval noir de la famine
La famine sévit à présent dans de nombreux pays. Ce fléau afflige de nouveau l'Ethiopie, où près de 7 millions de personnes ont désespérément besoin de s'alimenter pour survivre. Deux millions de personnes supplémentaires ont besoin de secours immédiats en Érythrée.
L'Organisme Alimentaire et Agricole des Nations Unies a récemment déclaré que 23 pays africains sur 53 - soit quasiment la moitié du continent -- sont en proie à de graves pénuries.
Dans la dernière décennie, en Corée du Nord, plus de 2 millions d'individus sont morts de faim, à la suite d'inondations, de sécheresse et de la mauvaise politique gouvernementale suivie par Kim Jong Il, le dictateur du pays qui menace actuellement d'utiliser et de vendre des armes nucléaires. Il se sert souvent de ce genre de menaces pour obtenir des secours - y compris des stocks de nourriture et du pétrole - de la communauté internationale.
La famine est un fléau qui sévit périodiquement au fil des siècles. Il arrive qu'elle soit provoquée par la sécheresse, par des parasites, des inondations ou d'autres phénomènes naturels. Mais il arrive aussi que des politiques gouvernementales incompétentes ou maléfiques en soient la cause.
Dans notre société mondiale, aucun obstacle ne devrait se dresser lorsque le besoin se fait sentir de soulager la famine, où qu'elle ait lieu. Les méthodes agricoles modernes créent des récoltes monumentales dans les pays développés, se traduisant par une production alimentaire massive -- plus qu'il n'en faut pour nourrir les affamés du monde entier. Lorsque l'on a les moyens d'acheminer des denrées partout dans le monde, il n'y a aucune raison de s'attendre à ce que les gens meurent de faim. Or, les famines et les souffrances dues aux pénuries alimentaires continuent de sévir, et elles s'intensifient.
Il est facile d'éviter d'y penser quand on vit de l'autre côté de la planète ou dans une région isolée. Peut-on imaginer une famine se répandant sur les pays riches et nantis du monde ?
Le troisième cavalier
Nous avons déjà parlé des deux premiers cavaliers d'Apocalypse 6 - des supercheries religieuses et des guerres. Le présent article traite du troisième cavalier. Que symbolise sa chevauchée ?
Voici, en effet, ce que déclare Apocalypse 6 : " Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main.
Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin " (Apocalypse 6:5-6). Qu'est-ce que cela signifie ?
The Expositor's Bible Commentary explique : " Ces montants suggèrent des prix de denrées alimentaires 12 fois plus élevés que la normale, ce qui sous-entend une forte inflation et une famine (Matthieu 24:7). Un grand bol de blé fournirait à l'individu moyen de quoi se nourrir pendant un jour. L'orge était utilisé par les pauvres qui le mélangeaient au blé ". L'huile et le vin sont des symboles d'abondance.
Dans certains pays, la pénurie alimentaire n'est pas le seul problème. La famine est aggravée par l'épidémie de sida qui enserre le continent. Près du quart de la population adulte de ces pays en est infecté.
Il est indiqué qu'il y aura des enclaves d'abondance au milieu de la famine. L'allusion faite par le Christ au sujet de famines " en divers lieux " (Matthieu 24:7) indique la même éventualité.
L'ouverture du sceau s'accompagne d'une période de famine sans précédent. Certes, des famines ont sévi dans l'histoire, à divers degrés, mais celle-ci semble battre tous les records. Nous avons tous vu ces images d'êtres aux visages hagards et affamés, habituellement dans des régions touchées par la sécheresse, en Afrique. En 1984, une famine en Éthiopie s'amplifia du fait de certaines conditions naturelles, mais elle s'aggrava encore davantage, le gouvernement étant instable. Des millions de gens furent menacés.
Heureusement, un effort international humanitaire massif limita le nombre des victimes. (Ce qui n'empêcha pas plusieurs représentants gouvernementaux corrompus de refuser de distribuer les stocks alimentaires de secours, et de se servir de ces derniers comme d'une arme pour faire mourir de faim leurs adversaires politiques). Cet effort international témoigne de la générosité de bon nombre de pays prospères et de la présence de moyens de transport efficaces. En revanche, lorsque les structures sociales d'un pays commencent à se désintégrer, des problèmes plus graves apparaissent. Les crises du sud de l'Afrique pourraient fort bien être un avant-goût d'une détresse future bien plus intense.
