CHAPITRE 1 : Plusieurs clefs pour comprendre l’Apocalypse
Quels sont les objectifs de l’Apocalypse ? Son nom signifie « révéler, dévoiler, ouvrir à la compréhension quelque chose qui, autrement, ne pourrait être compris ». On croit généralement que ce dernier livre de la Bible est totalement incompréhensible, que son langage et ses symboles sont trop déconcertants pour revêtir un sens quelconque.
Or, l’Apocalypse place une grande partie des prophéties plus anciennes de la Bible dans un contexte compréhensible, et révèle un plan d’ensemble bien nécessaire pour les prophéties relatives à la fin du monde. Cela, elle l’accomplit en partie grâce à l’utilisation de symboles et au moyen d’un langage figuratif lié directement à certains des autres écrits prophétiques.
C’est ainsi que le livre prophétique de Daniel se sert d’un langage et de symboles similaires. Une grande partie de ses visions et de son langage est clairement expliquée. Mais Dieu révèle à Daniel que le sens des autres visions et des autres déclarations demeurera mystérieusement obscurci jusqu’au temps de la fin. À cette époque-là, elles deviendront compréhensibles à leur tour.
L’Apocalypse contient un grand nombre de clefs fondamentales nécessaires à cette compréhension, et — inversement — le livre de Daniel fournit des clefs permettant de comprendre le livre de l’Apocalypse.
Notez ce que déclare Daniel à propos de l’une de ses visions : « J’entendis, mais je ne compris pas; et je dis: Mon seigneur, quelle sera l’issue de ces choses? Il répondit: Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin » (Daniel 12:8-9, c’est nous qui soulignons).
Établissons le contraste entre ces propos et l’objectif divin du livre de l’Apocalypse. Dieu le Père a donné les prophéties qu’il contient à Son Fils Jésus-Christ. Il les a transmises à Christ sous la forme d’un livre, ou d’un rouleau de parchemin, scellé de sept sceaux (Apocalypse 5:1). Toutefois, comme l’indique l’apôtre Jean — qui a écrit ce livre sous l’inspiration divine — au dernier chapitre, un ange lui ordonne expressément : « Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre » (Apocalypse 22:10).
Jean explique que Dieu le Père a communiqué à Christ la plus grande partie du livre de l’Apocalypse sous la forme d’un rouleau de parchemin scellé de sept sceaux. Jésus rompt ces sceaux et ouvre le livre.
« Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône [Dieu le Père] un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux. Et je vis un ange puissant, qui criait d’une voix forte: Qui est digne d’ouvrir le livre, et d’en rompre les sceaux ? Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder […] Et l’un des vieillards me dit: Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux » (Apocalypse 5:1-5).
Voilà la clef permettant de comprendre le livre : Jésus seul peut « dé-sceller » le sens de ses symboles, de ses visions et de ses descriptions. Le premier verset du livre annonce qu’il s’agit de la « révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée […] » (Apocalypse 1:1). Christ en révèle donc le sens. Il rompt ses sceaux. Toutefois, quelle procédure suit-Il pour nous en révéler le sens ?
Nous devons tenir compte de deux facteurs cruciaux : Premièrement, les clefs permettant de « dé-sceller » le sens des sept sceaux doivent être expliquées par Jésus Lui-même, par Ses propres paroles.
Deuxièmement, la Bible nous dit que « Toute Écriture est inspirée de Dieu » (2 Timothée 3:16). Par conséquent, nous pouvons nous attendre à trouver l’explication de certains symboles dans le livre de l’Apocalypse, et dans d’autres parties de la Parole inspirée de Dieu.
Si nous nous basons sur l’interprétation que la Bible fournit elle-même de ses propres symboles et de son langage figuratif, nous pouvons être certains que notre compréhension s’appuiera sur la Parole inspirée de Dieu plutôt que sur nos propres opinions (2 Pierre 1:20). Convenons-en : il est question, dans le livre de l’Apocalypse, de connaissance révélée !
N’oublions pas ceci : Dieu dit à Daniel que plusieurs des visions qu’il reçoit sont scellées, vont demeurer incompréhensibles jusqu’au temps de la fin. Mais Il ajoute : « Plusieurs seront purifiés, blanchis et éprouvés; les méchants feront le mal, et aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront de l’intelligence comprendront » (Daniel 12:10). Au temps de la fin, selon Dieu, ceux qui auront de l’intelligence — les sages — comprendront donc ces prophéties.
