CHAPITRE 3 : Qu’est-ce que le péché ?

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CHAPITRE 3 : Qu’est-ce que le péché ?

Nous avons vu que la première étape, pour devenir un appelé, un fidèle, un élu de Dieu, consiste à reconnaître que nous sommes tous pécheurs (Romains 3:23 ; 1 Jean 1:8). Passons maintenant à la définition que la Bible donne du péché.

Plusieurs versets nous l'expliquent clairement. Mais avant de nous reporter à ces passages, il importe de savoir quel sens a le mot péché dans les Écritures.

Deux idées générales

Les mots hébreux et grecs traduits en français par péché dans le Livre des livres correspondent à deux idées clefs. La première concerne la transgression. Transgresser signifie passer outre ou contrevenir une limite. Cela fait penser à un terrain de sport avec ses lignes de démarcations indiquant où la partie doit être jouée. Quand un joueur dépasse la ligne, il y a faute. Les limites sont fixées pour désigner le périmètre où la partie doit se jouer. Ces limites, les joueurs doivent les respecter.

Les autres mots traduits en français par péché dans la Bible évoquent une autre idée — celle de manquer la cible. Là encore, pour reprendre une analogie sportive, quand un tireur vise, et manque la cible, combien de points reçoit-il ? Aucun ! Il a raté son but, raté la cible qu'il visait.

Cette idée du péché évoque notre désir d'aller dans une direction donnée, mais nous nous égarons, nous ne maintenons pas le cap prévu et, de ce fait, n'atteignons pas la destination que nous nous étions fixée. Nous manquons la cible.

Cette idée évoque aussi le fait que nous ne nous montrons pas à la hauteur. La plupart des classes et des examens sont notés à partir d'un barème, d'un critère minimum. Si nous ne satisfaisons pas ce critère, nous échouons au cours. Un niveau minimum est exigé, et en dessous de ce niveau, c'est l'échec.

Nous pouvons échouer soit en ne visant pas juste, soit en manquant le but de justesse. Dans un cas comme dans l'autre, que nous transgressions la loi ou que nous ne fassions rien, nous ne nous acquittons pas d'un devoir fondamental. En cas de transgression, quand nous dépassons les limites du permis, nous contrevenons une ou plusieurs règles morales. En cas d'inaction, nous manquons aussi à notre devoir. Pécher, c'est à la foi transgresser la loi divine et ne pas s'acquitter de son devoir ; dans les deux cas, c'est manquer le but. C'est à ce stade que la définition biblique du péché est importante. La Bible définit pour nous le bien et le mal, elle nous dit dans quelles limites doit se situer notre comportement. Dieu délimite le terrain de jeu dans lequel doit se jouer notre vie. Il définit le but — un caractère saint — l'œil de la cible que nous devons viser, et les critères que nous devons adopter.

En d'autres termes, les définitions bibliques du péché nous fournissent les critères divins relatifs à ce qui est acceptable, et ce qui ne l'est pas. Elles nous montrent ce qui satisfait les exigences divines et ce qui ne les satisfait pas. Elles définissent les principes fondamentaux que Dieu nous a donnés et sur lesquels nous devons baser nos vies.

Les définitions bibliques du péché ne se limitent pas à une liste d'autorisations et d'interdictions ; elles nous expliquent la voie divine, les principes spirituels qui gouvernent l'existence de Dieu et qu'Il veut nous voir respecter.

La transgression de la loi divine

Quelles sont les limites, quels sont les critères définis par Dieu pour nous comme péché ? La définition la plus fondamentale du péché se trouve dans 1 Jean 3:4 : « Quiconque pratique le péché transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi ». Dieu définit ici les limites de notre comportement. Pour lui, pécher consiste à transgresser Sa loi sainte et spirituelle (Romains 7:12-14). Violer cette loi, la transgresser, c'est outrepasser les limites du permis.

Dans le grec original, le mot traduit en français par transgresse est anomia — mot qui signifie sans loi ou contre la loi. L'idée contenue dans ce passage est que le péché est la violation directe des lois et des principes de base divins. Il est question d'actions qui non seulement ne font pas partie de la manière divine d'agir, mais qui, en plus, représentent une rébellion délibérée contre les lois divines.

