Les cataclysmes et le renouveau spirituel
Certains reconnaissent la crise actuelle comme une période de réflexion et de renouveau spirituels. Voici un extrait d’un article remarquable qui est paru le 26 mars 2020 dans le Wall Street Journal et qui s’intitule « A Coronavirus Great Awakening ? » (Un grand éveil suscité par le coronavirus ?) L’auteur, Robert Nicholson, directeur d’un organisme à but non lucratif qui défend les droits des chrétiens au Moyen-Orient, nous rappelle que, dans des circonstances comme celles que nous vivons actuellement, nous devrions nous tourner vers Dieu et chercher à connaître Sa volonté.
« Une plaie de proportions bibliques pourrait-elle s’avérer le meilleur espoir d’un renouveau religieux […] ? À l’approche du 75e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, nous avons des raisons de le croire […]. En regardant par une fenêtre de l’Université de Cambridge, les ruines [laissées par la guerre], l’historien britannique Herbert Butterfield choisit de donner un sens à tout cela en se plongeant dans la Bible hébraïque.
« “Le pouvoir de ce que l’Ancien Testament nous enseigne sur l’Histoire […] réside précisément dans cet aspect des vérités qui furent révélées par la réflexion suite à des catastrophes et des cataclysmes”, écrit Butterfield dans Christianity and History (1949). “À moins d’avoir vécu dans une autre ère ayant été témoin d’un cataclysme colossal (ou devant y faire face), il est presque impossible d’apprécier les développements sublimes de la réflexion sur le passé, présentés dans l’Ancien Testament.”
« Les Américains [de l’époque], châtiés par les horreurs de la guerre, se tournèrent vers la religion à la recherche de sens et de vérité […] Aujourd’hui, la planète doit faire face à une autre période de cataclysme. Quoique moins dévastatrice que la Deuxième Guerre mondiale, la pandémie a transformé la vie quotidienne et asphyxié l’économie mondiale d’une manière qui évoque l’Apocalypse.
« L’expérience est nouvelle et déconcertante. La vie avait été d’une facilité trompeuse jusqu’ici. En revanche, celle de nos ancêtres était à coup sûr brève et pénible […] Nous avons réduit la nature à « un monstre conquis et enchaîné », au dire de Joseph Conrad, et nous avons pris en main notre destin. Dieu n’avait plus Sa raison d’être.
« Qui nous sauvera maintenant que le monstre s’est échappé ? […]
« Butterfield poursuit ainsi : […] “Au vingtième siècle, nous, sommes particulièrement gâtés […] tous nos ancêtres […] révèlent dans leur philosophie et leur façon de penser une prise de conscience terrible de la précarité de la vie humaine et de la nature de l’existence humaine dans notre univers risqué […]”
« La pandémie a humilié [nos pays] et réouvert des millions d’yeux à la nature risquée de notre univers.
« “Parfois, la gravité de la souffrance amène les êtres humains à comprendre leur destin d’une manière plus approfondie, écrit Butterfield. Parfois, ajoute-t-il, il faut un cataclysme pour que l’Homme puisse s’échapper du filet qu’il a tissé à grand-peine autour de lui.”
« Pour les sociétés fondées sur la tradition biblique, les cataclysmes ne marquent pas nécessairement la fin. Elles constituent un appel au repentir et au renouveau […] Du chaos peut naître la lumière.
« “Les Hébreux de l’Antiquité […] transformèrent leur tragédie, leur désarroi en l’un des plus rares moments de créativité de l’histoire de l’humanité, de dire Butterfield. Il semblerait que l’un des faits les plus limpides et les plus concrets de l’Histoire soit celui que les hommes munis de ressources spirituelles peuvent non seulement discerner la valeur à retirer d’une catastrophe, mais aussi la transformer en une grande période de créativité.”
« Se pourrait-il qu’un virus aberrant mène à une grande période de créativité dans l’histoire de l’humanité […] ? Ébranlés par la réalité d’un univers risqué, redécouvrirons-nous le Dieu qui proclama Sa souveraineté sur chaque catastrophe ? »