Les anciens dieux sont-ils de retour ?

Les anciens dieux sont-ils de retour ?

Téléchargement
MP3 Audio (31.92 Mo)

Téléchargement

Les anciens dieux sont-ils de retour ?

MP3 Audio (31.92 Mo)
×

Je viens de rentrer de mon troisième voyage effectué au cours des deux dernières années en Turquie, l’ancienne Asie Mineure. Enseigner les livres des Actes et de l’Apocalypse au niveau universitaire aiguise l’intérêt pour les événements qui s’y sont déroulés. 

Avec chaque visite, j’en apprends davantage et cela m’incite encore plus à approfondir mes recherches pour comprendre ce que Dieu veut dire à Son Église aujourd’hui. Je pense que le livre de l’Apocalypse détient la clé qui permettra à l’Église contemporaine de survivre à la guerre spirituelle ouverte menée par le monde démoniaque. Les preuves de cette influence malfaisante sur la culture actuelle sont claires et indubitables. Il suffit de lire les écrits d’éminents observateurs de la société pour se rendre compte de l’inquiétude ressentie par certains.

L’absence de protection de Dieu

L'écrivaine Naomi Wolf a récemment abordé ce sujet, suite à plusieurs manifestations d’occultisme païen. Parmi ces dernières, la récente cérémonie des Grammy Awards aux États-Unis, au cours de laquelle le chanteur Sam Smith a interprété une pièce musicale et dansante intitulée « Unholy » (« Impie » en français), étant encerclé de flammes et portant des cornes sataniques, le tout, baignée d’une lumière rouge sinistre. En 2022, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux du Commonwealth à Birmingham, en Angleterre, des danseurs et des danseuses légèrement vêtus se sont prosternés devant un terrifiant taureau animé aux yeux rougeoyants. À Boston, eut lieu le « Satan Con » (conférence du Temple satanique), présenté comme « un week-end de blasphème » et « le plus grand rassemblement satanique de l’Histoire ».  

Dans un long et néanmoins perspicace article sur l’émergence et l’acceptation pure et simple du mal, habillé de vêtements progressistes, le Dr Wolf déclare à juste titre : « […] L’absence de la protection de notre Dieu – la montée en puissance d’une certaine domination sur Terre qui dicte que nous pouvons tout faire par nous-mêmes ; qui ne concerne que nous ; où nous nous adorons, et où nous nous prostituons auprès d’œuvres qui ne sont qu’humaines ; nous libérant de toutes les contraintes légitimes, embrassant toutes les convoitises et toute obéissance aux autorités non divines ; où la miséricorde est rejetée et où l’on célèbre toutes les formes de  narcissisme ; où l’on traite les enfants comme des animaux qui nous appartiennent, et la famille comme un champ de bataille ; où l’on traite les églises et les synagogues comme des plates-formes de commercialisation – tout cela représente en effet, ce qu’est la domination du royaume ténébreux du paganisme ; ou ce à quoi ressemblent ²les autorités et les princes de ce monde de ténèbres². » (Have the Ancient Gods Returned ? [Les anciens dieux sont-ils revenus ?] Brownstone Institute, le 23 février 2023).

Le retour des dieux ?

L’article du Dr Wolf fut en partie motivé par un livre récent de Jonathan Cahn, dont les écrits suscitent généralement l’intérêt lorsqu’il relie les événements actuels aux prophéties bibliques. Son dernier livre, The Return of the Gods, (Le retour des dieux) avance l’idée que les anciens dieux comme Baal, Molech et Artémis, entre autres, ont fait leur réapparition ces dernières années et sont à l’origine des maux actuels découlant des politiques publiques dans de nombreux pays et états.

Par exemple : les militants acharnés de l’avortement voulant légaliser le fait d’ôter la vie à un bébé à terme, ou même juste après qu’il soit sorti du ventre de sa mère. Un autre exemple est la politique de l’État du Minnesota qui annonce la création d’un « havre de paix » pour les jeunes qui veulent subir une transition de genre, même si un parent s’y oppose.

La législation soutenant de tels actes va à l’encontre de toutes les normes pour une société saine désireuse de préserver ses enfants et son avenir. Pourtant, il s’agit d’une tendance croissante. Cahn attribue ces changements dans la société au déchaînement des anciens dieux païens qui sont « revenus » à une certaine popularité au sein de ces manifestations du mal.

Je pense que M. Cahn présente des arguments convaincants, qui plaisent au Dr Wolf et à d’autres observateurs. Mais bien que convaincant, ce n’est pas toute l’histoire. J’expliquerai pourquoi dans un instant.

Pourquoi le message de l’Apocalypse est-il important ?

Lors de mes visites sur les sites des sept églises mentionnées dans Apocalypse 2 et 3, je me suis penché sur le message que le Christ adressa à chacune d’elle. Les membres de l’Église de Dieu qui vivaient dans ces villes étaient entourés d’un monde totalement païen où les faux dieux comme Zeus, Apollon et Artémis étaient adorés dans les temples et dans tous les domaines de la vie publique.

