CHAPITRE 2 : Jésus-Christ et le sabbat
Comment Jésus-Christ considérait-il le sabbat ? Beaucoup de personnes ne voient que ce qu’elles veulent voir quant à la façon dont Christ considérait le septième jour. Et certains, en se basant sur une mauvaise compréhension, croient que Jésus-Christ a ignoré ou a transgressé délibérément le commandement du sabbat.
En fait, le sabbat est mentionné presque cinquante fois dans les quatre Évangiles (plus que dans l’ensemble des cinq premiers livres de la Bible !). On y trouve donc un large compte rendu historique de l’attitude du Christ à l’égard du sabbat. Toutefois, pour comprendre les récits de l’Évangile, nous devons prendre en considération ce qui avait changé dans l’observance du sabbat — ou plus exactement ce qui avait été changé — depuis que le sabbat avait été créé au commencement et par la suite inclus dans les dix commandements.
Le sabbat dans l’histoire
L'observance du sabbat a subi une transformation de grande envergure durant les siècles précédant l’époque du Christ. Dans cette brochure, nous avons vu précédemment comment Dieu avait mis en garde Israël de ne pas oublier ses lois et ses œuvres puissantes.
La triste histoire des anciens Israélites montre qu’ils n’écoutèrent pas. Finalement, Israël oublia Dieu et la nation se désintégra, en se divisant pour former les royaumes séparés d’Israël et de Juda, avant que l’un et l’autre ne soient emmenés en captivité par les envahisseurs assyriens et babyloniens, respectivement au VIIIe et VIe siècles av. J.-C.
La transgression du sabbat de Dieu fut l’un des péchés les plus flagrants qui conduisirent les Israélites à la captivité nationale. Alors même que le royaume de Juda se détériorait à cause des péchés de ses citoyens, Dieu ne cessait de donner des avertissements par l’intermédiaire du prophète Jérémie : « Ne portez point de fardeau le jour du sabbat […] Et ne faites aucun ouvrage; mais sanctifiez le jour du sabbat, comme je l’ai ordonné à vos pères. […] Mais si vous n’écoutez pas quand je vous ordonne de sanctifier le jour du sabbat […] alors j’allumerai un feu aux portes de la ville, et il dévorera les palais de Jérusalem et ne s’éteindra point. » (Jérémie 17:21 ; Jérémie 17:22 ; Jérémie 17:27)
Après le départ en captivité d’une grande partie du royaume de Juda et du prophète Ézéchiel, celui-ci écrivit depuis Babylone, en parlant de la part de Dieu : « Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils connaissent que je suis l’Éternel qui les sanctifie […] et ils profanèrent à l’excès mes sabbats […] et cela parce qu’ils rejetèrent mes ordonnances et ne suivirent point mes lois, et parce qu’ils profanèrent mes sabbats […]. » (Ézéchiel 20:12 ; Ézéchiel 20:13 ; Ézéchiel 20:16)
Dieu dit aussi à la nation de Juda : « Ses sacrificateurs (ceux de la nation) violent ma loi et profanent mes sanctuaires, ils ne distinguent pas ce qui est saint de ce qui est profane, ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur, ils détournent les yeux de mes sabbats, et je suis profané au milieu d’eux. » (Ézéchiel 22:26)
Plus tard, de nombreux captifs juifs revinrent de Babylone et furent rétablis sur leurs anciennes terres, cela plusieurs siècles avant l’époque du Christ. Ils savaient, par les messages de Jérémie et d’Ézéchiel, que leur nation avait été détruite à cause de leurs transgressions de la loi de Dieu ; et la violation du sabbat avait été l’un de leurs péchés principaux.
Une fois la nation rétablie, ils décidèrent de ne plus jamais recommencer la même faute. De ce fait, sur une durée de plusieurs siècles, les autorités religieuses juives élaborèrent méticuleusement des règlements qui détaillaient exactement ce qu’ils considéraient être ou ne pas être permis le jour du sabbat. Ils passèrent d’un extrême à l’autre : de l’ignorance et du mépris du sabbat à l’exigence de son observance d’une façon accablante et légaliste.
