CHAPITRE 4 : Les sceaux du parchemin prophétique
Le principal message prophétique de l’Apocalypse est révélé, essentiellement, par 7 groupes de symboles inscrits sur un rouleau cacheté de 7 sceaux apposés l’un après l’autre. Ces sceaux, Jésus-Christ les rompt un à un, puis Il déroule le parchemin devant Jean pour qu’il examine le contenu (Apocalypse 6:1).
Jean voit les symboles de la vision, et les décrit ; ils ont tous une signification prophétique précise.
Comme nous l’avons vu plus haut, ces sceaux, seul Christ a le droit d’en dévoiler le sens. Toutefois, Il n’explique pas pleinement ici le sens de chacun des sceaux, pas dans ce contexte. En fait, Il a déjà — avant Sa mort et Sa résurrection — révélé les clefs nécessaires à leur compréhension.
Cette information se trouve dans Matthieu 24, Marc 13, et Luc 21. Les auteurs de ces trois Évangiles fournissent, dans leurs récits respectifs, la réponse de Jésus aux questions que Lui ont posées Ses disciples sur le moment de Son retour, de son signe annonciateur, et des événements du temps de la fin. « Il s’assit sur la montagne des Oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui poser cette question: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Matthieu 4:3)
Jésus leur révéla les tendances et les conditions qui domineraient le monde jusqu’à Son retour. Les sceaux d’Apocalypse 6 représentent, symboliquement, les mêmes conditions, dans le même ordre que Christ les avait décrites antérieurement pour Ses disciples.
La plus grande partie de l’Apocalypse — les 2/3, environ, de son contenu — est consacrée au 7e sceau à lui seul. Le contenu des 6 premiers sceaux se trouve dans le chapitre 6.
Le chapitre 7 interrompt le déroulement des sceaux pour expliquer que 144 000 des descendants physiques d’Israël, après avoir été spirituellement convertis, seront protégés contre les 7 fléaux annoncés au son de 7 trompettes. Il explique aussi que, pendant la grande détresse, une foule immense, composée d’individus de toutes les nations, se repentira et se tournera vers Dieu.
Les événements correspondant au 7e sceau dominent le restant du livre.
Le jugement de Dieu est nécessaire
Les 5 premiers sceaux correspondent aux malheurs qui doivent affecter de vastes segments de l’humanité, y compris plusieurs serviteurs de Dieu, entre le Premier et le Second Avènement de Christ. Ces malheurs, ayant déjà commencé du vivant de l’apôtre Jean, se prolongent jusqu’au temps de la fin. À propos de ces malheurs, Jésus a déjà expliqué à Ses disciples : « Tout cela ne sera que le commencement des douleurs » (Matthieu 24:8). Il a aussi déclaré : « […] ne soyez pas effrayés, car il faut que ces choses arrivent premièrement. Mais ce ne sera pas encore la fin » (Luc 21:9).
Il importe de ne pas perdre de vue que le cadre des prophéties clefs de l’Apocalypse est le Jour de l’Éternel. C’est l’époque du jugement de Dieu et de Sa colère vis-à-vis des nations. Les événements de cette époque font l’objet du 7e sceau.
Les 5 premiers sceaux décrivent des conditions antérieures au Jour de l’Éternel. Il s’agit des malheurs qui rendent l’intervention et le jugement divins nécessaires et justes. Ils décrivent l’application particulière de la séduction continuelle de Satan sur l’humanité au temps de la fin, sa persécution des saints, et de la recrudescence constante des guerres — avec les horribles conséquences — découlant de sa séduction.
Sous le 6e sceau, est décrit tout un éventail époustouflant de signes célestes extraordinaires. Ces derniers auront lieu juste avant le Jour de l’Éternel, et seront annonciateurs de la colère et du jugement divins imminents.
Il est à noter que Jésus identifie personnellement les malheurs associés aux sceaux : « Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres » (Matthieu 24:4-5)
« Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines » (Luc 21:10-11).
« Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors, on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom » (Matthieu 24:8-9).
Comparons ce que Jésus dit à Ses disciples, dans Matthieu et Luc, avec ce que voit Jean lorsque chaque sceau est rompu.
Le premier sceau : un christianisme de contrefaçon
Jean écrit dans Apocalypse 6:1-2, « Je regardai, quand l’Agneau ouvrit un des sept sceaux […] Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre ». Que représente ce mystérieux cavalier ?
