Commentaire biblique : Nombres 35-36

Commentaire biblique

Nombres 35-36

Villes pour les lévites

Pourquoi les Lévites forment-ils une catégorie à part ? La réponse est qu’ils ne doivent pas vivre de la terre, mais plutôt de leur service à Dieu et au reste de la nation. Cela exige un élément de foi, à savoir que Dieu incitera les autres tribus à assumer leurs responsabilités en répondant aux besoins des Lévites. Chacune des tribus d’Israël doit fournir des villes pour les quartiers d’habitation des Lévites, ainsi que la campagne environnante pour leurs animaux. Les Lévites, au nombre de 23 000 hommes, sont affectés à 48 villes, chacune étant de la taille d’un stade de football entouré d’environ 300 hectares de « terres communes ». Cela peut sembler important selon les normes d’aujourd’hui, mais la superficie totale des terres pour tous les Lévites s’élevait à un peu plus de 14 500 hectares sur un total de plus de 2 millions d’hectares pour l’ensemble d’Israël.

Dieu ordonne à Moïse de désigner six des villes lévites comme villes de refuge. Lorsque quelqu’un est assassiné, les membres de la famille victime peuvent choisir parmi eux un « vengeur du sang » – une seule personne – pour exécuter le meurtrier. La ville de refuge offre un asile à toute personne qui craint que les proches du défunt ne cherchent à se venger avant qu’il n’y ait un procès équitable, ainsi qu’aux personnes innocentées de meurtre lors d’un procès et reconnues coupables de mort accidentelle ou d’homicide involontaire. L’assemblée doit juger entre ces deux situations, si le crime était strictement accidentel ou s’il s’agissait d’un meurtre (Nombres 35:24). S’il s’agit d’un meurtre, le coupable est mis à mort. S’il s’agit d’un homicide involontaire, le meurtrier est conduit dans l’une des six villes de refuge, où il doit rester jusqu’à la mort du souverain sacrificateur, après quoi il peut repartir en homme libre. Mais s’il quitte la ville de refuge avant cela, le vengeur du sang sera autorisé à le tuer et restera innocent. Il peut nous sembler dur aujourd’hui de penser que quelqu’un qui a tué une autre personne par accident pourrait lui-même être tué légalement par le parent de la victime. Pourtant, dans la pratique, cela démontre la grande valeur que Dieu accorde à la vie humaine et le fait qu’Il tient chacun pour responsable de ses actes. Nous avons tous la responsabilité de veiller à ce que nos actes ne blessent jamais autrui, car dans le système juridique de Dieu, l’imprudence d’une personne peut entraîner une sanction sévère, voire mortelle.

En outre, Dieu a fait quelques concessions à la faiblesse humaine dans le système juridique qu’Il a donné aux Israélites – réalisant qu’ils étaient un peuple aux motivations charnelles (comparez Matthieu 19:8). En fait, ces concessions peuvent servir à démontrer la sagesse de Dieu. Considérez la nomination d’un vengeur du sang. Dieu savait très bien que la nature humaine exigeait la vengeance. Sans règles régissant l’exercice de cette vengeance dans des situations telles que celle que nous venons de décrire, des guerres familiales ou tribales auraient pu éclater comme les Hatfield et les McCoy de l’histoire américaine, sans qu’il soit possible de mettre un terme aux effusions de sang qui souillent la terre (Nombres 35:33). Dieu dit : « Vous ne souillerez point le pays où vous allez demeurer, et au milieu duquel j’habiterai ; car je suis l’Éternel, qui habite au milieu des enfants d’Israël. » (verset 34).

Les héritages resteront dans chaque tribu

Les filles de Tselophchad, lui-même petit-fils de Galaad de la tribu de Manassé, avaient fait un appel inhabituel au chapitre 27 – pour hériter de la terre de leur père puisqu’il n’avait pas laissé de fils survivants. Dieu donne à Moïse l’ordre de laisser l’héritage aux filles. Mais il y avait un facteur de complication dans cette affaire, que les chefs Galaadites de Manassé présentèrent à Moïse. C’était une bonne chose que les filles sans frère de leur tribu aient reçu un héritage. Mais que se passe-t-il lorsqu’elles épousent des hommes d’autres tribus ? Cela ne risque-t-il pas de réduire progressivement l’héritage de Manassé ? Et la même chose ne pourrait-elle pas se produire dans d’autres tribus ? Dieu donne donc à Moïse un autre jugement. Les femmes héritières parmi les anciens Israélites ne peuvent se marier qu’au sein de leur propre tribu. « Aucun héritage ne passera d’une tribu à une autre tribu » (Nombres 36:9).