CHAPITRE 4 : La Bible et l’archéologie
L’archéologie est la récupération et l’étude des vestiges matériels de la vie et des activités de peuples anciens. Elle a pour objectif de faire l’excavation et l’étude systématique de leurs outils, de leurs armes, de leurs batteries de cuisine, de toute inscription et autre objet ou vestige de leur passé. L’archéologie biblique est une subdivision du champ d’investigation de l’archéologie proprement dite, limitée à l’étude des civilisations anciennes du Moyen-Orient de l’Antiquité, le cadre géographique des évènements mentionnés dans la Bible.
L’archéologie biblique moderne est un sujet fascinant, même s’il donne parfois lieu à des controverses. Son but, généralement, est de comparer les découvertes de l’archéologie avec les écrits de la Bible. Les archéologues bibliques tentent d’établir s’il y a ou non des preuves d’historicité en ce qui a trait aux peuples, aux lieux et aux événements dont la Bible fait mention.
Pendant de nombreux siècles, les évènements de la Bible avaient été acceptés en tant que faits véridiques. Les grandes sagas de la Bible étaient reconnues exactes jusque dans leurs moindres détails. Toutefois, avec l’avènement du « siècle des lumières », aux XVIIe et XVIIIe siècles, cette perspective commença à changer. Les érudits commencèrent à exalter la raison humaine et l’exploration scientifique plus que la Bible, préparant ainsi une attaque frontale des Écritures.
Les héros de la Bible, et d’autres personnages d’envergure, de même que les expériences qu’ils vécurent et dont la Bible fait mention, en vinrent à être considérés comme des mythes aux yeux d’un nombre grandissant d’érudits.
L’existence de puissants empires, la Bible mentionnant certains d’entre eux comme ayant régné pendant des siècles, fut mise en doute, voire même reniée. Le scepticisme devint la règle du jour parmi les « critiques » du milieu érudit.
Alors que les générations précédentes avaient pris la Bible au pied de la lettre, voilà qu’une nouvelle génération, se considérant éclairée, la mettait en doute. Dans l’esprit de beaucoup de gens, la crédibilité de la Bible venait de recevoir un véritable coup de massue.
Auparavant, après sa traduction en plusieurs langues, durant l’ère qui suivit la Réformation, et après l’analphabétisme qui avait essentiellement caractérisé le Moyen Âge, la Bible était devenue pour beaucoup leur unique manuel d’histoire ancienne. On la considérait comme la Parole infaillible de Dieu.
Mais après l’intervention de quelques érudits critiques, la Bible commença à être considérée avec scepticisme par de nombreux historiens. L’anglais Arnold Toynbee résuma leurs points de vue en disant de l’Ancien Testament qu’il n’est qu’une « collection de pensées humaines possédant tout au plus un certain degré de mérite sur le plan religieux et historique. » Il ajouta, par ailleurs, que ceux qui l’accepteraient comme digne de foi « accorderaient une trop grande importance religieuse à une sottise qu’on pourrait qualifier d’obstinée. » (A Study of History, Vol. 10, 1957, p. 260)
Confrontés à un tel état d’esprit, les archéologues qui cherchèrent à creuser et à évaluer les vestiges des époques antérieures, afin d’établir la crédibilité de la Bible d’une manière honnête, ont dû se livrer à une lutte acharnée. Le monde scientifique, dans son ensemble, avait développé des préjugés à l’endroit de la Bible, certains archéologues étant eux-mêmes devenus ses principaux détracteurs.
Le témoignage de l’histoire
Sir William Ramsay, un historien anglais et écrivain prolifique, était le produit de l’éducation du milieu du XIXe siècle et de cette partialité à l’égard de la Bible qui se manifestait à tous les niveaux. Il croyait que le récit historique du livre des Actes n’avait pas été écrit à l’époque de l’Église apostolique mais beaucoup plus tard — au milieu du IIe siècle. Si cela était vrai, le livre biblique des Actes n’aurait pas pu être écrit par Luc, le compagnon de voyage de Paul, et ne pourrait alors être qu’une histoire fabriquée.
Luc affirme avoir été avec Paul alors que les deux hommes marchaient péniblement sur les routes pavées de l’Empire Romain. Il se présente comme un témoin oculaire de l’événement au cours duquel Dieu se servit de Paul pour ramener à la vie un jeune converti qui avait fait une chute fatale (Actes 20:8-12). Ramsay se montrait sceptique par rapport à l’historicité de Luc et du récit du livre des Actes et il se mit à l’œuvre pour la réfuter.
