L’enseignement de Jésus sur la loi divine
Les controverses sans doute les plus répandues au sujet des enseignements de Jésus concernent Son attitude envers les lois de Dieu consignées dans l’Ancien Testament. Selon la plupart des églises et des dénominations, Jésus aurait apporté un enseignement nouveau, considérablement différent des instructions de l’Ancien Testament. L’opinion générale veut que les enseignements du Christ, donnés dans le Nouveau Testament, annulent et remplacent les enseignements de l’Ancien Testament. Mais est-ce vraiment le cas ?
L’idée que Jésus se serait détourné de l’Ancien Testament est aussi une position commune au sein du Judaïsme. Dans son livre « A Rabbi Talks With Jesus » (Un rabbin parle à Jésus), Jacob Neusner explique pourquoi les Juifs, dans leur ensemble, ne suivent pas Jésus et rejettent toute possibilité qu’Il pourrait être le Messie. « Les Juifs croient dans la Torah de Moïse » explique-t-il, « …et cette croyance exige que les Juifs fidèles entrent en opposition avec les enseignements de Jésus, pour la simple raison que ceux-ci contredisent la Torah sur des points importants. » (1993, pp. xii)
C’est une sérieuse erreur, commise à la fois par le christianisme et le judaïsme au sujet des enseignements de Jésus. Les deux maintiennent la conception erronée que Jésus se serait éloigné des enseignements de l’Ancien Testament, surtout en ce qui concerne la loi. Comme nous le verrons, le récit démontre sans équivoque que même si Jésus était en désaccord avec les chefs religieux, Il n’était toutefois pas du tout en contradiction avec les Écritures de l’Ancien Testament. Le même récit indique que le christianisme traditionnel lui-même ne suit pas les enseignements du Christ.
Pour connaître le vrai Jésus, nous devons nous demander : qu’a-t-Il réellement dit ? En fin de compte, ce que les gens disent de Lui n’a pas vraiment d’importance. Il en est de même des interprétations qu’ils donnent à Ses paroles. Ce qui compte vraiment, c’est ce qu’Il a réellement dit, et si nous allons y croire ou pas.
Une déclaration claire dans le Sermon sur la Montagne
Le Sermon sur la Montagne est un bon début. Puisqu’il s’agit de l’énoncé le plus long des enseignements de Jésus-Christ, nous devrions nous attendre à y trouver Son opinion quant aux lois de Dieu telles qu’elles sont consignées dans l’Ancien Testament. Et c’est en effet le cas. L’une des raisons pour laquelle Jésus fit certaines déclarations dans le Sermon sur la Montagne est que certaines personnes crurent que Ses intentions étaient de renverser l’autorité de la Parole de Dieu et d’y substituer la Sienne — Ses enseignements étant tellement différents de ceux des pharisiens et des scribes.
Cependant Sa véritable intention était de démontrer que les pharisiens et les scribes enseignaient depuis longtemps des préceptes contraires aux enseignements originaux de la Torah de Moïse qui représente les cinq premiers livres de la Bible. Jésus réfuta les idées erronées que les gens avaient formées à Son sujet avec trois déclarations sans équivoque sur la loi. Examinons-les.
« Je suis venu, non pour abolir, mais pour accomplir »
Jésus explique Sa vision de la loi aussitôt après avoir donné les béatitudes : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Matthieu 5:17) Nous voyons immédiatement que Jésus n’avait aucune intention de détruire la loi. Il nous dit de ne pas même penser à une telle chose. Loin d’être hostile aux Écritures de l’Ancien Testament, Il déclara qu’Il était venu pour accomplir « la loi et les prophètes » et confirma leur autorité. « La loi et les prophètes » était un terme couramment employé pour parler des Écritures de l’Ancien Testament (Comparez avec Matthieu 7:12).
« La Loi » fait référence aux cinq premiers livres de la Bible, les livres de Moïse dans lesquels les lois de Dieu ont été écrites. « Les Prophètes » faisaient référence non seulement aux écrits des prophètes bibliques, mais également aux livres historiques de ce qui allait être connu sous le nom « Ancien Testament ».
Dans les chapitres précédents, nous avons évoqué la façon dont Jésus accomplit « les Prophètes. » Mais que voulait dire Jésus quand Il parlait d’accomplir la loi ?
Malheureusement la signification des mots « accomplir la loi » a été déformée par beaucoup qui clament le nom de Jésus mais qui ne comprennent pas réellement ce qu’Il a enseigné. Ils disent que, puisque Jésus affirma accomplir la loi, nous n’avons plus besoin de l’observer et que Ses disciples n’ont plus d’obligations.