Le prélude à une Apocalypse ?
Les six pays du sud de l'Afrique que sont le Malawi, la Zambie, le Zimbabwe, le Lesotho, le Swaziland et le Mozambique connaissent de graves pénuries alimentaires et vont avoir besoin d'être secourus dans les prochains mois. Toutefois, la nourriture n'est pas leur seul problème. La famine est aggravée par l'épidémie de sida qui enserre le continent. Le quart, pratiquement, de la population adulte de ces pays en est infecté. À mesure que les adultes succombent à ce fléau, il reste peu de gens pour planter et moissonner les récoltes. Pire encore : à mesure que la population adulte meurt, on ne montre pas aux jeunes comment survivre. Résultat ? La société n'est plus en mesure de produire des denrées, même lorsque le temps et l'état des sols sont favorables.
Un article récent paru dans The Economist anglais relatait le récit d'une femme dont le drame personnel est typique d'une pire catastrophe en passe d'accomplissement.
" De par le passé, quand la nourriture manquait, Jenerah Michelo, une fermière zambienne, pouvait acheter quelque nourriture, ou mendier auprès de ses voisins pour en recevoir. Toutefois, son mari est mort du sida, lui laissant six enfants, un dépôt de nourriture pratiquement vide, et un virus débilitant. À présent, elle est trop faible pour aller s'approvisionner, et les voisins rechignent à l'aider car c'est une " malade ". Des donneurs étrangers lui apportent parfois de la nourriture et des comprimés contre les convulsions, mais les médicaments se prennent après un repas copieux ; 'par conséquent, je souffre des séquelles, je deviens faible, j'ai des vertiges et je n'arrive pas à m'en sortir'. Elle ne peut se procurer des médicaments contre le sida, et si elle le pouvait, ils n'auraient aucun effet car, pour qu'ils agissent, il faut qu'elle mange suffisamment " (Cursed, Twice Over [Doublement maudite], 13 février 2003).
Le président Bush a promis d'envoyer $15 milliards de secours médicaux en Afrique dans les quatre ans à venir. C'est une mesure généreuse, noble et positive dans cette lutte croissante. Toutefois, les médicaments à eux seuls ne résoudront pas le problème. D'autres mesures -- dont l'éducation n'est pas des moindres - - sont nécessaires. Une personne infectée par le virus du sida a besoin de calories supplémentaires, de protéines, et de médicaments puissants pour ne pas être atteinte du mal. Lorsqu'il y a de graves pénuries alimentaires, le bilan s'aggrave.
Aujourd'hui, en Afrique rurale l'avenir paraît bien sombre. En fait, il est plutôt moribond. La famine et les épidémies atteignent principalement ceux qui sont dans leurs années les plus productives, ceux en dessous de 40 ans. La plupart des victimes sont des femmes qui, traditionnellement, s'occupent de la plupart des cultures. À mesure que les parents meurent, les enfants doivent quitter l'école pour gagner leur vie et s'occuper des autres enfants dans la famille.
Le village tribal a longtemps été le principal support traditionnel de la société africaine, mais il commence à se désintégrer sous le poids des pertes dues à la famine. Un écroulement social se produit dans une grande partie du continent noir, à cause des problèmes que sont la famine et les épidémies. The Economist terminait son enquête en déclarant : "Assurément, les signes de cette désintégration sont présents dans le village de Mme Michelo : sa famille ne peut pas l'aider, ses voisins n'en ont pas envie, et on lui a même volé des poules. De tels vols n'avaient pas lieu lors des pénuries antérieures, pas plus qu'il n'était courant de voir les plus valides s'accaparer ce qu'ils peuvent, comme c'est le cas à présent " (ibid.).
Les famines d'antan
La famine, dans Apocalypse 6, correspond au 3e sceau, qui succède aux cavaliers de la guerre et de la fausse religion. S'il est vrai que la nature peut provoquer la disette, bien souvent, en revanche, la guerre, l'incompétence ou la méchanceté des gouvernements, ou l'idéologie religieuse en sont responsables. Un examen des famines, dans l'histoire, peut nous montrer à quel point elles peuvent être destructrices pour la société.