Après avoir durant de nombreuses années examiné avec soin toutes les preuves archéologiques, Ramsay en arriva à une conclusion déconcertante : Les preuves historiques et archéologiques prouvaient incontestablement que Luc avait effectivement écrit le livre des Actes au premier siècle, à l’époque des apôtres. Plutôt que d’accuser Luc d’avoir été un personnage frauduleux, Ramsay en vint à admettre qu’« il y avait tout lieu de placer l’auteur du livre des Actes parmi les historiens de premier rang. » (St. Paul the Traveller and the Roman Citizen, 1925, p. 4)
Ramsay devint convaincu de la crédibilité de Luc parce que celui-ci écrivait à propos de l’œuvre de l’Église primitive en y incorporant des éléments liés à des évènements séculiers, ainsi que des personnalités de l’époque. Dans l’Évangile selon Luc nous sommes introduits à Ponce Pilate, Hérode le Grand, Auguste, ainsi que d’autres acteurs de la scène politique. Dans le livre des Actes, nous faisons face à un panel encore plus étendu, incluant Sergius Paulus, Gallion, Félix, Festus, de même qu’Hérode Agrippa I et II.
Luc ne se contente pas d’écrire à propos de ces gens, il mentionne également des détails à leur sujet, parfois même des faits assez minutieux. « Un des signes les plus remarquables de la précision du récit de Luc est sa familiarité évidente avec les titres qui conviennent à chacune des personnalités qu’il mentionne […] L’île de Chypre, par exemple, qui était demeurée province impériale jusqu’en 22 après J.-C., devint province sénatoriale cette année-là, étant dès lors gouvernée non plus par un légat impérial, mais par un proconsul. Et ainsi, lorsque Paul et Barnabas arrivèrent à Chypre vers l’an 47 après J.-C., ce fut le proconsul Sergius Paulus qu’ils rencontrèrent. » (F.F. Bruce, The New Testament Documents: Are they reliable?, 1981, pp. 82-83)
Luc mentionne d’autres détails à propos des charges et titres des fonctionnaires de l’Empire Romain. Dans chacun des cas il agit avec exactitude, selon ce qui sera confirmé par les découvertes archéologiques qui seront faites bien des siècles plus tard. Ainsi que Ramsay le constata, pour être capable d’une telle précision, il fallait que l’auteur soit parfaitement au courant des subtilités politiques qui existaient à l’époque, et cela sur un territoire assez étendu — alors qu’on ne disposait pas d’ouvrages de référence pour s’orienter. Peu d’entre nous pourraient en faire autant, s’ils étaient interrogés sur les titres officiels précis associés à certaines personnalités politiques nationales et internationales de notre époque.
L’exactitude : un test de crédibilité
De tels petits détails du cadre historique rendent la Bible intéressante, mais ils mettent aussi à l’épreuve un auteur tel que Luc — ainsi que la Bible elle-même.
S’il commet une erreur dans son récit, voilà que son œuvre perd de sa crédibilité. Comment Luc survit-il à ce test ?
F.F. Bruce, professeur d’études bibliques, dit ceci au sujet de l’œuvre de Luc : « Un écrivain qui situe son récit dans le contexte plus large de l’histoire du monde risque de s’attirer des ennuis s’il n’est pas prudent ; il offre tellement d’occasions aux critiques parmi ses lecteurs de mettre son exactitude à l’épreuve. Luc prend ce risque, et il passe l’épreuve de façon admirable. » (p.82)
Certains érudits maintiennent que Luc se serait trompé en mentionnant qu’un recensement romain avait eu lieu à l’époque de la naissance du Christ (Luc 2:1-3). Ils faisaient remarquer que Quirinus n’était pas gouverneur à cette époque, car il ne serait nommé à ce poste que plusieurs années plus tard. Les critiques s’objectent aussi à l’idée qu’un recensement aurait eu lieu à ce moment-là, et que Joseph et Marie n’étaient donc pas contraints, alors, de retourner dans leur Bethlehem d’origine.
Des preuves archéologiques ultérieures montrèrent cependant que Quirinus fut amené à remplir deux mandats importants à titre d’administrateur romain de la région et que les évènements décrits par Luc étaient donc une réelle possibilité (Bruce, pp. 86-87). Effectivement, Luc rapporte que Jésus est né à l’époque du « premier recensement » conduit sous Quirinus (Luc 2:2), un puissant indicateur selon lequel Quirinus aurait effectué un recensement durant son premier mandat dans la région et un autre durant le mandat suivant. Il s’est donc avéré que ceux qui avaient contesté le récit biblique avaient agi sans tenir compte de tous les faits.