Aux yeux de Dieu, qui sont les sages ?
Ceux qui tournent en dérision l’idée que la Bible est divinement inspirée aiment à penser que ses symboles sont contradictoires et déroutants ; ils ne leur attribuent aucune valeur. Ridiculisant l’idée de l’inspiration divine, ils ne comprennent rien des prophéties. Ils choisissent d’ignorer ce que Dieu déclare sur l’avenir (2 Pierre 3:3-7).
Or, l’Éternel déclare que ceux qui Le respectent et qui gardent Ses commandements sont vraiment sages. Comme le dit l’Écriture : « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse; ceux qui observent ses lois sont vraiment sages » (Psaume 111:10, version Synodale). Il est aussi écrit : « Le témoignage de l’Éternel est véritable, il rend sage l’ignorant » (Psaume 19:8).
L’Apocalypse nous fournit une grande partie des clefs permettant de comprendre les prophéties parce qu’elle respecte le principe selon lequel la Bible s’interprète elle-même. Par conséquent, seuls ceux qui croient que la Bible est inspirée de Dieu et qui se fient à ses déclarations peuvent comprendre le sens de ce qui est révélé dans l’Apocalypse.
Une partie de la compréhension a débuté du temps des apôtres. L’un des objectifs déclarés de l’Apocalypse était de révéler aux serviteurs de Dieu « les choses qui doivent arriver bientôt » (Apocalypse 1:1). De ce fait, certains aspects de ce livre s’appliquent directement aux chrétiens des derniers jours de l’apôtre Jean.
Christ dit à Jean (Apocalypse 1:19) : 1) « Écris donc ce que tu as vu » — ses visions et leurs symboles déroutants ; 2) « ce qui est » — certaines informations relatives à l’Église de l’époque ; et 3) « ce qui doit arriver ensuite » — les prophéties relatives à l’avenir lointain.
Avant d’examiner les clefs de l’avenir, nous devons comprendre les circonstances dans lesquelles ce livre prophétique fut confié à l’apôtre Jean.
Le cadre politique et religieux de l’Apocalypse
Au sein de l’ancien Empire Romain, la chrétienté débuta dans une ère de paix relative. Les empereurs de l’époque adoptaient généralement une politique libérale de tolérance religieuse, ce qui permit aux chrétiens primitifs d’évangéliser loin et en profondeur, tant dans l’Empire qu’au-delà.
Mais la situation se mit à changer. Les Romains introduisirent, et appliquèrent, le culte de l’empereur dans l’Empire. Les chrétiens se trouvèrent subitement dans une situation intolérable. Jésus — et non l’empereur — était leur Seigneur. Ils savaient que l’Écriture interdit l’adoration de quelque chose ou de quelqu’un d’autre que le vrai Dieu et Son Fils Jésus-Christ. On ne tarda pas à exercer sur eux de dures pressions pour qu’ils participent aux fêtes, aux jeux et aux cérémonies honorant l’empereur comme un dieu.
Leur refus de participer au culte impérial les plaça en conflit direct avec les autorités, à tous les niveaux de la hiérarchie romaine. Lorsque l’Apocalypse fut rédigée, un certain nombre de chrétiens avaient déjà été exécutés à cause de leurs croyances. Antipas est mentionné comme un martyr, récent à l’époque (Apocalypse 2:13). Les chrétiens, partout — notamment en Asie Mineure — subirent la moquerie et une intense persécution.
Ajoutant à la détresse des chrétiens, les responsables officiels romains, après la destruction de Jérusalem en l’an 70, cessèrent de considérer ceux-ci comme une autre secte de Juifs. La tolérance religieuse que Rome leur avait jusqu’alors accordée prit fin.
On se mit à les prendre pour un groupe religieux dangereux et politiquement subversif. Rome vit leurs enseignements d’un royaume et d’un puissant roi à venir comme une menace pour la stabilité de l’Empire. L’empereur Néron avait déjà faussement accusé les chrétiens d’avoir allumé le grand incendie de Rome. Leur avenir s’annonçait plutôt mal.
