CHAPITRE 11 : Le dixième commandement
La vraie justice vient du cœur
Le dernier des dix commandements — interdisant la convoitise — concerne directement le cœur et l’esprit de l’être humain. En prohibant la convoitise, il ne définit pas tant ce que nous devons faire, mais ce que nous devrions penser. Il nous demande de regarder au plus profond de nous-mêmes pour voir ce que nous sommes à l’intérieur.
Comme chacun des neuf autres commandements, il concerne nos relations. Il traite tout particulièrement des pensées qui menacent les relations et qui peuvent nuire à nous-mêmes et à notre prochain.
Nos motifs définissent et gouvernent notre façon de réagir à l’égard de tous ceux avec qui nous sommes en contact. Nos transgressions de la loi d’amour de Dieu commencent dans le cœur, comme le confirme Jésus : « Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les débauches, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. » (Marc 7:21-23)
Il est donc approprié que cette énumération formelle des dix commandements de base, qui définissent l’amour de Dieu, se termine en mettant l’accent sur notre cœur, source de nos problèmes relationnels. C’est de l’intérieur que vient le désir qui nous tente et nous égare.
Qu’est-ce que la convoitise ?
Convoiter signifie désirer ardemment ou avoir envie, surtout de façon excessive ou inconvenante. Le dixième commandement ne nous dit pas que tous nos désirs sont immoraux. Il nous dit que certains désirs sont mauvais.
La convoitise est une envie immorale de quelque chose qui ne nous appartient pas légitimement. Habituellement, l’objet de notre désir appartient déjà à quelqu’un d’autre. Mais la convoitise peut aussi inclure le fait de vouloir bien plus que ce que nous méritons ou ce à quoi nous avons droit de façon légitime. C’est ce que le dixième commandement nous enseigne : ne pas désirer illicitement tout ce qui appartient déjà aux autres.
L’opposé de la convoitise est un désir positif d’aider les autres à préserver et à protéger les bénédictions de Dieu. Nous devrions nous réjouir quand d’autres personnes sont bénies. Notre désir devrait être de contribuer au bien-être des autres, de faire de notre présence dans leur vie une bénédiction pour eux.
La nature humaine est égoïste
Notre inclination naturelle est toujours de penser à nous-mêmes en premier. Nous sommes bien plus intéressés par ce que nous pouvons obtenir plutôt que par ce que nous pouvons donner. En essence, c’est ce que Dieu dénonce dans le dixième commandement. Il nous dit de cesser de penser seulement à nous-mêmes et de poursuivre uniquement nos intérêts. La convoitise est l’approche égoïste de la vie, et l’égoïsme est la racine de nos transgressions des lois divines.
Ainsi que l’explique Jacques : « Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort. » (Jacques 1:14-15) Jacques note à quel point les désirs incontrôlés peuvent être dangereux : « D’où viennent les luttes, et d’où viennent les querelles parmi vous? N’est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres? Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. » (Jacques 4:1-2)
Comme le démontre Jacques, la convoitise peut être la cause de nombreux péchés, y compris le meurtre et la guerre. Si elle n’est pas contrôlée, ce qui commence comme une pensée devient une obsession qui conduit à une action. Tous, nous avons vécu « selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées » (Éphésiens 2:3). Nous avons tous laissé nos désirs diriger notre conduite. De ce fait, nous avons tous péché (Romains 3:10 ; Romains 3:23).
Un fléau universel
De façon instructive, l’apôtre Paul décrit les personnes cupides dans les derniers temps : « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. » (2 Timothée 3:1-5) C’est une description claire et exacte de notre monde.
Notre société n’est pas unique dans l’histoire. La convoitise a toujours été un fléau de l’humanité. En parlant de l’un des derniers rois de l’ancien Juda, Dieu déclara : « Mais tu n’as des yeux et un cœur que pour te livrer à la cupidité, pour répandre le sang innocent, et pour exercer l’oppression et la violence. » (Jérémie 22:17) Le problème n’était pas limité aux rois : « Car depuis le plus petit jusqu’au plus grand, tous sont avides de gain; depuis le prophète jusqu’au sacrificateur, tous usent de tromperie. » (Jérémie 6:13)
Dieu exprima l’horreur qu’il avait de la convoitise d’Israël et avertit du résultat final : « Ils convoitent des champs, et ils s’en emparent, des maisons, et ils les enlèvent; ils portent leur violence sur l’homme et sur sa maison, sur l’homme et sur son héritage. C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel: Voici, je médite contre cette race un malheur; vous n’en préserverez pas vos cous, et vous ne marcherez pas la tête levée, car ces temps seront mauvais. » (Michée 2:2-3)
Un exemple flagrant de l’acceptation quasi universelle de la convoitise est la popularité croissante des loteries gérées par les gouvernements. Chaque semaine, des millions de gens sacrifient une partie de leur paie en espérant gagner une vie de rêve, de facilité et de luxe. De même, les paradis du jeu de par le monde sont des lieux de vacances très prisés, spécialisés dans les loisirs faisant appel à nos bas instincts.
