CHAPITRE 9 : Le huitième commandement : Donner plutôt que prendre

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CHAPITRE 9 : Le huitième commandement

Donner plutôt que prendre

Le huitième commandement, qui interdit le vol, attire notre attention sur deux façons opposées de penser et vivre. Mettre l’accent sur le fait de prendre plutôt que donner est des plus populaires. Mais l’approche consistant à donner incarne l’amour de Dieu pour les autres.

Le vol est l’aboutissement d’une voie de vie cupide et concupiscente, dont l’important est d’acquérir des choses matérielles et intangibles sans considération des droits et sentiments d’autrui. Il méprise les conventions et les limites établies par la société et par Dieu. C’est l’exemple parfait de l’égoïsme.

L’intention spirituelle du commandement contre le vol nous indique où commence la bataille contre l’égoïsme : quand nous apprenons à apprécier les droits et besoins des autres.

Le droit de possession

Le huitième commandement garantit à tous le droit d’acquérir et de posséder des biens en toute légitimité. Dieu veut que ce droit soit honoré et protégé.

Son approche envers la richesse matérielle est équilibrée. Il veut pour nous la prospérité et des bénédictions physiques (3 Jean 1:2). Mais il attend de nous de la sagesse pour utiliser ce qu’il nous donne. Il ne veut pas que les possessions soient notre quête principale dans la vie (Matthieu 6:25-33). Lorsque nous considérons les bénédictions matérielles comme un moyen d’atteindre des objectifs plus importants, Dieu apprécie de nous voir prospérer.

Ce qui lui importe, c’est que la générosité et non la cupidité motive nos choix. Il nous demande de faire passer, de tout notre cœur, le don et le service avant l’accumulation de possessions pour nous-mêmes, car ce sont des qualités propres à son caractère.

Dieu aime ceux qui donnent avec joie

Jésus aborda cette approche en parlant d’aider les moins fortunés avec des prêts risqués. « Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien [comme l’argent prêté aux pauvres] à celui qui s’en empare. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. […] Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille. Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. » (Luc 6:30-35)

Se fondant sur ce qu’il venait de dire concernant le fait d’avoir un cœur généreux et non égoïste, Jésus continua : « Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6:38)

Dieu veut être notre partenaire dans le service des autres, si nous remplaçons la cupidité par l’attachement à servir. Il est attentif à l’intensité de notre engagement dans cette voie de donner.

Ceci est clairement exprimé par Paul : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes ses grâces [sa faveur], afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre […] » (2 Corinthiens 9:7-8)

Dieu se réjouit de nous voir utiliser, une fois nos propres besoins satisfaits, notre surplus de bénédictions pour mieux être utiles aux autres et les servir. Il sait alors que nous commençons à comprendre et suivre sa voie de vie.

Changer le cœur d’un voleur

Quel est le lien direct entre tout ceci et le commandement de ne pas voler ? Paul nous le donne : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. » (Éphésiens 4:28)

Un voleur doit faire bien plus que cesser ses larcins pour plaire à Dieu. Comme quelqu’un le fit sagement remarquer une fois : « Un voleur qui a cessé de voler peut encore être un voleur dans son cœur — un voleur temporairement au chômage. Il cesse vraiment d’être un voleur seulement s’il remplace le vol par le don. » Un voleur doit changer son cœur et sa perspective des choses.

D’autres formes de vol

Prendre directement les possessions d’autrui n’est pas la seule façon de voler. Les escrocs arnaquent leurs victimes de façon sophistiquée. La publicité mensongère fait de même. Les fabricants qui font de la publicité trompeuse pour des produits de qualité inférieure dupent leurs clients. Les ouvriers qui comptent plus d’heures qu’ils ne travaillent ou qui facturent plus que la valeur de leurs services volent ceux qui les ont engagés.

Il y a aussi ceux qui « empruntent » mais ne rendent jamais. Ne volent-ils pas ? Il y a tant de façons de prendre ce qui ne nous appartient pas que nous devons rester vigilants. Nous pourrions transgresser le commandement de Dieu interdisant le vol sans nous en rendre compte.

Les employés qui ne travaillent pas alors qu’ils sont payés volent leurs employeurs. Les gens qui aiment consommer ce que d’autres produisent, tout en refusant d’assumer leur part de travail et de responsabilités ou leur rôle dans la production de biens et de services, s’engagent encore dans une autre forme de vol. Ils récupèrent ce que d’autres produisent, mais eux-mêmes participent peu ou pas du tout. Ils prennent et donnent peu en retour.