Des règlements supplémentaires pour le sabbat
The Zondervan Pictorial Bible Dictionary, dans son article sur le sabbat, décrit à quel point ces mesures étaient devenues extrêmes au temps du Christ. Le code religieux concernant le sabbat cite « trente-neuf catégories principales d’actions interdites : semer, labourer, moissonner, mettre en gerbes, battre le grain, vanner, nettoyer, moudre, tamiser, pétrir, faire cuire […] Chacune de ces promulgations principales était discutée et élaborée davantage, pour qu’il y ait, en fait, plusieurs centaines de choses qu’un Juif consciencieux, fidèle à la loi, ne puisse faire le jour du sabbat. Par exemple, l’interdiction de faire un nœud était trop générale, aussi devint-il nécessaire de déclarer quels nœuds étaient interdits et lesquels ne l’étaient pas. En conséquence, il fut établi que les nœuds permis étaient ceux qui pouvaient être défaits d’une seule main […]
« L’interdiction relative au fait d’écrire le jour du sabbat était plus amplement décrite comme suit : “Celui qui écrit deux lettres avec sa main droite ou sa main gauche, que ce soit une seule sorte (de lettres) ou deux sortes différentes, […] est coupable. Également, celui qui écrit sur deux murs qui forment un angle, ou sur les deux tablettes de son livre de comptes, pouvant être lus simultanément, est coupable […]” ».
Définition du travail
La définition des autorités religieuses à propos du « travail » qui pouvait violer le commandement du sabbat était largement différente de n’importe quelle autre définition du travail. Par exemple, labourer était une catégorie de travail interdit, et peu de gens contesteraient que labourer est un travail difficile. Toutefois, selon l’opinion rabbinique du premier siècle, l’interdiction de labourer pouvait être violée en crachant simplement sur le sol. Le crachat pouvait déranger le sol, ce qui était, aux yeux des rabbins, une forme de labourage ! Les femmes n’avaient pas le droit de se regarder dans un miroir le jour du sabbat, car elles auraient pu voir un cheveu blanc et l’arracher, ce qui aurait constitué un travail.
Porter des chaussures cloutées le jour du sabbat était interdit, car le fait d’avoir des clous signifiait, toujours selon ces autorités religieuses, porter un fardeau in utile. Même marcher sur l’herbe n’était pas permis, car l’herbe pouvait être couchée et coupée, ce qui équivalait à battre, l’un des travaux interdits.
Les dirigeants religieux enseignaient que les habitants d’une maison qui prenait feu le jour du sabbat ne pouvaient pas sortir leurs vêtements pour les sauver des flammes, car c’était porter un fardeau. Cependant, il leur était permis de revêtir toutes les couches possibles de vêtements et ainsi les sortir en les portant ; ceci était acceptable.
C’est dans cette atmosphère religieuse tendue, excessivement critique que Jésus-Christ est venu enseigner et prêcher. Aujourd’hui, d’après ce contexte historique, beaucoup de personnes tirent de fausses conclusions sur la façon dont Jésus considérait le sabbat.
Les auteurs des récits de l’Évangile rapportent de nombreuses confrontations à propos du sabbat, entre Jésus et les dirigeants religieux de son époque. Les guérisons que Jésus opérait le jour du sabbat et ses enseignements sur l’observance du sabbat provoquaient de fréquentes controverses. Un bref aperçu du récit biblique des actions de Jésus et de ses enseignements nous aidera à comprendre comment le Christ considérait le sabbat. Les érudits sont généralement d’accord sur le fait que les Évangiles de Matthieu, Marc et Luc ont été écrits au premier siècle, dans la période des années 50 à 70, environ vingt à quarante ans après que les événements rapportés eurent lieu. Si Jésus-Christ avait eu l’intention de changer, d’abolir ou d’annuler le sabbat, cette intention serait évidente dans les récits historiques de sa vie, relatée par les auteurs de l'Évangile. Comme nous le verrons, il n’y a tout simplement aucune évidence qui confirme ce point de vue.
Jésus prêche le jour du sabbat (Luc 4:16-30)
La première référence où mention est faite du sabbat dans la vie de Jésus-Christ est Luc 4:16 : « Il (Jésus) se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture. »
Cette première mention du sabbat dans l’Évangile, au tout début du ministère du Christ, nous montre que la coutume de Jésus — son activité normale — était d’aller à « la synagogue le jour du sabbat ». Ce n’était pas un fait isolé ; plus tard, il a continué ainsi à enseigner dans la synagogue le jour du sabbat (Marc 6:2 ; Luc 13:10).
Continuons le récit de Luc : « Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit: L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. Ensuite, il roula le livre […] Alors il commença à leur dire: Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. » (Luc 4:17-21)
Jésus citait Ésaïe 61:1-2, que ceux présents dans la synagogue reconnurent comme étant une prophétie des temps messianiques. En disant : « Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie », Jésus affirmait être en train d’accomplir cette prophétie ; il se proclamait le Messie attendu. Jésus continua en comparant son ministère à celui des prophètes Élie et Élisée. Ses auditeurs, comprenant très bien ce que Jésus voulait dire, essayèrent immédiatement de le tuer à cause de cette affirmation, mais il leur échappa (Luc 4:23-30).