Promouvoir la convoitise rapporte beaucoup d’argent. Les agences de publicité et les sociétés de recherche ont fait une science de la manipulation des appétits égoïstes des consommateurs. Comme l’ancien Israël, nous sommes une société cupide, du plus petit jusqu’au plus grand.
Une forme d’idolâtrie
La convoitise est bien plus grave qu’une simple maladie de société. Lorsque nous mettons l’avidité, la convoitise et le moi avant Dieu, cela devient de l’idolâtrie.
Paul nous met en garde : « Faites donc mourir ce qui, dans vos membres, est terrestre, la débauche, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. » (Colossiens 3:5)
Ailleurs, Paul associe les péchés de convoitise à l’idolâtrie, montrant que ces péchés ainsi que d’autres peuvent nous empêcher d’entrer dans le royaume de Dieu : « Car, sachez-le bien, aucun débauché, ou impur, ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. » (Éphésiens 5:5)
Combattre la convoitise
Jésus ordonne à ses disciples de se garder « de toute avarice; car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, serait-il dans l’abondance » (Luc 12:15). De même, Paul nous dit : « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. » (Philippiens 2:3-4)
La voie de Dieu, la voie de l’amour, consiste à pratiquer ce genre de souci des autres. « En effet, les commandements: Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait point de mal au prochain, l’amour est donc l’accomplissement de la loi. » (Romains 13:9-10)
Pour combattre la convoitise, nous devons avoir la foi que Dieu nous donnera les moyens de satisfaire nos besoins légitimes. Nous avons de bonnes raisons d’y croire. Les Écritures promettent qu’il ne nous abandonnera jamais si nous lui obéissons et lui faisons confiance : « Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. » (Hébreux 13:5)
Paul exprime les mêmes principes en d’autres termes : « C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement; car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter; si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. » (1 Timothée 6:6-10)
La convoitise ne peut être vaincue sans l’aide de Dieu. Les penchants négatifs de la nature humaine sont simplement trop puissants pour que nous les dominions par nous-mêmes.
Pour obtenir l’aide dont nous avons besoin, il nous faut la demander, et tout particulièrement demander à Dieu qu’il nous donne le Saint-Esprit (Luc 11:13). Nous devons ensuite laisser l’Esprit de Dieu travailler en nous pour changer notre façon de penser. « Je dis donc: Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » écrit Paul. « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. » (Galates 5:16-17) Actes 2:38 explique la façon dont nous pouvons recevoir le Saint-Esprit. (N’hésitez pas à demander notre brochure gratuite « Le chemin de la vie éternelle ».)
Diriger nos désirs
Nous devons orienter nos désirs dans la bonne direction. Jésus explique que nous devons chercher « premièrement le royaume et la justice de Dieu » (Matthieu 6:33). Il nous instruit également : « […] mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Matthieu 6:20-21)
De bonnes et fructueuses relations, de la sagesse et une compréhension spirituelle sont autant d’exemples des trésors durables que Dieu veut nous voir désirer : « Oui, si tu appelles la sagesse, et si tu élèves ta voix vers l’intelligence, si tu la cherches comme l’argent, si tu la poursuis comme un trésor, alors tu comprendras la crainte de l’Éternel, et tu trouveras la connaissance de Dieu. » (Proverbes 2:3-5)
Dieu dit que « la sagesse vaut mieux que les perles, [qu’]elle a plus de valeur que tous les objets de prix » (Proverbes 8:11). Sa parole décrit certaines récompenses de la sagesse : « Mon fruit est meilleur que l’or, que l’or pur, et mon produit est préférable à l’argent. Je marche dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de la droiture, pour donner des biens à ceux qui m’aiment, et pour remplir leurs trésors. » (Proverbes 8:19-21) C’est profitable de rechercher la sagesse avec la justice.
Vouloir exceller dans les occupations de notre vie peut être une bonne ambition. Si être utile aux autres est notre objectif, Dieu approuve notre volonté d’acquérir les aptitudes et les connaissances qui produisent approbation et avancement dans cette vie. Comme l’écrivit un sage serviteur de Dieu : « Si tu vois un homme habile dans son ouvrage, il se tient auprès des rois; il ne se tient pas auprès des gens obscurs. » (Proverbes 22:29)
Dieu veut que le souci des autres motive nos désirs. Quelquefois, les services que nous leur rendrons nous apporteront de merveilleuses récompenses. Mais c’est uniquement si notre cœur a son attention sur le fait de donner plutôt que prendre, que nos désirs seront canalisés dans la bonne direction. Nous devons remplacer la convoitise par le service et l’amour envers autrui.
Le livre aux Hébreux nous rappelle de ne pas oublier « la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hébreux 13:16). Nous devrions considérer l’exemple de l’apôtre Paul, qui déclara : « Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne. Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » (Actes 20:33-35)