Au XXe siècle, deux famines créées par l'homme ont eu des conséquences désastreuses. En 1932-34, le dictateur soviétique Josef Staline essaya de supprimer le nationalisme ukrainien en imposant aux paysans un système de collectivisme agricole. L'approvisionnement en nourriture fut transféré aux villes, les récoltes furent désastreuses, et l'on cessa d'alimenter la région. Cette famine provoquée par l'homme apporta la disette chez 6 à 8 millions de personnes. Celle-ci était une tentative de génocide organisée par l'État.
Le " grand pas en avant " de la Chine, dans les années 1958-60, se traduisit par une gestion lamentable de la production alimentaire et par l'interruption des chaînes de distribution. Des rizières fertiles furent labourées et l'on y construisit des usines. Les fermes furent collectivisées. Les agriculteurs, qui n'avaient jamais rien fait d'autre que de cultiver la terre, ne surent que faire quand on les fit travailler dans des usines. Résultat : Le mauvais temps étant de la partie, 20 millions de gens moururent de faim en 1960-1961.
La famine selon les prophéties
Reportons-nous au livre du Lévitique où se trouve l'avertissement que Dieu y donne à l'homme en citant l'exemple d'Israël. Dans l'instruction exhortant Israël à rester fidèle, à entretenir sa relation avec l'Éternel, on dénote la présence, parmi le peuple, de fausse religion, de guerres, de famines et d'épidémies.
Pour le respect de Ses ordonnances et de Ses commandements, Dieu promet "des pluies en leurs saisons, la terre donnera ses produits, et les arbres des champs donneront leurs fruits... vous mangerez votre pain à satiété..."
Lévitique 26 est un chapitre de promesses divines - promesses de bénédictions pour l'obéissance, et de malédictions pour la désobéissance. La vraie religion ou la fidélité envers Dieu est le premier pas vers les bénédictions. "Vous ne vous ferez point d'idoles, vous ne vous élèverez ni image taillée ni statue, et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre ornée de figures, pour vous prosterner devant elle ; car je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous observerez mes sabbats, et vous révérerez mon sanctuaire. Je suis l'Éternel " (Lévitique 26:1-2).
Pour le respect de Ses ordonnances et de Ses commandements, Dieu promet des pluies en leurs saisons, la terre donnera ses produits, et les arbres des champs donneront leurs fruits… vous mangerez votre pain à satiété, et vous habiterez en sécurité dans votre pays. Je mettrai la paix dans le pays, et personne ne troublera votre sommeil ; je ferai disparaître du pays les bêtes féroces, et l'épée ne passera point par votre pays…Je me tournerai vers vous, je vous rendrai féconds et je vous multiplierai, et je maintiendrai mon alliance avec vous " (Lévitique 26:3-9).
En évitant la fausse religion, Israël serait en mesure de recevoir les bénédictions divines de la paix, et la prospérité matérielle, la santé et l'absence de maladies s'ensuivraient. En d'autres termes, les cavaliers désastreux de l'Apocalypse ne chevaucheraient pas dans son pays tant qu'il obéirait à l'Éternel et L'adorerait dans la vérité.
Cette promesse s'applique à tous les pays, et, tout compte fait, ils recevront ces bénédictions si, eux aussi, vivent conformément à la voie révélée par Dieu. En attendant, nous continuerons à voir, régulièrement, des famines s'abattre pour diverses causes - les gens mourant par millions alors qu'ils pourraient rester en vie.
Dans le récit parallèle de Deutéronome 28, le Tout-Puissant révèle l'horreur des peuples affligés par la malédiction de la famine. Peut-être cet avertissement sert-il à illustrer les récits de l'histoire, lorsque des famines ont eu lieu, pour quelque raison que ce soit. Dans le contexte du présent article, il importe de comprendre ce qui va se produire dans ce monde lorsque le 3e cavalier commencera sa chevauchée.
En cas de désobéissance envers l'alliance - fondement d'une relation affectueuse entre Dieu et Israël - l'Éternel allait envoyer une nation lointaine contre Son peuple, et cette nation étrangère attaquerait et isolerait ses villes. Tous les magasins d'alimentation seraient pris de force. La famine qui en résulterait provoquerait la désintégration de la société à une vitesse vertigineuse. La lecture de ces catastrophes a de quoi briser le coeur, mais il importe que nous en prenions connaissance.