C’est ici la première mention du sabbat lors de son ministère. Ce jour-là, Jésus-Christ proclama pour la première fois qu’il était le Messie prophétisé — introduisant ainsi sa mission de Sauveur de toute l’humanité. C’était un événement significatif. Nazareth était l’endroit où il avait grandi. En ce jour de sabbat, les gens de Nazareth furent les premiers à entendre qu’il était le Messie. Il leur montrait l’espoir de son règne à venir : l’Évangile, ou la bonne nouvelle, à la fois dans son accomplissement présent et futur.
Jésus fait des guérisons et chasse des démons le jour du sabbat (Luc 4:31-39)
Jésus commença immédiatement à se servir du sabbat pour proclamer la venue du royaume de Dieu et pour manifester son pouvoir miraculeux de Messie. « Il descendit à Capernaüm, ville de la Galilée; et il enseignait, le jour du sabbat. On était frappé de sa doctrine; car il parlait avec autorité. » (Luc 4:31-32)
Ensuite, Jésus ordonna à un démon de sortir d’un homme, et ceux qui étaient dans la synagogue, « tous furent saisis de stupeur et ils se disaient les uns aux autres: Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! » (Luc 4:33-36)
Puis Jésus alla chez Pierre, et il guérit d’une fièvre la belle-mère de Pierre. Finalement, alors que le jour du sabbat tirait à sa fin, « tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Il imposa les mains à chacun d’eux, et il les guérit. Des démons aussi sortirent de beaucoup de personnes, en criant et en disant: Tu es le Fils de Dieu. Mais il les menaçait et ne leur permettait pas de parler, parce qu’ils savaient qu’il était le Christ » (Luc 4:38-41).
En tant que Sauveur, Jésus comprenait le but du sabbat, il comprenait que c’était un temps parfaitement approprié pour apporter à l’humanité son message de guérison, d’espoir et de rédemption, et pour vivre ce message par ses actions. Même les démons reconnaissaient qu’il était le Messie prophétisé (Messie est la signification de « Christ », Jean 1:41). Jésus utilisait le sabbat pour orienter les gens vers lui, le Guérisseur et le Sauveur de l’humanité.
Jésus confronte les pharisiens à propos de certaines actions de ses disciples le jour du sabbat (Matthieu 12:1-8 ; Marc 2:23-28 ; Luc 6:1-5).
Les passages de Matthieu 12, Marc 2 et Luc 6 sont interprétés de façon à sous-entendre que Jésus transgressa le commandement du sabbat. Mais voyons ce qui se passa réellement. D’après le récit de Marc, « il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui dirent: Voici, pourquoi font-ils ce qui n’est pas permis pendant le sabbat ? » (Marc 2:23-24)
Les pharisiens représentaient une branche excessivement stricte du judaïsme et avaient une autorité religieuse considérable au temps du Christ. Ils étaient extrémistes dans leur interprétation de ce qui était permis le jour du sabbat. Leur question pouvait laisser supposer que les disciples travaillaient dur pour récolter du grain le jour du sabbat et qu’ils furent apostrophés par les pharisiens pour avoir transgressé ce jour. Le récit de Luc montre clairement ce que faisaient les disciples : « Il arriva, un jour de sabbat […], que Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. » (Luc 6:1) Ils faisaient cela parce qu’ils avaient faim (Matthieu 12:1), et non parce qu’ils moissonnaient le champ.
Pas une violation du commandement du sabbat
Leurs actions étaient parfaitement acceptables selon les lois que Dieu avait données à la nation d’Israël. En fait, Dieu avait expressément donné la permission de cueillir des poignées de grain dans le champ de quelqu’un d’autre (Deutéronome 23:25). Dieu avait même dit à son peuple de laisser des parties de champs non moissonnées, afin que les pauvres et les voyageurs puissent manger ce qui restait (Lévitique 19:9-10 ; Lévitique 23:22).
Les disciples marchaient dans le champ, et en marchant ils cueillaient des épis, les froissaient dans leurs mains pour enlever la balle, et mangeaient les grains. Les pharisiens, parmi les plus stricts dans leurs règlements sur le sabbat, considéraient que les actions des disciples étaient celles de « moissonner » et « battre » ; ces deux choses faisaient partie des trente-neuf catégories de travaux interdits ce jour-là. Bien que ces actions ne violaient pas le commandement du sabbat de Dieu, elles violaient les règlements humains des pharisiens. Les pharisiens estimaient que les disciples faisaient « ce qui n’est pas permis pendant le sabbat » et les critiquaient à cause de cela.