Plus tard, dans Apocalypse 19:11, Jésus-Christ est représenté comme revenant, en vainqueur, sur un cheval blanc.
Ce premier sceau représente-t-il le Christ conquérant, à Son retour ? Ce cavalier symbolique semble ressembler, du moins en apparence, au Christ à Son retour. Toutefois, il importe de noter plusieurs différences significatives dans les détails. Christ porte plusieurs diadèmes (Apocalypse 19:12) et non une seule couronne comme ce cavalier. Jésus est représenté avec une épée (Apocalypse 19:15) et non un arc. Le cavalier du 1er sceau affiche une certaine ressemblance avec le Christ à Son retour, mais il est, en fait, différent. Symbolise-t-il le Christ, ou s’agit-il d’un imposteur ?
Comparons ce cavalier symbolique à la première mise en garde que le Christ donne à Ses disciples dans la prophétie de la montagne des Oliviers. Jésus les avertit en ces termes : « Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24:4-5).
Jésus avertit Ses disciples que la première épreuve qu’ils vont connaître proviendra d’imposteurs usurpant Son nom. Quelques versets plus loin, Il montre les diverses méthodes que ces mêmes imposteurs utiliseront. Il révèle que ces derniers placeront Son nom sur une religion qui n’est autre qu’un christianisme de contrefaçon : « Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou Il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. Voici, je vous l’ai annoncé d’avance. Si donc on vous dit: Voici, il est dans le désert, n’y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas » (Matthieu 24:23-26).
Si l’on tient compte des prophéties de Jésus, ce premier cavalier peut seulement représenter un pouvoir qui se fait passer pour le Christ. Il semble chrétien, mais en réalité, il est, comme les trois cavaliers qui suivent, une force inique destructrice.
Cette supercherie a débuté au temps des apôtres, mais elle doit atteindre son paroxysme au temps de la fin. L’apôtre Paul a dit qu’« alors apparaîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il écrasera par l’éclat de son avènement » (2 Thessaloniciens 2:8). Son influence sur les hommes se fera « par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité […] » (2 Thessaloniciens 2:9-10).
Au temps de la fin, l’humanité sera tellement séduite que le monde subira l’influence d’un système religieux corrompu, idolâtre et de contrefaçon, qui aura rejeté les vrais enseignements de la Bible.
Le second sceau : les horreurs de la guerre
« Quand il ouvrit le second sceau, […] il sortit un autre cheval roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d’enlever la paix de la terre, afin que les hommes s’égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée » (Apocalypse 6:3-4).
Ce cheval, couleur sang, correspond au second avertissement du Christ. « Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres […] Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume » (Matthieu 24:6-7).
Lorsque Jésus fonda l’Église, l’Empire Romain jouissait d’une courte période de paix. Celle-ci ne dura que quelques décennies, puis Rome fut à nouveau en guerre. Cette situation allait se prolonger jusqu’au temps de la fin, pour atteindre son point culminant lors « du combat du grand jour du Dieu tout-puissant » (Apocalypse 16:14 ; Apocalypse 19:11-21).
Toutefois, avant cette bataille finale, l’Apocalypse indique qu’un conflit mondial est déjà en cours. Elle décrit des armées nombreuses engagées dans des campagnes militaires qui coûteront la vie à des centaines de millions de gens.
Le troisième sceau: conséquence des guerres
« Quand il ouvrit le troisième sceau […] voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. Et j’entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d’orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l’huile et au vin » (Apocalypse 6:5-6).
Ce sceau décrit une grave pénurie de nourriture et d’autres nécessités de la vie quotidienne. Il correspond au troisième avertissement du Christ, selon Lequel, « il y aura, en divers lieux, des famines […] » (Matthieu 24:7).
Le manque de nourriture et les famines qui en résultent sont la conséquence des guerres. Au temps de la fin, les conflits militaires entre pays détruiront beaucoup de propriétés et interrompront la production agricole. Il s’ensuivra une grave pénurie de denrées alimentaires et d’autres nécessités domestiques.
Le quatrième sceau: le bilan s’aggrave
« Quand il ouvrit le quatrième sceau […] voici, parut un cheval d’une couleur verdâtre [d’une apparence maladive]. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts [la tombe] l’accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l’épée, par la famine et par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre » (Apocalypse 6:7-8).
