CHAPITRE 6 : Une croissance vers la maturité spirituelle
Comprendre que le Saint-Esprit est la puissance de Dieu capable de transformer nos vies nous aide à mieux comprendre la volonté et le dessein divins. L'apôtre Paul a écrit que nous devons croître à tous égards « en celui qui est le chef, Christ » (Éphésiens 4:15), et il a déclaré : « Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement; mais pour la méchanceté, soyez des enfants, et, à l'égard du jugement, soyez des hommes faits » (1 Corinthiens 14:20).
Lors de ce processus de croissance, nous devons vaincre nos pulsions charnelles, et les remplacer par le caractère de Christ. Mais par où commencer ? Jean nous le dit : « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu » (1 Jean 3:9). Le chrétien converti ne pratique pas le péché. N'a-t-il pas, en effet, décidé de s'en détourner ?
Cela ne veut pas dire qu'en tant que chrétien nous ne pouvons plus pécher (1 Jean 1:8) car nous sommes toujours humains et imparfaits ; nous pouvons toujours être influencés par notre nature et par le monde dégénéré qui nous entoure. Ce que cela signifie, c'est que le chrétien ne pratique pas le péché, n'en fait pas une habitude. Il fait tout son possible pour éviter de fauter, au point de fuir les situations qui pourraient l'inciter à mal agir (1 Corinthiens 6:18).
Dans Éphésiens 4, Paul fournit une formule, facile à comprendre, pour vaincre le péché. Il donne plusieurs exemples afin que nous comprenions bien quelle est notre responsabilité. Quand nous examinons ces versets, nous découvrons trois étapes majeures à franchir pour nous extirper de notre vie bien imparfaite et vivre d'une manière digne de notre Maître.
L'instruction de Paul à propos de notre propension à pécher est de nous dépouiller, par rapport à notre vie passée, « du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de [notre] intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité » (Éphésiens 4:22-24).
Se dépouiller du vieil homme
La première étape, selon Paul, consiste à nous dépouiller du vieil homme. Pour ce faire, nous devons nous rendre compte que le vieil homme dont il est question ici est notre nature humaine, charnelle, égoïste, hostile à Dieu (Romains 8:7).
Ce vieil homme, c'est notre esprit non converti, et les péchés individuels qui en sont issus. Comme nous l'avons vu plus haut, nous devons, symboliquement, mourir dans les eaux du baptême (Romains 6:1-4). Au fil du temps, Dieu peut accomplir des miracles en changeant le pire qui est en nous, grâce à la puissance transformatrice de son Esprit. Il peut nous libérer des liens de nos nombreux péchés — de ces péchés que nous ne penserions jamais pouvoir vaincre. Nous pouvons être libérés des liens qui nous enserrent et nous maintiennent captifs.
Avec l'aide divine, nous sommes progressivement libérés de notre mauvaise manière de vivre qui, selon L'apôtre Paul, est synonyme d'esclavage (Romains 6:16). Pour nous libérer de cet esclavage, Paul a dit : « Faites donc mourir ce qui, dans vos membres, est terrestre, la débauche, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie » (Colossiens 3:5).
À mesure que nous étudions la Parole Divine, même une fois baptisés et convertis, Dieu continue à nous révéler d'autres aspects peu flatteurs de notre nature humaine. Les Écritures nous aident à identifier d'autres changements à opérer en nous. La Bible, si nous lui en donnons l'occasion, nous éclaire puissamment sur nous-mêmes car elle est « vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants […] elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Hébreux 4:12).
La Parole Divine nous aide à identifier nos mauvaises pensées et nos actes répréhensibles (voir « L'étude de la Bible est nécessaire pour la croissance spirituelle »). Nous pouvons nous en détourner et nous mettre à penser et à agir comme Dieu. Mais pas tout seul !
Nous devons « ranimer la flamme du don de Dieu » en nous (2 Timothée 1:6). Cet Esprit peut nous renouveler de jour en jour et nous donner la force de lutter contre le péché et de le vaincre (2 Corinthiens 4:16). Avec l'aide du Saint-Esprit, nous pouvons « faire mourir les actions du corps » (Romains 8:13).
Nous nous enlisons, dans notre lutte contre le péché, quand nous essayons de vaincre par nos propres efforts au lieu de nous servir de la puissance que Dieu met à notre disposition par son Saint-Esprit. Paul a évoqué cette lacune humaine. Il était pleinement conscient de l'impact de la nature humaine sur notre comportement. « Quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi » (Romains 7:21). Ce verset décrit la lutte de Paul — et de tout chrétien — entre sa nature humaine et sa nouvelle nature spirituelle.
C'est grâce à Jésus vivant en nous (Galates 2:20) que nous pouvons vivre pieusement ! Nous pouvons être purifiés « de toute iniquité » et être « purifié[s] par lui et zélé[s] pour les bonnes œuvres » (Tite 2:14). Avec l'aide de Dieu, nous pouvons vaincre.
Ayant revêtu l'homme nouveau
Si nous nous efforçons seulement de nous dépouiller du vieil homme, le processus de notre croissance n'est pas complet. Le plus éprouvant reste à faire. Nous devons, avec l'aide de Dieu, édifier dans notre caractère, les traits positifs qui se situent à l'opposé des défauts que nous avons identifiés. Comme Paul l'a expliqué, nous devons « revêtir l'homme nouveau » (Éphésiens 4:24) avec tous ses traits spirituels. Nous devons concentrer tous nos efforts sur l'acquisition du comportement pieux que nous désirons avoir.