L'Éternel Dieu a donné Ses lois à l'humanité pour lui montrer la voie de l'amour. Celles-ci définissent la manière de démontrer l'amour pour Dieu et pour le prochain (Deutéronome 30:15-16 ; Matthieu 22:35-40 ; 1 Jean 5:3). Le péché est la transgression de la loi divine de l'amour. Notre Créateur nous a montré comment vivre en paix et harmonieusement avec lui et avec nos frères humains, et cette manière de vivre, Il la définit par Sa loi. Quand nous péchons, nous violons, transgressons ce périmètre spirituel qu'est Sa loi.

Une définition plus générale du péché

Dans 1 Jean 5:17 se trouve une définition plus générale du péché : « Toute iniquité est un péché […] » (version Louis Segond). En français, le mot iniquité se rapporte à la corruption des mœurs, désigne un acte contraire à la morale, l'injustice. En d'autres termes, toute mauvaise action est un péché. Dans d’autres versions de la Bible, on peut lire, par exemple : « Toute désobéissance à la loi est un péché » (Version de Jérusalem) ; « Toute iniquité est péché » (Version Ostervald ; Version TOB) ; « Toutes les actions mauvaises sont des péchés » (version Parole de vie) ; « Toute injustice est péché » (Nouvelle Bible Segond).

Le mot traduit en français, entre autres, par iniquité, désobéissance à la loi, actions mauvaises et injustice, est le mot grec adikia. Il est donc question d'un comportement contraire aux critères divins et ayant des conséquences visiblement néfastes sur autrui.

Ce mot grec, comme nom ou dans sa forme verbale, est aussi traduit par méchant, déshonnête, injuste, nuire et maltraiter. Il est donc question ici d'une idée qui transcende les faits et gestes physiques et s'applique aussi à nos attitudes, à nos motifs, à nos pensées.

Cela, Jésus l'explique dans Matthieu 5:21-22 : « Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera est passible de jugement. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère est passible de jugement; que celui qui dira à son frère: Raca! mérite d'être puni par le sanhédrin; Et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d'être puni par le feu de la géhenne ».

Jésus attire ici notre attention sur le principe directeur de la loi : Si nous prononçons un jugement contre quelqu'un, le traitant de vaurien, comme n'étant pas digne de vivre, cette attitude méprisante nous fait risquer non seulement la lapidation mais aussi la mort éternelle. Jésus explique ici que le péché inclut non seulement nos actions physiques mais aussi nos pensées et nos attitudes.

Il faut bien se dire que le péché prend naissance dans notre esprit. Quand nous laissons de mauvaises pensées s'installer dans notre esprit, elles risquent fort, par la suite, de se matérialiser et de nous pousser à pécher. Nous sommes le produit de nos idées (Proverbes 23:7).

En notre âme et conscience

Dieu souhaite édifier en nous un caractère saint, en cette vie ; nous faire mûrir spirituellement, faire en sorte que nous lui ressemblions de plus en plus (Matthieu 5:48). Il nous incombe, pour que ce caractère saint soit édifié en nous, que nous demeurions fidèles à la vérité et à la justice, quelles que soient les pressions contraires exercées sur nous. Nous devons résister à la tentation de faire ce qui n'est pas bien. Nous devons avoir la conviction que Dieu nous fournira la force d'affronter les épreuves de cette vie.

Quand nous faisons des compromis, nous détruisons le caractère que Dieu nous aide à édifier. Nous succombons. Toutes les fois que nous succombons, il devient très difficile, pour nous, de reprendre le droit chemin lorsque la tentation suivante se présente.