Ce sceau décrit les conséquences des famines de par le monde, qui auront lieu notamment juste avant le Jour de l’Éternel. Ces conséquences comprennent un désordre social croissant et un grand nombre de décès dus à la famine, aux pestes ou aux épidémies et à la violence qui succèdent aux famines. Ceci correspond à la quatrième condition décrite par Jésus — les pestes (ou épidémies mortelles) dont il est question dans les Évangiles (voir Luc 21:11).
Au temps de la fin, nous devons nous attendre à ce que ces conditions affectent les populations dans divers pays — y compris le peuple fidèle de Dieu. La situation dans certains pays pourrait être similaire aux derniers jours de l’ancien Israël, lorsque Dieu dit au prophète Jérémie : « […] je veux les détruire par l’épée, par la famine et par la peste » (Jérémie 14:12). Dieu ne veut pas que Ses serviteurs soient surpris par ces tragédies successives, mais Il souhaite qu’ils se tournent vers Lui pour qu’Il les aide et les délivre.
Le cinquième sceau : une persécution religieuse
« Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu’ils avaient rendu. Ils crièrent d’une voix forte, en disant: Jusqu’à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que soit complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux » (Apocalypse 6:11-12).
Représentés symboliquement sous l’autel, dans le temple divin, ceux qui ont déjà péri comme martyrs au service de Dieu attendent encore — à la veille du Jour de l’Éternel — que soient jugés ceux qui haïssent leur Maître, Ses voies et Ses serviteurs. Ils doivent patienter encore un peu de temps, jusqu’à ce qu’ait eu lieu un autre martyr de fidèles.
Christ a déjà expliqué à Ses disciples ce qui doit se produire : « Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Et, parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira » (Matthieu 24:9-12).
L’Église primitive avait, elle, à peine été établie que la persécution s’installait déjà. Plusieurs des lettres des apôtres font allusion aux souffrances et au martyr des membres fidèles, aux mains des ennemis de l’Église. La plupart des apôtres connurent une mort violente dans la force de l’âge. Les Épîtres de II Timothée et de II Pierre contiennent les dernières paroles d’encouragement de Pierre et de Paul lorsqu’ils s’apprêtent à être exécutés. Une terrible persécution et une poursuite épuisante continuèrent à avoir lieu dans les décennies et les siècles suivants. Or cela se produira de nouveau.
Jésus a expliqué que la pire persécution et le martyr le plus sévère auront lieu au temps de la fin. « Car alors, la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés » (Matthieu 24:21-22).
Comme nous le verrons plus loin, ceux qui — dans les derniers jours — refusent d’adorer « l’image de la bête » seront passibles de peine de mort (Apocalypse 13:15). Les principales cibles de ce carnage seront « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus » (Apocalypse 12:17).
D’autres prophéties expliquent que cette époque de grande détresse et de persécutions s’abattra aussi sur le peuple de Dieu que sont les descendants modernes des 12 tribus de l’ancien Israël (voir l'article « Un temps d’angoisse pour Jacob »).
Le sixième sceau : les signes célestes
« Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme les figues vertes d’un figuier secoué par un vent violent. Le ciel se retira comme un livre qu’on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places » (Apocalypse 6:12-14).
Christ a-t-Il expliqué quand, dans l’ordre des événements prophétisés, ces signes célestes effrayants auront lieu ? Assurément ! « Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées » (Matthieu 24:29).
Veuillez noter à présent, dans la description finale du 6e sceau, ce qui doit succéder aux signes célestes : « Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’Agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? » (Apocalypse 6:15-17 ; à comparer avec Sophonie 1:14-17).
Notez bien l’ordre de ces trois événements distincts : Premièrement, a lieu la détresse dont il est question dans le 5e sceau. Ensuite, ont lieu les signes célestes, décrits dans le 6e sceau. Après les signes célestes, a lieu le jour de l’Éternel, le jour de la colère divine.
Les signes célestes ont lieu après le début de la détresse, mais avant le commencement du jour de l’Éternel. Cela, le prophète Joël le confirme : « Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu, et des colonnes de fumée; le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant l’arrivée du jour de l’Éternel, de ce jour grand et terrible » (Joël 2:30-31).
Pourquoi est-ce si important ?
La fureur de Satan
La persécution et le martyr des saints au temps de la fin (touchant également les descendants physiques de l’ancien Israël) débute avant les signes célestes et correspond à l’expression de la colère de Satan. Plus loin dans l’Apocalypse, Jean mentionne qu’il entend une voix venue du ciel, disant : « Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps » (Apocalypse 12:12).