L’apôtre Jean, emprisonné sur l’île de Patmos, près des côtes de l’Asie Mineure, expliqua que lui aussi était victime de la persécution : « Moi, Jean, [j’] ai part avec vous à la tribulation, au royaume et à la persévérance en Jésus […] » (Apocalypse 1:9).
Jean était pleinement conscient des pressions qu’ils subissaient. Malgré tout, il leur rappela leur destination : le Royaume de Dieu. Il mit l’accent sur la patience et sur la foi qu’ils devaient avoir pour endurer l’opposition et les mauvais traitements jusqu’au retour de Jésus, le Messie, qui délivrera à jamais Ses serviteurs de la persécution et leur accordera le salut.
C’est dans ce contexte que Jésus révéla à Jean l’époque et la manière dont cette persécution satanique — déjà responsable du meurtre de plusieurs serviteurs loyaux et fidèles — serait définitivement stoppée. Il fit remarquer que le cœur du problème remonte au début de l’humanité — au lieu de naissance de cette ère de l’homme, saturée de péchés et de maux humains.
Le menteur suprême
Dans le jardin d’Éden, l’homme fit la connaissance de ce « serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre » (Apocalypse 12:9 ; Genèse 3:1). La tromperie de cet être inique a si bien fonctionné que la plupart des gens ridiculisent l’idée même de l’existence du diable. En revanche, pour les rédacteurs des Saintes Écritures, son existence et son pouvoir étaient réels et sans équivoque. Ils le présentent comme l’influence invisible responsable du mal et des souffrances.
L’Apocalypse résume l’impact que le diable a — non seulement sur les chrétiens mais sur toute l’humanité — depuis l’époque de Jean jusqu’au retour du Christ. Elle révèle que le vieux conflit entre les forces du bien et du mal sera résolu.
Comme nous l’avons vu plus haut, Jean expliqua aux chrétiens de son temps que le livre de l’Apocalypse comprend à la fois « ce qui est, et ce qui doit arriver ensuite » (Apocalypse 1:19). Ses accomplissements prophétiques ont débuté aux jours des apôtres, et ils se poursuivent aujourd’hui, et au-delà.
Le Jour du Seigneur dans les prophéties
Les visions de Jean se concentrent essentiellement sur l’époque mentionnée par les prophètes de Dieu dans les Écritures comme « le jour de l’Éternel », ou « le jour de notre Seigneur Jésus-Christ », ou, comme nous le lisons ici, dans l’Apocalypse, le « jour du Seigneur » (Apocalypse 1:10, à comparer avec Ésaïe 3:6 ; Joël 2:31 ; Sophonie 1:14 ; Actes 2:20 ; 1 Corinthiens 1:8 ; 2 Thessaloniciens 2:2).
Paul fit allusion à cette époque prophétisée : « Car vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront: Paix et sûreté ! Alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l’enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n’échapperont point » (1 Thessaloniciens 5:2-3).
Certains supposent que lorsque Jean se servit de l’expression jour du Seigneur, dans Apocalypse 1:10, il faisait allusion à dimanche. Toutefois, le contexte de l’Apocalypse indique clairement que Jean ne parlait pas d’un jour de la semaine mais du Jour prophétique de l’Éternel mentionné directement ou indirectement dans plus de 50 passages dans l’Ancien et le Nouveau Testaments.
Comme l’explique The Bible Knowledge Commentary, « La révélation de Jean avait pour époque le jour du Seigneur, lorsqu’il fut saisi par l’Esprit. On a dit que ‘le jour du Seigneur’ s’applique au premier jour de la semaine. Or, l’expression ‘du Seigneur’ est un adjectif, et elle n’est jamais utilisée dans la Bible pour décrire le premier jour de la semaine. Sans doute Jean faisait-il allusion au jour de l’Éternel, une expression familière dans les deux testaments. Il fut projeté en avant, dans une vision, non physiquement mais mentalement, au Jour du Seigneur — dans l’avenir — où Dieu exercera Son jugement sur la terre » (John Walvoord et Roy Zuck, 1983, 1985, version électronique, les mots soulignés le sont dans l’original).