Pour d’autres, l’expression « accomplir la loi » est que Jésus a « complété » ce qui manquait dans la loi — c’est-à-dire qu’Il l’a parachevée, en y ajoutant des éléments et en en supprimant d’autres, formant ainsi ce qui est parfois appelé « la loi du Christ » ou « les enseignements du Nouveau Testament. » Les implications de cette compréhension sont que le Nouveau Testament apporta un changement dans ce qui est requis pour le salut et que les lois données dans l’Ancien Testament sont obsolètes. Mais, l’une ou l’autre de ces opinions reflètent-elles fidèlement ce que Jésus voulut dire ?
L’intention de Jésus au sujet de l’accomplissement de la loi
Le mot grec pleroo, traduit par « accompli » dans Matthieu 5:17, signifie « faire abonder, remplir, combler, …remplir entièrement » ou « rendre plein, c.-à-d. compléter » (Thayer’s Greek-English Lexicon of the New Testament, 2002, Strong’s number 4137). En d’autres termes, Jésus déclara être venu pour compléter la loi et la rendre parfaite. Comment ? En montrant l’intention spirituelle et l’application de la loi de Dieu. Ce qu’Il veut dire est clair par rapport au reste du chapitre dans lequel Il démontre l’intention spirituelle des commandements en particulier.
Certains déforment la signification du mot « accomplir » pour faire dire à Jésus qu’Il « n’est pas venu pour abolir la loi, mais pour y mettre fin en l’accomplissant ». Cela est en contradiction avec Ses propres paroles. Dans le reste de ce chapitre, Il montre que l’application spirituelle de la loi la rend plus difficile à observer, et non pas qu’elle est annulée ou désormais plus nécessaire.
En expliquant, en développant et en illustrant la loi de Dieu, Jésus a accompli une prophétie au sujet du Messie que nous trouvons dans Ésaïe 42:21 : « L’Éternel prend plaisir dans l’amour de Sa justice, Il élèvera la loi et la rendra honorable. » Le mot hébreu Gadal, traduit par « élever » ou « magnifier » signifie littéralement « être ou devenir grand » (William Wilson, Wilson’s Old Testament World Studies, « Magnify »).
Jésus-Christ fit exactement cela. Il montra la sainte intention spirituelle, le but et la portée de la loi de Dieu. Il a satisfait aux exigences de la loi en y obéissant parfaitement en pensée et en action, tant dans la lettre que dans l’esprit.
Tout sera accompli
La seconde déclaration majeure de Jésus donnée dans le même contexte, clarifie encore davantage le fait qu’Il n’est pas venu pour abolir, annuler, éliminer ou révoquer la loi. « Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. » (Matthieu 5:18)
Avec ces mots, Jésus compara la continuité de la loi à l’immuabilité des cieux et de la terre. Il dit que la loi est immuable, inviolable, inchangeable et peut seulement être accomplie mais jamais abrogée.
Il faut remarquer que dans ce verset, un mot grec différent est employé pour « arrivé » : ginomai, signifiant « devenir », « venir à exister » ou « sera concrétisé » (Thayer’s, Strong’s number 1096). Jusqu’à ce que l’exécution ultime du plan de Dieu pour glorifier l’humanité dans Son Royaume se réalise — en d’autres termes, aussi longtemps qu’il y aura des êtres humains charnels — la codification physique de la loi de Dieu dans les Écritures est nécessaire. Ceci, comme Jésus l’expliqua, est aussi certain que l’existence perpétuelle de l’Univers.
Ses serviteurs doivent observer la loi
La troisième déclaration de Jésus signifie que notre destin repose sur notre attitude et notre comportement à l’égard des saintes lois de Dieu. « Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit (par ceux qui seront) dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux » (Matthieu 5:19). Nous ajoutons les mots « par ceux qui seront » pour clarifier, puisque, comme cela fut expliqué dans d’autres passages, ceux qui persistent à violer la loi et qui enseignent aux autres à briser les lois de Dieu ne seront pas eux-mêmes dans le Royaume de Dieu.
Jésus fit clairement savoir que ceux qui Le suivent et qui aspirent à être dans Son Royaume ont une obligation perpétuelle à obéir et à respecter la loi de Dieu. Il dit que nous ne pouvons pas nous soustraire à la loi de Dieu, ne serait-ce que par un seul trait de lettre — l’équivalent de la barre d’un « t » ou du point sur un « i ».