En cas de désobéissance, l'Éternel allait envoyer une nation lointaine qui attaquerait et isolerait ses villes. Tous les magasins d'alimentation seraient pris de force. La famine qui en résulterait provoquerait la désintégration de la société à une vitesse vertigineuse.
" Au milieu de l'angoisse et de la détresse où te réduira ton ennemi, tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles que l'Éternel, ton Dieu, t'aura donnés. L'homme d'entre vous le plus délicat et le plus habitué à la mollesse aura un oeil sans pitié pour son frère, pour la femme qui repose sur son sein, pour ceux de ses enfants qu'il a épargnés ; il ne donnera à aucun d'eux la chair de ses enfants dont il fait sa nourriture, parce qu'il ne lui reste plus rien au milieu de l'angoisse et de la détresse où te réduira ton ennemi dans toutes tes portes.
" La femme d'entre vous la plus délicate et la plus habituée à la mollesse… aura un oeil sans pitié pour le mari qui repose sur son sein, pour son fils et pour sa fille ; elle ne leur donnera rien de l'arrière- faix sorti d'entre ses pieds et des enfants qu'elle mettra au monde, car, manquant de tout, elle en fera secrètement sa nourriture au milieu de l'angoisse et de la détresse où te réduira ton ennemi dans tes portes " (Deutéronome 28:53-57).
Le cannibalisme résultant de la famine est la forme la plus basse de dépravation à laquelle un pays puisse se livrer. Des tableaux comme celui décrit ici ont eu lieu dans l'histoire, et Dieu déclare que cela se reproduira. La lecture de ce passage, à la lumière des manchettes actuelles, donne fort à réfléchir. Ce sont là les événements déchirants qui se produisent inévitablement lorsque les hommes et les femmes s'enlisent dans un modèle de désobéissance envers les lois divines, et s'obstinent à refuser de se soumettre à leur Créateur, à ignorer Ses messages d'avertissement.
De l'espoir, malgré l'horreur
Jésus pleura en songeant au sort qu'allait connaître Jérusalem au Ier siècle. Il savait que des scènes comme celles que nous venons de lire auraient lieu dans la " ville de paix ". Il voulait rassembler ses habitants et les placer avec amour sous Sa protection pour qu'ils ne connaissent pas une telle tragédie. Toutefois, leurs péchés et leur attitude rebelle ne leur permettaient pas de se repentir sincèrement. Tout ce qu'Il put faire fut de les abandonner à la détresse imminente et aux leçons cruelles de l'expérience qu'ils devraient subir (Matthieu 23:37-39).
Un autre cavalier doit encore chevaucher, dans ce sinistre scénario. Dans un prochain article, nous verrons qu'il chevauche en même temps que ce 3e cavalier. Nous n'avons pas encore connu l'intensité de la détresse qui doit envelopper le monde à mesure que les sceaux de l'Apocalypse sont décachetés. De crainte que nous ne perdions espoir, peut-être convient-il de se souvenir de la chevauchée du " 5e" cavalier - Jésus- Christ.
Dans Sa prophétie sur la montagne des Oliviers, Jésus donna la première description de ces sceaux - et Sa prédiction est inaltérable. Le monde doit connaître une période de détresse sans précédent, pire que tous les conflits passés, et - si ces jours n'étaient abrégés, aucun être humain ne survivrait. Aucun traité, aucun cessez-le-feu, aucun individu ne pourrait mettre fin à ce cataclysme des temps de la fin. Des événements vont plonger le monde dans un tourbillon destructeur incontrôlable, mais, à cause d'un reste appelé " les élus ", " ces jours seront abrégés " (Matthieu 24:21-22).
On parle trop souvent de cette époque comme celle de " la fin du monde ", ou l'on emploie d'autres épithètes aussi lugubres. Or, l'humanité ne va pas prendre fin ; la vie humaine ne va pas être entièrement détruite. La Bible nous donne l'espoir que la lumière poindra malgré le chaos concluant l'ère présente. Lorsque nous gardons les yeux fixés sur cette vérité, nous pouvons avoir de l'espoir en dépit des tensions du monde présent.