La fidélité est nécessaire au développement de notre caractère

Faire des compromis est particulièrement dangereux, car on en fait vite une habitude. Quand on faute et que rien ne se produit, on a tendance à récidiver. Le compromis se répand comme un cancer. Doucement pour commencer, puis rapidement. Nous pouvons courir un grave danger, spirituellement parlant, sans même nous en rendre compte. C'est pourquoi Dieu nous dit que « tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché » (Romains 14:23). Si nous n'agissons pas avec foi ou en fonction de notre foi, nous péchons. Nous devons nous assurer de ne pas avoir mauvaise conscience quand nous agissons (1 Pierre 3:15-16). Nous devons toujours agir avec foi, nous assurer que ce que nous faisons est juste et acceptable aux yeux de Dieu, ou nous abstenir. Nos motifs doivent êtres purs, et notre conscience bonne, dans tout ce que nous faisons. Il importe donc que nous éduquions cette dernière afin qu'elle se conforme à la Parole divine, la Bible. Aucun être humain n'est capable de discerner de lui-même entre le bien et le mal (Jérémie 10:23). Nous devons donc commencer par apprendre les définitions que Dieu donne du bien et du mal (Hébreux 5:14).

Dieu veut nous voir vivre dans les limites qu'il a fixées pour nous ; que nous changions nos valeurs, nos attitudes, nos pensées et nos actions, et que nous les fassions se conformer à ses critères. Le processus de la conversion pourrait être défini ainsi : il s'agit, pour nous, de laisser Dieu agir en nous, de le laisser remplacer nos critères, nos valeurs et nos pensées par les siennes.

On peut aussi pécher en s'abstenant de faire le bien

La Bible nous dit que nous pouvons pécher selon notre façon d'agir. Elle déclare aussi que nous pouvons pécher en nous abstenant de faire notre devoir. Comme l'a déclaré l'apôtre Jacques, « Celui qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché » (Jacques 4:17). Cela veut dire que nous pouvons pécher par omission.

Jacques explique que si nous savons ce qu'il faut faire, reconnaissons que nous devrions agir de telle ou telle manière et n'agissons pas, notre inaction est un péché. Nous manquons la cible ; nous ne nous acquittons pas de notre devoir.

Les quatre évangiles abondent en ce genre d'exemples de péchés. Jésus confrontait souvent des individus qui, bien que zélés dans leur application littérale des lois divines, ne se rendent pas compte que Dieu exige beaucoup plus que le minimum.

Les pharisiens avaient établi de longues listes pour expliquer ce qui, selon eux, était permis le jour du sabbat. Ils étaient pointilleux à l'excès lorsqu'il s'agissait de verser la dîme de la moindre graine ou d'épices. Ils passaient des heures à étudier la loi, à jeûner et à prier, et pourtant, Christ les traita de conducteurs aveugles, d'hypocrites et de race de vipères. Pourquoi ?

Ces gens-là ne comprenaient tout simplement pas l'esprit de la loi divine. Ils faisaient bien attention de ne pas commettre de péché, mais ils craignaient tellement de pécher qu'ils échouaient misérablement dans l'application d'une foule d'autres principes de la loi qui étaient bien plus importants encore (Hébreux 5:12).

Songez aux conflits qu'ils avaient avec Jésus. Leurs plus profonds désaccords concernaient le sabbat. Ils étaient furieux à la vue des guérisons que Jésus opérait le jour du sabbat. D'après leurs enseignements, on avait le droit de soigner une personne uniquement en cas d'extrême urgence. Par conséquent, quand Jésus opérait des miracles le jour du sabbat — guérissant des personnes malades ou handicapées pendant des années, au lieu de se réjouir de leur guérison, ils étaient furieux contre Lui.

Les pharisiens ne voyaient pas le bien que faisait Jésus — Son amour, Sa compassion et Sa miséricorde, qui sont à la base des lois divines. Christ soulageait des gens qui souffraient depuis des années. Le fait qu'Il opérait ces actes de miséricorde le jour du sabbat prouve bien que cela ne transgresse pas ce dernier.

Les pharisiens choisissaient de ne pas s'attacher à l'esprit de la loi; ils étaient hostiles (ce qui contredisait aussi la loi dans son intention). C'est pour cela que Jésus les traitait d'hypocrites et de vipères.