La valeur qu’Il accorde aux commandements de Dieu est aussi indubitable — aussi bien que la haute estime envers la loi qu’Il requiert de la part de ceux qui enseignent en Son nom. Sa désapprobation tombe sur ceux qui négligent le moindre commandement de la loi et Son honneur sera octroyé à ceux qui enseignent et obéissent aux commandements.
Étant donné que Jésus observait les commandements de Dieu, il s’ensuit que Ses disciples également doivent les observer et enseigner aux autres à faire de même (1 Jean 2:2-6). C’est ainsi que les vrais ministres du Christ seront identifiés — en suivant l’exemple qu’Il leur laissa (Jean 13:15).
Surpasser la justice des scribes et des pharisiens
Dans le Sermon sur la Montagne, la déclaration suivante de Jésus ne laisse aucun doute quant à Ses intentions au sujet des trois précédentes.
Indiscutablement, Il désirait que Ses disciples obéissent à la loi de Dieu et réclamait d’eux qu’ils obéissent à des standards très supérieurs à ce qu’ils avaient entendu auparavant. « Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5:20)
Qui étaient les scribes et les pharisiens ? Les scribes étaient les professeurs les plus réputés de la loi — les interprètes de la loi, les érudits, les experts. Les pharisiens, un groupe similaire, étaient communément considérés comme les modèles les plus exemplaires du Judaïsme. Ils formaient une secte du Judaïsme qui avait établi un code de mœurs et de rituels encore plus rigide que celui énoncé dans la loi de Moïse, basant la plupart de leurs pratiques sur des années de traditions. Les scribes et les pharisiens étaient à la fois très stricts et hautement respectés au sein du Judaïsme (Actes 26:5).
Tandis que les scribes étaient des experts, les pharisiens professaient la plus pure pratique de la droiture. Alors, quand Jésus déclara que la droiture d’une personne devait surpasser celle des scribes et des pharisiens, Il fit une déclaration saisissante !
Les pharisiens étaient considérés comme les personnes ayant atteint le plus haut degré de probité personnelle et les gens du peuple supposaient qu’un tel niveau de spiritualité était bien au-delà de leur portée. Mais Jésus affirma que la justice des scribes et des pharisiens n’était pas suffisante pour leur permettre d’entrer dans le Royaume dont Il parlait ! Par conséquent, quel espoir leur restait-il ?
Jésus condamne l’hypocrisie religieuse
En réalité, il y avait un problème important avec la droiture des scribes et des pharisiens. Le fond du problème résidait dans le fait que leur justice était défaillante parce qu’elle n’était qu’apparence. En public, ils semblaient obéir à la loi, mais en secret ils violaient les lois divines quand ils ne pouvaient pas être vus des autres.
Remarquez comment Jésus dénonça, de façon cinglante, cette hypocrisie qui faisait de la religion un spectacle : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu’au-dedans ils sont pleins de rapine et d’intempérance… Parce que vous… Qui paraissez beaux au-dehors, et qui, au-dedans… sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés… Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisies et d’iniquité. » (Matthieu 23:25-28)
Ces enseignants religieux autoproclamés mettaient l’accent sur les aspects mineurs de la loi tout en négligeant les questions primordiales. « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses. » (Matthieu 23:23) Jésus souhaitait que tous les moindres préceptes de la justice soient observés, mais Il éprouvait de la colère en voyant les pharisiens faire preuve d’un tel aveuglement à l’égard des aspects spirituels les plus « importants » de la loi divine.
Alors qu’ils étaient méticuleux dans l’observance de leurs traditions rituelles, ils prenaient parallèlement, la liberté de désobéir aux commandements directs de Dieu.
Dans certaines situations, ils élevèrent même leurs traditions au-dessus des commandements clairs de Dieu (Matthieu 15:1-9). Derrière leurs actions se cachaient leur auto-exaltation et leurs intérêts personnels. Ils faisaient publiquement ce qui aurait dû être une dévotion privée envers Dieu — la prière, le jeûne et l’aumône — afin d’être vus et considérés par les autres comme des personnes justes (Matthieu 6:1-6 ; Matthieu 23:5-7).
Les chefs religieux n’observaient pas la loi de Dieu
Immédiatement après avoir dit qu’Il n’avait aucune intention d’abolir la loi de Dieu, Jésus s’appliqua à donner des exemples des traditions et de certains enseignements des chefs religieux juifs qui manquaient complètement l’objectif de la loi de Dieu, et dans certains cas contredisaient même son intention spirituelle.