Le professeur Bruce poursuit en observant que si l’on reconnaît l’exactitude habituelle de Luc, démontrée par les détails qui ont été historiquement vérifiés, il y a alors de bonnes raisons d’accepter sa crédibilité en général. Et, en fait, les découvertes archéologiques ont systématiquement démontré à quel point Luc avait le souci du détail et de la précision.
Beaucoup reste encore à découvrir
Une partie relativement faible de ce qu’il reste du monde biblique a fait l’objet de fouilles archéologiques. Parmi les quelque 5000 sites découverts en Terre Sainte, et qui sont reconnus pour leur intérêt archéologique, seuls près de 350 ont été fouillés, et pas plus de 2 à 3 % de ceux-ci l’ont été intensivement — à noter qu’un site qui a subi des fouilles à 4 % est déjà considéré comme ayant été fouillé intensivement. Si l’on s’en tient à ceux qui ont subi des fouilles, il est indéniable que la Bible, dans son ensemble, se mérite une excellente réputation d’exactitude, quand on l’examine à la lueur de ce qui a été mis à jour grâce à l’archéologie.
Comme l’écrivait le professeur Walter Kaiser Jr., « L’archéologie biblique a grandement amélioré l’étude des textes bibliques et de l’histoire qu’ils relatent. » (The Old Testament Documents: Are They Reliable and Relevant?, 2001, p. 97)
Il déclara en outre : « Les faits, quelle qu’en soit la source, une fois qu’ils sont pleinement connus, ont toujours confirmé de façon étonnante les détails que donne l’Ancien Testament sur les personnages, les peuples et les lieux qui y sont mentionnés. Il suffit pour cela d’examiner les vestiges d’objets fabriqués, et certains éléments stratigraphiques et épigraphiques qui ont été mis à jour. » (Ibid., p. 108)
Dès que les vents du doute se mirent à souffler vers le milieu du XIXe siècle, une grande partie de l’Ancien Testament subit l’assaut de l’artillerie lourde déployée par les érudits qui rejetaient l’idée que la Bible put être inspirée. Parlant de cette époque et de ses effets, l’archéologue Kenneth Kitchen écrivit : « Dans les études à propos de l’Ancien Testament, combien de fois ne nous a-t-on pas dit que ‘l’histoire ignore tout de telle ou telle personne’, d’Abraham par exemple, ou de Moïse ou […] des batailles mentionnées dans Genèse 14. Mais de telles affirmations égarent le lecteur. Loin d’exposer les lacunes de l’histoire, en ce qui a trait à ses personnages, elles ne reflètent finalement que l’ignorance de la personne qui fait une telle déclaration. » (The Bible in Its World: The Bible and Archaeology Today, 1978, p. 48)
Les déclarations du Dr Kitchen montrent que l’historicité des personnages de l’Ancien Testament et des mondes auxquels ils appartenaient ne peut rester enfouie. Il est important de noter, qu’à une certaine époque, les érudits contestaient l’existence d’empires, de populations entières, et de nombreux personnages de premier plan mentionnés dans la Bible. Devant l’ampleur des faits qui ne cessent de s’accumuler, les sceptiques ont été maintes fois contraints de rétracter leurs déclarations antérieures.
Les faits apportent leur appui aux récits bibliques concernant les patriarches
Par exemple, certains critiques ont mis en doute l’existence des patriarches Abraham, Isaac et Jacob. Ils ont rejeté la vision biblique, car aucune preuve archéologique claire ne leur était connue.
Cependant, il existe de nombreux documents bibliques qui parlent d’Abraham et du monde dans lequel il vivait. Les coutumes spécifiques de cette société, telles qu’on les voit décrites dans Genèse 15-16, sont, en fait, attestées par des tablettes trouvées à Nuzi, près de la ville d’Assour en Assyrie. Les documents « traitent de sujets tels que l’héritage et les droits de propriété, de l’esclavage, de l’adoption, etc. » (Eugene Merrill, Kingdom of Priests, 1996, pp. 38-39)
À un moment donné, certains experts ont prétendu que les évènements inhabituels qui sont décrits dans ces deux chapitres de la Genèse, tel que cet épisode où Abraham engendre un enfant pour sa femme Sarah, par l’entremise de leur servante Agar, n’étaient qu’une fabrication. Ces mêmes experts ont dû s’incliner lorsque les tablettes de Nuzi ont fourni la preuve que de telles pratiques de substitution étaient monnaie courante dans la culture de cette époque, lorsqu’une femme était stérile.