Il est difficile pour nos esprits modernes de comprendre à quel point l’adoration de dieux « quoiqu’ils ne soient pas des dieux ? » (Jérémie 2:11) était profondément ancrée dans la vie de chaque homme et de chaque femme. Le travail d’une personne dépendait de son allégeance à la divinité qui était le dieu de son métier. On attendait de vous que vous honoriez ce dieu en assistant à des banquets dans son temple, en mangeant de la nourriture offerte en sacrifice à ce dieu. Ne pas le faire pouvait vous priver de vos moyens de subsistance et de votre statut social. Un chrétien ne pouvait pas faire cela sans violer les commandements de Dieu.

Deux des congrégations mentionnées dans Apocalypse 2 et 3 existaient au sein des villes où ces dieux jouissaient d’un statut particulièrement élevé. Lorsque le Christ s’adressa à l’Église qui était à Pergame, Il leur dit que leur ville était « la demeure de Satan » et qu’elle abritait « le trône de Satan » (Apocalypse 2:13). Pergame était située au pied d’une haute colline surplombant une vaste plaine. Plusieurs temples situés au sommet de la colline pourraient être identifiés comme le « trône de Satan », mais l’un d’entre eux se distingue particulièrement. L’autel de Zeus était un grand autel/temple, le plus grand du monde antique. Aujourd’hui conservé au musée de Pergame à Berlin, son aspect permet d’imaginer facilement Satan sur son trône et adoré par des gens apportant des offrandes au dieu principal, Zeus. S’entendre dire que l’on vit « dans la demeure de Satan » a dû être choquant pour les membres de l’Église présents sur place.

Satan possède effectivement un royaume. Les Écritures l’appellent « le prince de ce monde » et « le dieu de ce siècle » (Jean 12:31 ; 14:30 ; 16:11 ; 2 Corinthiens 4:4). Satan offrit à Jésus tous les royaumes du monde à la condition qu’Il se prosterne devant lui et l’adore (Matthieu 4:8-9).

Une autre des sept Églises de l’Apocalypse se trouvait à Éphèse, ville qui abritait l’une des merveilles du monde antique, le grand temple d’Artémis (également connu sous le nom de Diane). Aujourd’hui, il ne reste du site de ce temple qu’un amas de pierres et un pilier reconstruit. Mais au premier siècle, il retenait l’attention de la ville et de la région.

Artémis était une déesse de la nature et de la chasse. Elle reçut le rôle de la fécondité auprès d’une déesse asiatique plus ancienne, Cybèle. Cybèle avait des hommes pour prêtres et assistants. Ils étaient connus sous le nom de galli. Ils s’émasculaient, s’habillaient et se comportaient comme des femmes (l’une des premières pratiques transgenres) dans le cadre des rituels en l’honneur de la déesse.

Cette pratique s’est poursuivie jusqu’au premier siècle. Si l’on examine le ministère de l’apôtre Paul à Éphèse sur une période de trois ans, nous obtenons une image plus claire du sujet de son travail et de la culture à laquelle les chrétiens devaient faire face. La culture transgenre d’aujourd’hui reflète de nombreux aspects de ce monde dans lequel l’Évangile du Christ a d’abord prévalu contre un paganisme inerte.

Le message de l’Apocalypse est destiné à nous encourager aujourd’hui face à un monde de plus en plus idolâtre, absorbé par la culture du moi – maintenant avec une dimension spirituelle supplémentaire de l’adoration satanique pure et simple, d’idées et de comportements démoniaques tordus destinés à déformer toutes les normes du comportement humain. La structure de la famille est attaquée à tous les niveaux. L’idée de genre et la nature même de l’humanité sont mutilées dans le cadre d’une politique publique délibérée.

Ce que nous voyons n’est pas le retour des anciens dieux païens. Ces dieux ont, en fait, toujours été présents. Ce qui est nouveau, c’est qu’ils émergent derrière la façade de la fausse religion qui les a transportés de l’ancien monde au monde moderne.

Les démons derrière les idoles

La Bible nous dit clairement que derrière chaque idole et chaque faux dieu se cache un démon qui cherche à être adoré. Voici quelques passages bibliques : Parlant d’Israël, Dieu dit : « Ils ont excité sa jalousie par des dieux étrangers, Ils l’ont irrité par des abominations ; Ils ont sacrifié à des idoles qui ne sont pas Dieu, À des dieux qu’ils ne connaissaient point, Nouveaux, venus depuis peu, Et que vos pères n’avaient pas craints ».  (Deutéronome 32:16-17 ; voir aussi Lévitique 17:7 ; Psaumes 106:37)

Paul écrivit aux Corinthiens qui vivaient dans une ville où les temples et l’idolâtrie étaient omniprésents, et il décrivit la vanité du culte qui y était pratiqué : « Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. » (1 Corinthiens 10:20)

Les idoles et les temples de l’Antiquité pouvaient représenter un Artémis, un Zeus ou une Athéna. Mais les véritables objets de leur culte étaient des démons déchus du monde spirituel – les puissances des ténèbres, les dirigeants invisibles et les influenceurs de la civilisation et de la culture.