La loi tient compte de la miséricorde
Jésus a fait remarquer que le roi David et ses hommes affamés, alors qu’ils fuyaient les armées du roi Saül, reçurent du pain que seuls les sacrificateurs avaient normalement le droit de manger ; toutefois ils furent innocents aux yeux de Dieu (Marc 2:25-26). Il a également fait remarquer que même les sacrificateurs, dans leur service du temple de Dieu, travaillaient le jour du sabbat en conduisant les services du culte et en faisant les sacrifices, mais Dieu ne les considérait pas coupables (Matthieu 12:5).
Dans ces deux exemples, l’esprit et l’intention de la loi ne furent pas transgressés ; et Dieu a spécialement autorisé ces deux actions pour un plus grand bien, selon les paroles mêmes du Christ. Celui-ci a mis l’accent sur le fait que la loi de Dieu tient compte de la miséricorde, et que les pharisiens avaient vraiment tort de mettre leurs règlements sévères et humains au-dessus de tout, y compris au-dessus de la miséricorde.
Jésus a montré que, à cause de leur point de vue déformé, les pharisiens avaient en fait dénaturé les choses. « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat », a-t-il affirmé. À cause de leur point de vue étroit et légaliste sur le sabbat, le septième jour de la semaine était devenu une épreuve pesante avec des centaines de règles et de règlements concernant ce qui était permis ce jour-là et ce qui ne l’était pas.
Toutefois, Jésus a mis en évidence le but réel de ce jour, prévu dès son origine, à savoir que Dieu a créé ce jour pour être une bénédiction, un véritable temps de repos de nos activités habituelles, plutôt qu’un fardeau démesuré. Il devait être un temps de réjouissance, pas d’endurance. De plus, Jésus a affirmé que le sabbat a été créé pour toute l’humanité, pas seulement pour la nation d’Israël.
L’enseignement de Jésus dans ces versets est ainsi résumé au mot « Sabbath », dans The Anchor Bible Dictionary, Volume 5, édité par David Nil Fermant, pages 855 et 856 : « Parfois, on interprète que Jésus a aboli ou suspendu le commandement du sabbat, en se basant sur les controverses provoquées par les guérisons faites le jour du sabbat, ou par d’autres actions. Une analyse soigneuse des passages respectifs ne donne pas crédit à cette interprétation. L’action des disciples, cueillir des épis de blé le jour du sabbat, est particulièrement importante concernant cette question. Jésus fait une déclaration fondamentale […] : “Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat.” (Marc 2:27) L’action des disciples de cueillir du blé enfreignait la halakhah rabbinique de la casuistique minutieuse où il était interdit de moissonner, de battre le blé, de vanner, et de moudre le jour du sabbat. »
[…] Jésus réforme le sabbat en le restaurant à la juste place qu’il doit tenir dans la création où il a été établi pour toute l’humanité, et non pas spécialement pour Israël comme le proclame le judaïsme normatif […] Lors de la création, c’était la volonté de Dieu que le sabbat ait pour but d’apporter la bénédiction et de servir l’humanité par le repos. »
Dans cet exemple, nous voyons que Jésus-Christ comprenait et expliquait la véritable intention du sabbat : à savoir, qu’il a été créé pour être un jour de repos des occupations habituelles, une bénédiction et un bienfait pour tous les hommes.
Une autre guérison pendant le sabbat (Matthieu 12:9-14 ; Marc 3:1-6 ; Luc 6:6-11)
Immédiatement après cette controverse avec les pharisiens, soulevée par le fait que les disciples avaient cueilli du blé le jour du sabbat, les récits de l’Évangile rapportent que Jésus se trouva confronté de nouveau à ce qui était légalement permis le jour du sabbat, et ce qui ne l’était pas. Les règlements des pharisiens allaient jusqu’à interdire d’apporter de l’aide à un malade le jour du sabbat, sauf si la vie de la personne était menacée !
Dans la synagogue, un jour de sabbat, Jésus rencontra un homme qui avait la main desséchée et atrophiée : un lourd handicap, mais qui ne mettait pas la vie de l’homme en danger. « Lève-toi, là au milieu », dit Jésus à l’homme (Marc 3:3). Jésus, en colère et affligé de voir que ceux qui l’observaient avaient l’esprit insensible et endurci, et qu’ils ne pouvaient saisir l’intention la plus fondamentale de la loi de Dieu, leur demanda : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer ? »
Incapables de répondre, ou ne voulant pas le faire, ils gardèrent le silence. Devant la synagogue entière, Jésus guérit la main de l’homme : « et sa main fut guérie ». Loin de se réjouir de cette bénédiction accordée à l’homme, « les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr » (Marc 3:4-6).