Nous devons changer

Nous courons parfois le risque de commettre la même erreur que les pharisiens. Nous nous concentrons excessivement sur un aspect donné de la loi divine, et nous perdons de vue son intention, son rôle — la bienveillance et l'amour du prochain.

Il est tentant de se dire qu'il suffit d'éviter de transgresser la lettre de la loi. Pourtant, comme l'a dit Jésus, « quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17:10).

Pour plaire à Dieu, nous devons surpasser le strict minimum du respect à la lettre de Sa loi. Quelques jours avant son exécution, Jésus développa ce principe : « Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire […] toutes les nations seront assemblées devant lui […] Alors le roi dira à tous ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez rendu visite; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi.

« Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.

« Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas rendu visite […] Et ceux-ci [qui n'ont rien fait de tout ceci] iront au châtiment éternel, mais les justes [ceux qui auront fait ces choses] à la vie éternelle » (Matthieu 25:31-43 ; Matthieu 25:46).

Notre Seigneur illustra ce point à l'aide d'autres exemples. Sa parabole du riche et de Lazare (Luc 16:19-31) fournit un exemple hors pair du péché par omission. Le riche ne s'était pas du tout soucié d'un pauvre mendiant — cet homme n'avait aucune place dans la vie trépidante de cet homme prospère, mais, aux yeux de Dieu, le pauvre hère était important.

Un autre riche avait amassé beaucoup de biens, et avait, lui aussi, négligé d'aider les pauvres (Luc 12:16-21). Cet homme avait accumulé, rien que pour lui, beaucoup de biens superflus, et ne s'était guère soucié des pauvres — un autre péché par omission.

Les occasions ne manquent pas de faire le bien. À commencer par nos propres familles ; nous pouvons les rendre plus fortes, plus chaleureuses, plus affectueuses ; en faire un foyer d'encouragements et de soutien pour chaque membre.

Les occasions ne manquent pas non plus en dehors du cadre familial. L'Écriture nous dit que la vraie religion consiste à « visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde » (Jacques 1:27).

Dieu veut que nous devenions plus compatissants, que nous aimions davantage notre prochain, que nous reflétions sa manière de vivre. Que nous ressemblions de plus en plus à Jésus de Nazareth, qui offrit Sa vie en sacrifice pour racheter l'humanité. Les occasions ne manquent pas, pour nous, d'encourager, d'affermir et de faire preuve de bienveillance envers ceux qui sont dans le besoin. Quand nous agissons de la sorte, nous faisons de bonnes œuvres — nous sacrifions notre temps et nos forces pour le bien du prochain.

La raison pour laquelle nous péchons

Maintenant que nous connaissons les définitions bibliques du péché, tâchons de savoir pourquoi nous péchons.

L'apôtre Paul explique à quel point le péché nous désole : « Car je ne sais pas ce que je fais: je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais » (Romains 7:15).

Paul étant humain comme nous, il s'écria : « Or, si je fais ce que je ne veux pas […] ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: J'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien » (Romains 7:16-18).

Comme Paul le fait remarquer ici, nous sommes limités dans notre aptitude à bien nous conformer aux valeurs et aux critères définis par Dieu dans sa loi.

Nous avons beau avoir la volonté de faire le bien, nous n'y parvenons pas. Notre chair est faible et sujette aux tentations. « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible » disait Jésus (Matthieu 26:41). C'est la faiblesse de notre chair qui nous pousse à pécher.

Tâchons de savoir en quoi la chair est faible. Laissons les Écritures nous expliquer pourquoi nous renonçons souvent à notre désir de ne pas pécher et succombons aux tentations.

Jacques explique que le péché prend naissance dans nos désirs humains : « […] chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché […] » (Jacques 1:14-15). La chair n'est pas intrinsèquement mauvaise, mais elle est intrinsèquement faible. Ce faisant, nos désirs, nos appétits, nos pulsions nous poussent à pécher.