La supposition erronée que Jean faisait allusion au premier jour de la semaine n’est pas étayée par la Bible. Le seul jour de la semaine, bibliquement parlant, pouvant être appelé jour du Seigneur est le sabbat, ou samedi, le dernier jour de la semaine. Jésus Se déclara être le « maître même du sabbat » (Marc 2:28). À travers le prophète Ésaïe, Dieu parle aussi du sabbat comme de Son « saint jour » (Ésaïe 58:13).
Jean ne parlait pas d’un jour de la semaine mais de l’époque prophétique représentant le sujet principal de l’Apocalypse. Jean a clairement indiqué que ce qu’il a écrit est prophétie (Apocalypse 1:3 ; Apocalypse 22:7 ; Apocalypse 10 ; Apocalypse 18-19). Par conséquent, Jean ne fait qu’expliquer que saisi par l’Esprit — dans des visions divinement inspirées — il fut mentalement transporté au Jour du Seigneur à venir.
Le Jour du Seigneur est décrit, dans les Écritures, comme une époque d’intervention divine directe dans les affaires humaines. C’est une époque de Son jugement sur Ses adversaires — sur ceux qui défient Sa correction et refusent Ses commandements. Jésus condamna plusieurs villes de la Galilée qui refusaient d’écouter Son message, bien qu’ayant été témoins de Ses miracles : « C’est pourquoi je vous le dis: au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous » (Matthieu 10:15).
Ésaïe a brièvement résumé le Jour de l’Éternel : « Gémissez, car le jour de l’éternel est proche: Il vient comme un ravage du Tout-Puissant » (Ésaïe 13:6).
Qui fait l’objet de cette destruction ? « Voici, le jour de l’Éternel arrive, jour cruel, jour de colère et d’ardente fureur, qui réduira la terre en solitude, et en exterminera les pécheurs » (Ésaïe 13:9). Comme l’a expliqué Jérémie, « ce jour est au Seigneur, à l’Éternel des armées; c’est un jour de vengeance, où il se venge de ses ennemis » (Jérémie 46:10).
Notez la description faite par le prophète Sophonie de l’époque de l’intervention divine : « Le grand jour de l’Éternel est proche, il est proche, il arrive en toute hâte; le jour de l’Éternel fait entendre sa voix, et le héros pousse des cris amers. Ce jour est un jour de fureur, un jour de détresse et d’angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et de brouillards, un jour où retentiront la trompette et les cris de guerre contre les villes fortes et les tours élevées.
« Je mettrai les hommes dans la détresse, et ils marcheront comme des aveugles, parce qu’ils ont péché contre l’Éternel; je répandrai leur sang comme de la poussière, et leur chair comme de l’ordure » (Sophonie 1:14-17).
Notez la description que fait Jean des événements formidables succédant au sixième sceau de l’Apocalypse : « […] car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? » (Apocalypse 6:17). Immédiatement avant ceci, les serviteurs martyrisés de Dieu sont représentés comme criant symboliquement de leurs sépulcres : « Jusqu’à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à juger et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » (Apocalypse 6:10). Plus loin dans ce livre de prophétie, un ange est envoyé avec le message suivant : « Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue […] » (Apocalypse 14:6-7).
Par la suite, vers la fin du livre, Jean fournit des détails supplémentaires du Second Avènement du Christ : « Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice » (Apocalypse 19:11).
Plusieurs siècles avant la rédaction de l’Apocalypse par Jean, le prophète Zacharie décrivit le retour du Christ : « Voici, le jour de l’Éternel arrive […] Je rassemblerai toutes les nations pour qu’elles attaquent Jérusalem […] la moitié de la ville ira en captivité, mais le reste du peuple ne sera pas exterminé de la ville.
« L’Éternel [Jésus, le Messie prophétisé] paraîtra, et il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille. Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’orient; la montagne des Oliviers se fendra par le milieu, à l’orient et à l’occident, et il se formera une très grande vallée: une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, et une moitié vers le midi » (Zacharie 14:1-4). À la fin de cette bataille, « l’Éternel sera roi de toute la terre » (Zacharie 14:9).
D’après ces passages, la portée majeure de l’Apocalypse devient claire. Ce livre décrit, en symboles imagés, le jugement de Dieu dans les derniers jours — lors du retour du Christ, et immédiatement avant Son retour. Il supervisera la destruction finale du système satanique appelé dans ce livre « Babylone la grande ».