Le premier exemple qu’Il donna fut le sixième Commandement, « Tu ne tueras point ». Tout ce que les pharisiens comprenaient de ce commandement était que le meurtre était défendu. Jésus enseigna ce qui aurait dû être évident, c’est-à-dire que l’intention du sixième commandement n’est pas seulement de proscrire l’acte de meurtre, mais aussi toute mauvaise attitude d’esprit et de coeur qui conduit au meurtre — incluant la colère injustifiée et les paroles méprisantes (Matthieu 5:21-26).
Il fit de même concernant leur perspective très restreinte de l’application du septième Commandement, « Tu ne commettras point d’adultère ». Les pharisiens de cette époque comprenaient que l’acte physique d’une relation sexuelle avec une femme en dehors du mariage est un péché. Ils auraient également dû savoir, comme cela est le cas pour le sixième Commandement, que désirer une autre femme est aussi un péché parce que celui qui convoite a déjà transgressé le commandement dans son coeur.
Ce sont des exemples de la « justice des scribes et des pharisiens » que Jésus décrit comme nettoyant le dehors de la coupe et du plat, alors qu’à l’intérieur ils sont « pleins de rapine et d’intempérance » (Matthieu 23:25). Jésus enseigna à Ses disciples d’obéir à loi de Dieu pour ce qui est des actions qui se voient de l’extérieur, mais également en esprit et selon l’intention de la loi.
Quand Jésus enseigna une obéissance aussi sincère à la loi de Dieu, Il était fidèle à ce que l’Ancien Testament enseignait « L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au coeur » (1 Samuel 16:7).
Le prophète Jérémie attendait avec impatience le moment où Dieu établirait une nouvelle alliance dans laquelle Il promit la chose suivante : « Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, Je l’écrirai dans leur coeur » (Jérémie 31:33).
L’intention initiale de Dieu était que les gens observent Sa loi de tout leur coeur (Deutéronome 5:29). L’échec de l’être humain à obéir à la loi de Dieu du plus profond de son être se traduit inévitablement par une désobéissance au niveau des actions entreprises (Psaumes 51:6).
Jésus n’a pas changé la loi
Afin d’introduire un contraste entre l’étroite interprétation de la loi des scribes et des pharisiens et sa véritable intention spirituelle, Jésus utilisa les mots : « Vous avez entendu qu’il a été dit… Mais moi, je vous dis… » (Matthieu 5:21-22 ; Matthieu 5:27-28).
Certains pensent à tort que Jésus voulait mettre Ses propres enseignements en opposition à ceux de Moïse, se déclarant ainsi Lui-même comme la véritable autorité. Ils pensent que Jésus était opposé à la loi de Moïse ou qu’Il voulait la modifier de quelques façons.
Mais il est difficile d’imaginer que Jésus, après avoir proclamé si énergiquement et solennellement la pérennité de la loi, et ayant mis l’accent sur Sa haute estime de celle-ci, saperait à présent l’autorité de cette même loi par d’autres déclarations. Jésus ne faisait pas preuve d’inconséquence dans Ses affirmations, mais plutôt, honorait et confirmait la loi dans toutes Ses déclarations.
Dans ce passage, Il ne s’oppose pas à la loi mosaïque, Il ne revendique pas non plus une spiritualité supérieure. Ce qu’Il faisait, était de réfuter les fausses interprétations perpétuées par les scribes et les pharisiens. Voilà pourquoi Il déclara que la droiture de chacun doit surpasser celle des scribes et des pharisiens. Dans l’esprit de Ses auditeurs, Jésus restaurait ainsi les préceptes mosaïques à leur intention première de pureté et de pouvoir. (Pour une meilleure compréhension de ces lois, demander ou télécharger votre copie gratuite de la brochure Les Dix Commandements.)
Puisque le même Dieu est l’auteur à la fois de l’Ancienne et de la Nouvelle alliance, il est évident qu’il ne peut y avoir de conflit entre les deux et que les lois fondamentales de moralité qui forment leur fondement doivent être en parfaite concordance, et elles le sont. Dieu nous dit dans Malachie 3:6, « Je suis l’Éternel, je ne change pas. »
Jésus et le Sabbat
Parmi ceux qui prétendent suivre Jésus, aucun commandement biblique n’a suscité autant de controverses que le quatrième Commandement — l’instruction de Dieu de se souvenir du jour du Sabbat et de le sanctifier (Exode 20:8-11). Particulièrement dans ce passage, nous voyons que l’interprétation que font les gens de l’enseignement de Jésus est très variée.