Conscient que ses jours sont comptés, que fait Satan ? « Quand le dragon vit qu’il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté le fils » (Apocalypse 12:13).
La femme représente le peuple de Dieu. Au temps de la fin, Satan déclenchera beaucoup d’événements destructeurs. Sachant qu’il a peu de temps, il mobilisera une humanité séduite et la plongera dans un délire de haine et de destruction contre tout ce qui représente le vrai Dieu. Ce point est d’une importance capitale.
Le déchaînement de terreur que Satan va provoquer sera dirigé contre les descendants naturels des tribus d’Israël, mais aussi contre les serviteurs fidèles de Christ, avant que les signes célestes n’annoncent le jour de l’Éternel.
Cela signifie que la colère de Satan — l’époque où la grande détresse s’abattra sur le peuple de Dieu — aura déjà fait ses ravages depuis un certain temps quand aura lieu la colère de l’Éternel — le jour de l’Éternel. La terrible guerre que Satan mènera contre le peuple de Dieu ne cessera apparemment que lorsque Satan sera lié lors du retour de Jésus (Apocalypse 20:1-2).
Notez que la femme du chapitre 12 sera « nourrie un temps, des temps, et la moitié d’un temps [un an, deux ans, et la moitié d’un an], loin de la face du serpent » (Apocalypse 12:14). Bien que Dieu nourrira, affermira et protégera une partie de Son peuple pendant cette époque terrible, beaucoup d’autres — comme nous l’avons déjà vu — seront tués.
Apocalypse 11:2-3 indique que Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations pendant 42 mois. Dieu promet en outre de susciter deux prophètes qui seront Ses témoins pendant 1260 jours.
Le fait que chacune de ces périodes équivaut à 3 ans et demi semble être significatif. Ces références indiquent que 3 ans et demi s’écoulent depuis le commencement de l’attaque de Satan contre le peuple de Dieu, jusqu’à la destruction de son système politique et religieux et de son emprisonnement lors du retour du Christ.
Le jour de la colère divine sera bref
La durée du jugement divin n’est pas précisée dans l’Apocalypse, à moins qu’il n’y soit fait allusion dans l’expression « le grand jour de sa colère » (Apocalypse 6:17). Dans d’autres passages prophétiques, Dieu précise qu’un jour représente un an de châtiment (Nombres 14:34 ; Ézéchiel 4:4-6). Si ce principe s’applique ici, dans l’Apocalypse, le Jour de l’Éternel (« le jour de Sa colère ») serait la dernière année avant le retour du Christ.
Cela correspondrait sans doute aussi à la dernière année des 3 ans et demi de la colère de Satan. En d’autres termes, les châtiments divins lors du Jour de l’Éternel chevaucheraient la vengeance de Satan sur le peuple de Dieu pendant une période d’un an (Ésaïe 34:8) — la dernière année des 3 ans et demi.
Cette chronologie semble correspondre à ce que Jean indique — sous l’inspiration du Christ — pour les principaux événements du temps de la fin décrits dans l’Apocalypse. Et cela s’accorde avec les paroles de Jésus. Comme Il l’a dit : « Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés » (Matthieu 24:22). Il a indiqué que tous les événements liés au temps de la fin auront lieu sur une courte période.
La description du 6e sceau, dans Apocalypse 6, s’achève par les paroles : « […] car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? » (Apocalypse 6:17). Cela annonce le Jour de l’Éternel, dont fait l’objet le 7e sceau. Or, l’ouverture du 7e sceau n’est pas discutée avant le début du chapitre 8. Jean interrompt le récit relatif aux 7 sceaux pour montrer que 144 000 personnes sont marquées d’un sceau, et qu’une foule immense — de tous pays — est convertie à cette époque de troubles mondiaux.
Les 144 000 sont choisis
Un ange commence par annoncer : « Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres [tout ce qui est détruit par les quatre premiers fléaux, au chapitre 8], jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu » (Apocalypse 7:3).
Pourquoi les 144 000 sont-ils marqués d’un sceau? La réponse à cette question se trouve un peu plus loin, lorsqu’un autre ange ordonne à des instruments de guerre semblables à des sauterelles: « de ne point faire de mal à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n’avaient pas le sceau de Dieu sur le front » (Apocalypse 9:4).