Nous devons nous concentrer sur le positif afin d'éliminer le négatif. Voilà pourquoi les exemples dont Paul se sert sont utiles. « C'est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain » (Éphésiens 4:25). Quand cessons-nous d'être menteurs ? Garder ses lèvres closes ne suffit pas. Le menteur est menteur même entre deux mensonges. Le seul moyen, pour lui, de prouver qu'il a changé, c'est de parler selon la vérité à son prochain. Il doit se dépouiller du vieil homme et revêtir l'homme nouveau. Quand un ancien menteur se met à ne plus dire que la vérité, ses anciennes voies malhonnêtes disparaissent. C'est ce qui se passe quand, avec l'aide de l'Esprit de Dieu, nous nous efforçons de nous débarrasser de nos anciennes voies et de les remplacer par les voies divines.
Paul cite un autre exemple — celui du voleur. Quand cessons-nous d'être un voleur ? Celui (ou celle) qui ne dérobe rien en ce moment peut être un voleur entre deux emplois. Le seul moyen, pour un voleur, de prouver de manière irréfutable qu'il a changé ses voies est de ne cesser de faire le contraire. Voler, c'est prendre ce qui nous est interdit. L'attitude contraire consiste à donner, à être généreux. Avec l'aide de Dieu, le voleur devrait apprendre à travailler « pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éphésiens 4:28).
Paroles destructives, paroles édifiantes
Paul cite un autre exemple dans notre manière de communiquer. Notre langue est souvent révélatrice de notre nature, bonne ou mauvaise. Jésus a fait remarquer que « c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle » (Matthieu 12:34). Jacques nous dit qu'une langue débridée, « c'est le monde de l'iniquité » (Jacques 3:6).
Garder le silence afin qu'aucune parole regrettable ne soit dite peut être un bon point de départ. Néanmoins, le silence, à lui seul, ne prouve pas que notre nature ait changé. En effet, « l'insensé même, quand il se tait, passe pour sage » (Proverbes 17:28). Notre nature a foncièrement changé quand nous nous mettons à parler de manière positive. « Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent » (Éphésiens 4:29).
Pour cesser de fauter par nos paroles, nous devons demander à Dieu de nous donner, par la puissance de son Saint-Esprit, la force de nous appliquer à encourager les autres au lieu de les démolir. Nos propos devraient être « une source de vie » (Proverbes 10:11). Notre parole devrait toujours être « accompagnée de grâce, assaisonnée de sel » (Colossiens 4:6).
Nous pouvons vaincre nos traits principaux en nous concentrant sur la bonne manière d'agir. Appliquez cette formule et, avec l'aide de l'Esprit de Dieu, le changement fera partie intégrante de votre caractère.
De quel esprit serez-vous animé ?
Paul établit le contraste entre l'Esprit de Dieu et l'esprit d'amertume et de colère. Il écrit : « Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ » (Éphésiens 4:31-32). Quand nous cédons au vieil homme et à toutes ses pratiques corrompues, nous « donnons accès au diable » (Éphésiens 4:27). Quand nous sommes bons et miséricordieux, nous reflétons l'Esprit de Dieu.
Sans doute est-il, à présent, plus facile de comprendre que nous pouvons éteindre l'Esprit de Dieu (1 Thessaloniciens 5:19) si nous refusons de nous laisser conduire par l'Esprit Saint et dérobons ou tenons de mauvais propos comme le mensonge. Satan est fort à l'aise dans ces situations.
Par contre, quand nous revêtons l'homme nouveau, les résultats contraires abondent. Satan hait tout pieux comportement et ne peut pas prévaloir quand on agit ainsi. Par contre, l'Esprit Saint s'épanouit chez ceux qui vivent pieusement.
Cela illustre plusieurs vérités simples mais profondes. Quand nous nous soumettons à Dieu et résistons au diable, ce dernier s'éloigne de nous (Jacques 4:7). Comme Paul l'explique : « Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair » (Galates 5:16).
Le meilleur moyen d'ôter l'air d'un verre est d'y verser de l'eau. Parallèlement, Dieu peut vaincre notre nature humaine en remplissant notre esprit de Sa nature et de Ses nombreux traits positifs.
Cela ne veut pas dire que nous cessons totalement de pécher ; tant que nous sommes des êtres physiques, nous sommes toujours sujets à nos faiblesses humaines. Ne nous décourageons pas quand nous péchons ; réjouissons-nous de ce que nous en sommes conscients car cette prise de conscience est la première étape à franchir pour nous en débarrasser.
Paul nous a avoué ne jamais avoir atteint la perfection en dépit de tous ses efforts, mais il nous propose l'optique suivante : « Frères, je ne pense pas l'avoir saisi [le prix de la perfection]; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour rencontrer le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens 3:13-14).
L'épître aux Hébreux nous fournit ces paroles encourageantes : « Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Hébreux 4:14-16).
« Nous donc […] rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à perfection; en échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez en effet celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée » (Hébreux 12:1-3).
Notre ultime transformation
Le processus de la conversion s'applique à la transformation merveilleuse que Dieu — à travers Christ et la puissance du Saint-Esprit — effectue en nous. L'aspect final, et le plus profond de notre transformation, aura lieu à la résurrection des morts, au retour du Christ.
L'apôtre Paul révèle ce qu'il adviendra alors des appelés, des élus et des fidèles : « Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette.
« La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Corinthiens 15:50-54).
Daniel parle aussi de cet événement extraordinaire : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l'opprobre, pour la honte éternelle. Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité » (Daniel 12:2-3).
Pour finir, Paul décrit l'issue merveilleuse du dessein que l'Éternel accomplit en nous : « Mais nous, nous sommes citoyens des cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire » (Philippiens 3:20-21).
Paul nous dit de « renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 2:12-14).