De même, Genèse 37:28 nous dit que Joseph a été vendu comme esclave par ses frères pour 20 sicles d’argent. Des tablettes d’argile trouvées dans cette région et datant des XVIIIe et XIXe siècles avant J.-C., époque à laquelle vivait Joseph, montrent que la valeur marchande d’un esclave de l’époque était effectivement de 20 sicles.
Cependant, dans les siècles qui suivirent, le prix auquel on estimait les esclaves subit une forte augmentation. Ainsi, au VIIIe siècle avant J.-C., il s’élevait à 50 ou 60 sicles. Vers le Ve et le IVe siècle avant J.-C., le prix oscillait entre 90 et 120 sicles. (Kenneth Kitchen, The Patriarchal Age: Myth or History?, Biblical Archaeology Review, March-April 1995, p.52)
Si un scribe Juif avait inventé l’histoire du Joseph de la Bible au VIe siècle avant J.-C., ainsi que de nombreux critiques bibliques le prétendent, alors pourquoi Joseph n’a-t-il pas été évalué entre 90 et 120 sicles ? Si cette histoire avait été fabriquée plus de mille ans après son dénouement véritable, comment son auteur aurait-il pu connaître la valeur marchande d’un esclave mille ans plus tôt ? La réponse évidente est que l’histoire de la Genèse est un compte rendu exact d’évènements contemporains.
Qu’en est-il de l’Exode ?
Beaucoup d’archéologues et de chercheurs sceptiques ont contesté le récit de la Bible sur l’exode des Israélites hors d’Égypte car, en dehors du récit biblique, aucune preuve tangible de ces évènements n’avait pu être trouvée. Ils croient donc que ces histoires ont été inventées de nombreux siècles plus tard.
La réalité de l’Exode est une chose importante pour qui veut prouver l’authenticité de la Bible, car il est évident que cet événement était considéré comme ayant eu une importance monumentale lors de l’établissement d’Israël en tant que nation. En rétrospective, les Israélites considéraient cet événement comme le fondement de leur foi. Beaucoup de passages bibliques témoignent de l’importance qu’ils lui accordaient. Soit nous reconnaissons qu’un peuple connu sous le nom d’Israël a existé, a habité en Égypte et l’a quitté, ou bien nous ne pouvons tout simplement pas avoir confiance en la Bible.
Le professeur Kitchen propose une explication solide quant à la pénurie de preuves matérielles du séjour d’Israël en Égypte. « Le delta du Nil (où séjournait Israël) est un cône de déjection pour la boue que les inondations annuelles du Nil y déposent depuis des millénaires; il ne s’y trouve aucune pierre […] Les masures de boue ayant appartenu à des esclaves qui fabriquaient des briques et à d’humbles cultivateurs sont depuis longtemps retournées à leur état originel de boue, ne laissant donc aucune trace.
« Même des structures en pierre (tels que des temples) ont de la peine à survivre, ce qui contraste étonnamment avec les sites de la Haute-Égypte, au sud, caractérisés par des vallées entourées de falaises […] Il n’est donc pas surprenant que l’on ait pu retrouver aucun document écrit de quelque importance dans ces sites du Delta maintenant réduits à des monticules de briques […] alors que même de grands temples ont été réduits à des amas de pierres en ruine. » (On the Reliability of the Old Testament, 2003, p. 246)
Le Dr Kitchen explique aussi pourquoi on ne retrouve aucune mention de l’Exode dans les inscriptions et les documents de l’Égypte ancienne : « Comme les pharaons ne faisaient jamais graver leurs défaites sur les murs de leurs temples, il ne fallait donc pas s’attendre à ce qu’aucun roi n’en vienne à commémorer la sortie réussie de tout un peuple d’esclaves étrangers (y compris la perte de tout un escadron de chars) dans un temple du Delta ou d’ailleurs. » (Ibid.)