La vraie question est de savoir qui nous allons adorer
Au cœur du conflit du temps de la fin se situe une question cruciale : Qui l’humanité va-t-elle adorer ? Satan, ou Dieu ? Notez l’orientation religieuse de la majorité des êtres humains : « Et ils adorèrent le dragon, parce qu’il avait donné l’autorité à la bête; ils adorèrent la bête, en disant: Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ? » (Apocalypse 13:4).
Quelle ampleur ce culte idolâtre aura-t-il ? « Et tous les habitants de la terre l’adoreront, ceux dont le nom n’a pas été écrit dans le livre de vie […] » (Apocalypse 13:8). Même à présent, quasiment tout le monde est involontairement « sous la puissance du malin » (1 Jean 5:19) — « le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre » (Apocalypse 12:9). Le contrôle direct que Satan exerce sur l’humanité s’intensifiera de façon dramatique au temps de la fin.
Cela ne veut pas dire que l’humanité n’aura pas été avertie. Jean décrit sa vision d’un ange qui « avait un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. Il disait d’une voix forte: Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, la terre […] » (Apocalypse 14:6-7).
Dieu envoie, par l’Apocalypse, un message sans équivoque : l’heure vient où Il ne tolérera plus que l’humanité Le rejette pour adorer le diable. Le système d’adoration idolâtre de Satan doit disparaître de la face de la terre avant que Christ ne débute Son règne en tant que Roi des rois.
Les supplications du peuple de Dieu sont entendues
Le temple de Jérusalem était le centre d’adoration de Dieu pour l’ancien Israël. La présence divine s’y manifestait (2 Chroniques 5:13-14).
Dans le livre de l’Apocalypse, Dieu est souvent représenté comme siégeant dans un temple céleste, sur Son trône (représenté jadis par le propitiatoire au-dessus de l’arche de l’alliance dans la partie la plus sacrée du temple terrestre). Tandis qu’il observe plusieurs anges déversant les derniers châtiments mentionnés dans le livre, l’apôtre Jean remarque ce qui suit : « Et il sortit du temple, du trône, une voix forte qui disait: C’en est fait ! » (Apocalypse 16:17).
À un autre moment, un ange dit à Jean : « Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, l’autel, et ceux qui y adorent » (Apocalypse 11:1). À l’intérieur du temple, Dieu est décrit comme recevant les prières de Ses serviteurs. « Et un autre ange vint, et il se tint sur l’autel, ayant un encensoir d’or; on lui donna beaucoup de parfums, afin qu’il les offre, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône » (Apocalypse 8:3).
Quelle prière entend-Il à maintes reprises, de Ses vrais serviteurs ? « Ils crièrent d’une voix forte, en disant: Jusqu’à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » (Apocalypse 6:10). L’Apocalypse révèle les circonstances dans lesquelles les vrais adorateurs de Dieu verront tout compte fait leurs prières pour la justice pleinement exaucées.
Jean cite Jésus promettant à Ses serviteurs : « Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu […] j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem […] » (Apocalypse 3:12). La situation finira par changer. Les fidèles serviteurs de Dieu seront tout compte fait les vainqueurs. L’Éternel les récompensera largement pour leur patience et leur endurance à avoir attendu qu’Il accomplisse Ses promesses et exauce leurs prières.
Lorsque Dieu intervient dans les affaires humaines et rend Sa toute-puissance visible aux yeux des nations, Ses vrais adorateurs sont décrits dans l’Apocalypse comme chantant joyeusement : « Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur, Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations » ! Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront, et t’adoreront, parce que tes jugements ont été manifestés " (Apocalypse 15:3-4).
Le chiffre 7, dans l’Apocalypse
Une autre caractéristique notoire de l’Apocalypse est son organisation sur un modèle de plusieurs groupes de sept. Le premier chapitre à lui seul mentionne 7 églises, 7 chandeliers d’or, 7 esprits, 7 étoiles, et 7 anges.
Les principaux événements du livre sont organisés sous 7 sceaux, 7 trompettes, 7 tonnerres, et 7 coupes contenant les 7 derniers fléaux. On y trouve en outre 7 lampes, et un Agneau avec 7 cornes et 7 yeux.