Au lieu d’apprendre une leçon spirituelle primordiale, concernant à la fois l’intention et le but du sabbat et du ministère de Jésus-Christ, les pharisiens étaient furieux contre Jésus qui ignorait leurs directives strictes. Au lieu de comprendre le message de miséricorde et de compassion, ils conspiraient pour tuer le Messager.
Loin d’annuler le sabbat, Jésus a démontré que le sabbat est le moment approprié pour donner aide et réconfort à ceux qui en ont besoin. Le commandement du sabbat n’instruisait pas les gens sur ce qu’ils devaient faire ce jour-là, mais seulement sur ce qu’ils ne devaient pas faire. Jésus a mis en évidence ce qui est acceptable pour Dieu : « Il est donc permis (dans les limites de la loi de Dieu) de faire du bien les jours de sabbat », a-t-il déclaré (Matthieu 12:12).
Le légalisme pharisien était allé bien au-delà du commandement divin disant de ne pas travailler, et il avait créé une myriade de règles restreignant les bases mêmes de l’activité humaine — ce que Dieu n’avait jamais voulu. Toutefois, même les règlements des pharisiens permettaient des cas d’urgence, comme retirer une brebis d’une fosse le jour du sabbat (Matthieu 12:11). Jésus a déclaré que le sabbat est un jour où l’on peut et où l’on doit faire du bien.
Certains opposants à l’observance du sabbat considèrent la déclaration du Christ, disant qu’il est « permis de faire du bien les jours de sabbat », comme mettant fin à toute distinction de jours pour le repos ou pour d’autres buts religieux. Cependant, conclure que Jésus a annulé le caractère unique du sabbat en enseignant qu’il est permis de faire du bien ce jour-là, nous amène à supposer qu’à l’origine, il n’était pas permis de faire du bien ce jour-là. Ce n’est évidemment pas le cas. Comme l’a souvent dit Jésus, quand il réprimandait ceux qui le critiquaient, faire du bien est particulièrement permis le jour du sabbat (Matthieu 12:12 ; Marc 3:4 ; Luc 6:9). Le sabbat est un jour donné par Dieu pour le repos et l’observance religieuse, mais il n’exclut pas de faire du bien.
Les actes de guérison de Jésus, le jour du sabbat, préfiguraient également quelque chose de plus grand : les guérisons miraculeuses encore à venir dans les temps messianiques. Ésaïe a prophétisé cette époque : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. » (Ésaïe 35:5-6)
Les actions du Sauveur le jour du sabbat sont un rappel de ce temps de paix, de restauration et de guérison pour toute l’humanité, dans un temps à venir.
Jésus guérit une femme infirme le jour du sabbat (Luc 13:10-17)
Luc rapporte un autre incident survenu lors d’une guérison faite par Jésus à la synagogue, le jour du sabbat. Il guérit une personne atteinte d’une maladie chronique, « une femme possédée d’un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans; elle était courbée, et ne pouvait pas du tout se redresser » (Luc 13:11). Lui disant de s’approcher, il lui imposa les mains, et « à l’instant elle se redressa, et glorifia Dieu » (Luc 13:12-13).
Sachant que Jésus venait tout juste de violer l’interdiction étroite et restrictive d’apporter de l’aide à une personne malade, à moins que sa vie ne soit menacée, la foule attendait de voir ce qui allait arriver. Les gens n’eurent pas longtemps à attendre. « Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait opéré cette guérison un jour de sabbat, dit à la foule: Il y a six jours pour travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » (Luc 13:14)
Jésus-Christ n’était pas d’accord avec cette attitude. « Hypocrites ! lui répondit le Seigneur, est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? Et cette femme, qui est une fille d’Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ? Tandis qu’il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu’il faisait. » (Luc 13:15-17)
Jésus a souligné ici que le sabbat représente un temps de libération, de délivrance de l’esclavage. Il nous aide ainsi à comprendre l’intention de Dieu quant à l’observance du sabbat. Même les règlements stricts des pharisiens permettaient de nourrir et d’abreuver les animaux le jour du sabbat. Si prendre soin des besoins fondamentaux de la vie des animaux ne transgresse pas le quatrième commandement, alors, combien une guérison le jour du sabbat ne représente-t-elle pas une plus grande « libération » !
L’exemple de Jésus nous rappelle que le sabbat est un temps opportun pour rendre visite aux malades et aux personnes âgées, en les aidant à célébrer ce jour comme un temps de liberté. Comme Jésus l’a proclamé auparavant, il est venu « pour proclamer aux captifs la délivrance, […] pour renvoyer libres les opprimés » (Luc 4:18), faisant ainsi référence à la liberté glorieuse, à la délivrance de l’esclavage spirituel, ce qui sera une caractéristique de son règne futur en tant que Messie.
