Des évènements forment le caractère d’un futur président
Theodore Roosevelt, le 26e président des États-Unis, fut affermi par sa souffrance. Il était doué d’une grande intelligence, mais son corps était maladif. Il souffrait d’asthme débilitant.
Lorsqu’il avait douze ans environ, son père lui dit : « Theodore, tu as l’intelligence, mais tu n’as pas le corps, et sans l’aide du corps, l’esprit ne peut pas aller aussi loin qu’il le devrait […] tu dois te faire ton propre corps […] c’est une dure corvée que de se faire son propre corps […] mais je sais que tu y parviendras » (David McCullough, Mornings on Horseback [Matinées à cheval] 1981, p 112).
Teddy, comme les Américains allaient affectueusement l’appeler, évoqua plus tard, à un ami, l’impact que les paroles de son père eurent sur lui du fait de ses remarques ; il se vit tel un faible spécimen humain, et dut se rendre fort. Il entreprit aussitôt un programme de développement physique, faisant de l’exercice dans un gymnase avec des poids et des punching-balls. Teddy se consacra courageusement à améliorer sa santé. Et en recueillit les fruits ; il développa son corps puissamment et cessa d’être handicapé par l’asthme.
Plus tard, dans sa vie, Teddy Roosevelt devait subir une épreuve encore plus dure, lorsque sa mère et sa jeune épouse moururent le même jour. Sa femme avait donné naissance à une fille deux jours plus tôt. Perplexe, il cherchait à comprendre une telle tragédie. N’y parvenant pas, il conclut à « la volonté divine » ou « un destin étrange et terrible » (ibid, p 285).
Bien que, selon certains biographes, il ne se soit jamais vraiment remis de cette douloureuse épreuve, il ne se laissa pas abattre et triompha de sa dépression.
Bien que le décès de sa femme à 22 ans fût écrasant, il se reprit et acheva la grandeur nationale et internationale. Certains pensèrent que s’il n’avait pas souffert de cette manière, il ne serait peut-être jamais devenu le président des États-Unis. Theodore Roosevelt, comme beaucoup d’autres, réagit aux épreuves et à la souffrance en accomplissant davantage que prévu si ces épreuves n’avaient jamais eu lieu.