Puis il y est question d’un dragon dominant une bête ayant 7 têtes et dix cornes. Sept montagnes et 7 rois sont associés aux têtes de la bête. Qu’est-ce que les messages évoqués par l’utilisation répétée du nombre sept ont en commun ?
Dans la Bible, le chiffre sept reflète l’idée d’achèvement total. Par exemple, la semaine complète comprend 7 jours. Dieu introduisit ce concept immédiatement après avoir achevé la création de nos premiers parents : « Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant » (Genèse 2:2-3).
L’Apocalypse explique comment Dieu va achever Son plan magistral. Elle fournit un schéma sur lequel la partie prophétique de ce plan est réalisée, surtout dans les derniers jours.
La représentation d’achèvement revêt aussi de l’importance lorsqu’il s’agit de comprendre le message transmis aux 7 églises, aux chapitres 1-3. Lorsqu’on compare ces expressions symboliques de l’Apocalypse aux illustrations des autres parties de la Bible, un tableau précis apparaît.
Dans l’Apocalypse, Dieu révèle à Ses serviteurs une vue d’ensemble détaillée des facteurs les plus significatifs devant affecter leurs vies — y compris les épreuves et les récompenses — jusqu’à ce que Son plan pour l’humanité soit achevé. Les chapitres de conclusion (21-22) vont jusqu’à fournir aux justes un bref aperçu de la nature de leurs rapports avec Dieu et entre eux pour l’éternité. Dieu souligne l’ampleur et le plein achèvement de ce schéma prophétique révélé en présentant ses aspects majeurs en modèles de sept.
Bien que les patrons bibliques de 7 soient symboliques en ce sens qu’ils représentent l’achèvement, ils ont généralement aussi un accomplissement réel, littéral. Par exemple, Dieu donna à un pharaon de l’ancienne Égypte un songe dans lequel 7 vaches maigres mangent 7 vaches grasses. Puis Dieu fait en sorte que Joseph explique au pharaon le songe qu’il a eu ; 7 années de récoltes spectaculaires vont être suivies de 7 années de famine intense.
En révélant cette information à Pharaon dans un songe, Dieu l’inspire à affecter Joseph à un poste élevé pour qu’il puisse jouer un rôle important en Égypte. Le patriarche est de ce fait en mesure d’abriter et de nourrir la famille de son père — un petit clan destiné à devenir la nation d’Israël — durant les années terribles de famine. Dieu est maître du songe, et de son issue.
Le rôle des saints
Lorsque Jean écrivit l’Apocalypse, les chrétiens étaient persécutés, voire martyrisés, avec l’assentiment des empereurs romains. L’Apocalypse établit fréquemment le contraste entre l’injustice de cette ère et le rôle gouverneur à venir tant du Messie que des saints.
C’est là un autre aspect important de ce livre. L’identité de ceux qui — à l’avenir — auront le contrôle du monde constitue l’un des traits majeurs de ses prophéties.
Au retour du Christ, nous apprenons : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans » (Apocalypse 20:6). Au dernier chapitre, nous lisons que les fidèles serviteurs de Dieu, qui seront ressuscités à la vie éternelle, « régneront aux siècles des siècles » (Apocalypse 22:5).
Ce qui est aussi significatif, c’est l’emplacement où ils commenceront à assister Jésus dans leurs rôles gouverneurs : « Tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre » (Apocalypse 5:10).
Même au tout début de l’Apocalypse, Jean parle de « Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre » (Apocalypse 1:5). Puis Jean dit aux chrétiens que Jésus « a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu Son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! » (Apocalypse 1:6).
Les serviteurs de Dieu, qui endurent fidèlement les épreuves et les persécutions — présentes et passées — recevront-ils une autorité réelle dans le Royaume de Dieu, sous Christ ? Assurément oui ! Comme l’apôtre Paul le rappela aux chrétiens de Corinthe : « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? » (1 Corinthiens 6:2).
Notez ce que Christ révéla à Jean : « Et je vis des trônes; et à ceux qui s’y assirent, fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front ni sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans » (Apocalypse 20:4).
Cela fait partie de l’avenir formidable que Jésus-Christ a prévu pour Ses fidèles disciples — vivre et régner avec Lui pour l’éternité ! À présent, apprenons ce qui, d’après les prophéties, devait advenir aux vrais disciples du Christ à travers les siècles, jusqu’à Son retour.