En d’autres termes, ceux qui sont marqués du sceau sont choisis par Dieu et survivent à la grande détresse. La destruction massive des fléaux que Dieu envoie aux hommes pendant le Jour de l’Éternel ne les atteint pas. Il se peut qu’ils continuent à subir plusieurs des effets de la vengeance de Satan, même pendant le Jour de l’Éternel, mais le fait qu’ils soient marqués du sceau est une garantie que les châtiments de la colère divine ne les affecteront pas.
Qui sont ces 144 000 personnes ? Comment sont-elles choisies ?
« Et j’entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d’Israël » (Apocalypse 7:4). Il s’agit de descendants directs des fils d’Israël qui se convertissent et deviennent des serviteurs de Jésus-Christ — qui, probablement, se convertissent pendant la première partie de la grande détresse. Tout comme l’Église (Jacques 1:18), les descendants directs de l’ancien Israël sont désignés dans les Écritures comme les prémices de Dieu (Jérémie 2:3).
Les 144 000 d’Apocalypse 7 sont mentionnés de nouveau dans Apocalypse 14, où il devient évident que ces “prémices” spirituelles des tribus d’Israël se seront repenties et se seront converties avant l’arrivée du Jour de l’Éternel. Il est écrit qu’ils sont rachetés et irréprochables. Qu’ils sont liés avec Dieu le Père et Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu.
« Je regardai, et voici, l’Agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leur front. J’entendis du ciel une voix, comme un bruit de grosses eaux, comme le bruit d’un grand tonnerre; et la voix que j’entendis était comme celle de joueurs de harpes jouant de leur harpe. Ils chantaient un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n’est les cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges; ils suivent l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau; et dans leur bouche il ne s’est point trouvé de mensonge, car ils sont irréprochables » (Apocalypse 14:1-5).
La grande foule
« Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Et ils criaient d’une voix forte, en disant: Le salut est à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau » (Apocalypse 7:9-10).
Contrairement aux 144 000 Israélites, cette grande foule est composée de personnes de maintes nationalités et de divers groupes ethniques sur terre, de toutes tribus, et langues.
Ce qui distingue ces individus, c’est qu’ils « viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (Apocalypse 7:13-14). Ce sont des serviteurs de Dieu, ayant apparemment souffert et ayant été convertis au début de la grande détresse — avant l’arrivée du Jour de l’Éternel.
Lorsqu’il s’agit d’interpréter ce qu’Apocalypse 7 sous-entend — l’avenir immédiat de cette grande foule — les interprétations diffèrent. Par contre, la vie éternelle — le salut — est promis aux saints, au retour du Christ.
Certains interprètent l’attribution de robes blanches à la grande foule comme une indication que ceux qui en font partie ont déjà été martyrisés avant le Jour de l’Éternel. Si c’est le cas, ils seront ressuscités au retour du Christ — de même que les martyrs à qui une robe blanche est donnée dans Apocalypse 6:11 doivent patienter jusqu’à ce que leurs morts soient vengées (pendant le Jour de l’Éternel), et qui sont, eux aussi, ressuscités au retour du Christ.
D’autres pensent que la grande foule, à l’instar des 144 000, survivra à la grande détresse, et continuera à vivre et à être protégée par Dieu pendant le Jour de l’Éternel.
The New Revised Standard Version semble opter pour cette optique si l’on en croit la manière dont elle traduit Apocalypse 7:15 : « Pour cette raison, ils se trouvent devant le trône de Dieu, et L’adorent jour et nuit dans Son temple, et Celui qui siège sur le trône les protège ».
Toutefois, d’autres traductions sont moins précises à propos de ce verset. Cela est dû au fait que l’original grec déclare seulement que Dieu « dressera sa tente sur eux ». La conclusion selon laquelle ils restent vivants et sont protégés de tout mal pendant le Jour de l’Éternel est déduite de cette promesse.
Bien que leur application soit quelque peu ambiguë, les promesses données dans les deux versets suivants passent généralement pour des confirmations de cette déduction : « Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, le soleil ni aucune chaleur ne les frapperont plus. Car l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Apocalypse 7:16-17).
Ce qui est clair, dans Apocalypse 7, c’est qu’une grande moisson de vrais chrétiens fidèles aura lieu pendant les premières années de la période de grande détresse. Cette moisson spirituelle gigantesque sera récoltée non seulement parmi les tribus d’Israël mais aussi les autres peuples et nations de la terre. La prédication puissante des deux témoins de Dieu (chapitre 11) jouera pour beaucoup, à n’en pas douter, dans la conversion de cette foule immense pendant cette époque effrayante.