Certains soutiennent que Jésus a aboli les Dix Commandements, mais que neuf d’entre eux ont été rétablis dans le Nouveau Testament — tous, sauf celui du Sabbat. Certain pensent que Jésus remplaça le Sabbat par Lui-même et qu’Il est maintenant notre « repos ». D’autres croient que le Sabbat n’est plus du tout nécessaire aujourd’hui, que nous pouvons nous reposer n’importe quel jour ou à n’importe quel moment de notre choix. Peu importe l’argument utilisé, une écrasante partie du Christianisme traditionnel croit que le dimanche, le premier jour de la semaine, a remplacé le Sabbat, le septième jour de la semaine.
Ces thèses peuvent-elles être soutenues dans les pratiques ou les enseignements du Christ ? À la lumière de l’enseignement clair de Jésus au sujet de la pérennité des lois de Dieu, que constatons-nous quant à Son attitude envers le jour de Sabbat ?
En étudiant les Évangiles, l’une des premières choses que nous devrions remarquer est que « selon Sa coutume, Il entra dans la synagogue le jour du Sabbat » (Luc 4:16). Il s’agissait de Sa pratique régulière. Lors de cette occasion particulière, Il annonça même Sa mission en tant que Messie à ceux qui se trouvaient dans la synagogue ce jour-là.
Il est intéressant de noter que, plus tard, l’habitude de Paul était également d’adorer et d’enseigner dans les synagogues le jour de Sabbat (Actes 17:2-3). Ni lui, ni Jésus, n’ont jamais laissé entendre qu’il n’était pas nécessaire d’être présents ou bien qu’ils devraient respecter un autre jour !
Les confrontations sur la façon d’observer le Sabbat ne remettaient jamais en question Son observance
Le point sur lequel beaucoup de gens tirent de mauvaises conclusions au sujet de Jésus et du Sabbat, se trouve à l’occasion de Ses confrontations avec les scribes et les pharisiens. Cependant ces affrontements n’ont jamais porté sur le fait de savoir s’il fallait observer le Sabbat — mais seulement sur la façon dont il devait l’être. Cela fait une différence cruciale !
Par exemple, Jésus contesta ouvertement les Juifs sur leur interprétation de l’observance du Sabbat en pratiquant des guérisons ce jour-là (Marc 3:1-6 ; Luc 13:10-17 ; Luc 14:1-6). D’après les pharisiens, prodiguer des soins médicaux à une personne, à moins qu’il ne s’agisse d’une question de vie ou de mort, était défendu le jour du Sabbat.
Étant donné qu’aucune de ces guérisons n’impliquait une situation de vie ou de mort, ils pensaient que Jésus violait le Sabbat. Mais en tant que Sauveur, Jésus comprenait le but du Sabbat ; c’était un moment parfaitement approprié pour apporter Son message de guérison, d’espoir et de rédemption à l’humanité et pour vivre ce message à travers Ses actions.
Pour leur prouver la chose, Jésus posa la question suivante aux pharisiens : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer ? » (Marc 3:4). Il exposa leur hypocrisie consistant à ne voir aucun mal dans le fait de sauver un animal tombé dans une fosse le jour du Sabbat, ou bien alors de l’abreuver ce jour-là, alors qu’ils Le condamnait, Lui, pour avoir aidé un être humain — dont la valeur était beaucoup plus grande que celle de n’importe quel animal (Luc 13:15-17 ; Matthieu 12:10-14).
Il était légitimement en colère contre leur incapacité à discerner qu’ils avaient placé leurs traditions et leurs interprétations au-dessus du véritable but de l’observance du Sabbat (Marc 3:5). Néanmoins ils étaient tellement aveuglés spirituellement qu’ils Le haïssaient pour avoir exposé leurs distorsions des commandements de Dieu (Marc 3:6).
Un jour, alors que les disciples de Jésus marchaient à travers un champ de blé un jour de Sabbat, ils glanèrent quelques grains de blé pour manger. Les disciples n’étaient pas en train de moissonner le champ, ils prirent simplement une petite collation pour calmer leur faim. Mais les pharisiens insistèrent pour dire que cela était contre la loi. Jésus utilisa un exemple dans les Écritures pour démontrer que l’esprit et l’intention de la loi divine n’avaient pas été transgressés et que celle-ci permettait la miséricorde (Marc 2:23-26).