Pour vraiment comprendre le cours de l’histoire mondiale, nous devons reconnaître qu’un être décrit comme « le prince de la puissance de l’air » (Éphésiens 2:2) gouverne et façonne le mode de vie de la société humaine en s’opposant aux voies de Dieu. Paul dit aux Éphésiens qu’ils avaient « autrefois marché » sur le chemin de Satan dans leur vie préchrétienne (Éphésiens 2:2). Paul fournit de grands efforts pour lutter contre cette culture satanique. Au cours des trois années qu’il passa à Éphèse, sa prédication et son enseignement permirent à la parole du Seigneur de croître puissamment et de s’imposer (Actes 19:20).

Mais l’histoire de l’Église montre clairement que ces dieux n’ont jamais disparu. Ils se sont fait baptiser ! Ils ont transformé l’enseignement de la vérité au sein de l’Église primitive. Le culte rendu à Dieu le jour du sabbat fut remplacé par le dimanche, jour du dieu soleil. Les fêtes païennes, à l’origine des Pâques et de Noël, remplacèrent les fêtes bibliques que Dieu avait révélées. L’une après l’autre, les vérités fondamentales enseignées par le Christ et les apôtres furent remplacées par des « sectes pernicieuses » (2 Pierre 2:1), des « dérèglements » ou de l’« immoralité » comme le dit la Bible du Semeur (2 Pierre 2:2) et des « doctrines de démons » (1 Timothée 4:1).

L’image de l’Église qui émerge après la période du premier siècle ne ressemble en rien à l’Église fondée à l’origine par Jésus-Christ. Les idoles, les icônes et les saints étaient adorés au lieu du vrai Dieu. Le christianisme de l’histoire postérieure, ainsi que d’autres faux systèmes religieux, devint la cachette des anciens dieux païens. Nous les voyons émerger plus ouvertement aujourd’hui, car notre monde oublie Dieu.

Nous avons oublié Dieu

Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à une diminution constante de l’influence du monde judéo-chrétien sur la moralité et l’éthique dans les pays occidentaux. De nombreux prophètes séculiers ont averti au fil des ans que les gens se détournaient de Dieu et que Sa Parole, la Bible, ne faisait plus partie du fondement social.

Parmi eux, Alexandre Soljenitsyne, l’écrivain russe déclara en parlant des difficultés de sa propre Russie languissant dans les camps de la mort du communisme : « Les hommes ont oublié Dieu ; c’est pourquoi tout cela est arrivé. »

C’est en effet ce qui s’est passé en Amérique et dans le monde anglophone. L’explosion actuelle du culte satanique et païen en est le résultat.

Lorsqu’une puissance bestiale surgit en Europe en 1914, déclenchant la guerre sur tout le continent et conduisant à l’effondrement des empires, suivie une génération plus tard, par une autre guerre mondiale et la mort de millions de personnes par l’effusion de sang, la famine, la peste et l’holocauste, c’est parce que les hommes avaient oublié Dieu.

À cause de l’ingratitude des hommes envers Dieu, le monde moderne et prospère Le supprima de la place publique par décision judiciaire. Lorsque la légalisation de l’avortement conduit au meurtre de millions d’enfants à naître et à une génération désensibilisée qui rejette le caractère sacré de la vie, c’est parce que, pour reprendre les termes de Romains 1, « leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres ». Lorsque la nature du mariage entre un homme et une femme a été légalement modifiée pour approuver le mariage homosexuel, c’est parce que les hommes étaient pleins de convoitise et d’impureté. Lorsque le genre de l’homme et de la femme est piétiné et mis de côté, c’est parce que la vérité de Dieu a été changée en un mensonge.

L’oubli de Dieu a abouti à une culture avilie qu’Il décrit comme « étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité ; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde. » (versets 29 à 31). La culture de la mort qui en résulte attend le jugement de Dieu.

Nous sommes arrivés à un niveau de progression du mal qui nous révèle maintenant  l’émergence des dieux présents depuis toujours, dissimulés dans le monde occidental derrière un voile de fausse religion et se réclamant du nom de Jésus-Christ, accompagnés de leurs doctrines et idolâtries purement et simplement démoniaques. Nous observons l’influence satanique dans la culture populaire.

Les anciens dieux ne sont pas « de retour » – ils ont toujours été présents, mais retenus à distance grâce au dessein et à la puissance de Dieu. Puisque nous avons tourné le dos à Dieu, leur influence s’est enhardie. Nous avons franchi le seuil d’une période nouvelle, une période  d’expérimentation. Il semble qu’il n’y ait pas de retour possible au monde que nous avons connu. Nous sommes engagés dans une guerre spirituelle, et Jésus-Christ appelle chacun d’entre nous à faire face à la bataille des siècles, à rester ferme et à revêtir l’armure de Dieu !