En d’autres termes, les fiers Égyptiens qui étaient à l’époque la plus grande puissance militaire au monde, n’auraient laissé aucune trace de la complète et totale humiliation de leur chef prétentieux ainsi que de la destruction de son armée. En fait, parmi les écrits anciens de la région, il n’y a que la Bible qui fasse état des défaites militaires de sa propre nation. Les dirigeants de cette époque manquaient à ce point d’humilité qu’ils n’hésitaient pas à se vanter de leurs triomphes et de leurs victoires, mais jamais ils n’auraient fait le récit d’une défaite humiliante.
Les évènements et l’existence des peuples confirmés par l’archéologie
Certains prétendent qu’Israël n’était pas une puissance significative à l’époque des dynasties égyptiennes. Ils croient qu’Israël n’était ni plus ni moins qu’une fusion assez lâche de tribus impuissantes.
Cependant, quand on regarde la réalité en face, on aboutit à une conclusion différente. Un objet ancien qui allie l’histoire biblique et l’histoire égyptienne a été découvert en 1896 par l’archéologue Sir Flinders Pétrie. Il est connu sous le nom de Stèle d’Israël, car « il contient la plus ancienne mention d’Israël que nous connaissions. » (Ibid., p. 26) Cette stèle de granit noir, commandée par le pharaon Mérenptah, porte des inscriptions qui vantent ses succès militaires au cours de diverses batailles, alors qu’Israël y est mentionné comme ayant été « dévasté ». La stèle date de 1207 avant J.-C. (Biblical Archaelogy Review, September-October 1990, p. 27).
La longue marche qu’Israël entreprit après l’Exode, du pays d’Égypte au pays de Canaan, est aussi mentionnée dans les Écritures. La Bible fournit les noms de tous ces lieux qui furent des étapes importantes de leur périple, et c’est Nombres 33 qui fournit une liste détaillée des sites rencontrés en route. Ses détracteurs ont contesté les données historiques, niant que ces sites aient existé à une époque aussi ancienne, parce qu’on n’avait pas trouvé de vestiges archéologiques pour la période en question.
Un de ceux-ci est le campement de Dibon, dans ce qui est à présent le sud de la Jordanie (Nombres 33:45). Aucun des vestiges archéologiques trouvés dans ce site n’est antérieur au IXe siècle avant J.-C. Est-ce à dire qu’il n’y avait pas de ville à cet endroit lorsque les Israélites y passèrent ?
Récemment, certains chercheurs ont vu la nécessité de renoncer à leurs allégations selon lesquelles Dibon n’aurait pas pu exister à l’époque de l’Exode. Les archives égyptiennes apportent la preuve de l’existence de Dibon à pareille époque. Des relevés d’anciennes routes égyptiennes mentionnent Dibon comme étant un arrêt sur une des routes de la région.
Non seulement la ville de Dibon existait-elle à l’époque, elle semblait même avoir assez d’importance pour attirer l’attention de Ramsès II, qui « pilla la ville peu après, à la suite d’une campagne militaire menée contre Moab. » (Charles Krahmalkov, Exodus Itinerary Confirmed by Égyptian Evidence, Biblical Achaeology Review, September-October 1994, p.58)
La ville d’Hébron figurait, elle aussi, parmi les villes de Canaan conquises par les Israélites. « Alors Josué se mit en route […] et tout Israël avec lui, vers Hébron ; et ils l’attaquèrent. » (Josué 10:36) Bien que certains critiques aient affirmé qu’aucune ville n’existait à Hébron à cette époque, les cartes égyptiennes démentent la chose. Hébron figure parmi une liste de villes que Ramsès II ordonna de faire graver sur le mur d’un temple à Amon (Biblical Archaeology Review, September-October 1994, p. 60). L’archéologie du site lui-même confirme aussi que c’était une ville fortifiée, et prospère depuis l’époque d’Abraham (September-October 2005, pp. 24-33, 70).
André Lemaire, un expert en inscriptions anciennes, note que certains experts sont même allés jusqu’à soutenir que « rien dans la Bible qui remonte à une époque antérieure à l’exil babylonien ne peut prétendre avoir une exactitude historique. » (House of David Restored in Moabite Inscription, Biblical Archaeology Review, May-June 1994, pp. 31-32) Cependant, à maintes reprises, les experts ont eu à se rétracter de leurs déclarations antérieures parce que des preuves archéologiques additionnelles avaient fait surface.
