L’enfer dans la Bible
Les méchants subiront-ils des tourments éternels en enfer ? Est-ce bien ce que la Bible déclare ? Pour élucider cette question, nous devons commencer par étudier les quatre mots, soit hébreux, soit grecs, traduits par enfer dans certaines Bibles françaises.
Le premier mot traduit par enfer dans l'Ancien Testament dans certaines Bibles françaises est le mot hébreu sheol. Dans plusieurs versions actuelles, il est traduit par séjour des morts. Le mot hébreu signifie « le lieu que réclame le défunt […] le lieu profond […] ou la “terre déserte” où l'on ne vit pas » (Dictionnaire encyclopédique de la Bible, rubrique Gehenne, Ben-Hinnom, Hinnom, p. 520). L'Expository Dictionary of Bible Words explique : « Pas la moindre allusion [dans le mot sheol] à une destinée éternelle, mais seulement à la tombe comme lieu de repos pour tous les défunts » (Lawrence Richards, 1985, p. 336).
Les patriarches Jacob, Job, et David, de même que le roi Ézéchias, entre autres, savaient qu'ils iraient au sheol (Genèse 37:35 ; Job 14:13 ; Psaumes 88:4 ; Ésaïe 38:10), et qu'il ne s'agit pas d'un lieu de tourments éternels.
Les mots grecs traduits par enfer
L'équivalent, dans le grec, du mot hébreu sheol est hades — mot qui, lui aussi, signifie la tombe. Dans les 4 versets du Nouveau Testament citant des passages de l'Ancien Testament utilisant l'hébreu sheol, hades remplace sheol (Matthieu 11:23 ; Luc 10:15 ; Actes 2:27 ; Actes 2:31). Comme pour sheol, hades est traduit dans la plupart des Bibles françaises actuelles par séjour des morts, ou est laissé tel quel.
Hades ne fait pas non plus allusion à un lieu de tourments éternels. L'apôtre Pierre a fait allusion au séjour des morts [hades], au sépulcre où le corps du Christ demeura avant de ressusciter (Actes 2:27 ; Actes 2:31). Ces deux mots signifient simplement la tombe.
Un autre mot grec est parfois traduit par enfer dans certaines Bibles françaises : tartaroo. En fait, ce mot n'apparaît qu'une seule fois dans la Bible, dans 2 Pierre 2:4, où il est question du lieu où les anges déchus se trouvent restreints en l'attente de leur jugement. Comme l'explique le Dictionnaire encyclopédique de la Bible (Brepols), « le verbe tartaroun [signifie] plonger dans le tartare » (p. 1242, rubrique tartare). Ce tartare (ou tartaroo) était le nom grec de l'abîme mythologique dans lequel les dieux rebelles étaient enfermés. L'apôtre Pierre s'est servi de cette allusion à la mythologie de l'époque pour expliquer que Dieu a précipité les anges déchus « dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement ». Ces anges déchus sont confinés à un certain état en l'attente de leur ultime jugement du fait de leur rébellion contre Dieu et de leur influence destructive sur l'humanité.
Tartaros s'applique uniquement aux démons. Nulle part dans la Bible il n'est question de tartaroo comme d'un enfer où les humains sont punis.
Le quatrième mot traduit dans certaines Bibles par enfer, le mot grec gehenna, est le seul comportant des éléments que l'on associe à l'idée traditionnelle de l’enfer. Pourtant, ce mot affiche des différences marquées avec la croyance populaire de l'enfer.
Le mot gehenna « dérive de l'expression hébraïque (gê) hinnom, vallée d'Hinnom […] au niveau religieux, c'était un lieu d'idolâtrie et de sacrifices humains […] pour mettre fin à ces abominations, Josias le profana avec des ossements humains (2 Rois 23:10 ; 2 Rois 23:13 ; 2 Rois 23:14) » (Spiros Zodhiates, The Complete Word Study Dictionary New Testament, 1992, p. 360).
Du fait de son horrible réputation, cette vallée longeant Jérusalem finit par servir de décharge publique. On y brûlait des ordures, ainsi que des cadavres d'animaux et de criminels. Nuit et jour, le feu consumait des détritus.
Un enfer pour détruire les méchants
Le mot géhenne est utilisé 12 fois dans la Bible, 11 fois par Christ Lui-même. Quand notre Seigneur parlait de la géhenne, ceux qui L'écoutaient savaient tous que cet enfer est un feu qui consume les ordures et les cadavres des méchants. Il les avertit que ce feu qui consume tout serait le sort des incorrigibles (Matthieu 5:22 ; Matthieu 5:29-30 ; Matthieu 23:15 ; Matthieu 23:33 ; Luc 12:5)
Mais quand cela allait-il avoir lieu ? Bon nombre de ceux qui s'opposaient à Christ faisaient partie des autorités religieuses de Son temps ; ils n'étaient pas traités comme des criminels ; leurs corps n'étaient pas brûlés dans le tas d'ordures de la ville. Jésus savait que leur jugement final, comme le jugement de l'immense majorité des êtres humains ayant vécu dans l'histoire, aurait lieu dans un avenir lointain.
Une fois ressuscités, ceux qui prennent connaissance de la voie divine mais refusent de se repentir seront jetés dans la géhenne, un feu qui consume tout, qui les détruira entièrement, les privant de tout espoir d'une autre résurrection (Matthieu 10:28).
L'Apocalypse appelle cette géhenne l'étang de feu (Apocalypse 19:20 ; Apocalypse 20:10 ; Apocalypse 20:14-15). Dans la chronologie biblique, cet étang de feu brûlera après les 1000 ans de règne du Christ sur terre (Apocalypse 20:1-6), et une résurrection à une vie physique de tous ceux qui n'ont jamais connu Dieu ni Ses voies (Apocalypse 20:5 ; Apocalypse 20:11-13). Ceux qui seront ressuscités à ce moment-là auront la possibilité d'apprendre les voies divines, de se repentir et de recevoir le don de la vie éternelle.
Certains refuseront ce don. La Bible a annoncé leur tragique épitaphe : « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu » (Apocalypse 20:15).
Ceux qui, en pleine connaissance de cause, refusent la voie divine, ne seront pas autorisés à continuer à vivre dans la misère que leur décision leur procurera. Ils mourront. Ils ne souffriront pas éternellement. Ils seront entièrement consumés par ce feu et deviendront de la cendre (Malachie 4:1-3). Un examen de tous les mots traduits dans certaines Bibles françaises par enfer montre que la croyance traditionnelle en un lieu de tourments éternels dans un feu qui ne s'éteint point est une invention humaine et n'est pas biblique.