Jésus guérit un homme le jour du sabbat (Luc 14:1-6)
Le passage suivant où il est fait mention du sabbat lors du ministère du Christ se trouve dans Luc 14. Cette fois-ci, l’incident n’eut pas lieu dans la synagogue, mais chez un pharisien éminent, chez qui Jésus était allé partager un repas le jour du sabbat.
Un homme ayant un problème chronique de santé se présenta devant lui. « Est-il permis, ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? », demanda ostensiblement Jésus aux docteurs et aux pharisiens. Personne ne répondit. Jésus guérit l’homme, qui laissa promptement l’assemblée où régnait une atmosphère de malaise (Luc 14:2-4).
« Lequel de vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirer a pas aussitôt, le jour du sabbat ? », demanda Jésus.
Ils ne purent lui répondre (Luc 14:5-6). Les enseignants religieux juifs avaient débattu de telles questions pendant des années, et eux-mêmes reconnaissaient que le commandement de se reposer ne permettait pas d’ignorer les situations d’urgence dans lesquelles la vie était en jeu.
Jésus estimait que, lorsqu’une occasion de soulager la souffrance se présentait, cette opportunité devait être saisie. Le commandement de Dieu sur le sabbat n’a jamais eu pour intention d’interdire de faire du bien ce jour-là. Jésus connaissait bien le cœur et le fondement de la loi de Dieu : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19:18) Jacques et Paul comprenaient tous deux que l’amour était l’intention et l’accomplissement de la loi de Dieu (Jacques 2:8 ; Galates 5:14).
L’exemple de Jésus montre que chaque jour doit être vécu selon l’esprit et le but de la loi de Dieu, qui est amour.
Jésus guérit un homme invalide le jour du sabbat (Jean 5:1-18)
Jean 5 ajoute une dimension supplémentaire aux activités du Christ le jour du sabbat, en rapportant une guérison qui a eu lieu ce jour-là et qui n’est pas mentionnée dans les autres Évangiles. Dans cet exemple, nous voyons Jésus guérir un homme invalide depuis trente-huit ans. « Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche. » (Jean 5:8)
L’homme, instantanément guéri, prit le lit sur lequel il était couché et s’en alla ; mais il fut accusé par d’autres Juifs de porter son lit. « C’est le sabbat; il ne t’est pas permis d’emporter ton lit », le prévinrent-ils (Jean 5:10). « Celui qui m’a guéri m’a dit: Prends ton lit, et marche », répondit-il (Jean 5:11).
Après avoir compris que c’était Jésus qui avait accompli la guérison et dit à l’homme de porter son lit, ils « poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat » (Jean 5:16). Leur façon de considérer le sabbat était si déformée qu’ils accordaient plus d’attention à leurs règles mesquines à propos de ce qu’il ne fallait pas porter le jour du sabbat, plutôt que de reconnaître la merveilleuse guérison d’un homme affligé pendant trente-huit ans !
La réponse de Jésus à ses accusateurs lui reprochant d’avoir transgressé le sabbat attisa leur colère. « Mon Père agit jusqu’à présent; moi aussi, j’agis », leur dit-il. « À cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu’il violait le sabbat, mais parce qu’il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu. » (Jean 5:17-18)
Ce qu’il avait transgressé n’était pas le commandement du sabbat de Dieu, mais les règlements restrictifs des pharisiens, concernant ce qu’ils pensaient être permis le jour du sabbat. Jésus-Christ ne pouvait pas avoir transgressé le sabbat, puisqu’il avait auparavant prononcé une malédiction sur « celui […] qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même » (Matthieu 5:19).
Mais que voulait dire le Christ par ses paroles : « Mon Père agit jusqu’à présent; moi aussi, j’agis » ? The Life Application Bible commente ainsi ce verset : « Si Dieu avait arrêté tout travail le jour du sabbat, la nature aurait sombré dans le chaos, et le péché aurait envahi le monde. Genèse 2:2 dit que Dieu s’est reposé le septième jour, mais cela ne peut signifier qu’il a cessé de faire le bien. Jésus voulait enseigner que lorsque l’occasion de faire le bien se présente, il ne faut pas l’ignorer, même le jour du sabbat. »
Dieu a fait du sabbat un jour de repos pour l’humanité, pas pour lui-même. Le septième jour, il s’est reposé de son œuvre de création du monde, pour nous montrer que nous devons aussi nous reposer de notre travail habituel. Mais il est un certain travail que Dieu accomplit sans relâche. Nuit et jour, sept jours par semaine, il travaille pour amener l’humanité à entrer dans son royaume. Il œuvre pour aider les gens à croître spirituellement le jour du sabbat. Il travaille constamment pour créer des relations étroites, personnelles avec son peuple. Selon les récits de l’Évangile, Jésus guérissait plus de gens le jour du sabbat que lors de n’importe quel autre jour. Il enseignait et prêchait le jour du sabbat.
