Commentaire biblique
Exode 6:28-8:19
Les miracles commencent
Moïse est alors dans sa 80e année. Il entame les 40 dernières années de sa vie en conduisant la nation d’Israël vers la Terre Promise. Moïse et Aaron avaient été préparés par Dieu à comprendre que Pharaon serait très têtu, quels que soient les miracles qui seraient accomplis. Pharaon avait également quelques « tours » à jouer par l’intermédiaire de ses magiciens, peut-être même avec une aide démoniaque. Les magiciens de Pharaon ont en quelque sorte imité les trois premiers miracles de Moïse (ceux avec les serpents et les deux premières plaies – l’eau transformée en sang et les grenouilles). Après cela, les magiciens ne pouvaient plus reproduire ou simuler les fléaux miraculeux. La capacité de faire de la magie avec des serpents était une compétence dont les magiciens égyptiens étaient apparemment fiers : « Le pouvoir de contrôler et de diriger les mouvements de ces reptiles venimeux était l’une des choses dont l’Égyptien était le plus fier et dans laquelle il était le plus habile, déjà à l’époque de la construction des pyramides » (E.A. Wallis Budge, Egyptian Magic, 1971, p. 5). Il pouvait s’agir d’un charmeur de serpents, d’une compétence charnelle ou de quelque chose de surnaturel – provenant de Satan, le chef des serpents. Le Nouveau Testament nous apprend que les noms des principaux magiciens étaient Jannès et Jambrès (2 Timothée 3:8). Leur magie, bien que puissante, n’égalait pas la puissance par laquelle Dieu agissait par l’intermédiaire de Moïse. Néanmoins, même après que la puissance de Dieu ait prévalu, Pharaon n’a pas écouté.
Dans l’avenir, révèle la Bible, une puissance géopolitique impressionnante, connue sous le nom de « la bête », apparaîtra sur la scène mondiale. Son chef sera un dictateur comme Pharaon et, comme Pharaon l’était avec les prêtres d’Égypte, il sera de mèche avec une fausse puissance religieuse qui accomplira de nombreux prodiges et miracles. Serons-nous capables de discerner la puissance de Dieu de la puissance de ce faux système ? Certains seront séduits (Apocalypse 13:13-14). Par Sa Parole écrite, Dieu promet que si nous restons près de Lui, nous ne serons pas trompés.
Revenant maintenant aux chapitres de la lecture d’aujourd’hui, examinons les trois premières plaies d’Égypte – des plaies que même les Israélites ont subies.
1. Les eaux changées en sang : Chacune des plaies d’Égypte était une attaque contre plusieurs dieux égyptiens. Par exemple, la plaie des eaux était une gifle à Khnoum, le donateur du Nil ; à Hapy, l’esprit du Nil ; à Sodpet, le dieu des crues du Nil ; à Osiris, dont le Nil était le système sanguin ; à Edjo, la déesse du Delta ; à Hatmehyt, la déesse tutélaire des poissons et des pêcheurs ; et à diverses autres divinités qui auraient dû veiller sur les Égyptiens. Il n’est pas certain que les eaux aient été transformées en sang. Il est possible que les eaux soient simplement apparues de cette manière. La Nelson Study Bible souligne que « le mot hébreu traduit par sang peut se référer à une couleur rouge, comme dans Joël 2:31... [Il se peut que Dieu ait provoqué des pluies torrentielles qui ont inondé et pollué les sources du Nil pour créer ce fléau... La terre rouge et les algues rendraient les eaux du Nil rouges, impropres à la consommation et déficientes en oxygène pour les poissons » (1997). En effet, l’activité volcanique ou météorique pourrait causer une pollution similaire de couleur rouge sang, comme cela semble être le cas dans un événement futur prophétisé dans Apocalypse 8:8. Et la Bible semble indiquer qu’il y a eu des bouleversements géologiques au moment de l’Exode (comparez Psaume 114:1-6). Quoi qu’il en soit, quel qu’ait été le changement réel dans les eaux de l’Égypte, et quelle que soit la manière dont Dieu l’a provoqué, la chose importante à réaliser est qu’Il l’a provoqué. Il s’agit clairement d’un miracle divin.
2. Les grenouilles : L’un des dieux adorés par les Égyptiens était Heket, dont l’image était une grenouille ou une femme à tête de grenouille. Heket était la déesse de la naissance, des sage-femmes et des accouchements en toute sécurité (les grenouilles, en nombre modéré, étant considérées comme des signes de vie, de renouveau et de bonheur). Après la surabondance de ces grenouilles, puis la puanteur des énormes tas de grenouilles mortes, il semblerait que la déesse Heket ait perdu toute crédibilité. De plus, la cour d’Hapy, mentionnée plus haut, comprenait des dieux crocodiles et des déesses grenouilles. Les dieux primordiaux Nun, Kek et Heh étaient représentés sous la forme d’un homme à tête de grenouille. Ce fléau, bien qu’imité par les magiciens, fait céder Pharaon. Mais son entêtement l’emporte et il change d’avis.
3. Les poux : Si les Égyptiens ne vénéraient pas de dieu spécifique aux poux, ils adoraient, pour autant que nous le sachions, un dieu insecte, Khéper, représenté sous la forme d’un scarabée. De plus, il faut voir dans ce fléau une gifle aux dieux égyptiens en général, incapables de protéger leurs sujets de l’infestation. En effet, Har-pa-khered (Horus sous forme d’enfant) était invoqué pour éloigner les créatures dangereuses, tandis qu’Imhotep était sollicité en tant que dieu de la guérison médicinale. Mais ils avaient beau faire, rien n’y faisait. Le pharaon lui-même était considéré comme un dieu – l’incarnation divine du dieu du ciel et du soleil Horus – et pourtant il souffrit personnellement de ce fléau. Les magiciens ne parviennent pas à imiter l’infestation de poux. Ils cèdent donc, mais Pharaon ne cède pas.