Paul décrit l'ampleur du problème en ces termes : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Romains 7:24). Qui, en effet, peut nous délivrer de ce corps de mort ? « […] Jésus-Christ notre Seigneur ! […] » (Romains 7:25). Paul déclare sans ambages que le péché provient des désirs non maîtrisés de la chair.

Quand le désir est péché

Le désir est-il toujours mauvais ? Quand Paul déclare : « Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi » (Romains 7:18), veut-il dire que tous nos désirs sont mauvais ? Assurément non ! Il aurait tout aussi bien pu dire : « Ce qui est intrinsèquement mauvais, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair ». La chair, à elle seule, est neutre eu égard au péché et à la justice. En fait, quand Dieu acheva Sa création, y compris Adam et Ève — dont les corps étaient semblables aux nôtres — « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, c'était très bon » (Genèse 1:31). Rien de ce que Dieu fait n'est intrinsèquement mauvais.

Nos propres observations devraient confirmer que les appétits et autres besoins naturels de nos corps ont des fins saines et positives. Si nous n'avions pas envie de nourriture, nous mourrions de faim. Néanmoins, ce désir de nourriture, s'il n'est pas maîtrisé convenablement, mène à la gloutonnerie et aux excès de table. Ce ne sont pas les désirs ou les appétits naturels de la chair qui sont mauvais. Ce qui est bien ou mal, c'est la manière dont nous les assouvissons. Sans désirs, nos vies seraient monotones. Ils nous servent de forces motrices. Dieu est l'auteur des mécanismes qui stimulent dans nos corps les désirs que nous éprouvons.

Le besoin de maîtrise de soi

Notre défi consiste donc à bien maîtriser nos désirs. Dieu veut que nous lui demandions de nous aider et que nous nous servions de son aide pour les assouvir de manière légitime.

L'apôtre Paul, expliquant sa position devant le gouverneur romain Félix, « discourait sur la justice, sur la tempérance [maîtrise de soi], et sur le jugement à venir » (Actes 24:25). La tempérance, ou maîtrise de soi, est l'un des principaux enseignements de l'Évangile. Paul nous donne l'exhortation suivante : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n'ayez point soin de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Romains 13:14). Nous devons maîtriser nos désirs de manière à ce qu'ils ne dégénèrent pas en convoitises.

Le péché a tendance à se propager, et rapidement. Lorsqu'un désir dégénère en convoitise, que la personne ne maîtrise plus, plusieurs autres réactions ont lieu. Son attitude à l'égard de Dieu et des êtres humains se modifie. De mauvaises pensées s'installent. C'est pour cela que Paul nous dit de nous purifier de «toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » (2 Corinthiens 7:1).

L'on vit selon la chair

L'individu moyen, qui n'est pas conscient des désirs de la chair et des ruses du diable est décrit comme vivant selon la chair. Comme le disait Paul : « Ceux, en effet, qui vivent selon la chair s'affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit. Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'Esprit, c'est la vie et la paix; car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas » (Romains 8:5-7)

Pour cet apôtre, l'individu charnel, ou qui vit selon la chair s'affectionne aux choses de la chair. Être charnel, c'est vivre selon la chair.

Paul compare la subjugation humaine aux désirs de la chair — manipulés par Satan — à un esclavage. « Ne savez-vous pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice » (Romains 6:16-18).

Pour contrer une faiblesse

La loi divine est parfaite (Psaumes 19:8). Elle est spirituelle, sainte, juste et bonne (Romains 7:12-14). Par contre, comme l'explique Paul, bien que la loi définisse le péché (Romains 7:7), elle ne peut l'empêcher. Elle nous révèle les faiblesses de la chair mais elle ne nous fournit pas le pouvoir de nous en débarrasser.

« Car — chose impossible à la loi parce que la chair la rendait sans force — Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, Son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit » (Romains 8:3-4).

Le pouvoir de dominer nos impulsions et nos désirs charnels vient uniquement de Dieu, par son Esprit. « Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez » (Galates 5:16-17).

Nous allons maintenant voir comment nos péchés peuvent être pardonnés pour que nous puissions recevoir le Saint-Esprit et avoir la force de résister au péché et de le vaincre.