En agissant ainsi, péchait-il ? Non. Ses activités faisaient partie de l’œuvre de Dieu, pour aider les gens à comprendre et à entrer finalement dans le royaume de Dieu ; et cela était parfaitement acceptable pour Dieu.
La circoncision et le sabbat (Jean 7:21-24)
Dans Jean 7:24, Jésus a résumé ce qui aurait dû être évident pour ceux qui critiquaient ses guérisons le jour du sabbat : « Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice. » Le point de vue étroit et intolérant des pharisiens mettait l’accent sur l’apparence, plus que sur toute autre chose. Jésus leur reprochait d’insister sur les choses physiques, alors qu’ils négligeaient des questions importantes, telles que la justice, la miséricorde et la foi (Matthieu 23:23).
Pour illustrer les points de vue extrémistes des pharisiens, Jésus utilisa l’exemple de la circoncision. Il fit remarquer que la circoncision, un signe de l’alliance entre Dieu et la nation d’Israël, pouvait être réalisée le jour du sabbat sans pour autant le transgresser. Et si cette modification de l’une des 248 parties du corps (selon le calcul juif) pouvait être faite le jour du sabbat, il argumenta : « Pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? » (Jean 7:22-23)
Leur inconsistance en permettant le rituel de la circoncision, alors qu’ils annulaient la miséricorde envers ceux qui avaient besoin d’être guéris, était un mépris cynique de l’intention de la loi de Dieu. « Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice », fut la mise en garde de Jésus à l’égard de ses détracteurs (Jean 7:24).
Au lieu de soutenir la loi de Dieu par les règles et les règlements qu’ils y avaient ajoutés, les Juifs avaient une vue déformée des commandements de Dieu. Ils étaient en fait amenés à transgresser la loi, selon Jésus (Matthieu 23:3 ; Matthieu 23:28 ; Marc 7:6-9). « Et nul de vous n’observe la loi », leur dit-il (Jean 7:19), en leur reprochant leur interprétation faussée de la loi de Dieu. Ils n’observaient pas la loi correctement, mais Jésus en a restauré la bonne compréhension et la bonne pratique.
Jésus guérit un homme aveugle le jour du sabbat (Jean 9:1-34)
Jésus utilisa l’incident de la guérison d’un aveugle le jour du sabbat pour proclamer, par deux fois, sa qualité de Messie. Il parla à ses disciples et dit : « Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé […] Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » (Jean 9:4-5) Puis il guérit l’homme de sa cécité.
Les pharisiens rattrapèrent l’homme qui venait d’être guéri, l’interrogèrent et l’intimidèrent. « Cet homme (Jésus) ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat », fut leur argument (Jean 9:16). L’homme répliqua : « Il m’a ouvert les yeux […] Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » (Jean 9:30 ; Jean 9:33)
En colère, parce que leur autorité était mise en doute et leur opinion contestée, « ils le chassèrent », en excluant l’homme de la synagogue (Jean 9:34). Il fut condamné comme hérétique, coupé de tout lien avec sa famille et ses amis.
Jésus chercha l’homme. « Il lui dit: Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit: Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Tu l’as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c’est lui. » L’homme accepta alors Christ comme le Fils de Dieu. De tout cela, Jésus dit : « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » (Jean 9:35-39)
À nouveau, Jésus a mis en évidence qu’il était le Messie, le Fils même de Dieu. Lors de cet incident, et comme il l’avait fait de nombreuses fois le jour du sabbat, il a encore donné un enseignement concernant son œuvre de rédemption pour l’humanité.
Jésus a-t-il changé la loi ?
Ces récits résument les activités précises du Christ le jour du sabbat, telles qu’elles sont rapportées dans les quatre Évangiles. Comme nous l’avons dit auparavant, certains voient dans ces versets seulement ce qu’ils veulent voir — de prétendues preuves selon lesquelles Jésus a transgressé le quatrième commandement. Toutefois, comme les Écritures le montrent vraiment, Jésus n’a pas fait une telle chose. Ce que Jésus combattait, c’était les règlements malavisés et restrictifs que les chefs religieux avaient édictés sur le sabbat, mais il n’a jamais transgressé les commandements de Dieu. S’il avait agi ainsi, il aurait péché (1 Jean 3:4). Or Jésus n’a jamais péché. Il a vécu une vie sans péché, afin d’être notre sacrifice parfait, le Sauveur de toute l’humanité (1 Pierre 2:22 ; Éphésiens 5:2 ; 1 Jean 4:14).