Remarquez la parabole de Jésus-Christ au sujet de celui qui refuse d’assumer ses responsabilités personnelles : « Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit: Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre; voici, prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit: Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné […] » (Matthieu 25:24-26)

L’homme de cette parabole savait que son travail était de produire pour son maître. Mais, à cause de sa conception déformée, il choisit délibérément d’être improductif. Il connaissait les règles et responsabilités placées sur lui. Il n’avait aucune excuse à son comportement négligent.

La parabole de Jésus continue : « […] il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. » (Matthieu 25:27-28)

L’employeur de l’homme l’appela « méchant et paresseux ». Au fond, il n’était pas différent d’un voleur. Son patron donna donc sa récompense à celui qui avait travaillé dur, pour le bénéfice de quelqu’un d’autre. Jésus utilisa cette parabole pour illustrer la piètre opinion que Dieu a de l’apitoiement sur soi-même et de l’égoïsme.

Pouvons-nous voler Dieu ?

La Bible nous aide aussi à prendre conscience d’une autre forme de vol. Depuis l’époque d’Abraham (Genèse 14:20), la Bible montre l’exemple des serviteurs fidèles de Dieu et comment ils reconnurent sans équivoque qui possède vraiment tout : Dieu. Ils lui donnèrent fidèlement un dixième de leur revenu. Dans l’alliance que Dieu fit avec l’ancien Israël, un dixième du revenu du peuple devait être mis de côté pour financer le service spirituel des prêtres à la nation. Inutile de dire que cette pratique de la dîme (qui signifie donner un dixième) ne devint jamais populaire auprès de la plupart des gens. S’ils donnaient, cela demandait d’avoir la foi que Dieu subviendrait amplement à leurs besoins.

En 721 avant Jésus-Christ, la désobéissance générale aux lois de Dieu était devenue si enracinée en Israël que Dieu envoya les dix tribus du Nord en captivité par la main des Assyriens. Dans le royaume du Sud, il laissa uniquement les tribus de Juda et de Benjamin et des Lévites dispersés. Ils continuèrent à désobéir et furent à leur tour emmenés captifs à Babylone en 587.

Environ un siècle plus tard, un petit groupe de Juifs revint à Jérusalem et rebâtit la ville et le temple sous la direction d’Esdras et de Néhémie. Mais leur loyauté envers Dieu commença bientôt à s’évanouir, comme avant leur captivité. Par le prophète Malachie, Dieu réprimanda les prêtres pour leur négligence à enseigner ses lois (Malachie 2:7-9).

En même temps, il réprouva le peuple qui gardait la dîme pour lui-même : « Un homme trompe-t-il Dieu? Car vous me trompez, et vous dites: En quoi t’avons-nous trompé? Dans les dîmes et les offrandes. Vous êtes frappés par la malédiction, et vous me trompez, la nation tout entière! » (Malachie 3:8-9)

À cette époque, les dirigeants juifs firent reculer la désobéissance de la nation en instituant des réglementations détaillées pour forcer tout le monde à obéir à la loi. Les aspects physiques de ces règles étaient stricts, mais beaucoup continuèrent à faire preuve de négligence déplorable à l’égard des aspects spirituels de la loi.

Plus tard, Jésus condamna leurs priorités mal placées. Il soutint le fait que les Juifs observaient les aspects physiques de la loi et donnaient fidèlement la dîme. Mais il les désapprouva pour n’avoir pas considéré les vertus spirituelles de la fidélité, de la miséricorde et de la justice.

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité: c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses. » (Matthieu 23:23.) Jésus leur dit qu’ils devaient faire les deux : pratiquer la loi de la dîme tout en exerçant la fidélité, la miséricorde et la justice. Il soutint la pratique de la dîme, rendre à Dieu une portion de ce qu’il nous donne.

Au-delà du présent

Dieu veut que nous ayons confiance en l’avenir. Sa parole est pleine de promesses concernant notre futur dans son royaume. Si nous croyons ces promesses, nous investirons notre temps et notre énergie dans l’acquisition d’une richesse faite de trésors spirituels impérissables, qu’aucun voleur ne pourra nous dérober.

C’est le conseil de Jésus-Christ qui déclara : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. » (Matthieu 6:19-20)

Nous devons comprendre et appliquer les vraies valeurs dans notre vie. Nous devons nous concentrer à bâtir des traits de caractère qui dépasseront cette vie physique. Au cœur de tout ceci est l’amour. L’amour divin fait échouer le désir de voler.