Ce fut dans ce contexte que Jésus expliqua l’objectif véritable du Sabbat en disant : « Le Sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le Sabbat, » (Marc 2:27). Les pharisiens avaient inversé les priorités de la loi de Dieu.
Ils avaient ajouté tellement de règlements méticuleux et de traditions au commandement du Sabbat qu’essayer de l’observer comme ils le demandaient était devenu un énorme fardeau pour le peuple, alors que les intentions divines étaient que ce jour soit au contraire une bénédiction (Ésaïe 58:13-14).
Jésus déclara alors avoir l’autorité nécessaire pour dire comment le Sabbat devait être observé : « de sorte que le Fils de l’homme est maître même du sabbat » (Ésaïe 58:28). Ici, Jésus prend Sa juste place comme Celui qui donna cette loi du Sabbat en tout premier lieu. Car, étant le véritable Créateur comme nous l’avons vu précédemment (Colossiens 1:16 ; Jean 1:3), Il est Celui qui créa le Sabbat en s’y étant reposé Lui-même ce jour-là (Genèse 2:2-3). Il est insensé de conclure que Jésus abolirait ou annulerait quelque chose qu’Il a personnellement créé pour le bénéfice de tous les êtres humains.
Ce que Jésus dit en substance aux pharisiens est ceci : « Vous n’avez pas le droit de dire aux gens comment observer les lois de Dieu. Je suis Celui qui a donné la loi à l’Homme en premier lieu, par conséquent, Je sais pourquoi elle fut ordonnée et comment elle était destinée à être observée. Jésus s’adressait à eux par l’autorité inhérente qu’Il possédait, celle du grand Législateur. Jésus n’a jamais abrogé Sa propre loi ! Mais, sans hésitation, Il corrigea certainement les perversions que ces chefs religieux avaient apportées à la loi. (Si vous voulez en savoir plus au sujet du jour de Sabbat biblique, téléchargez ou demandez votre copie gratuite « Le Repos du sabbat de Dieu ».)
Le Judaïsme a abandonné Moïse, le Christianisme a abandonné le Christ
Quand il s’agit de Jésus et la loi, nous devons constater que la religion « Chrétienne » nous a mal servis en ne respectant plus les enseignements originaux du Christ, qui les tenait Lui-même des Écritures de l’Ancien Testament. De même que les enseignements des chefs religieux juifs avaient altéré Moïse, ainsi ont agi ceux qui plus tard enseignèrent le Christ — en d’autres termes, de faux prédicateurs ont corrompu les enseignements de Jésus. En réalité, Jésus et Moïse s’accordent.
Posons-nous la question suivante. Si Jésus était ici aujourd’hui, quel jour observerait-Il en tant que jour du Sabbat ? Ce serait le jour qu’Il demanda d’observer dans les Dix Commandements, le septième jour. Le vrai Jésus observait la loi et s’attendait à ce que Ses disciples fassent de même. Il exposa très clairement Sa position envers ceux qui voudraient enlever un iota de la loi. Quiconque ne l’observe pas, utilise simplement le nom du Christ, sans toutefois faire ce qu’Il dit.
Il nous met en garde : « Ceux qui me disent : Seigneur, seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Matthieu 7:21-23)
La question qu’il faut se poser est la suivante : les églises qui se déclarent de Christ, Le représentent-elles réellement ? Jésus a souvent précisé que Ses enseignements étaient basés sur les Écritures de l’Ancien Testament. Quand Il était questionné au sujet de Ses enseignements, le Christ répondait en disant : « N’avez-vous pas lu… ? » afin d’orienter Ses détracteurs vers les Écritures qui appuyaient ce qu’Il avait dit (Matthieu 12:3 ; Matthieu 12:5 ; Matthieu 19:4 ; Matthieu 22:31).
Ceux qui disent que Jésus s’est éloigné de l’Ancien Testament sont tout simplement dans l’erreur. Dans ce chapitre, nous avons démontré que beaucoup de Juifs ainsi que la plus grande partie du christianisme sont dans l’erreur quant à leur approche des enseignements de Jésus. Jésus enseigna fidèlement la parole écrite de l’Ancien Testament. Nous avons vu précédemment que Jésus était réellement le Dieu de l’Ancien Testament. Dieu ne change pas. Il est éternel.
Cela n’inspirerait que très peu de foi s’Il avait demandé une chose dans l’Ancien Testament pour ensuite changer d’avis en nous donnant un ensemble d’exigences totalement différentes dans le Nouveau. Jésus est cohérent, Il est « le même hier, aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13:8).