Cela aurait été inconcevable pour Jésus de désobéir aux commandements de Dieu. Il a dit de lui-même : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement. » (Jean 5:19)
Que faisait Jésus ? Selon ses propres paroles, il faisait exactement ce que le Père faisait. Pourtant, certains pensent à tort qu’il est venu pour annuler la loi sainte de Dieu et la supprimer en tant que règle d’instruction et de conduite pour l’humanité.
« Je ne puis rien faire de moi-même: d’après ce que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé », disait Jésus (Jean 5:30). La motivation de Jésus-Christ était de plaire au Père. Ce que Dieu voulait était ce qui importait le plus pour Jésus.
« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre », disait-il à ses disciples (Jean 4:34). C’était sa motivation, sa raison de vivre : faire la volonté de Dieu le Père. Par son enseignement les jours de sabbat durant son ministère terrestre, Christ a révélé la volonté de Dieu et a montré sa détermination à accomplir l’œuvre de Dieu, malgré l’opposition et la persécution qui aboutirent finalement à sa torture et à sa mort cruelles.
L’affirmation claire de Jésus-Christ
Jésus lui-même a clairement démenti toute intention de changer ou d’abolir le sabbat, ou toute autre partie de la loi de Dieu. « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Matthieu 5:17)
Le mot grec pleroo, traduit par « accomplir », signifie « rendre complet », « remplir entièrement », « réaliser dans tous les détails », « rendre parfait » ou « achever jusqu’à la fin » (« Fulfill », Thayer’s Greek Lexicon). En d’autres termes, Jésus a dit qu’il est venu pour compléter la loi et la rendre parfaite. Comment ? En montrant l’intention et l’application spirituelles de la loi de Dieu. Ce qu’il a voulu dire est mis en évidence dans la suite du chapitre, où il a montré l’intention spirituelle de certains commandements.
Certaines personnes déforment la signification du mot « accomplir » en faisant dire à Jésus : « Je ne suis pas venu pour abolir la loi, mais pour y mettre fin en l’accomplissant. » Ceci est tout à fait incohérent par rapport aux propres paroles du Christ. Dans la suite du chapitre, il a montré que l’application spirituelle de la loi la rend encore plus difficile à observer, et non pas qu’elle a été annulée ou qu’elle n’est plus nécessaire.
Jésus a clairement exprimé qu’il n’a rien aboli de la loi de Dieu : « Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. » (Matthieu 5:18) Dans ce verset, un autre mot grec est utilisé pour « accomplir » : ginomai, signifiant « arriver » (Thayer’s). C’est seulement après que tout ce qui est nécessaire serait arrivé que la loi de Dieu cesserait d’exister. Telle est l’affirmation du Christ.
Pour empêcher toute mauvaise compréhension éventuelle, il a averti ceux qui essaieraient d’abolir la loi de Dieu : « Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5:19)
En expliquant, en développant et en exemplifiant la loi de Dieu, Jésus a accompli une prophétie messianique, que nous trouvons dans Ésaïe 42:21 : « L’Éternel a voulu, pour le bonheur d’Israël, publier une loi grande et magnifique. » Le mot hébreu higdil, traduit par « magnifique » signifie littéralement « magnifier, rendre grand » (« Magnify », Brown-Driver-Briggs Hebrew-English Lexicon). C’est ce que Jésus-Christ a exactement fait, en montrant la portée et le but réels du repos du sabbat de Dieu.
Suivre l’exemple de Jésus
Lorsqu’on lui a demandé : « Quel est le premier de tous les commandements ? », Jésus-Christ a répondu : « Voici le premier: Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur; et: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. » (Marc 12:28-30)
Dans ce passage, le Christ a réaffirmé le plus grand commandement de l’Ancien Testament (Deutéronome 6:4-5). Ceux qui observent le sabbat biblique s’efforcent d’obéir à ce commandement, en mettant Dieu en premier dans leur vie et en gardant son commandement du sabbat. Ils suivent également l’instruction de Jésus, qui a dit : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime […]. » (Jean 14:21)
Jésus-Christ est notre Seigneur et notre Maître (Philippiens 2:9-11). Il a aussi proclamé qu’il est « maître même du sabbat » (Marc 2:28). Aussi devrions-nous suivre son exemple en observant le sabbat — et tous les commandements de Dieu — comme il l’a enseigné et vécu.