Un exemple de ceci, c’est l’histoire des Hittites qui, pendant longtemps, n’étaient connus que par le récit biblique. « Jusqu’à la découverte de l’empire hittite, au début du siècle dernier, les « Hittites », qui sont mentionnés dans Genèse 10:15 en tant que descendants de Canaan étaient inconnus […] Mais, en 1906, Hugo Winckler a commencé la fouille d’un site connu sous le nom antique d’Hattousha […] dans ce que nous appelons aujourd’hui la Turquie. Et c’est ainsi qu’un peuple, dont l’existence éveillait de sérieux doutes dans le passé, se trouve maintenant confirmée par, littéralement, des dizaines de milliers de tablettes d’argile. » (Walter Kaiser, The Old Testament Documents: Are They Reliable and Relevant?, 2001, p. 102)
Un autre groupe dont l’existence n’était pas connue, en dehors de la Bible, jusqu’à récemment, c’est un peuple appelé les Horiens. Genèse 36:20-21 déclare qu’ils étaient les fils de Séir, le Horien. La véracité du récit biblique fut confirmée lorsque « fin 1955 parut la nouvelle de la découverte d’Urkesh, la capitale des Horites, qui se trouvait ensevelie sous la ville moderne de Tell Mozan, en Syrie, à quelque 640 km au nord-est de Damas, à la frontière avec la Turquie […]
« Le site de 150 hectares a déjà fourni plus de six cents éléments d’une certaine forme d’écriture, souvent sur des figures dessinées sur des sceaux en argile […] Cette découverte des plus spectaculaires montre, une fois de plus, à quel point le texte de l’Ancien Testament est digne de confiance. » (Kaiser, pp. 103-104)
L’archéologie prouve-t-elle la Bible ?
Que devrions-nous dire à propos du récit biblique jusqu’à présent ? Le sceptique peut toujours pointer en direction d’éléments qui n’ont pas encore été vérifiés de façon spécifique. Mais nous ne devrions jamais perdre de vue que certaines parties de la Bible ont assurément été confirmées par des découvertes archéologiques. C’est aux sceptiques que revient le fardeau de la preuve. Suite à de telles preuves, comme celles qu’a montrées ce chapitre et que d’autres sources fourniraient pareillement, c’est à eux maintenant de défendre leur point de vue.
Frank Gaebelein, auteur éminemment qualifié et rédacteur en chef du Expositor’s Bible Commentary, a fait remarquer que « le fait de suspendre son jugement, lorsqu’il est question de difficultés bibliques […] est une pratique qui se voit constamment justifiée, à mesure que l’archéologie parvient à résoudre un problème biblique après l’autre, et qu’un réexamen méticuleux des divergences conduit finalement à des réponses. » (The Expositor’s Bible Commentary, 1979, Vol. 1, p.31)
Dr. Steven Ortiz, codirecteur des fouilles sur le site biblique de Guézer, a commenté lors d’une interview sur Internet, en 2007, que « des chercheurs sérieux, même s’ils ne sont pas croyants, même s’ils ne considèrent pas que ceci (la Bible) est un texte sacré, vont tout de même lui attribuer une valeur historique, du fait que tout son contenu est en si parfaite harmonie. » Le Dr. Aren Maeir, directeur des fouilles de l’ancienne ville philistine de Gath, dans une autre interview sur Internet, en 2007, déclara tout simplement : « Vous ne pouvez faire d’archéologie en terre d’Israël sans la Bible. »
Compte tenu des preuves réelles, celui qui doute ferait bien de reconsidérer sa position et de mettre sa vie au service de Dieu. S’il attend que soit éclairci le moindre doute encore présent dans son esprit, il se pourrait qu’il ignore ou rejette un appel de Dieu lui-même. Il se pourrait alors qu’il se prive des bénédictions réservées à ceux qui ont pris le parti de rechercher et de vivre selon la voie de Dieu.
L’utilisation objective de l’archéologie a démontré la véracité et l’exactitude technique de la Bible. Ce chapitre a mis en évidence quelques-uns des faits qui corroborent le récit biblique. Davantage reste à être découvert.
Selon la conclusion de l’archéologue Nelson Glueck: « On peut affirmer catégoriquement qu’aucune découverte archéologique n’a jamais contredit une référence biblique. Un grand nombre de découvertes archéologiques ont été faites qui confirment les déclarations historiques faites dans la Bible, et cela aussi bien dans les grandes lignes que dans les moindres détails. Et, de même, une bonne évaluation des descriptions bibliques a souvent conduit à des découvertes étonnantes. » (Rivers in the Desert: A History of the Negev, 1959, p. 31)
La Bible est la Parole inspirée de Dieu, et son degré de précision continue à être confirmé par la bêche de l’archéologue.