La lettre et l’esprit de la loi
Notez dans les paroles qu’Il a prononcées à l’occasion de Son sermon sur la montagne, ce qu’Il enseigne à propos des commandements de Dieu : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » (Matthieu 5:17).
Jésus s’exprimait sans ambages. La loi de Dieu n’a pas été abolie et, selon Ses propres dires, tous ceux qui enseignent le contraire sont en contradiction flagrante avec Lui et s’attirent ainsi de sérieux problèmes (Matthieu 5:18-19).
Certains pensent et enseignent que nous n’avons plus à observer la loi de Dieu, car Jésus l’aurait « accomplie » à notre place. En cela ils font preuve d’une incompréhension flagrante des paroles pourtant claires de Christ. De fait, ce qui a été traduit par « accomplir » dans la Bible Louis Segond, a plutôt le sens de « magnifier » ou d’« amplifier », on pourrait dire encore « remplir à ras bord ». Le même mot est utilisé quand on parle d’un filet de pécheur qu’on remplit de poissons (Matthieu 13:48). De la même manière qu’un pécheur va remplir son filet de poissons, ainsi Jésus « a rempli toutes les attentes de la loi de Dieu ». Il a observé parfaitement les dix commandements, y compris l’esprit des lois divines, et comment on devrait les mettre en application.
Comment Jésus a-t-Il amplifié la loi, montrant ainsi toute la richesse et la profondeur qui se manifestent dans l’esprit de cette loi ? Voyons pour cela l’exemple qui nous est donné dans Matthieu 5:27-28 : « Vous avez appris qu’il a été dit : tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur ».
L’acte immoral qu’est l’adultère est défini en tant que péché par le septième commandement (Exode 20:14). Cependant, ce qui est dit littéralement dans l’énoncé du septième commandement — ce qu’on appelle la lettre de la loi (2 Corinthiens 3:5-6) — ne reflète pas complètement l’intention de Dieu. Jésus a montré que l’esprit de la loi — son intention spirituelle — englobe beaucoup plus que la lettre de la loi ne laisse supposer, incluant même nos pensées à l’égard de notre prochain. Ainsi, selon Ses enseignements, des pensées à caractère lascif constituent un adultère de type mental, émotionnel et spirituel et elles sont par conséquent en opposition avec un principe fondamental auquel Il tient beaucoup — à savoir qu’il nous faut aimer notre prochain autant que nous-mêmes (Matthieu 22:39).
De la même façon, Jésus a amplifié l’intention du sixième commandement, lequel interdit de commettre un meurtre (Exode 20:13). « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : tu ne tueras point ; celui qui tuera mérite d’être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin ; et que celui qui lui dira : Insensé ! mérite d’être puni par le feu de la géhenne » (Matthieu 5:21-22).
Jésus expliqua que lorsque la colère n’est plus contrôlée, voire injustifiée, cela aussi peut violer l’esprit du sixième commandement.
Il continua : « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : tu ne te parjureras point, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement… mais que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin » (Matthieu 5:33-37).
L’enseignement de Jésus concernant des serments illustre un autre aspect de ce qu’on entend par appliquer l’esprit de la loi plutôt que seulement la lettre des commandements bibliques. Dans cet exemple, le principe spirituel sous-jacent à la loi exige que ceux qui servent Dieu soient de parole dans tout ce qu’ils disent. Il ne devrait être question de leur faire prêter serment avant que leurs paroles ne puissent être considérées comme dignes de confiance et véridiques. C’est pourquoi le commandement qui nous enjoint de ne pas porter de faux témoignage contre notre prochain (Exode 20:16) devrait signifier beaucoup plus pour nous que de simplement avoir à dire la vérité lorsque nous sommes sous serment. Jésus a accru les exigences du Nouveau Testament à l’endroit de ce commandement en disant, « Ne jurez aucunement ».
Avec l’aide de Son Esprit, Dieu nous rend capables de discerner que l’intention d’une loi peut, en fait, de loin dépasser la lettre de la loi — ce qui est écrit en toutes lettres à Son sujet — ce qui a été consigné par écrit dans les cinq livres de la loi, les cinq premiers livres de la Bible. Dieu S’attend à ce que nous considérions certains problèmes spécifiques auxquels les lois écrites se réfèrent et que nous fassions preuve de discernement quant à la façon d’appliquer les principes qui gouvernent ces lois en rapport avec l’esprit ou l’intention de l’ensemble de la parole de Dieu tel que magnifié par Christ et les apôtres.
Cela requiert de la sagesse et un certain équilibre que nous ne pouvons atteindre qu’en étant guidés par l’Esprit de Dieu. Ceux qui n’ont pas l’Esprit de Dieu n’ont tout simplement pas cet esprit de discernement.
Au lieu de cela, ils ont une tendance naturelle d’hostilité à l’égard des lois divines (Romains 8:7) et ils considèrent qu’elles ne sont que folie (1 Corinthiens 2:14). Ils n’y voient pas une manifestation de la sagesse de Dieu qui nécessite qu’on ait un esprit de discernement et qu’on sache faire la part des choses (2 Timothée 2:15).
Dieu nous aidera, par Son Esprit, pour que nous puissions commencer à discerner comment il nous faut appliquer les principes contenus dans les Écritures — comment discerner et comprendre la bonne façon de les appliquer. Cela veut dire que les normes qui gouverneront notre conduite seront en fait supérieures à celles qui sont exprimées par la lettre de la loi — telle qu’enregistrée dans les pages de l’Ancien Testament.
Jésus illustre cela avec deux autres exemples. Tout d’abord Il explique : « Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens [qui se montraient un peu trop fiers du fait qu’ils observaient la lettre de la loi], vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (Matthieu 5:20 ; cf. Luc 18:11).
Il enseigna aussi : « Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17:10).
Notre justice doit donc s’élever au-dessus de la simple observance de la lettre de la loi. Nous ne deviendrons des serviteurs profitables pour Dieu que si nous commençons à discerner et à appliquer dans notre façon de Lui obéir, les principes de base sur lesquels s’appuie toute la Parole de Dieu : la foi, l’espérance, l’amour, la justice, le bon jugement et la miséricorde.
Dieu nous accorde Son Esprit pour que nous puissions convenablement discerner et appliquer l’esprit et l’intention des Saintes Écritures.
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